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L’essor des nouvelles technologies liées à l’énergie ces dernières années a permis une 
croissance forte et continue de la demande en terres rares, aux alentours de 10 à 20%. 
Malgré le ralentissement de la croissance économique mondiale né des différentes crises 
des années 2000, ce marché des terres rares continue son expansion à la recherche d’un 
fonctionnement  plus  stable.  Cet  accroissement  constant  de  la  demande s’explique  par 
l’utilité  de  ces  terres  rares.  Pas  un  secteur  économique  ne  leur  échappe :  ampoules  à 
basse  consommation,  panneaux  solaires,  turbines  éoliennes  et  véhicules  hybrides 
nécessitent tous des éléments rares. Le secteur de la défense et de l’armement n’est pas 
en reste, les terres rares améliorant la performance des missiles, guidages par satellite 
ou verres optiques. Toutefois l’essor des terres rares est étroitement lié à l’engouement 
actuel  pour  les  technologies  vertes.  De  nombreux  plans  nationaux,  par  exemple  en 
Allemagne,  promeuvent  une  transition  énergétique  visant  à  une  consommation 
responsable  et  durable.  Cette  transition  implique  l’utilisation  massive de  terres  rares, 
comme  nous  le  montrerons  plus  loin.  Les  industries  de  défense  françaises,  tels  que 
Thalès,  Safran  ou  DCNS  nécessitent  un  approvisionnement  constant  de  ces  matériaux 
critiques, soulevant une problématique stratégique. Ainsi l’approvisionnement en terres 
rares d’un pays  et  de ses industries est  d’une importance  stratégique capitale  dans le 
développement économique et technologique de ceux-ci. 
Il est important de noter qu’il existe une grande incertitude autour des estimations des 
réserves de terres rares dans le monde, car tous les gisements n’ont pas forcément été 
découverts ou mis en exploitation, et aussi parce qu’il s’agit de ressources stratégiques 
autours desquelles les Etats entretiennent une certaine opacité. En effet il n’existe pas de 
statistiques sûres et les statistiques chinoises relatives aux ressources, aux réserves et à 
la  production  existent  mais  sont  tenues  confidentielles  par  le  gouvernement  chinois 
(Tse, 2011). Les chiffres les plus fiables proviennent des analyses de Dudley Kingsnorth, 
spécialiste mondial des terres rares. Nous utiliserons également les rapports émis par 
l’United States Geological Survey (USGS), les rapports publics des sociétés ainsi que les 
rapports des différents Etats et groupes parlementaires. Ainsi les chiffres présentés dans 
cette  étude,  sans  garantir  une  exactitude  totale,  essaieront  de  s’approcher  le  plus 
possible de la réalité.  
Ces éléments  chimiques  étant  l’assise de  tout  nouvel  essor économique, les  questions 
soulevées tout au long de la chaine de valeur sauront apporter un regard neuf et critique 
sur  les  échanges  économiques  et  diplomatiques  internationaux.  Ainsi  les 
problématiques liées à la localisation géographique des gisements, leur extraction, leur 
commercialisation par de multiples parties prenantes et enfin l’exploitation finale de ces 
éléments pour leur transformation en produits à haute valeur ajoutée seront les thèmes 
récurrents de cette étude. Ces terres rares suscitent en effet des rivalités économiques