RÉCIDIVE LOCALE APRÈS CHIRURGIE PAR VOIE
ENDOSCOPIQUE AU LASER POUR CARCINOME
GLOTTIQUE DÉBUTANT
(Hans Eckel, Cologne, Allemagne)
L’auteur rappelle qu’actuellement la chirurgie par voie endo-
scopique au laser est un traitement largement utilisé et
reconnu pour les tumeurs glottiques débutantes. Il propose de
s’intéresser plus particulièrement aux récidives locales de ces
tumeurs à partir de son expérience.
Sur un total de 414 cancers glottiques, dont 174 T1 et 113 T2,
soit 287 patients, 252 patients ont pu être traités par voie endo-
scopique (87 % des cas).
Dans ce groupe, les récidives locales sont survenues 35 fois
(13,9 %). Le taux de récidive locale selon la classification T
était, dans le groupe des tumeurs T1, de 21 cas sur 174 (13 %)
et, dans le groupe des tumeurs classées T2, de 14 cas sur 91
(15,4 %). La différence entre ces deux groupes en termes de
récidive locale en fonction du T n’est pas significative.
L’auteur s’est intéressé à préciser le lieu exact de la récidive
locale. Il est le plus souvent au niveau de la commissure anté-
rieure, avec un taux de 36,1 % (13). Les cordes vocales sont
également un site fréquemment retrouvé, avec un taux de
30,4 % (11). La région sous-glottique, dont l’examen est sou-
vent plus difficile, est le lieu de la récidive locale dans 22,9 %
des cas (8). Enfin, l’aryténoïde est le siège de cette récidive
dans 14,3 % des cas (5).
Après récidive locale, les traitements chirurgicaux ont pu être
proposés, et il s’est agi, dans 45 % des cas, d’une laryngecto-
mie totale, dans 28,6 % des cas d’un nouveau traitement endo-
scopique au laser, et dans 11,4 % des cas d’une laryngectomie
partielle par voie externe.
À terme, le contrôle local est assuré dans 86,3 % des cas à cinq
ans pour les tumeurs T1 et dans 82,9 % des cas à cinq ans pour
les tumeurs classées T2.
Les taux de récidive locale semblent comparables à ceux
observés après radiothérapie pour les tumeurs classées T1-T2,
mais inférieurs au taux retrouvé après chirurgie partielle par
voie externe.
Néanmoins, l’auteur prône cette chirurgie, car il existe de
nombreuses possibilités de traitement complémentaire en cas
d’échec, en particulier par rapport à la radiothérapie, voire la
chirurgie classique.
Cette communication apporte un regard très honnête sur les
résultats objectifs en termes de récidive locale après traitement
endoscopique au laser CO2. On note en particulier un taux de
rattrapage par laryngectomie totale qui peut paraître inportant.
IMPORTANCE PRONOSTIQUE DE L’ENVAHISSEMENT
THYROÏDIEN VASCULAIRE DANS LES CARCINOMES
PAPILLAIRES
(R. Gardner, Washington)
L’auteur a cherché à préciser la place de l’envahissement vas-
culaire chez les patients traités pour carcinome thyroïdien de
type papillaire.
Il présente une série de 410 patients d’un âge moyen de 39 ans,
dont 294 femmes. Lorsque la présence d’un envahissement
vasculaire intra- ou extrathyroïdien était notée, cet envahisse-
ment était associé à un taux de métastases à distance au
moment du diagnostic plus élevé qu’en l’absence d’un tel
envahissement (22 % versus 5,3 %, p < 0,001). La survenue
ultérieure de métastases à distance était également plus fré-
quente dans le groupe présentant un envahissement vasculaire
intrathyroïdien. Enfin, la survenue d’une récidive locale était
également corrélée à un tel envahissement vasculaire.
INNERVATION MOTRICE DU MUSCLE CRICOPHARYNGIEN
CHEZ L’HOMME
(Clarence Sasaki, New Haven)
Le but de ce travail était de préciser l’innervation motrice du
cricopharyngien chez l’homme, ce point étant, jusqu’à présent,
controversé. L’auteur a conduit une étude basée sur la micro-
dissection de ce muscle chez 12 patients qui avaient bénéficié
d’une laryngectomie totale pour carcinome pharyngolaryngé.
Un étude électromyographique a également été effectuée dans
le même temps.
À l’issue de ce travail, l’auteur montre que l’innervation du
muscle cricopharyngien est sous la dépendance du plexus pha-
ryngé et du nerf récurrent. Il existe une projection topographique
des fibres du nerf récurrent au niveau de la partie antérieure du
muscle, alors que le plexus pharyngé se projette au niveau des
unités motrices postérieures. Il n’a pas retrouvé d’innervation
dépendant du nerf laryngé supérieur ou du plexus sympathique.
Enfin, l’auteur n’a montré aucun argument en faveur d’une
innervation croisée. Ces constatations sont intéressantes pour
considérer notre attitude quant au diagnostic et au traitement
des pathologies pharyngées se manifestant par une dysphagie.
TRAITEMENT DU COU CHEZ LES PATIENTS PRÉSENTANT
UN CARCINOME ÉPIDERMOÏDE DE LA LANGUE OU DU
PLANCHER BUCCAL DE STADE I
(F. Dias, Rio de Janeiro)
L’auteur s’interroge sur le traitement prophylactique du cou
chez des patients présentant un carcinome épidermoïde de la
cavité buccale débutant (stade I). Le taux des métastases au
cours du premier examen varie de 8 à 35 % en fonction des
séries. Il propose donc une étude à partir de 49 patients présen-
tant des tumeurs T1-N0 ou M0 du plancher buccal ou de la
langue mobile. Les données ont toutes été revues de façon
rétrospective avec une analyse histopathologique de la tumeur.
Il a étudié la différenciation, la réaction lymphoplasmocytaire,
l’infiltration périneurale et périvasculaire, la profondeur de
l’invasion tumorale.
Les patients ont été répartis en un premier groupe qui a bénéfi-
cié d’un traitement chirurgical ganglionnaire prophylactique,
et un second qui a bénéficié d’une surveillance clinique. Dans
les deux groupes, la tumeur avait été traitée chirurgicalement.
La survenue de métastases ganglionnaires a été notée dans
24,5 % des cas chez les patients qui ont bénéficié d’un curage
ganglionnaire et dans 25 % des cas dans le groupe qui n’a
bénéficié que d’une surveillance. L’auteur a trouvé, comme
facteur pronostique en rapport avec le développement d’une
métastase ganglionnaire, la profondeur de l’invasion, l’infiltra-
tion lymphoplasmocytaire, l’index mitotique et, de façon très
significative, l’infiltration périvasculaire et périneurale. Il pro-
pose que, si ces éléments sont identifiables sur la biopsie avant
traitement, ils soient utilisés pour proposer un traitement chi-
rurgical ganglionnaire de principe.
ACTUALITÉ
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La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - n° 246 - octobre 1999