40-395
Traitement
chirurgical
des
complications
de
la
chirurgie
bariatrique
J.-M.
Chevallier,
R.
Arienzo
Traitement
efficace
de
lutte
contre
l’obésité-maladie,
la
chirurgie
bariatrique
fait
dorénavant
partie
de
la
chirurgie
digestive.
Plus
une
technique
est
efficace,
plus
elle
peut
conduire
à
des
complications.
Les
complications
après
la
pose
d’un
anneau
gastrique
sont
rares,
mais
le
taux
de
réinterventions
peut
atteindre
10
%
:
les
migrations
intragastriques
d’anneau
(1
%)
peuvent
imposer
une
gastrotomie,
un
anneau
mal
surveillé
peut
entraîner
une
nécrose
qui
requiert
une
gastrectomie
large.
La
fistule
digestive
haute
reste
la
complication
la
plus
redoutable.
Après
un
bypass
gastrique,
la
fistule
se
situe
le
plus
souvent
sur
l’anastomose
gastrojéjunale.
Après
une
sleeve
gastrectomy
(SG),
elle
touche
le
sommet
de
l’agrafage.
Après
une
dérivation
biliopancréatique,
c’est
une
fistule
duodéno-iléale
avec
péritonite
biliaire.
La
surveillance
postopératoire
doit
être
rigoureuse
car
le
diagnostic
des
complications
est
difficile
sur
un
tableau
clinique
peu
clair
;
c’est
la
tachycardie
(supérieure
à
120
battements/min)
qui
doit
faire
rechercher
une
fistule
et
conduire
à
une
cœlioscopie
urgente.
Tout
retard
pris
est
préjudiciable
sur
ces
patients
obèses
difficiles
à
soigner
en
unité
de
soins
intensifs.
Diagnostiquée
tôt,
la
fistule
peut
être
suturée
;
plus
tard,
la
prise
en
charge
est
plus
longue
et
difficile,
avec
une
fistulisation
dirigée,
voire
une
gastrectomie
large.
À
distance
il
faut
rester
vigilant
devant
l’apparition
tardive
d’une
douleur
abdominale
après
bypass.
Elle
peut
parfois
imposer
une
cœlioscopie
pour
traiter
une
hernie
interne
en
fermant
les
brèches
mésentériques.
©
2013
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Masson
SAS.
Tous
droits
réservés.
Mots-clés
:
Obésité
;
Chirurgie
bariatrique
;
Fistule
digestive
;
Occlusion
Plan
Introduction
1
Mortalité
et
morbidité
globales
de
la
chirurgie
bariatrique
2
Complications
de
l’anneau
gastrique
2
Morbidité
de
l’anneau
gastrique
2
Complications
peropératoires
2
Complications
postopératoires
précoces
3
Complications
tardives
3
Complications
des
bypass
gastriques
5
Mortalité
après
bypass
gastrique
5
Incidents
peropératoires
6
Complications
chirurgicales
après
bypass
gastrique
6
Traitement
des
complications
de
la
«
sleeve
gastrectomy
»
10
Complications
peropératoires
de
la
«
sleeve
gastrectomy
»
11
Complications
postopératoires
précoces
11
Complications
postopératoires
tardives
13
Complications
chirurgicales
après
dérivation
biliopancréatique
14
Conclusion
14
Introduction
La
chirurgie
de
l’obésité
fait
maintenant
partie
de
la
chirurgie
digestive.
Elle
est
en
effet
reconnue
comme
le
traitement
efficace
lorsque
l’obésité
atteint
le
stade
de
la
maladie
et
qu’elle
diminue
l’espérance
de
vie [1] par
les
complications
qu’elle
peut
induire
(cardiovasculaires,
métaboliques,
respiratoires
et
articulaires
en
particulier).
La
pose
d’un
anneau
gastrique
par
laparoscopie
(laparoscopic
adjustable
gastric
banding
[LAGB])
est
une
technique
efficace
et
sûre
:
lorsqu’elle
est
proposée
à
des
patients
sélection-
nés [2],
préparés
et
surveillés,
elle
conduit
à
une
perte
d’excès
de
poids
(PEP)
de
40
à
50
%,
avec
une
mortalité
de
0,1
%[3] et
une
faible
morbidité,
un
taux
de
réinterventions
de
10
%
et
d’échecs
de
10
à
20
%.
Le
bypass
gastrique
(BPG)
conduit
à
une
PEP
de
60
à
70
%
à
deux
ans,
avec
une
mortalité
de
0,5
%[3] et
un
risque
de
complications
de
20
%
dont
certaines
graves.
La
sleeve
gas-
trectomy
(SG)
est
une
autre
technique
de
restriction
gastrique,
proposée
par
certains
seulement
comme
premier
temps
à
un
bypass
chez
les
superobèses
(indice
de
masse
corporelle
[IMC]
supérieur
à
60) [4],
pour
d’autres
à
tous
les
obèses
malades [5].
La
mortalité
en
est
faible
(0,15
%[3]),
mais
cette
technique
irréver-
sible,
imposant
un
agrafage
long
sur
l’estomac,
est
exposée
à
des
risques
de
complications
potentiellement
graves.
Elle
permet
EMC
-
Techniques
chirurgicales
-
Appareil
digestif 1
Volume
8
>
n1
>
février
2013
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0424(12)57640-5
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 09/02/2013 par UNIVERSITE PARIS DIDEROT UP7 (81953)
40-395 Traitement
chirurgical
des
complications
de
la
chirurgie
bariatrique
une
PEP
de
50
à
60
%
à
deux
ans,
mais
qui
semble
diminuer
à
long
terme.
La
dérivation
biliopancréatique
(DBP)
est
la
tech-
nique
la
plus
efficace
(PEP
de
70
à
80
%)
mais
avec
une
mortalité
(0,8
%[2])
et
une
morbidité
plus
élevées [6].
Les
complications
de
ces
différentes
interventions
sont
de
deux
types
:
certaines
sont
systémiques,
favorisées
par
l’obésité
du
patient
(l’embolie
pulmo-
naire
par
exemple),
les
autres
sont
des
complications
de
l’acte
chirurgical.
Après
avoir
analysé
l’incidence
de
ces
complications
chirurgicales
dans
la
mortalité
et
la
morbidité
des
différentes
opé-
rations,
nous
envisagerons
successivement
chaque
technique
en
commenc¸ant
par
les
deux
plus
classiques
(l’anneau
gastrique
et
la
BPG),
puis
la
SG
plus
récente
et
enfin
la
DBP,
moins
fréquemment
réalisée
en
raison
de
ses
risques.
Certaines
complications,
comme
la
fistule
gastrique,
peuvent
survenir
après
BPG,
SG
ou
DBP.
Elles
doivent
être
étudiées
séparément
pour
chaque
technique
car
leur
prise
en
charge
est
différente.
Mortalité
et
morbidité
globales
de
la
chirurgie
bariatrique
La
mortalité
globale
de
la
chirurgie
bariatrique
est
de
0,28
%
dans
les
30
premiers
jours
et
de
0,35
%
entre
30
jours
et
deux
ans [3] ;
70
%
des
décès
après
chirurgie
de
l’obésité
auraient
une
cause
systémique [7] :
la
plus
fréquente
est
l’embolie
pulmo-
naire
(38,2
%),
puis
viennent
l’insuffisance
cardiaque
(17,6
%)
et
l’insuffisance
respiratoire
(11,8
%).
Environ
30
%
des
décès
sont
donc
dus
à
une
complication
chirurgicale,
surtout
par
fistule
diges-
tive
(17,6
%).
Ce
sont
les
procédures
imposant
des
sutures
ou
des
agrafages
qui
conduisent
aux
complications
les
plus
graves.
En
réa-
lité,
il
est
probable
que
certaines
embolies
pulmonaires
mortelles
cachent
des
complications
chirurgicales
méconnues,
en
particu-
lier
des
péritonites
par
fistule.
Lorsqu’un
patient
va
mal
après
une
opération
bariatrique,
la
priorité
absolue
est
d’éliminer
une
complication
de
la
chirurgie.
Complications
de
l’anneau
gastrique
La
gastroplastie
par
pose
d’anneau
gastrique
(AG)
est
une
tech-
nique
dont
le
principal
avantage
est
sa
sécurité
:
autant
qu’on
peut
en
juger
sur
les
revues
publiées,
la
mortalité
a
été
très
faible.
Buchwald [3] sur
361
études
publiées
entre
1990
et
2006
retrouve
une
mortalité
à
moins
de
30
jours
de
0,07
%.
Sur
le
registre
italien [7],
les
six
décès
postopératoires
après
5922
poses
d’AG
entre
1996
et
2006
(0,1
%)
sont
tous
de
cause
systémique
(deux
embolies
pulmonaires,
deux
détresses
respiratoires,
deux
décompensations
cardiaques).
M.
Gagner [8] rapporte
un
chiffre
plus
élevé
:
sur
9682
patients
venant
de
24
articles
différents,
il
retrouve
48
décès
(0,51
%)
dont
28
précoces
(11
embolies
pulmo-
naires
et
six
infarctus,
mais
aussi
neuf
décès
directement
liés
à
la
mise
en
place
de
l’anneau,
soit
18,7
%
:
six
perforations
gastriques,
deux
hémorragies,
une
nécrose
gastrique).
Il
évoque
ainsi
le
fait
que
certaines
complications
graves
après
pose
d’AG
peuvent
se
révéler
après
la
sortie
de
l’hôpital
et
être
diagnostiquées
et
traitées
avec
retard.
Morbidité
de
l’anneau
gastrique
La
pose
d’AG
donne
lieu
à
peu
de
complications
précoces.
Cependant,
certains
travaux
ont
rapporté
récemment
un
fort
taux
de
complications
tardives
:
pour
Suter [9],
en
2006,
33,1
%
de
complications
tardives,
21,7
%
de
réinterventions
et
3
ou
4
%
de
complications
supplémentaires
chaque
année
;
pour
Himpens [10]
sur
ses
151
premiers
anneaux
posés
12
ans
auparavant,
50
%
d’ablation
d’anneau
et
60
%
de
réinterventions
abdominales.
Mais
il
s’agissait
pour
chacun
d’eux
d’un
début
d’expérience
avec
des
anneaux
de
première
génération
(certains
à
haute
pres-
sion),
selon
une
technique
obsolète
(«technique
périgastrique
»)
et,
à
l’époque,
aucune
préparation,
ni
aucune
sélection
des
patients
n’étaient
recommandées.
Parler
de
morbidité
globale
n’a
donc
pas
beaucoup
de
sens
étant
donné
les
progrès
qui
ont
été
faits
dans
la
prise
en
charge
et
l’accompagnement
de
ces
patients.
Le
taux
exhaustif
de
complications
parmi
nos
1000
premiers
patients
suivis
pendant
huit
ans [11] était
de
19,2
%.
Si,
avec
l’expérience,
le
taux
de
complications
précoces
après
gastroplastie
par
AG
a
diminué,
le
taux
élevé
des
complications
tardives
a
conduit
à
de
nombreuses
ablations
d’anneaux.
C’est
ainsi
qu’en
France,
en
2011,
selon
le
programme
de
médicalisa-
tion
des
systèmes
d’information
(PMSI),
si
7647
AG
ont
été
posés,
6814
ont
été
enlevés
ou
repositionnés
(ablation
d’AG
et
repo-
sitionnement
d’AG
sont
enregistrés
avec
le
même
code
MLAM).
Les
équipes
chirurgicales
ont
des
attitudes
différentes
vis-à-vis
des
complications
d’AG
:
si
certains,
comme
nous,
ont
une
atti-
tude
conservatrice [12] (par
exemple
en
cas
de
dilatation
de
poche),
d’autres
sont
plus
enclins
à
enlever
l’AG
et
à
proposer
une
autre
intervention.
Sur
une
analyse
statistique
nationale
nous
avons
publié
avec
la
Caisse
primaire
d’assurance-maladie
(CNAM),
en
2006,
les
facteurs
prédictifs
de
succès
de
l’AG [2].
Depuis
cette
date,
tous
les
patients
auxquels
nous
avons
posé
un
AG
basse
pression,
de
nouvelle
génération)
dans
notre
département
ont
été
sélectionnés
selon
ces
critères
(387
patients
jusqu’à
mainte-
nant)
ce
qui
a
permis
de
diminuer
le
taux
de
complications
de
19,2
à
9
%,
le
taux
de
réinterventions
abdominales
de
15
à
5
%
et
le
taux
d’ablation
d’AG
de
10
à
3
%[13].
Cela
illustre
clairement,
outre
les
progrès
liés
à
la
technique
chirurgicale
et
au
matériel,
la
nécessité
absolue
de
sélectionner,
de
préparer
et
d’accompagner
les
patients
opérés
dans
le
cadre
d’une
équipe
multidisciplinaire
respectant
les
recommandations
actuelles
de
prise
en
charge
de
l’obésité-maladie [2,
12–14].
Complications
peropératoires
Elles
sont
devenues
rares
(1,5
%).
Plaie
de
l’estomac
Autrefois,
le
tunnel
rétrogastrique
était
réalisé
au
contact
de
la
musculeuse
gastrique
avec
un
risque
de
perforation
non
négli-
geable,
surtout
chez
l’homme
ou
le
super-obèse
une
graisse
épaisse
recouvre
toute
la
musculeuse
gastrique,
et
en
cas
de
volu-
mineuse
hernie
hiatale
la
dissection
est
difficile
lorsque
la
hernie
remonte
devant
le
pilier
gauche
du
diaphragme.
Il
n’est
donc
pas
souhaitable
de
poser
un
AG
en
cas
de
hernie
hiatale
de
plus
de
5
cm.
C’est
une
des
raisons
qui
a
fait
changer
de
technique
de
pose
de
l’AG
depuis
la
voie
«
périgastrique
»
pour
la
voie
dite
des
piliers
plus
éloignée
de
l’estomac [15] (effondrement
de
la
pars
flaccida
du
petit
épiploon
et
dissection
le
long
du
V
des
piliers).
Une
perforation
peut
toutefois
se
produire
lors
de
la
tentative
de
dissection
rétrogastrique,
même
selon
la
technique
dite
de
la
pars
flaccida,
le
dissecteur
étant
introduit
en
arrière
du
cardia
du
côté
de
la
petite
courbure
pour
sortir
dans
l’angle
de
His
en
avant
du
pilier
gauche
du
diaphragme.
On
distingue
trois
types
de
plaie
:
perforation
postérieure
côté
petite
courbure,
perforation
posté-
rieure
côté
fundus
et
association
des
deux
précédentes.
Les
plaies
côté
fundique
peuvent
être
méconnues
pendant
l’intervention.
Concernant
la
perforation
côté
petite
courbure,
si
le
chirurgien
n’arrive
pas
à
passer
aisément
en
arrière
de
l’estomac
avec
un
dissecteur
atraumatique,
il
est
probable
qu’il
soit
trop
près
de
la
musculeuse.
Il
faut,
au
moindre
doute,
réaliser
une
épreuve
au
bleu
de
méthylène
par
la
sonde
gastrique.
Si
la
perforation
est
recon-
nue,
il
faut
faire
une
suture
et
ne
pas
mettre
en
place
l’anneau,
en
raison
du
risque
majeur
de
migration
intragastrique
à
long
terme.
Si
la
perforation
est
souvent
reconnue
et
suturée,
les
difficultés
d’exposition
peuvent
compliquer
la
réalisation
de
la
suture.
La
conversion
en
laparotomie
n’est
pas
forcément
plus
simple
dans
ces
régions
hiatales
profondes
chez
le
patient
obèse,
et
il
est
plutôt
conseillé
de
laisser
un
drainage
au
contact
de
la
perforation
et
de
ne
pas
réalimenter
le
patient
avant
une
opacification
digestive
radiologique
par
transit
œsogastrique
aux
hydrosolubles.
La
perforation
postérieure
peut
se
produire
côté
grosse
tubéro-
sité.
Elle
est
alors
souvent
méconnue,
l’opérateur
croyant
avoir
fait
un
faux
trajet
sans
conséquence
et
la
perforation
est
mas-
quée
dans
le
manchonnage
qui
entoure
l’anneau.
Enfin,
il
peut
y
avoir
l’association
des
deux
précédents,
l’anneau
gastrique
étant
2EMC
-
Techniques
chirurgicales
-
Appareil
digestif
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Traitement
chirurgical
des
complications
de
la
chirurgie
bariatrique 40-395
passé
en
trans-œso-gastrique
par
un
trajet
dont
l’orifice
d’entrée
est
sous-cardial
côté
petite
courbure,
et
l’orifice
de
sortie
gastrique
postérieur.
Une
perforation
passée
inaperc¸ue
en
salle
d’opération
ne
donne
pas
en
général
de
signes
de
péritonite
francs
(pas
de
défense
abdominale,
parfois
même
pas
de
douleur,
ni
fièvre).
Le
signe
le
plus
évocateur
en
postopératoire
est
une
tachycardie
supérieure
à
120/min
sans
raison
particulière,
parfois
une
tachy-
pnée.
Ces
deux
signes
doivent
faire
éliminer
une
perforation.
Un
contrôle
radiologique
par
transit
aux
hydrosolubles
ou
une
tomo-
densitométrie
(TDM)
s’impose
avant
toute
réalimentation.
Si
le
diagnostic
a
été
tardif
et
si
le
patient
est
réopéré
au
stade
de
la
péritonite
localisée
(fausses
membranes),
il
ne
faut
pas
suturer.
Il
est
préférable
de
faire
une
fistulisation
dirigée
en
plac¸ant
un
drain
de
type
Kehr
ou
Pezzer
dans
la
perforation,
selon
sa
taille.
On
place
une
sonde
nasogastrique
et
un
drain
au
contact.
Le
drain
intubant
la
fistule
doit
être
laissé
en
place
quatre
à
six
semaines.
L’étanchéité
est
vérifiée
avant
l’ablation
du
drain
sur
un
transit
ou
un
scanner.
Plaie
du
foie
Chez
l’homme,
et
surtout
en
cas
de
stéatose
hépatique,
le
foie
gauche
est
augmenté
de
volume
et
fragile
:
l’écarteur
peut
devenir
traumatique
et
créer
une
plaie
ou
une
fracture
du
foie
hémorra-
gique.
Si
le
foie
est
très
fragile
et
très
volumineux,
l’importance
et
la
profondeur
des
plaies
hépatiques
peuvent
amener
à
surseoir
à
la
pose
de
l’anneau.
La
plupart
du
temps,
l’hémorragie
est
contrôlée
par
fulguration
et,
parfois,
par
compresses
hémostatiques.
Dans
notre
expérience
il
n’a
jamais
été
nécessaire
de
convertir
pour
faire
l’hémostase
d’une
plaie
hépatique.
Pour
prévenir
ce
risque
traumatique,
on
propose
de
réaliser
en
préopératoire
une
échographie
hépatique
avec
mesure
de
la
flèche
hépatique
entre
processus
xiphoïde
et
bord
inférieur
du
foie
gauche
sur
la
ligne
médiane.
Si
cette
flèche
dépasse
25
cm,
nous
ne
faisons
pas
l’intervention
sans
que
le
patient
ait
passé
un
mois
dans
un
centre
diététique
avec
un
régime
protéiné
qui
fait
diminuer
la
taille
du
foie [15].
Complications
postopératoires
précoces
Morbidité
précoce
globale
Lorsque
la
morbidité
précoce
globale
est
citée
dans
les
études,
elle
est
d’environ
5
%.
Dans
notre
étude
sur
1000
patients [11] elle
concerne
22
cas
(2,2
%).
Complications
postopératoires
de
l’anneau
Dilatation
aiguë
et
glissement
précoce
À
l’époque
l’anneau
était
placé
à
travers
l’arrière-cavité
des
épiploons
(ACE),
il
n’était
pas
fixé
en
arrière
et
la
paroi
gastrique
postérieure
pouvait
glisser
dès
le
lendemain
de
l’intervention
à
travers
l’anneau.
Si
le
patient
est
en
intolérance
alimentaire
à
j1,
il
faut
faire
un
contrôle
radiologique
par
transit
aux
hydro-
solubles
:
si
celui-ci
montre
une
absence
de
passage
du
produit
de
contraste
sur
un
anneau
déplacé
on
vérifie
que
l’anneau
est
tota-
lement
desserré.
S’il
n’y
a
aucun
passage
sur
un
anneau
desserré,
il
faut
réopérer
par
cœlioscopie
et
enlever
l’anneau
ou
l’ouvrir.
Avec
la
technique
par
la
«
pars
flaccida
»
cet
accident
précoce
est
devenu
exceptionnel.
Fièvre
La
survenue
d’une
fièvre
après
LAGB
doit
conduire
d’abord
à
éliminer
une
perforation
méconnue
par
un
contrôle
radiogra-
phique
systématique,
à
vérifier
les
orifices
de
trocarts,
puis
à
faire
un
scanner
qui
étudie
les
bases
pulmonaires
à
la
recherche
d’une
atélectasie
et
la
région
hiatale
à
la
recherche
d’un
abcès.
Les
até-
lectasies
se
traduisent
par
une
fièvre
à
39 C
le
lendemain
de
l’intervention,
elles
sont
confirmées
par
tomodensitométrie
et
imposent
antibiothérapie,
kinésithérapie
respiratoire
et
parfois
une
fibroscopie
bronchique.
Comme
pour
toute
chirurgie
baria-
trique,
la
prévention
d’une
complication
thromboembolique
doit
être
soigneuse
:
compression
pneumatique
peropératoire,
bas
de
contention,
mobilisation
le
jour
même
et
anticoagulants
à
dose
isocoagulante
pendant
dix
jours.
Complication
sur
les
orifices
de
trocarts
Le
risque
d’hématome
est
plus
important
dans
la
graisse
sous-
cutanée
des
obèses
et
à
l’endroit
de
fixation
du
boîtier.
Il
faut
donc
vérifier
les
orifices
au
moment
de
l’ablation
des
trocarts
et
les
contrôler
à
j8
car
l’hématome
peut
être
le
point
de
départ
d’une
infection
du
boîtier.
Complications
tardives
Les
complications
tardives
ne
sont
pas
rares
après
mise
en
place
d’un
AG.
Trois
d’entre
elles
au
moins
peuvent
conduire
à
une
réin-
tervention
abdominale
:
la
dilatation
de
la
poche,
la
migration
intragastrique
et
la
dilatation
œsophagienne.
Les
autres
concer-
nent
le
boîtier
ou
l’anneau.
Dilatation
et/ou
glissement
tardif
La
complication
tardive
la
plus
fréquente
après
AG
est
la
dilata-
tion
de
la
poche
proximale
avec
ou
sans
glissement
de
l’anneau.
Pour
que
cette
intervention
de
restriction
gastrique
soit
efficace,
il
faut
que
le
premier
compartiment
reste
petit
et
inextensible
afin
que
sa
réplétion
procure
une
sensation
de
satiété
précoce.
Si
les
patients
mangent
trop,
le
premier
compartiment
se
dilate,
la
sen-
sation
de
satiété
devient
plus
tardive,
ce
qui
aggrave
la
dilatation
de
la
poche
:
la
paroi
gastrique
glisse
à
travers
l’anneau,
ce
qui
conduit
à
un
arrêt
de
la
perte
de
poids,
à
un
pyrosis
ou
au
pire
à
une
intolérance
alimentaire
totale.
Le
transit
opaque
œsogas-
trique
montre
d’abord
une
simple
dilatation
de
la
poche
puis
un
glissement
avec
anneau
horizontal.
En
l’absence
de
diagnostic
précoce,
le
glissement
de
l’anneau
peut
étrangler
l’estomac
et
conduire
à
une
nécrose
gastrique.
Les
modifications
techniques
ont
considérablement
réduit
la
fréquence
de
survenue
de
cette
complication [2,
11–17].
Lorsqu’il
était
posé
à
travers
l’ACE,
l’anneau
glissait
dans
plus
de
20
%
des
cas
au-dessus
de
l’ACE,
mais
par
une
dissection
périgastrique
il
glissait
dans
plus
de
10
%
des
cas
;
depuis
qu’il
est
placé
par
la
voie
«
des
piliers
»,
le
taux
de
glissement
est
devenu
acceptable
(2
%).
On
évoque
une
dilatation
du
premier
compartiment
gastrique
lors
des
consultations
de
surveillance
:
si
la
perte
de
poids
est
stoppée,
si
des
brûlures
sont
apparues
et
si
la
sensation
de
faim
réapparaît.
Il
ne
faut
jamais
négliger
l’apparition
progressive
ou
brutale
d’une
douleur
épigastrique.
Toute
douleur
impose
la
réa-
lisation
d’un
transit
œsogastrique
qui
seule
permet
d’affirmer
dilatation
et/ou
glissement
de
l’anneau.
Lorsqu’il
existe
une
dila-
tation
de
la
poche
proximale,
la
première
chose
à
faire
est
de
dégonfler
l’anneau.
On
fait
alors
un
contrôle
radiologique
:
si
le
produit
passe
de
fac¸on
satisfaisante
à
travers
un
anneau
dégonflé
et
correctement
placé,
il
s’agit
d’une
dilatation
sans
glissement
:
il
faut
alors
laisser
l’anneau
dégonflé
pendant
trois
mois,
puis
le
resserrer
prudemment.
Si,
malgré
le
dégonflage
complet,
le
produit
opaque
ne
franchit
pas
le
rétrécissement
de
l’anneau,
il
faut
réopérer
:
certains
anneaux
peuvent
être
laissés
en
place
et
«
désencliquetés
»
pendant
une
période
de
trois
mois,
sinon
il
faut
enlever
l’anneau
qui
risque
d’étrangler
l’estomac.
Migration
intragastrique
de
l’anneau
La
migration
progressive
de
l’anneau
à
travers
la
paroi
gastrique
est
de
cause
mal
connue
:
le
fait
que
la
migration
survienne
en
moyenne
trois
ans
après
la
pose
ne
permet
pas
de
retenir
seulement
un
problème
technique.
L’incidence
de
la
migration
gastrique
est
estimée
inférieure
à
1
%
par
la
littérature,
probable-
ment
sous-évaluée [17].
Différents
mécanismes
ont
été
évoqués [18] :
serrage
excessif
de
l’anneau
créant
une
ulcération
ou
une
ischémie
de
la
paroi
gastrique,
en
particulier
si
l’anneau
est
placé
trop
haut
à
la
jonction
œsogastrique [19],
infection
latente.
Dans
notre
expé-
rience,
à
chaque
fois
que
la
pose
d’un
anneau
a
conduit
à
une
perforation
gastrique
que
le
chirurgien
a
suturée
et
qu’il
a
mal-
gré
cela
posé
l’anneau,
celui-ci
a
migré
dans
l’estomac
environ
trois
ans
plus
tard.
En
général
peu
symptomatique,
il
faut
sus-
pecter
cette
érosion
sur
un
arrêt
de
la
PEP
brutal.
Mais
c’est
aussi
l’apparition
soudaine
et
inexpliquée
d’une
infection
au
niveau
du
boîtier
qui
doit
faire
suspecter
une
migration.
Si
la
perte
de
poids
s’arrête
ou
si
la
sensation
de
faim
réapparaît,
il
faut
avoir
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Techniques
chirurgicales
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40-395 Traitement
chirurgical
des
complications
de
la
chirurgie
bariatrique
Figure
1.
Migration
intragastrique
:
début
de
pénétration.
la
vigilance
de
demander
un
transit
opaque
et
une
fibroscopie.
La
radiographie
permet
parfois
de
visualiser
le
trajet
transpa-
riétal,
mais
c’est
surtout
la
fibroscopie
qui
découvre
une
partie
de
l’anneau
dans
la
lumière
gastrique
et
qui
oriente
la
stratégie
d’ablation.
Il
est
probable
que
ce
taux
ait
été
sous-estimé
si
la
fibro-
scopie
n’est
pas
réalisée
systématiquement [20].
Ainsi,
parmi
les
151
premiers
patients
de
J.
Himpens [10] ayant
bénéficié
d’une
pose
d’anneau
il
y
a
12
ans,
28
%
(23
patients)
ont
subi
une
migration
en
moyenne
quatre
ans
après
la
pose.
Nous
n’avons
plus
cette
expérience
depuis
que
nous
sélectionnons
les
obèses
auxquels
nous
proposons
une
pose
d’AG [2] :
depuis
janvier
2005,
seules
deux
migrations
sur
389
cas
ont
été
observées
jusqu’à
présent [13].
La
migration
intragastrique
est
une
complication
tardive
sévère [21] car
elle
conduit
à
l’ablation
du
dispositif
et
donc
à
une
reprise
de
poids.
La
plupart
du
temps,
elle
n’est
pas
dange-
reuse
car
le
risque
d’évolution
vers
la
péritonite
est
exceptionnel.
Il
n’est
pas
nécessaire
d’attendre
que
l’anneau
ait
migré
totale-
ment
dans
l’estomac
pour
le
sortir
par
endoscopie
gastrique,
en
particulier
à
l’aide
du
band-cutter
endoscopique [22].
Cette
situa-
tion
a
été
rare
dans
notre
expérience.
Le
plus
souvent
la
boucle
d’encliquetage
de
l’anneau
crée
une
fibrose
intense
dans
la
paroi
gastrique
qui
empêche
l’ablation
par
endoscopie
et
des
douleurs
épigastriques
conduisent
à
réopérer.
La
réintervention
peut
être
menée
par
cœlioscopie
:
on
commence
par
enlever
le
boîtier
et
sectionner
la
tubulure.
En
suivant
cette
tubulure,
le
chirurgien
constate
la
pénétration
de
l’anneau,
en
particulier
l’anneau
prend
une
couleur
noire.
Le
plus
souvent,
la
boucle
de
l’anneau
est
encore
extragastrique,
l’anneau
peut
être
libéré
et
enlevé
en
dehors
de
l’estomac
(Fig.
1).
Ailleurs,
l’anneau
est
disposé
entiè-
rement
dans
la
paroi
de
l’estomac
et
une
gastrotomie
s’impose.
Il
faut
alors
ouvrir
l’estomac
verticalement
à
la
partie
moyenne
du
corps
gastrique
(Fig.
2).
Le
repérage
de
l’anneau
est
souvent
diffi-
cile
car
une
partie
est
encore
sous-muqueuse
et
doit
être
extirpée
en
douceur
de
la
paroi.
Il
est
conseillé
de
laisser
en
place
une
sonde
gastrique,
de
refermer
la
gastrotomie
soit
par
un
surjet,
soit
par
un
agrafage.
Il
reste
les
orifices
de
pénétration
qui
sont
difficiles
à
fer-
mer
car
les
tissus
sont
fragiles
(Fig.
3).
La
suture
n’est
alors
pas
toujours
très
solide,
un
drainage
doit
être
laissé
au
contact
de
la
suture
et
le
patient
doit
donc
rester
à
jeun
sous
aspiration
gastrique
et
antibiothérapie
parentérale
pendant
quelques
jours.
Figure
2.
Migration
:
ablation
transgastrique
de
l’anneau.
Dilatation
œsophagienne
En
2001,
DeMaria [23] rapportait
71
%
de
dilatation
(18/25),
conduisant
au
retrait
de
l’anneau
dans
près
des
deux
tiers
des
cas.
Il
s’agissait
d’une
décision
trop
rapide
prise
sur
des
anneaux
trop
serrés
posés
chez
des
patients
mal
préparés.
Si
un
anneau
est
trop
serré,
la
poche
proximale
se
dilate
et
l’accumulation
du
bol
alimentaire
en
amont
de
l’anneau
conduit
à
dilater
l’œsophage.
Mais
si,
après
le
desserrage
de
l’anneau,
l’anatomie
redevient
normale,
il
ne
s’agit
pas
d’une
vraie
dilatation
œsophagienne.
La
véritable
dilatation
œsophagienne
est
une
dilatation
progres-
sive
de
l’œsophage
conduisant
à
un
arrêt
de
la
perte
de
poids
car
le
patient
n’a
plus
la
sensation
de
satiété
précoce
qu’il
ressentait
au
début.
Elle
ne
s’accompagne
pas
toujours
d’une
dilatation
de
la
poche
gastrique
proximale.
Ce
risque
d’accumulation
d’aliments
ou
de
salive
dans
l’œsophage
peut
parfois
conduire
à
des
acci-
dents
d’inhalation
lors
d’anesthésies
ou
à
des
pneumopathies
ou
des
abcès
de
gravité
variable [24].
La
fréquence
de
cet
incident
est
difficile
à
apprécier
;
Dargent
propose
de
classer
ces
dilatations
de
l’œsophage
en
quatre
stades
évolutifs [25] :
stade
1
:
dilatation
modérée
par
serrage
excessif
ou
trop
pro-
longé
;
stade
2
:
dilatation
«
tonique
»
avec
un
certain
degré
d’achalasie,
mais
une
motilité
œsophagienne
préservée
;
stade
3
:
dilatation
œsophagienne
avec
glissement
de
l’anneau
(donc
dilatation
de
la
poche
gastrique
proximale).
Elle
est
rare
(0,5
%)
;
stade
4
:
dilatation
«
atone
»
par
achalasie
complète
et
irréver-
sible.
Ce
problème
pose
la
question
de
la
fréquence
des
troubles
de
la
motilité
œsophagienne
qui
pourraient
être
révélés
par
la
mise
en
place
d’un
anneau.
L’anneau
se
comporte
comme
un
sphinc-
ter
inférieur
de
l’œsophage
qui
ne
se
relâche
pas.
La
dilatation
œsophagienne
est
plus
fréquente
lorsque
l’anneau
est
placé
haut,
à
la
jonction
œsogastrique [19] que
lorsqu’il
est
placé
autour
de
l’estomac.
Devant
une
dilatation
œsophagienne,
il
faut
desserrer
l’anneau
pendant
une
durée
de
trois
mois
environ,
puis
tenter
un
resserrage
prudent.
Aux
stades
1
et
2,
l’anneau
redevient
efficace
;
au
stade
4,
il
ne
sera
plus
efficace
et
doit
être
remplacé
par
un
court-circuit
4EMC
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Techniques
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Traitement
chirurgical
des
complications
de
la
chirurgie
bariatrique 40-395
Figure
3.
Migration
intragastrique
d’anneau.
A.
Les
deux
orifices
séreux
et
muqueux
sont
séparés
par
un
long
trajet
pariétal.
B.
L’orifice
séreux
de
pénétration
de
l’anneau
est
un
tissu
fragile
souvent
difficile
à
fermer.
ou
une
dérivation.
La
question
reste
ouverte
pour
le
stade
3
certains
prennent
la
décision
de
faire
une
dérivation
alors
que
d’autres
resserrent
l’anneau.
Accidents
de
boîtier
et
de
tubulure [15]
L’anneau
est
un
corps
étranger
composé
de
deux
parties
:
l’anneau
et
la
tubulure
dans
la
cavité
abdominale
et
le
boîtier
fixé
en
surface.
Le
taux
global
de
complications
de
boîtier
était
de
5
%,
probablement
moins
depuis
les
améliorations
faites
par
les
fabri-
cants,
qui
ont
permis
de
diminuer
les
accidents
de
rotation
et
de
déconnexion.
Infection
du
boîtier
Elle
débute
par
une
inflammation
en
regard
de
l’orifice
de
trocart
qui
conduit
à
un
écoulement
purulent.
Si
le
boîtier
est
infecté,
il
faut
l’enlever
et
placer
la
tubulure
dans
la
cavité
péri-
tonéale.
Quand
les
soins
locaux
ont
permis
de
cicatriser
la
paroi,
il
faut,
par
une
simple
cœlioscopie,
reconnecter
la
tubulure
à
un
nouveau
boîtier.
En
cas
de
suppuration
chronique
en
regard
de
l’orifice
cutané
persistant
malgré
le
retrait
du
boîtier
infecté,
il
faut
craindre
une
infection
de
l’anneau
et
l’enlever
avant
que
ne
survienne
une
complication
plus
grave
(hémorragie,
péritonite
ou
migration
intragastrique).
Fuite
ou
déconnexion
de
la
tubulure
La
plicature
de
la
tubulure
peut,
à
hauteur
de
la
connexion
métallique,
conduire
à
une
fuite.
C’est
encore
un
arrêt
de
la
PEP
qui
conduit
à
une
radio
:
la
ponction
du
boîtier
retrouve
un
ballon
non
gonflé,
alors
qu’il
devrait
l’être,
et
l’opacification
de
la
tubulure
par
le
boîtier
montre
la
fuite
du
produit
de
contraste.
Ces
fuites
sont
beaucoup
plus
rares
depuis
que
les
connexions
ont
été
placées
à
distance
de
la
traversée
musculaire,
soit
dans
l’abdomen,
soit
au
ras
du
boîtier.
La
fuite
peut
conduire
à
une
déconnexion.
La
tubulure
tombe
habituellement
dans
le
pelvis
et
provoque
sou-
vent
des
douleurs
que
la
patiente
décrit
comme
des
douleurs
«
de
règles
»,
qui
peuvent
faire
errer
le
diagnostic.
Ces
douleurs
accom-
pagnées
d’un
arrêt
de
la
PEP
doivent
conduire
à
un
contrôle
radio
:
sur
le
cliché
sans
préparation,
la
déconnexion
est
évidente
si
l’on
prend
soin
de
suivre
le
montage
depuis
le
boîtier
jusqu’à
l’anneau.
Rotation
Afin
de
réaliser
le
serrage
de
l’anneau
aisément,
il
faut
que
le
boîtier
soit
perpendiculaire
à
la
peau
et
stable.
Une
fixation
insuf-
fisante
peut
rendre
impossible
la
ponction
de
la
membrane
du
boîtier,
si
aucune
incidence
ne
permet
de
la
dégager.
Il
faut
alors
le
repositionner
sous
anesthésie
locale.
Complications
des
bypass
gastriques
Mortalité
après
bypass
gastrique
La
mortalité
postopératoire
moyenne
des
BPG
laparoscopiques
est
de
0,4
%
(23
décès
sur
5379
patients) [3],
essentiellement
dans
les
suites
d’une
fistule
anastomotique.
Les
embolies
pulmonaires,
qui
représentaient
45
%
des
causes
de
mortalité
au
décours
des
BPG
réalisés
à
ventre
ouvert,
n’en
concernent
plus
que
19
%
après
les
BPG
par
laparoscopie.
Cette
différence
s’explique
aussi
par
la
sélection
des
patients,
du
moins
en
début
d’expérience,
les
BPG
à
ventre
ouvert
étant
réservés
aux
patients
atteints
d’une
super-obésité
et
aux
cas
les
plus
difficiles.
Après
BPG,
les
fac-
teurs
de
risque
de
mortalité
sont
:
l’âge
supérieur
à
55
ans,
le
sexe
masculin,
et
un
poids
préopératoire
de
plus
de
160
kg [26].
L’âge
n’est
pas
en
soi
un
facteur
de
risque
de
morbidité,
mais
en
cas
de
complications
celles-ci
sont
moins
bien
tolérées
d’où
un
risque
de
mortalité
qui
est
trois
fois
plus
élevé
au-delà
de
55
ans [27].
Dans
le
registre
national
italien [7],
la
mortalité
précoce
(infé-
rieure
à
60
jours)
globale
après
BPG
était
de
34
(0,25
%)
:
24
pour
des
causes
générales
(70,6
%)
dont
surtout
l’embolie
pulmonaire
(n
=
13)
et
dix
pour
des
causes
techniques
(29,4
%)
dont
surtout
la
fistule
(n
=
6).
Cinq
facteurs
ont
influencé
la
mortalité
:
le
type
de
procédure
:
six
décès
sur
1106
BPG
(0,5
%),
intermé-
diaire
entre
la
mortalité
après
anneau
(0,1
%)
et
la
mortalité
après
dérivation
biliopancréatique
(DBP,
0,8
%).
Après
BPG,
EMC
-
Techniques
chirurgicales
-
Appareil
digestif 5
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