THS Intérêts et controverses Traitement hormonal substitutif de la ménopause et ses alternatives Alternative treatments to hormonal substitute of the menopause T. Maudelonde* points FORTS ▲ Le traitement hormonal de la ménopause s’associe à une augmentation significative du nombre d’accidents vasculaires cérébraux. ▲ La mortalité globale apparaît réduite par le traitement hormonal substitutif pendant les premières années qui suivent la ménopause. ▲ Il existe une augmentation discrète, mais réelle, de la fréquence des cancers du sein, qui serait liée au type de progestatif utilisé. ▲ Le risque de cancer de l’endomètre est plus élevé chez les femmes traitées par estrogènes seuls. ▲ Le rapport bénéfice/risque dépend du tissu cible considéré. ▲ Les proportions relatives de RE et RE expliquent par partie la spécificité tissulaire de l’action des ligands de synthèse. ▲ Les SERMs induisent une information du récepteur estrogénique qui favorise sa liaison à des coactivateurs différents de ceux des estrogènes. ▲ Les bénéfices réels des traitements par phytoestrogènes doivent être démontrés par des études prospectives. ▲ Compte tenu de leur action estrogénique potentielle, la prescription de phytoestrogènes est à proscrire en cas d’antécédents de cancer du sein ou de l’endomètre. Mots-clés : SERM – Phytoestrogènes – Traitement hormonal substitutif. L e vieillissement de la population est un phénomène mondial qui préoccupe les pouvoirs publics de beaucoup de pays et pose un véritable problème de santé publique. En effet, la vieillesse s’accompagne de multiples complications (cardiovasculaires, osseuses, cérébrales, et cancers) pouvant altérer la santé des individus et représentant un coût de santé non négligeable. D’autre part, des complications plus bénignes mais néanmoins très génantes pour * CHU Montpellier, INSERM U540. 78 la vie quotidienne apparaissent vers la cinquantaine (lombalgies, polyarthralgies, baisse de la sexualité, limitation de l’activité physique, tendance dépressive, etc.). Il est donc logique, sur un plan médical, de prévenir ces complications du vieillissement. Cancers, altérations du système cardiovasculaire et diabète représentent 62 % de la mortalité anglosaxone (1) et probablement le chiffre doit être peu différent en France. L’utilisation d’un traitement préventif de ces complications pourrait représenter une économie de coût en santé publique non négligeable. Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (IX), n° 3, mai/juin 2005 Chez la femme, cette symptomatologie est surtout mise en évidence par l’installation de la ménopause. En effet, elle déclenche chez plus de 50 % des femmes françaises, des signes climatériques parfois très invalidants et qui sont liés à la carence estrogénique (bouffées de chaleur, sudation nocturne, insomnies). Ce sont souvent ces femmes qui ont l’impression, non démontrée, que le vieillissement s’accélère avec l’installation de la ménopause. Suppléer à la carence estrogénique semble, pour la plupart de ces femmes, leur maintenir une bonne qualité de vie. Cependant, si les progrès de la biologie cellulaire et moléculaire ont pu démontrer, in vitro, l’intérêt des estrogènes sur un certain nombre de tissus (cardiovasculaire, os, peau, sphère génito-urinaire) ils paraissent avoir, in vivo, des effets indésirables délétères qui nécessitent de sérier les indications d’un tel traitement. Nous exposerons les divers traitements hormonaux proposés actuellement, leurs indications et les éventuelles alternatives présentes ou futures. Le traitement hormonal de la ménopause Les bénéfices • Le traitement hormonal de la ménopause (THM) est efficace sur les signes climatériques et particulièrement sur les bouffées de chaleur, signe le plus fréquent. Souvent, une dose plus faible que celle proposée est déjà efficace (2). Les effets sur la sécheresse vaginale sont aussi réels. Ils sont plus douteux sur les troubles urinaires (3) et au niveau des troubles du sommeil, de la cognition et de l’humeur pour lesquels les données de la littérature sont contradictoires. La qualité de vie semble meilleure pour certaines études européennes mais pas pour d’autres qui ne trouvent d’amélioration que lorsqu’il existe des bouffées de chaleur et sur des critères plutôt psychologiques. • L’ostéoporose demeure encore une des indications indiscutables du THM et toutes les études, prospectives et rétrospectives, sont concordantes à ce sujet. Cependant, si les estrogènes ralentissent la résorption osseuse, ils ne paraissent avoir aucun effet sur la synthèse osseuse. • Au niveau cardiovasculaire, il faut dissocier les effets sur la coronaropathie et ceux sur les complications hypertensives. Sous estrogènes seuls, il ne semble pas y avoir d’aggravation significative des coronaropathies mais une augmentation des accidents vasculaires cérébraux (4). Sous association estroprogestative, les études ont été faites essentiellement avec les conjugués équins et le MPA. Elles montrent une augmentation significative du risque cardiovasculaire dans toutes ses composantes. Il est possible que ce risque soit plus discret, voire inexistant avec l’estradiol percutané qui ne modifie pas les paramètres lipidiques sanguins. • Le cancer colorectal voit son incidence diminuée sous estroprogestatif de façon significative pour un certain nombre d’études dont aucune n’objective une aggravation du risque (5-8). En revanche, les cancers coliques détectés sous THM semblent plus avancés que les autres et l’incidence des cancers coliques n’est pas améliorée par la prise d’estrogènes seuls. • La mortalité globale paraît être diminuée pendant les premières années de la ménopause. Une récente méta-analyse (9) réalisée sur 30 essais poolés représentant 26 708 femmes montre un odds-ratio de 0,98 (IC95 : 0,87-1,12). Mais dans le groupe des femmes de moins de 60 ans prenant le THM la mortalité est significativement plus faible (OR = 0,61 ; IC95 : 0,39-0,95) contrairement au groupe des femmes traitées plus âgées (OR = 1,03 ; IC95 : 0,90-1,18). Quel que soit l’age, la mortalité par cancer ou cause cardiovasculaire n’est pas améliorée mais celle provoquée par d’autres étiologies est significativement diminuée (OR = 0,67 ; IC95 : 0,81-0,88). Ces résultats réconcilient partiellement les études prospectives avec les études rétrospectives puisque la WHI montre une absence d’amélioration de la mortalité chez des patientes de plus de 60 ans (10). Ces résultats sont en accord avec la notion que le THM améliorerait la qualité de vie mais pas sa durée, qui paraît génétiquement contrôlée. Les effets indésirables Ces résultats doivent être tempérés par la mise en évidence d’effets indésirables. En effet, on retrouve une augmentation du risque de certains cancers hormonodépendants. • L’incidence des cancers du sein est augmentée sous THM. La méta-analyse du CGHFBC (11) et la plupart des études prospectives ou rétrospectives ont montré un augmentation discrète, mais réelle, de l’incidence des cancers du sein dans le groupe des femmes sous THM (12-14) qui correspond en risque absolu à 4 cancers du sein supplémentaires pour 1 000 femmes en 5 ans par rapport à la population ne prenant pas d’hormones. Ces études analysaient essentiellement l’utilisation de l’association de conjugués équins et de l’acétate de médroxyprogestérone (MPA). Ce sur-risque de cancer du sein apparaît totalement réversible au-delà de 5 ans d’arrêt du traitement (11) confirmant le rôle essentiellement promoteur du traitement hormonal de la méno- pause. Les données concernant un avantage d’un traitement pris de façon cyclique ou continu ne sont pas concluantes et pour l’instant aucun argument carcinologique ne permet de préférer une forme à une autre. Une seule étude (E3N) faite en France sur 54 548 femmes ménopausées montre des différences d’incidence de cancer du sein selon l’association estroprogestative (15). La durée moyenne du traitement hormonal était de 2,8 ans et l’étude montre que le risque était augmenté par rapport à une population non utilisatrice (RR 1,2 ; IC95 : 1,1-1,4). Le risque, à 2 ans de traitement, était plus faible lorsque les estrogènes étaient prescrits seuls (RR 1,1 ; IC95 : 0,81,6) ou avec la progestérone naturelle (RR 0,9 ; IC95 : 0,7-1,2) qu’en association avec des progestatifs de synthèse (RR 1,4 ; IC95 : 1,2-1,7). Cependant, à 4 ans d’utilisation le risque était identique pour les progestatifs de synthèse et la progestérone naturelle (RR 1,2). En revanche, l’utilisation d’estrogènes seuls, qui se prescrit chez les femmes hystérectomisées, montre une absence de sur-risque significatif avant 5 ans (4, 11, 12, 15-17). • En revanche, le risque de cancer de l’endomètre est plus élevé sous estrogènes seuls et l’association estroprogestative protège du cancer de l’endomètre tout comme celui du côlon. Le risque de cancer de l’ovaire est encore mal évalué, peutêtre par un manque de puissance des études, mais la tendance est à une augmentation du risque (10, 18-20). • Il existe aussi un risque de thrombophlébites (RR 3) retrouvé dans toutes les études cliniques. Le progestatif pourrait modifier ce risque. De ces données on peut retenir plusieurs points : le bénéfice ou l’effet délétère dépend du tissu concerné et, par conséquent, ce fait doit être pris en compte dans le choix thérapeutique. L’augmentation du risque de cancer du sein est faible mais significative sous traitement estroprogestatif associant certains pro- Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (IX), n° 3, mai/juin 2005 Intérêts et controverses THS 79 THS Intérêts et controverses gestatifs aux estrogènes. Dans la plupart des études, leur pronostic est meilleur car ils sont plus hormonodépendants et mieux différenciés (21). Leur mortalité est plus faible. La mortalité globale n’est pas augmentée par le THM. En revanche, la qualité de vie est transformée chez certaines femmes. L’objectif est donc de supprimer les effets potentiellement délétères du THM en utilisant des drogues plus ciblées et ce en fonction de l’effet médical désiré ou de la volonté de la femme. Pour cela, une bonne connaissance du mécanisme d’action des estroprogestatifs est nécessaire Les récepteurs des estrogènes (RE) et leur fonction La structure des deux récepteurs des estrogènes connus n’est pas tout à fait la même Deux RE ont été identifiés, appelés RE et RE. Leur structure linéaire se répartit en 8 exons correspondant, au niveau de la protéine, à des domaines fonctionnels bien définis (A à F) (22). Les extrémités (A/B et E/F) sont nécessaires à l’activité de régulation transcriptionnelle du récepteur et sont respectivement appelées AF1 (23) et AF2 (24, 25). AF1 serait fonctionnelle dès que le récepteur activé se fixe sur l’ADN alors que l’activité d’AF2 serait fonction du ligand (la molécule ayant lié le récepteur). Le domaine C assure la liaison à l’ADN au niveau de régions spécifiques appelées “éléments de réponse” (ER) situées dans la zone régulatrice des gènes contrôlés. C’est sur la région E/F que se lie le ligand spécifique, mais elle est aussi nécessaire aux interactions avec les cofacteurs nucléaires (co-activateurs et coinhibiteurs) (26). Selon le domaine, les REs ont une homologie très variable. Le domaine C des deux iso- 80 formes est quasi identique (96 % d’homologie) alors que leur domaine de liaison à l’hormone diffère de façon significative (55 % d’homologie) et que leurs domaines de régulation transcriptionnelle sont différents (< 20 % d’homologie pour le domaine A/B). Il en résulte que leurs effets biologiques peuvent être différents. Les affinités des ligands naturels ou de synthèse pour les deux isoformes ne sont pas identiques, ce qui fait que l’action biologique du ligand va être modulée par les concentrations relatives des deux RE. Ceux-ci sont présents dans la plupart des tissus cibles mais avec des proportions relatives différentes, ce qui peut expliquer, pour partie, la spécificité tissulaire de l’action des ligands de synthèse. Le RE est un activateur transcriptionnel plus puissant et le RE est actuellement considéré comme un inhibiteur potentiel du RE (27). Le mécanisme d’action des récepteurs aux estrogènes est complexe Lorsque l’estradiol pénètre dans la cellule, il se lie au récepteur qui s’active en modifiant sa conformation. Les complexes RE-E2 se dimérisent et ils acquièrent une haute affinité pour des régions très spécifiques de l’ADN situées dans la région promotrice des gènes estrogéno-sensibles. Une fois lié à l’ADN, le RE va moduler l’expression de ses gènes cibles. Des protéines jouant le rôle d’intermédiaire entre la machinerie transcriptionnelle et le récepteur activé sont parfois nécessaires. En cas d’activation de la transcription, ces protéines sont appelées coactivateurs, dans le cas contraire, ce sont des co-inhibiteurs. La plupart de ces cofacteurs sont multifonctionnels et ils ne semblent pas spécifiques d’un récepteur nucléaire. Ils agissent le plus souvent en complexe multiprotéique qui possède notamment une activité histone acétyltransférase, de remodelage de la Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (IX), n° 3, mai/juin 2005 chromatine et de réinitiation de la transcription quand il s’agit de coactivateurs (28). Cette activité favorise l’acétylation des histones qui, alors, se dissocient. L’ADN se linéarise, ce qui permet l’action des protéines impliquées dans la transcription en ARN messager. Les co-inhibiteurs ont, au contraire, une activité désacétylase ou bien ils recrutent des protéines à activité désacétylase (HDAC) (29, 30) amenant la reconstitution du nucléosome par réassociation des histones. La proportion variable de ces cofacteurs dans les cellules des divers tissus cibles permet d’expliquer, pour partie, la spécificité tissulaire des réponses aux estrogènes (31). L’activation des REs s’accompagne aussi de la phosphorylation de sérines et de tyrosines de la région A/B (32). Les modulateurs sélectifs des récepteurs des estrogènes Plusieurs types de molécules sont potentiellement utilisables. Certaines sont déjà commercialisées et ont une AMM, d’autres sont en cours d’investigation. Les SERMs ou modulateurs des récepteurs des estrogènes ont un effet estrogénique ou antiestrogénique qui est fonction du tissu, du gène considéré et de la structure propre de la molécule en question. Le tamoxifène C’est la molécule de référence dans le traitement des cancers du sein. Dérivé triphényléthylénique, il a primitivement été synthétisé pour servir de contraception et s’est révélé être un inhibiteur de l’effet des estrogènes. Son action passe par sa liaison aux REs. Les REs liés au tamoxifène subissent une transconformation différente de celle obtenue avec l’estradiol et ils vont reconnaître des cofacteurs différents. Ces cofacteurs sont en proportion relative variable en fonction des tissus, ce qui explique la spécificité tissulaire de la réponse au tamoxifène. Tout comme les estrogènes, le tamoxifène paraît diminuer la résorption osseuse et son impact sur le risque coronarien semble bénéfique. C’est ce que montre la méta-analyse de RS Braithwaite (33) qui a porté sur près de 53 000 patientes incluses dans 32 essais thérapeutiques. Cependant, le tamoxifène n’a pas d’effet sur les bouffées de chaleur et il est responsable d’effets indésirables : risques thrombophlébitique (RR 3) ou de cancer de l’endomètre (RR 3). Ils ne permettent pas de considérer le tamoxifène comme un traitement idéal des formes de mastopathies à haut risque de cancer du sein malgré les résultats encourageants des grandes études de prévention telles que le NSABP-1 (RR 0,51 ; 0,390,66) (34) ou l’essai IBIS-1 (RR 0,67 ; 0,49-0,90) (35). Ces risques ont motivé la recherche d’autres formes de thérapie des cancers du sein. La méta-analyse de RS Braithwaite (33) retrouve aussi une augmentation discrète du risque de cancers gastrointestinaux (RR 1,31 ; IC95, 1,01 à 1,69), des attaques cérébrales (RR 1,31 ; IC95, 1,01 à 1,69), et de l’incidence des embolies pulmonaires (RR 1,88 ; IC95, 1,77 à 3,01). Le raloxifène Il appartient à la classe des benzothiophènes et se lie préférentiellement au RE. Il paraît avoir des propriétés plus anti-estrogéniques que le tamoxifène sur l’endomètre. Dans la seule étude de longue durée ayant pour objectif principal l’évaluation de son efficacité de réduction du risque fracturaire, le raloxifène diminuait l’incidence des cancers du sein RE+ de 80 % et celle des cancers du sein ayant ou non des récepteurs des estrogènes de 70 % sur une période de 5 ans (36). Le risque de cancer de l’endomètre n’était pas augmenté (RR 0,80) par contre persistait un risque thrombophlébitique identique à celui du tamoxifène. Outre l’effet bénéfique sur l’os (37, 38) quelque études préliminaires semblent montrer un impact cardiovasculaire favorable (39). L’étude MORE, construite pour mettre en évidence l’effet bénéfique du raloxifène sur les fractures osseuse des femmes ménopausiques, avait comme second objectif l’analyse de l’incidence des cancers du sein. Elle s’est trouvée réduite de près de 70 % (RR 0,3) dans le cas des cancers invasifs du sein avec des récepteurs aux estrogènes. L’étude CORE qui prolongeait de 3 ans l’étude MORE, montre une persistance de la chute de l’incidence des cancers du sein (40). Cela fait du raloxifène un candidat potentiel pour le traitement préventif des cancers du sein en postménopause. Son dérivé, l’arzoxifène (LY 353,381) est 100 fois plus affin que le raloxifène pour le RE et paraît avoir des effets anti-estrogéniques plus puissants. Il est en cours d’étude dans les cancers du sein avancés où il paraît efficace avec une bonne tolérance dans les cancers du sein résistants au tamoxifène (41). Cependant, la persistance ou l’induction de bouffées de chaleur suggère une absence d’effet estrogénique sur le système nerveux central, tout comme pour le tamoxifène, ce qui peut être un facteur limitant à son utilisation prolongée. Aussi, d’autres composés tel que le lazofoxifène (42), le bazedoxifène (43), l’EM 652 (44, 45) sont en cours d’études, certains en association avec un estrogène (Bazedoxifène ; 43) car il ne passe pas la barrière hémoméningée et il est plus affin que l’estradiol pour les REs. Ce dernier ne déplace donc pas le SERM du RE. La tibolone Dérivée de la noréthyndrone, la tibolone a des particularités qui l’ont fait sortir de la classe des progestatifs. Il est peu efficace par lui-même et agit plutôt comme une pro-drogue qui se métabolise en un composé progestatif (dérivé 4-tibolone) et des dérivés hydroxylés en 3 à faible activité estrogénique (3 et 3-tibolone) (46). Ses dérivés faiblement estrogéniques paraissent suffisants pour faire régresser les bouffées de chaleur et les autres signes du cli- matère. Sa structure androgénique peut expliquer, pour partie au moins, son fort impact sur la libido et la sphère uro-génitale (47). D’autre part, la tibolone a une activité antisulfatase qui lui permet de bloquer la transformation périphérique de l’estrone sulfate en estrone qui, dans les cellules cibles, se transforme en estradiol (48). Par ce biais, elle diminuerait la concentration intratissulaire d’estradiol et pourrait diminuer l’effet promoteur potentiel de cancer du sein des estrogènes locaux. Cet effet s’accorde bien avec la plus faible fréquence d’augmentation de la densité mammographique sous tibolone par comparaison aux traitements hormonaux de la ménopause (49). Elle pourrait être considérée comme SERM, puisqu’elle a des dérivés qui lient les RE. Cependant, pour mettre en exergue ses particularités biologiques, certains auteurs ont créé une nouvelle catégorie de produits appelée STEAR (Selective Tissue Estrogenic Activity Regulators). La tibolone est à ce jour le seul membre de cette classe de produit. La récente publication de la Million Women Study qui a montré une augmentation de l’incidence des cancers de l’endomètre (50), a surpris tous les spécialistes car elle va à l’encontre des résultats connus émanant de la surveillance endométriale des femmes traitées par tibolone (51). Avant de tirer des conclusions sur ce produit prescrit depuis plus de 20 ans en Angleterre, il paraît indispensable de réaliser des études prospectives randomisées afin de vérifier l’exactitude de ce résultat et, dans cette hypothèse, de renforcer notre vigilance concernant l’endomètre des femmes suivant un traitement par tibolone. Intérêts et controverses THS Les phytoestrogènes Ils constituent une part d’importance variable de notre alimentation habituelle. Ce sont des substances contenues dans toutes les familles de plantes et qui peuvent être isolées de la plupart des tissus végétaux (feuilles, tiges, racines, fleurs et Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (IX), n° 3, mai/juin 2005 81 THS Intérêts et controverses graines). Les principales familles de phytoestrogènes sont les isoflavones, les flavones et les lignanes. Leur interférence avec des fonctions biologiques des mammifères a été d’abord démontrée chez l’animal dont la richesse du régime alimentaire en phytoestrogènes était associée à des troubles de la fonction de reproduction (trèfles rouges et brebis….). On pourrait imaginer que les propriétés de ces substances puissent se manifester aussi chez l’Homme. Il existe des arguments plaidant en faveur des effets des phytoestrogènes sur notre organisme : • Arguments cliniques L’abondance du régime alimentaire en phytoestrogènes semble associée à des modifications favorables d’un certain nombre de pathologies, notamment une diminution de l’incidence de l’ostéoporose et de celle des cancers du sein. Il est donc tentant de penser qu’il s’agisse de molécules possédant un pouvoir antiprolifératif sur les cellules mammaires cancéreuses et qu’elles pourraient, à des doses correctement évaluées, jouer un rôle protecteur de la survenue de cancer du sein invasif. La quantité d’isoflavones ingéré par les Occidentaux est de moins de 5 mg/j, alors que celle des Asiatiques est supérieure à 25 mg/j. Cependant, les grandes études épidémiologiques, faites le plus souvent de façon rétrospective, n’objectivent pas d’effet sur l’incidence des cancers du sein dans une population par rapport à l’autre. • Arguments fondamentaux Des effets sur les grandes fonctions cellulaires ont été largement démontrés par de très nombreuses publications. Le mécanisme d’action de ces produits est complexe et “multisites”. – Au niveau des récepteurs des estrogènes, leur activité ressemble à celle d’un SERM. Ils peuvent se lier aux REs mais avec des affinités différentes pour les deux isoformes ( et ). Tous les phytoestrogènes n’induisent pas la même activité des REs (12, 52). Les études cristallogra- 82 phiques suggèrent qu’ils induisent des conformations du domaine de liaison du RE différentes de celles amenées par la liaison de l’estradiol ou du raloxifène. Cette modification conformationnelle rend le récepteur capable de s’associer à des cofacteurs différents de ceux reconnus lors de liaison du récepteur à son ligand physiologique l’estradiol. Sur des modèles cellulaires, la génistéine et la daidzéine, qui sont les phytoestrogènes les plus souvent retrouvés dans l’alimentation et les produits de supplémentation, stimulent les activités estrogéniques mais avec une puissance 10 à 100 fois plus faible que celle de l’estradiol. Aux concentrations faibles, correspondant à celles habituellement obtenues avec l’alimentation usuelle ou les suppléments proposés par l’industrie, la génistéine, ligand préférentiel du RE, exercera un effet estrogénique faible. In vitro, elle induit la transcription de gènes estrogénodépendants (pS2) et stimule la prolifération de cellules mammaires cancéreuses (MCF7). In vivo, chez la souris Nude ovariectomisée, la génistéine induit le développement ducto-lobulaire de l’arbre galactophorique mammaire. À ces mêmes doses, les phytoestrogènes s’opposent à l’effet du tamoxifène. On sait maintenant que le mécanisme d’action des phytoestrogènes n’est pas univoque et, qu’à fortes doses, ils sont capables de freiner la prolifération cellulaire, probablement en inhibant l’activation des récepteurs membranaires de facteurs de croissance et en potentialisant l’effet antitumoral du tamoxifène (53). D’autre part, la génistéine stimule l’apoptose de façon dose-dépendante sur les cellules mammaires cultivées sensibles ou non aux estrogènes. Les composés les plus fréquemment retrouvés dans l’alimentation et dans les produits vendus par l’industrie se comportent donc comme des estrogènes de faible puissance sur les modèles cellulaires in vitro. L’alimentation des Asiatiques comporte en moyenne 25 à 50 mg par jour de Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (IX), n° 3, mai/juin 2005 produits actifs amenant à des taux plasmatiques compris entre 0,5 et 5 mmoles/l, alors que le régime européen apporte à peine 5 mg de phytoestrogènes par jour. Quoique différent d’un mode alimentaire à l’autre, cet apport quotidien ne permet d’obtenir que des taux plasmatiques bien en-deçà des concentrations pharmacologiques nécessaires à un effet biologique. Ceux-ci devraient, en effet atteindre 10 à 100 mmoles/j, ce qui correspond à des prises orales de 250 à 2 500 mg d’isoflavones/j sous forme aglycan (54), ce qui n’est pas réalisable par l’apport alimentaire habituel. – Au niveau du système nerveux central, l’efficacité sur les bouffées de chaleur des phytoestrogènes prescrits à doses assez élevées (90-150 mg/j pendant de courtes périodes (4-9 semaines) ne paraît pas évidente (55, 56). Sur le système nerveux central, les études chez le rongeur sont plutôt en faveur d’un effet antiestrogénique (57). – Au niveau cardiovasculaire, il est extrêmement difficile, dans les grandes études épidémiologiques, de faire la part de ce qui revient aux phytoestrogènes et aux habitudes alimentaires. En effet, les populations asiatiques ont une alimentation plus riche en fibres et plus faible en graisses saturées que celle des Occidentaux. La méta-analyse de JW Anderson (58), incluant 38 études, a montré qu’un régime contenant en moyenne 47 g/j de soja améliorait légèrement le profil lipidique (diminution de moins de 15 % du cholestérol total, du LDL-cholestérol et des triglycérides). D’autres études ne montrent aucun effet des phytoestrogènes sur les lipides circulants. L’effet des isoflavones sur le métabolisme du cholestérol pourrait être lié au récepteur des LDL comme le suggèrent les travaux sur la souris Nude avec inactivation du récepteur des LDL (59). Le profil lipidique n’est pas le seul paramètre à prendre en compte, l’effet sur la paroi vasculaire est lui aussi important, et est, peut-être même, le facteur principal. Dans des modèles cellulaires vasculaires chez le rongeur (60), les phytoestrogènes se comportent de façon semblable aux estrogènes. Ils possèdent des propriétés antioxydantes et empêchent la prolifération et la migration des cellules musculaires lisses, probablement en se liant préférentiellement au RE (61). – Sur le sein, un certain nombre d’études cas-témoin ont trouvé une relation entre l’abondance de ces produits dans les urines et la protection contre le carcinome mammaire. Cependant, la plupart des études épidémiologiques qui ont analysé le lien entre la richesse de l’alimentation en phytoestrogènes et le cancer du sein sont en faveur d’un effet protecteur en préménopause à l’inverse de la postménopause. Cette observation suggère que ces composés exercent un effet de type estrogénique après la ménopause alors que leur utilisation en préménopause induirait un relatif effet hypoestrogénique. Une hypothèse intéressante postule que l’éventuel effet protecteur des phytoestrogènes ne s’exercerait que pendant la vie fœtale, et par conséquent, dépendrait du régime alimentaire de la mère durant la grossesse. Les études menées in vitro ont mis en évidence une action “multisites” des phytoestrogènes. Ils peuvent se lier aux deux isoformes ( et ) des REs mais avec des affinités différentes. Leur effet est par ailleurs dépendant de la dose. Les actions dose-dépendante de la génistéine ont été précédemment explicitées (62). À forte concentration, les phytoestrogènes possèdent un effet antiprolifératif sur des cellules mammaires tumorales RE+ en culture ou implantées chez la souris. Cette action est également observée sur des lignées RE négatives. Il apparaît donc vraisemblable qu’elle emprunte d’autres voies, par exemple : l’inhibition in vitro de la voie des facteurs de croissance par blocage de l’activité protéine-tyrosine (PTKinase) (63) ou, in vivo, par une activité anti-angiogénique. En préménopause, l’apport de phytoestrogènes, semble induire un effet estrogénique faible sur les marqueurs d’hormonodépendance du sein (64). En conséquence, les posologies utilisées en pratique médicale chez la femme paraissent inférieures à celles nécessaires pour obtenir un effet protecteur sur la glande mammaire. – L’os. Les données concernant l’os sont très éparses et mal documentées. Quelques études cliniques montrent un effet protecteur de la génistéine sur l’os vertébral mais pas sur l’os cortical (col du fémur). Chez la femme, on note une diminution des marqueurs de résorption osseuse uniquement en postménopause, mais pas chez la femme préménopausée. In vitro, on retrouve chez le rongeur un effet plutôt estrogénique avec stimulation des fonctions ostéoblastiques et diminution de l’activité ostéoclastique. Classiquement, la population japonaise rurale qui a une alimentation riche en phytoestrogènes, est moins exposée au risque de fracture du col du fémur que la population occidentale. Cependant, cette population est de taille inférieure à celle des occidentales et a une angulation du col du fémur plus faible. Fait instructif, ces différences sont en train de s’estomper en raison de “l’américanisation” du mode de vie des Japonais. La majorité des quelques études cliniques réalisées montre un effet protecteur des phytoestrogènes uniquement en postménopause et à des doses supérieures à 60 mg/j (65). Elles ne correspondent pas forcément aux conditionnements vendus en pharmacie. En revanche, un phytoestrogène de synthèse, l’ipriflavone, a montré son efficacité comme protecteur osseux chez les femmes ovariectomisées ou traitées par des agonistes de la GnRH. Un double effet paraît possible, l’un par activation des RE, l’autre par l’inhibition des PTkinases des ostéoclastes (66). Au total, les phytoestrogènes sont des produits aux mécanismes d’action encore mal connus. Ils sont incontestablement utiles aux doses obtenues par un apport alimentaire. Leur action bénéfique, en supplémentation, doit vraisemblablement dépendre de la posologie utilisée et des indications. Des études cliniques sérieuses avec les phytoestrogènes manquent cruellement. L’efficacité clinique reste incertaine car on ne dispose pas de résultats objectifs quantifiant l’amélioration des symptômes climatériques et de la qualité de vie. En l’absence de données cliniques suffisantes, la prescription de phytoestrogènes est à proscrire chez les femmes ayant un antécédent personnel de cancer du sein et a fortiori en cas de cancer du sein ou de l’endomètre évolutif. Une surveillance étroite de la patiente reste de rigueur compte-tenu de leur effet estrogénique potentiel. Intérêts et controverses THS Conclusion La mise en lumière des effets secondaires potentiels du traitement hormonal substitutif de la ménopause a Tableau. SERMs connus ou en cours d’évaluation. Composé Tamoxifène Raloxifène Effet agoniste utérus, os, métab. des lipides os, métab. lipides Effet antagoniste sein sein, utérus GW 5638 EM 800 os, métab. lipides os, métab. lipides sein, utérus sein, utérus Resvératrol os, métab. lipides sein, utérus Références Love 1994 (67), Morrow 2000 (68) Delmas, 2003 (69), Cohen, 2000 (70) Connor 2001 (71) Labrie 2004 (72), Martel 2000 (73) Mizutani, 2000 (74), Wu, 2001 (75) Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (IX), n° 3, mai/juin 2005 83 THS Intérêts et controverses permis à la communauté médicale de mieux appréhender les mécanismes de ces hormones. Elle incite au développement de nouvelles approches thérapeutiques qui tiendront compte des problèmes de santé publique de notre société et de ceux présentés par les femmes venant nous consulter. Les posologies des traitements utilisés ont diminué, les produits se sont diversifiés en exploitant la spécificité tissulaire de certains modulateurs des récepteurs des estrogènes (SERMs) ou, de façon plus récente, des récepteurs de la progestérone (SPRM). La plupart de ces produits sont encore en expérimentation (tableau). Références 1. Renehan AG, Howell A. Preventing cancer, cardiovascular disease, and diabetes. Lancet. 2005;365:1449-51. 2. Crandall C. Low-dose estrogen therapy for menopausal women: a review of efficacy and safety. J Women Health 2003;12:723-47. 3. Mœhrer B, Hextall A, Jackson S. Estrogens for urinary incontinence in women (Cochrane Review). In: The Cochrane Library. Chichester (UK): John Wiley and Sons; 2004. 4. Anderson GL, Limacher M, Assaf AR et al. Effects of conjugated equine estrogen in postmenopausal women with hysterectomy: the Women’s Health Initiative randomized controlled trial. JAMA. 2004;291:1701-12. 5. 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