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I. INTRODUCTION
En l’an 2000, encore près d’un millier d’enfants et de jeunes
adolescents font une crise de RAA dans notre pays. La très
grande majorité d’entre eux deviendront des « cardiaques », c’est
à dire qu’ils vivront avec une valvulopathie chronique ou qu’ils
seront opérés et seront porteurs d’une prothèse, s’ils ne
décèdent pas avant l’heure. Cette situation choquante est
l’apanage d’un certain nombre de pays en développement et il
faut essayer d’expliquer pourquoi elle se pérennise dans un pays
comme le nôtre et comment l’annihiler.
Une lettre récente de l’Organisation Mondiale de la Santé
rappelle que le RAA et la cardiopathie rhumatismale sont,
chaque année, à l’origine de 400 000 décès dans le monde,
environ au moins 12 millions de personnes sont concernées par
la maladie, deux millions de personnes parmi celles-ci
nécessitent des hospitalisations répétées et un million une
intervention chirurgicale à cœur ouvert. A ces différentes
données informant sur la morbi-mortalité, se surajoutent les
contraintes humaines et socio-économiques. Kaplan* situe bien
le problème, relevant que « les enfants et notamment ceux qui
sont pauvres n’ont ni moyens financiers, ni carte d’électeur, ils
resteront toujours exposés, car il n’existe pas de vaccins et il n’y
en aura pas avant dix ans ».
En Algérie, le coût de la maladie était évalué à près de 750
millions de dinars en 1995, uniquement pour ce que
représentaient les transferts pour soins à l’étranger des
cardiopathies valvulaires opérables, et probablement une
somme équivalente avait été consacrée à leur prise en charge
médicale en Algérie.