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Correspondances en médecine - n° 3-4, vol. IV - juillet-décembre 2003
A
LLERGIE À LA PÉNICILLINE
:
CONDUITE À TENIR
Lorsqu’un malade signale qu’il est allergique à
la pénicilline, trois possibilités s’offrent au pra-
ticien : ne plus jamais lui donner une bêtalacta-
mine, prescrire une céphalosporine ou tenter
de prouver ou d’infirmer ses dires.
Ne plus jamais lui donner une bêtalactamine
n’est actuellement plus conseillé, car les traite-
ments alternatifs sont soit nettement plus oné-
reux, soit inefficaces de par un spectre anti-
microbien inapproprié.
Prescrire une céphalosporine est aujourd’hui
une attitude communément admise dans la
mesure ou, d’une part, beaucoup de préten-
dues allergies à la pénicilline n’en sont pas, et
où, d’autre part, il n’y a que 10 % d’allergies
croisées entre pénicilline et céphalosporine.
Prouver l’existence de l’allergie et rechercher
une éventuelle sensibilisation aux céphalo-
Infectiologie - Parasitologie
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Correspondances en médecine - n° 3-4, vol. IV - juillet-décembre 2003
revue de presse spécialisée
résumé et analyse d’articles sélectionnés
sporines semble être cependant la meilleure
stratégie. Comment ? Par des tests cutanés. Ces
derniers ont une valeur prédictive négative très
élevée, de l’ordre de 99 %. Reste le 1 % qui
implique que certains patients, ayant des tests
cutanés négatifs, peuvent avoir une réaction
allergique à la pénicilline ! Comment éliminer ce
risque ? Par un test de réintroduction qui doit
obligatoirement être réalisé dans une structure
hospitalière compte tenu de la possibilité de
survenue d’un choc anaphylactique.
François M. 60econgrès de l’AAAAI. La lettre d’oto-rhino-
laryngologie et de chirurgie cervico-faciale 282 : 7-9.
A
NGINES
:
LES RECOMMANDATIONS DE L
AFSSAPS
Chez tout patient présentant une angine érythé-
mateuse ou érythémato-pultacée, il est recom-
mandé de pratiquer un TDR (test de diagnostic
rapide) d’infection à streptocoque ß-hémo-
lytique du groupe A ou SGA.
Trois possibilités :
– en cas de TDR positif, la prescription d’anti-
biotiques est justifiée (afin d’améliorer l’obser-
vance, les traitements courts validés par l’AMM
doivent être privilégiés) ;
– en cas de TDR négatif, dans un contexte à
risque de RAA (à savoir essentiellement en cas
d’antécédents personnels de RAA et chez les
sujets âgés de 5 à 25 ans présentant des anté-
cédents d’épisodes multiples d’angine à SGA
ou ayant séjourné dans une région d’endémie
de RAA), une mise en culture du prélèvement
pharyngé peut être envisagée ;
– en cas de TDR négatif, chez un sujet sans fac-
teur de risque de RAA, seuls les traitements
antalgiques et antipyrétiques sont utiles (pas
de contrôle supplémentaire systématique par
culture, ni de traitement antibiotique).
À noter que la mise en route du traitement
d’une angine peut être retardée jusqu’au neu-
vième jour après l’apparition de la symptoma-
tologie, tout en maintenant l’efficacité de l’anti-
biothérapie sur la prévention du RAA. En
d’autres termes, y’a pas le feu !
AFSSAPS. Antibiothérapie par voie générale en pratique
courante : angine. La lettre de l’infectiologue XVIII, 2 :
71-4.
o Indications du traitement
antituberculeux
Le traitement de l’infection tuberculeuse
(isoniazide pendant neuf mois, isoniazide et
rifampicine pendant trois mois, ou rifampicine
et pyrazinamide pendant deux mois) est
indiqué, chez l’enfant, en cas de positivation
d’une IDR connue comme négative,
d’augmentation de plus de 10 mm de celle-ci,
ou de positivité supérieure à 15 mm sans
antécédent pouvant l’expliquer. Chez l’adulte
immunodéprimé, on ajoute à ces indications
la présence de séquelles radiographiques
sans notion d’un traitement ayant inclus
rifampicine et pyrazinamide. Chez l’adulte
immunocompétent, la constatation d’un
virage récent d’IDR doit conduire à la mise
en route d’un traitement.
Veziris N. La tuberculose : une maladie toujours d’ac-
tualité. La lettre de l’infectiologue XVIII, 2 : 62-5.
o Contre-indications de la vaccination
antivariolique
La vaccination antivariolique est contre-indiquée
chez les malades immunodéprimés, les patients
souffrant d’une affection dermatologique aiguë
ou chronique, les femmes enceintes, les enfants
de moins d’un an et les personnes présentant
une maladie infectieuse aiguë ou une affection
du système nerveux central.
À noter que, dans tous les cas, ces contre-
indications sont à discuter en fonction de la
situation épidémiologique et du rapport
individuel bénéfice/risque, et le Code de la
santé publique 2001 stipule que : “En cas de
guerre, de calamité publique, d’épidémie ou
de menace d’épidémie, la vaccination ou la
revaccination antivariolique peut être rendue
obligatoire par décret ou par arrêté préfectoral
pour toute personne quel que soit son âge.”
Mourez T, Maslo C. La vaccination antivariolique :
mise au point. La lettre de l’infectiologue XVIII, 2 :
44-9.
Quelques brèves...
Condylomes acuminés ano-génitaux externes
La condylomatose externe, infection muqueuse due au Papilloma virus humain (HPV), repré-
sente la maladie infectieuse sexuellement transmissible la plus fréquente. Selon les études,
elle intéresse 3 à 5 % de la population générale et jusqu’à plus de 6 % des homosexuels
masculins.
Si cette affection vous intéresse, ce dont nous ne doutons guère compte tenu de sa fréquence
mais également de son traitement – souvent long, fastidieux et ingrat... voire frustrant pour le
praticien (du fait d’un taux de récidive qui peut atteindre jusqu’à 70 %) – nous vous invitons à
consulter un récent numéro du Courrier de colo-proctologie (IV, 1 suppl.) qui lui est totalement
consacré.
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Correspondances en médecine - n° 3-4, vol. IV - juillet-décembre 2003
o Sida : qu’en est-il des traitements
intermittents ?
Chez les malades “en succès thérapeutique”,
la stratégie consistant à prescrire le
traitement antirétroviral, une semaine sur
deux, ne paraît pas efficace. L’autre stratégie,
qui consiste à arrêter le traitement lorsque
les CD4 sont supérieurs à un certain niveau
(entre 350 et 500/mm3) et à le reprendre
lorsqu’ils redescendent au-dessous d’un
certain seuil, expose à un double risque.
Elle peut en effet conduire à un syndrome de
primo-infection clinique dans les semaines
qui suivent l’arrêt du traitement et
s’accompagner d’émergence de mutants
résistants.
Arvieux C. Compte rendu de la 10eCROI. La lettre
de la Fédération nationale des centres de lutte
contre le sida 20 : 2-4.
o Vaccin ROR et autisme : des doutes ?
Les auteurs d’une étude rétrospective
danoise (réalisée sur plus de 537 000
enfants) efface le doute : il n’existe aucun
lien entre le vaccin ROR et l’autisme.
Ramanan K. Pas de lien entre le vaccin ROR et
l’autisme. Les Actualités en Neurologie 4, 1 : 21.
o Révision de l’arrêté des évictions
L’arrêté de 1989, relatif aux durées, aux
conditions d’éviction et aux mesures de
prophylaxie à prendre à l’égard des élèves et
du personnel dans les établissements
d’enseignement et d’éducation publics et
privés en cas de maladies contagieuses, vient
d’être révisé.
Bourrillon A, Gaudelus J, Cohen R. Procédure à
appliquer dans une collectivité d’enfants en cas de
maladie contagieuse. La lettre d’oto-rhino-laryngo-
logie et de chirurgie cervico-faciale 280-281 : 16-8.
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