148 | La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XI - n° 4 - juillet-août 2008
DOSSIER THÉMATIQUE
Journée de la FFCD Oncogériatrie : actualités
dans chaque groupe (5-FU/capécitabine, FOLFOX/
CAPOX). L’âge moyen était de 75 ans (73-79 ans).
La dose initiale diminuée a permis de maîtriser
la toxicité. Les taux de réponse aux traitements
étaient semblables à ceux des autres études (15 %
pour les monothérapies et 40 % pour les bithé-
rapies), mais les taux de survie sans progression
(3,7 à 5,4 mois) et de survie globale (9 à 12 mois)
étaient significativement plus faibles que chez les
sujets plus jeunes. Cinquante pour cent des patients
traités en monothérapie ont continué le traitement
à pleine dose après 12 semaines, versus seulement
30 % des patients recevant de l’oxaliplatine. La
capécitabine n’a pas amélioré de façon significative
la qualité de vie, et a induit plus de cas de toxicité
digestive et cutanée que le 5-FU. L’addition d’oxali-
platine a augmenté le taux de réponse par rapport
au 5-FU seul et amélioré la survie sans maladie et
la survie globale, mais de façon non significative
(p = 0,06). Le taux de toxicité de grade 3/4 n’était
pas supérieur à celui observé avec le FU seul, mais
les cas de toxicité digestive et neurologique étaient
plus nombreux. La médiane de survie était iden-
tique pour tous les groupes de traitement. Une
étude prospective de phase II a évalué le béné-
fice du tégafur-uracile chez 58 patients d’un âge
moyen de 81 ans, OMS 0/1. Le taux de réponse a
été de 22 %, la survie médiane de 13 mois, et la
survie sans progression de 4,6 mois. Il y a eu 55 %
de cas de toxicité de grade 3/4, essentiellement
digestive, surtout chez les plus âgés.
Une analyse rétrospective portant sur 3 742 patients
(dont 614 âgés de plus de 70 ans) recevant dans le
cadre de 4 essais thérapeutiques un traitement adju-
vant, de première et seconde ligne a constaté que les
patients plus âgés ont eu plus d’effets indésirables
hématologiques, mais non digestifs ni neurologiques.
En revanche, le bénéfice sur la réponse, la survie sans
progression et la survie globale étaient identique
quel que soit l’âge.
Traitement des cancers du rectum :
impact de la radiothérapie préopératoire
et de l’exérèse du mésorectum (11)
Une étude rétrospective néerlandaise a été effectuée
à partir des données du Rectal cancer databases of
the Comprehensive Cancer Centres (4 567 patients,
dont 28 % – 358 âgés de plus de 75 ans) et de celles
d’un essai prospectif, la TME (total mesorectal exci-
sion) study (1 356 patients, dont 17 % – 230 âgés de
plus de 75 ans). Le but était d’étudier l’impact de
la radiothérapie préopératoire et de la chirurgie du
mésorectum sur trois périodes différentes :
période 1, 1990-1995, avant la généralisation
➤
de ces pratiques ;
période 2, 1996-1999, pendant leur mise en
➤
place ;
période 3, 2000-2002, après leur généra-
➤
lisation.
Deux groupes de patients, les patients âgés de plus
de 75 ans et les patients âgés de moins de 75 ans,
ont été individualisés. Le taux de récidives locoré-
gionales entre les périodes 1 et 3 est passé de 11 %
à 5,2 % chez les patients âgés de moins de 75 ans,
et de 14 % à 5,5 % chez les patients âgés de plus
de 75 ans.
La radiothérapie préopératoire et la chirurgie du
mésorectum ont permis une amélioration de la
survie à 5 ans chez les patients de moins de 75 ans :
de 60 % (1990-1995) à 67 % (1996-1999) et 70 %
(2000-2002) [log-rank p < 0,0001]. Les patients
plus âgés n’ont pas eu ce bénéfice (respectivement
41 %, 40 % et 43 % à 5 ans). La radiothérapie préo-
pératoire et la chirurgie du mésorectum ont été
responsables d’une augmentation de la mortalité
à 30 jours (4,8 % lors de la période 1 versus 7,8 %
au cours des périodes 2-3), mais non de la morta-
lité à 6 mois (14 % versus 16 %). La conclusion de
cette étude est le paradoxe suivant : il existe une
amélioration en termes de récidive locorégionale
et de survie spécifique grâce à l’amélioration des
traitements, mais au prix d’une augmentation des
complications. Le risque relatif de décès spécifiques
est de 1,6 chez le sujet âgé versus 5,2 chez le sujet
jeune. Le traitement n’entraîne pas de bénéfice sur
la survie globale.
Chirurgie du cancer gastrique
chez le sujet âgé (12)
Le but de cette étude était d’identifier des facteurs
influençant la morbidité, la mortalité, la qualité de
vie et la survie des patients âgés de plus de 75 ans
après chirurgie gastrique. De janvier 1993 à
décembre 2004, 135 patients ont été opérés, parmi
lesquels 94 (69,6 %) bénéficiaient d’une chirurgie
curative. Ce groupe a été apparié à 71 patients plus
jeunes. Le nombre de comorbidités et le statut
nutritionnel de départ différaient d’un groupe à
l’autre. Les procédures chirurgicales ont été iden-
tiques. La morbidité était de 27,9 %, et la morta-
lité de 8,5 %. Le nombre des comorbidités était le
seul facteur qui influençait la mortalité. La survie