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syndrome de Prader Willi
maladies chroniques et maladies rares
L'unité de psychiatrie universitaire - enfants et adolescents assure le suivi des jeunes atteints du syndrome de Prader Willi et participe à la recherche
sur cette maladie rare.
Le syndrome de Prader Wili (SPW) est une maladie rare ou orpheline dont l'incidence est estimée à 1/25 000 naissances. L'étiologie est génétique,
impliquant la région 15 q11-q13 ; on retrouve quatre classes d'anomalies (1) :
disomie maternelle uniparentale du chromosome 15 (UPD) ;
délétion de la région 15q11-13 sur le chromosome paternel (DEL)
translocation équilibrée de la région15q11-13 d'origine paternelle
mutation ou délétion sur la zone d'empreinte du SPW.
Les deux premières formes sont les plus fréquentes puisqu'on retrouve 25-30 % de patients présentant un UPD et 60-70 % présentant une DEL (2)[1].
Cliniquement, le SPW est marqué par des troubles du comportement alimentaire majeurs entraînant une obésité sévère et des complications pouvant
conduire jusqu'au décès précoce, une hypotonie, un retard de croissance statural et un hypogonadisme (pour une mise au point sur le SPW, voir (3)).
Les formes cliniques sont classiquement différentes entre les formes DEL et UPD en particulier en ce qui concerne les troubles psychiatriques bien
que la variabilité soit extrême.
Il apparaît que les formes UPD présentent les symptômes psychiatriques les plus sévères (4). On peut distinguer deux axes symptomatiques
concernant les patients atteints de SPW. D'une part des symptômes ou des traits de personnalité qui forment probablement un syndrome spécifique
dans cette pathologie et d'autre part l'association avec une pathologie psychiatrique non spécifique.
Manifestations du syndrome
Le retard mental est courant, de limite à moyen (5) associé a des troubles du calculs et des fonctions mathématiques (6, 7). Les troubles
visuo-spatiaux, bien que souvent mal diagnostiqués, sont très probables (7) y compris sans signes autistiques associés (8). Des troubles du langage
sont présents mais avec une très grande variabilité interindividuelle, surtout sur le plan de la morphosynthaxe alors que la phonologie est
généralement préservée (9).
Symptômes
Parmi les symptômes les plus fréquents on retrouve :
les troubles dit « externalisés », à type d'opposition, d'impulsivité et d'irritabilité ;
les automutilations ;
les troubles du comportement alimentaire, marqués par une impulsivité majeure non contrôlable, qui sont proches d'une addiction et
sous-tendus par l'absence de rassasiement et de sensation de satiété. Si on considère classiquement que ces symptômes sont plus présent
chez les UPD que les DEL, les travaux récents sont moins formels (10).
Il existe une association possible entre le SPW et des signes des spectres de la schizophrénie et de l'autisme.
Les travaux retrouvés dans la littérature concernant sont essentiellement des études de cas, uniques oules schizophrénies chez les patients SPW
multiples, mais on retrouve cinq études plus systématiques. Deux d'entre elles sont basées sur des questionnaires distribués aux parents ou au
personnel soignant, elles retrouvent des hallucinations auditives occasionnelles chez 12 patients jeunes adultes sur 35 (11) et 14 sur 95 patients
(14.7%) présentant des signes psychotiques (hallucinations essentiellement mais aussi quelques délires) (12). Trois études récentes utilisant des
examens psychiatriques standardisés et exécutés par des psychiatres retrouvent un taux de troubles affectifs selon les critères du DSM IV assez
proche, autour de 15 %, avec des hallucinations chez environ 5% des sujets (13-15). L'association avec des troubles du spectre de la schizophrénie
bien que peu documentée est considérée comme , selon les critères du DSM IV assez proche et presque exclusivement chez les patients porteurs
d'une disomie maternelle uniparentale (16).
On retrouve également une . Dans une métanalyse récente, Veltman trouve une forte prévalence deassociation entre SPW et trouble autistique
l'ordre de 25 % de patients SPW présentant un trouble du spectre autistique, cependant ce chiffre global masque des variations entre les études (de 0
à 36 %) et des différences selon qu'il s'agit d'une UPD (37 %) ou d'une DEL (18 %) (17).
Traitement
Il n'existe pas de traitement spécifique du syndrome de Prader Wili. La prise en charge a pour objectif de traiter les conséquences de la maladie mais
également de freiner l'évolution pondérale. L'obésité majeure et ses conséquences constituent le facteur pronostic principal. La prise en charge
habituelle est psycho-éducative et particulièrement coûteuse en terme de moyens et de fatigue pour les parents et pour les professionnels.
Sur le plan des symptômes psychiatriques (violence, troubles alimentaires ou automutilation) la seule réponse médicamenteuse est constituée par les
antipsychotiques. Souvent efficaces sur l'agressivité, voire les automutilations - même si aucune étude ne les valide dans cette population spécifique
(les études validées portent sur les populations de sujet avec retard mental seul) - les antipsychotiques sont responsables d'une aggravation de la
prise pondérale et d'un syndrome métabolique (SM). Le SM est marqué par une prise de poids importante, associées à l'apparition d'une hypertension
artérielle et/ou anomalies glucido-lipidiques en particulier dans les populations les plus jeunes (voir (18)). Certains auteurs et les praticiens confrontés
à des patients PW ont expérimenté le topiramate (EpitomaxÒ).
Publications
Chamberlain SJ, Brannan CI. The Prader-Willi syndrome imprinting center activates the paternally expressed murine Ube3a antisense
transcript but represses paternal Ube3a. Genomics. 2001 May 1;73(3):316-22.