Université Paris IV – Sorbonne TD Géographie historique (L1)
A. Clerval 2008-2009
Les États-Unis : fonctionnement d’un territoire fédéral
Doc. 1 : Quelle place pour les espaces publics ?
La maison individuelle est certainement un symbole de cette réussite. Forte consommatrice d’espace, elle déploie un
grand nombre de pièces, toutes très spacieuses et exhibe un garage, souvent en façade, pour une ou deux voitures. […]
L’importance donnée aux apparences, partout où l’individu et la communauté sont impliqués, se manifeste, entre autres,
par un grand souci de propreté et de netteté qui fait la beauté des paysages humanisés des États-unis. À l’inverse, les
lieux non appropriés par une famille ou une communauté sont souvent négligés : tel est le cas de nombreux espaces
publics. Les centres des villes (rues, places, terrains plus ou moins vagues, parcs de stationnement, transports en
commun, bâtiments de service administratifs, sociaux ou éducatifs) sont en effet mal entretenus, parfois dangereux. Il a
fallu, par exemple, une volonté politique municipale très forte pour que les rues de Manhattan soient, depuis peu, mieux
entretenues. Souvent, d’ailleurs, dans les quartiers centraux, la rue commerçante est soignée mais les ruelles qui lui sont
parallèles de part et d’autre (les back alleys) sont de véritables décors pour films de « guerre des gangs ».
Source : Antoine Bailly et Gérard Dorel, « États-Unis », Géographie Universelle, États-Unis, Canada, Paris, Élysée
Reclus, 1992, p. 32.
Doc. 2 : Une construction étatique fondée sur l’expansion territoriale
Source : Yves Bocquet, Les États-Unis, Paris, Belin, 2003, p. 9.
Doc. 3 : Créer une trame territoriale unitaire
Le principe de la division du territoire par un tracé de lignes nord-sud et est-ouest, se coupant à angle droit (grid),
revient à Thomas Jefferson, qui dirigea en 1784 une commission en charge de cette tâche. Le Land Ordinance Act (20
mai 1785) divisa le territoire en sections de six miles de côté (soit une superficie de 9300 ha). Chaque section fut, à son
tour, divisée en trente-six sections d’une superficie d’un mile carré chacun (soit environ 260 ha). Ce schéma fondé sur
les méridiens et les parallèles a fortement influencé l’organisation du réseau ferroviaire, celle du réseaux de routes ainsi
que la délimitation de circonscriptions administratives. […]
La division du territoire en grid est aujourd’hui l’une des composantes majeures du paysage américain, qu’il soit rural
ou urbain. Le grid représente l’élément qui à la fois symbolise le mieux l’entreprise de l’État fédéral et qui, en même
temps, confère à ce territoire si diversifié une forte homogénéité. […]
Les grandes migrations de l’histoire américaine se situent au milieu du XIXe siècle, entre 1840 et 1850, et furent
encouragées par le Homestead Act de 1862 qui accordait gratuitement à toute personne ayant le désir de devenir
propriétaire une parcelle de 65 ha, soit une section de township.
Source : Cynthia Ghorra Gobin, Les États-Unis, Paris, Nathan, 1993, p. 31.