12 heures. L’augmentation de la demi-vie se
traduit par une accumulation intra-nucléaire
de la protéine.
p53 ET CARCINOGENESE HUMAINE
Le gène p53 est altéré dans tous les types de
cancers humains étudiés à ce jour.
Le type de mutation est variable d’un cancer à
l’autre, mais leur fréquence tous cancers
confondus est élevée, entre 40 et 45% de tous
les cancers.
La majorité des mutations est regroupée dans
4 régions du gène, correspondant à 4
domaines de la protéine hautement conservés
au cours de l’évalution.
3 mécanismes de mutation sont possibles
• Des mutations dites naturelles, ou
spontanées
• Des mutations induites par des carcinogènes
physiques ou chimiques
• Des mutations héréditaires, altérations
germinales du gène p53, syndrome de Li-
Fraumeni, où l’allèle muté se transmet de
façon mendelienne. Les sujets hétérozygotes
ont une copie du gène muté dans chacune de
leurs cellules souches, et ont une forte
probabilité de développer un cancer (50%
avant 30 ans, 90% avant 70 ans), dans le tissu
tumoral, la copie du gène normal ayant été
délétée.
METHODES D’ETUDE DES
MUTATIONS DE LA p53
Il existe 3 méthodes d’approche des mutations
de la p53
1- L’amplification et le sequençage du gène,
qui est une technique lourde. Une approche
indirecte peut être utilisée par la mise en
évidence de la perte d’hétérozygotie du bras
court du chromosome 17.
2- L’analyse immunohistochimique avec des
anticorps monoclonaux anti-p53. La mise en
évidence de la mutation est indirecte, se
traduisant par une accumulation de la protéine
dans les noyaux des cellules mutées.
3- L’analyse séro l o g i q u e (1), qui repose sur
la mise en évidence dans le sérum des patients
d’auto-anticorps anti-p53. C’est également
une technique indirecte, qui repose sur le fait
que la protéine normale est intra-nucléaire,
non reconnue par le système immunitaire.
Lorsque mutée elle s’accumule dans les
cellules, elle se trouve au contact du système
immunitaire, soit par nécrose tumorale, soit
par translocation à la surface des cellules. ce
contact se traduit par la formation d’auto-
anticorps qui peuvent être mis en évidence en
routine par technique Elisa.
II- MUTATIONS p53 DANS LES
TUMEURS DE VESSIE
- La perte d’hétérozygotie du 17p est
constatée dans environ 60% des tumeurs de
vessie étudiées (6). Sur de courtes séries, il
semble que les mutations p53 soient plus
fréquentes dans les tumeurs infiltrantes (2), et
plus fréquente dans les tumeurs de haut grade
(3), mais la fréquence des mutations du gène
p53 en cas d’envahissement ganglionnaire
reste discutée (2-6).
- L’étude immunohistochimique des
mutations p53 peut avoir des implications
cliniques.
Environ 50% des tumeurs de vessie ont une
positivité en immunohistochimie (8). Pour le
tumeurs pT1, cette positivité pourrait être un
facteur pronostic de progression indépendant
du grade, avec 20,5% de progression par an si
plus de 20% des cellules sont positives, contre
2,5% de progression par an si moins de 20%
des cellules sont positives (5). En cas de
carcinome in situ, la positivité en
immunohistochimie est constatée dans 48%
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