40-900
Anatomie
chirurgicale
des
voies
biliaires
extrahépatiques
et
de
la
jonction
biliopancréatique
Y.
Renard, D.
Sommacale, C.
Avisse, J.-P.
Palot, R.
Kianmanesh
L’anatomie
réelle
des
voies
biliaires
extrahépatiques
est
différente
de
l’anatomie
théorique
en
raison
des
nombreuses
variations
observées.
Ces
variations
doivent
être
connues
du
chirurgien
afin
d’appréhender
toutes
les
situations
opératoires
et
d’éviter
lors
de
la
dissection
des
accidents
qui
peuvent
être
graves.
L’exploration
peropératoire
des
voies
biliaires,
par
l’échographie
ou
la
cholangiographie,
permet
d’explorer
ces
variations
morphologiques.
Cette
connaissance
est
nettement
améliorée
grâce
à
la
mise
au
point
de
nouvelles
techniques
d’imagerie
(échographie
peropératoire,
scanner,
imagerie
par
résonance
magné-
tique
[IRM],
cholangio-IRM)
qui
permettent
une
étude
anatomique
in
vivo
et
un
progrès
indiscutable
en
hépatologie.
La
région
ampullaire
et
périampullaire
est
une
zone
complexe
incluant
le
carrefour
biliopan-
créatique
et
l’espace
situé
entre
le
pancréas,
l’ampoule
hépatopancréatique
de
Vater
et
le
duodénum.
Les
anomalies
de
cette
jonction
biliopancréatique
semblent
jouer
un
rôle
essentiel
dans
la
genèse
des
dilatations
kystiques
congénitales
des
voies
biliaires,
qui
sont
à
considérer
comme
de
véritables
états
précancéreux.
Après
un
rappel
embryologique,
les
voies
biliaires
extrahépatiques
et
la
jonction
biliopan-
créatique
sont
décrites
anatomiquement
selon
leur
disposition
modale.
Leurs
variations
les
plus
fréquentes
et
leurs
anomalies
sont
également
détaillées
avec
les
conséquences
chirurgicales.
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2014
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Mots-clés
:
Voies
biliaires
extrahépatiques
;
Jonction
biliopancréatique
;
Anomalies
de
la
jonction
biliopancréatique
;
Dilatation
kystique
du
cholédoque
Plan
Introduction
1
Anatomie
modale
des
voies
biliaires
extrahépatiques
et
de
la
jonction
biliopancréatique
2
Niveau
supérieur.
Convergence
biliaire
dans
la
plaque
hilaire
2
Niveau
moyen,
péritonéal,
pédiculaire
3
Niveau
inférieur
rétropéritonéal
5
Structure
des
voies
biliaires
extrahépatiques
6
Vascularisation
et
innervation
des
voies
biliaires
7
Variations
ou
anomalies
anatomiques
des
voies
biliaires
extrahépatiques
9
Anomalies
de
la
vésicule
biliaire
9
Anomalies
du
canal
cystique
10
Anomalies
de
la
voie
biliaire
principale
10
Anomalies
de
la
jonction
biliopancréatique
et
dilatations
congénitales
des
voies
biliaires
13
Conclusion
19
Introduction
Les
voies
biliaires
extrahépatiques
conduisent
la
bile
du
hile
du
foie
au
duodénum
;
elles
sont
constituées
par
les
deux
éléments
suivants
(Fig.
1)
:
la
voie
biliaire
principale
(ou
conduit
hépatocholédoque)
avec
le
conduit
hépatique
commun,
qui
naît
de
la
réunion
des
conduits
hépatiques
droit
et
gauche
au
niveau
du
confluent
biliaire
supérieur
sous
le
hile
du
foie
et
qui
se
poursuit
par
le
conduit
cholédoque,
appellation
consacrée
dès
lors
que
le
canal
cystique
s’est
jeté
dans
la
voie
biliaire
principale,
formant
le
confluent
biliaire
inférieur.
Avec
la
veine
porte
et
l’artère
hépatique
propre,
ce
conduit
hépatocholédoque
constitue
le
pédicule
hépatique
dans
le
petit
omentum
(petit
épiploon
ou
épiploon
gastrohépatique).
La
veine
porte
est
située
dans
le
plan
postérieur
du
pédicule
hépatique,
la
voie
biliaire
princi-
pale
descend
sur
le
côté
droit
de
la
face
antérieure
de
la
veine
porte
et
l’artère
hépatique
monte
à
gauche
de
la
voie
biliaire
principale
sur
la
face
antérieure
de
la
veine
porte.
Par
un
tra-
jet
rétro-duodéno-pancréatique,
ce
conduit
hépatocholédoque
s’abouche
finalement
dans
le
deuxième
duodénum
au
niveau
de
l’ampoule
hépatopancréatique
(Vater)
avec
le
conduit
EMC
-
Techniques
chirurgicales
-
Appareil
digestif 1
Volume
9
>
n3
>
août
2014
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40-900 Anatomie
chirurgicale
des
voies
biliaires
extrahépatiques
et
de
la
jonction
biliopancréatique
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Figure
1.
Arbre
biliaire
extrahépatique.
Voie
biliaire
accessoire
(1,
2)
:
vésicule
biliaire
(1)
et
canal
cystique
(2)
;
3.
zone
terminale
cholédo-
oddienne.
Voie
biliaire
principale
:
4.
conduit
hépatique
droit
;
5.
conduit
hépatique
gauche
;
6.
confluent
biliaire
supérieur
;
7.
conduit
hépatique
commun
;
8.
confluent
biliaire
inférieur
;
9.
conduit
cholédoque.
pancréatique
principal
(Wirsung),
entourés
par
le
muscle
sphincter
d’Oddi,
l’ensemble
constituant
la
jonction
biliopan-
créatique
;
la
voie
biliaire
accessoire,
composée
de
la
vésicule
et
du
canal
cystique,
est
un
diverticule
de
la
voie
biliaire
principale.
La
vési-
cule
biliaire
est
un
réservoir
de
stockage
la
bile
s’accumule
entre
les
repas.
Cette
anatomie
modale
est
sujette
à
de
nombreuses
variations,
dont
la
compréhension
et
la
connaissance
dépendent
du
dévelop-
pement
embryologique
de
ces
structures.
Anatomie
modale
des
voies
biliaires
extrahépatiques
et
de
la
jonction
biliopancréatique
Les
voies
biliaires
extrahépatiques
et
la
jonction
biliopancréa-
tique,
comme
décrites
précédemment,
sont
finalement
disposées
sur
trois
niveaux
(Fig.
2)
:
un
niveau
supérieur,
dans
les
limites
de
la
plaque
hilaire
;
un
niveau
moyen,
péritonéal
intraépiploïque,
pédiculaire
;
un
niveau
inférieur,
dans
la
loge
duodénopancréatique,
s’abouchant
dans
la
deuxième
portion
du
duodénum.
Niveau
supérieur.
Convergence
biliaire
dans
la
plaque
hilaire
La
face
inférieure
du
foie
présente
plusieurs
sillons
qui
déli-
mitent
différents
lobes
:
deux
sillons
antéropostérieurs
réunis
par
un
troisième
transversal,
le
hile
du
foie,
qui
mesure
en
moyenne
6
à
7
cm
de
long
sur
1
à
2
cm
de
large.
C’est
au
niveau
de
ce
hile
que
les
conduits
droit
et
gauche
se
réunissent,
constituant
le
confluent
biliaire
supérieur
ou
convergence
biliaire.
Toujours
extraparenchymateux,
les
conduits
droit
et
gauche
drainent
les
territoires
biliaires
respectivement
du
foie
droit
et
gauche,
sans
anastomose
segmentaire.
Accompagnés
des
branches
terminales
de
la
veine
porte
et
de
l’artère
hépatique
propre,
1
2
3
Figure
2.
Les
trois
niveaux
des
voies
biliaires
extrahépatiques.
1.
Niveau
supérieur,
dans
les
limites
de
la
plaque
hilaire
;
2.
niveau
moyen,
péri-
tonéal,
intraépiploïque,
pédiculaire
;
3.
niveau
inférieur,
dans
la
loge
duodénopancréatique.
ces
conduits
hépatiques
forment
les
pédicules
glissoniens,
qui
séparent
le
foie
en
deux
parties
fonctionnellement
indépen-
dantes,
le
foie
droit
et
le
foie
gauche.
Le
conduit
hépatique
droit
résulte
de
la
confluence
des
deux
canaux
principaux,
droit
antérieur
(ou
paramédian)
drainant
les
segments
proximaux
V
et
VIII,
et
droit
postérieur
(ou
latéral)
drai-
nant
les
segments
distaux
VI
et
VII.
Pour
rejoindre
le
hile,
le
canal
droit
postérieur
passe
en
spirale
en
arrière
du
canal
droit
anté-
rieur
et
de
la
branche
porte
droite
sectorielle
antérieure,
décrivant
la
courbe
de
Hjortsjö [1].
Habituellement
au-dessus
de
la
branche
droite
de
la
veine
porte,
le
canal
droit
est
court
et
vertical,
mesu-
rant
0,5
à
2,5
cm.
Le
conduit
hépatique
gauche
est
formé
par
la
réunion
des
canaux
segmentaires
des
segments
II
et
III,
au-dessus
du
récessus
de
Rex
qui
correspond
à
son
point
d’origine.
Il
se
dirige
trans-
versalement
dans
la
partie
gauche
du
hile,
de
gauche
à
droite.
Sur
ce
trajet,
il
rec¸oit,
presque
à
angle
droit,
un
à
trois
canaux
du
segment
IV,
et
un
à
deux
canaux
du
segment
I.
Habituelle-
ment
situé
au
bord
supérieur
de
la
branche
portale
gauche,
puis
s’infléchissant
pour
croiser
son
bord
antérieur,
le
conduit
gauche
est
long
et
horizontal,
mesurant
1,5
à
3,5
cm,
moins
ramifié
et
plus
accessible
chirurgicalement
que
le
conduit
droit
(Fig.
3).
Le
conduit
gauche
est
souvent
recouvert
par
un
pont
de
parenchyme
hépatique
entre
le
lobe
gauche
et
le
lobe
carré,
qu’il
faut
sectionner
pour
l’aborder.
Les
conduits
droit
et
gauche,
de
même
calibre,
s’unissent
pour
former
le
conduit
hépatique
commun,
qui
descend
dans
l’axe
du
conduit
droit.
Cette
disposition
habituelle
est
sujette
à
variations.
L’angle
de
raccordement
est
également
variable,
entre
70
et
90,
mais
la
branche
gauche
est
pratiquement
toujours
horizontale.
Cette
convergence
biliaire
se
situe
soit
en
regard
de
la
face
anté-
rieure
de
la
branche
portale
droite,
soit
au
niveau
de
la
bifurcation
portale,
au-dessus
et
à
droite
de
la
bifurcation
de
l’artère
hépa-
tique
propre,
dont
la
branche
droite
croise
la
face
postérieure
de
l’hépatocholédoque
à
son
origine
(Fig.
4).
La
convergence
biliaire
est
entourée
par
la
capsule
de
Glis-
son,
dont
l’épaississement,
au
niveau
du
hile
hépatique,
forme
la
plaque
hilaire,
sous
la
face
inférieure
ou
viscérale
du
foie.
Cette
dis-
position
explique
que
lors
des
réparations
biliaires,
il
est
plus
facile
d’aborder
les
conduits
biliaires,
qui
apparaissent,
sans
interposi-
tion
vasculaire,
lorsqu’on
a
récliné
vers
le
haut
le
segment
IV
du
foie
et
abaissé
la
plaque.
Enfin,
à
ce
niveau,
la
convergence
biliaire
2EMC
-
Techniques
chirurgicales
-
Appareil
digestif
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Anatomie
chirurgicale
des
voies
biliaires
extrahépatiques
et
de
la
jonction
biliopancréatique 40-900
1
2
3
4
5
Figure
3.
1.
Canal
droit
antérieur
;
2.
canal
droit
postérieur
décrivant
la
courbe
de
Hjortsjö
;
3.
conduit
hépatique
droit
;
4.
conduit
hépatique
gauche
;
5.
conduit
cholédoque.
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
Figure
4.
Niveaux
supérieur
et
moyen.
1.
Artère
cystique
;
2.
fond
vésiculaire
;
3.
col
vésiculaire
;
4.
corps
vésiculaire
;
5.
canal
cystique
;
6.
conduit
cholédoque
;
7.
artère
pancréaticoduodénale
supéroposté-
rieure
;
8.
conduit
hépatique
gauche
;
9.
conduit
hépatique
droit
;
10.
branche
droite
de
l’artère
hépatique
propre
;
11.
branche
gauche
de
l’artère
hépatique
propre
;
12.
artère
hépatique
propre
;
13.
veine
porte
;
14.
artère
pylorique
;
15.
artère
hépatique
commune
;
16.
artère
gastro-
duodénale.
est
l’élément
le
plus
antérieur,
et
le
plus
à
droite
du
pédicule
hépa-
tique,
expliquant,
lors
de
la
réalisation
d’une
hépatectomie
droite,
le
risque
de
ligature
de
la
convergence
biliaire
ou
du
conduit
gauche.
Niveau
moyen,
péritonéal,
pédiculaire
C’est
la
partie
des
voies
biliaires
qui
est
la
plus
accessible
chi-
rurgicalement.
Elle
est
représentée
par
la
voie
biliaire
accessoire
et
voie
biliaire
principale,
située
au
bord
droit,
libre,
du
petit
épi-
ploon.
Le
conduit
hépatique
commun
rec¸oit
le
canal
cystique
et
devient
alors
le
conduit
cholédoque.
Mais
cette
appellation
est
très
arbitraire,
car
le
niveau
d’abouchement
du
canal
cystique
est
très
variable
et
on
préfère
considérer
l’arbre
biliaire
principal
dans
son
ensemble
en
l’appelant
conduit
hépatocholédoque
ou
voie
biliaire
principale.
Voie
biliaire
accessoire
Elle
comprend
la
vésicule
biliaire
et
le
canal
cystique.
Vésicule
biliaire
Allongée
et
piriforme,
longue
de
8
à
10
cm,
large
de
3
à
4
cm,
la
vésicule
biliaire
est
un
réservoir
musculomembraneux
appliqué
à
la
face
inférieure
ou
viscérale
du
foie
elle
creuse
la
fossette
cystique,
à
la
limite
des
foies
droit
et
gauche.
Le
milieu
de
cette
fossette
cystique
et
le
bord
gauche
de
la
portion
sus-hépatique
de
la
veine
cave
inférieure
constituent
les
deux
repères
qui
délimitent
la
scissure
principale
du
foie.
La
vésicule
est
séparée
du
foie
par
un
tissu
fibrocelluleux
qui
constitue
bien
que
traversé
parfois
par
de
petites
veines
portes
et
des
canaux
biliaires
accessoires
le
plan
de
clivage
chirurgical
lors
des
cholécystectomies.
De
morphologie
très
variable,
on
distingue
à
la
vésicule
biliaire
trois
portions
(Fig.
4)
:
le
fond
vésiculaire
est
l’extrémité
antérieure
renflée
et
arron-
die,
et
répond
à
l’échancrure
cystique
du
bord
antéro-inférieur
du
foie.
Il
se
projette
au
niveau
de
l’hypocondre
droit,
en
un
point
situé
en
regard
de
l’extrémité
antérieure
du
neuvième
ou
dixième
cartilage
costal,
et
à
la
jonction
du
rebord
costal
avec
le
rebord
externe
du
muscle
grand
droit
;
le
corps
vésiculaire
est
orienté
obliquement,
en
haut,
en
arrière
et
à
gauche
;
il
est
aplati
de
haut
en
bas
et
ses
deux
faces
supé-
rieure
et
inférieure,
ainsi
que
ses
deux
bords
droit
et
gauche
sont
convexes.
Sa
face
supérieure
est
en
rapport
avec
la
face
infe-
rieure
du
foie
au
niveau
de
la
fossette
cystique.
À
cet
endroit,
la
capsule
de
Glisson
est
épaissie
en
une
plaque
vésiculaire,
qui
se
prolonge
directement
avec
la
plaque
hilaire.
La
face
inférieure
du
corps
est
en
rapport
avec
la
partie
droite
du
côlon
transverse
et
la
partie
sus-mésocolique
du
duodénopancréas.
Les
fistules
biliodigestives
spontanées
de
la
vésicule
biliaire
se
font
pré-
férentiellement
avec
le
duodénum
et
éventuellement
avec
le
côlon.
Toute
la
face
inférieure
de
la
vésicule
est
tapissée
de
péri-
toine,
qui
se
continue,
le
long
des
bords
du
corps
et
du
fond
de
la
vésicule,
avec
le
revêtement
péritonéal
de
la
face
inférieure
du
foie.
La
vésicule
est
donc
en
rapport
avec
les
culs-de-sac
périto-
néaux
périhépatiques
de
cette
région,
récessus
sous-phrénique
droit
et
récessus
sous-hépatique
droit,
ce
qui
explique
les
irra-
diations
douloureuses
dans
les
phénomènes
inflammatoires
de
cet
organe
;
le
col
(ou
bassinet)
forme
la
partie
la
plus
postérieure
et
la
plus
étroite
de
l’organe,
et
s’oriente
en
avant,
en
bas
et
en
dedans.
Long
de
2
cm,
il
est
ampullaire,
dilaté
à
sa
partie
moyenne
et
rétréci
à
ses
deux
extrémités.
Il
se
continue
avec
le
canal
cystique.
Il
présente
une
disposition
en
siphon,
car
coudé
sur
le
corps
auquel
il
fait
suite
formant
un
angle
aigu
ouvert
en
avant.
Dans
cet
angle,
dont
le
sommet
est
marqué
par
un
sillon
à
la
face
extérieure
de
la
vésicule,
se
trouve
le
ganglion
lym-
phatique
du
col,
ou
ganglion
cystique
de
Mascagni [2].
Le
col
de
la
vésicule
peut
être
uni
au
duodénum
ou
au
côlon
par
le
ligament
cystico-duodéno-colique
ou
cystico-duodéno-colo-
épiploïque
qui
prolonge
à
droite
le
petit
épiploon.
La
section
de
cette
formation
permet
la
mobilisation
du
col
vésiculaire
et
la
dissection
du
canal
cystique.
Parfois
même,
le
corps
et
le
fond
sont
compris
dans
les
feuillets
de
ce
ligament.
Dans
ce
cas,
les
deux
feuillets
du
ligament
qui
recouvrent
la
face
inférieure
de
la
vésicule
se
continuent
au-delà
avec
le
péritoine
hépatique.
EMC
-
Techniques
chirurgicales
-
Appareil
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40-900 Anatomie
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extrahépatiques
et
de
la
jonction
biliopancréatique
Figure
5.
Triangle
de
la
cholécystectomie.
Canal
cystique
Faisant
suite
au
col
vésiculaire,
il
fait
communiquer
la
vésicule
biliaire
avec
le
conduit
hépatocholédoque.
Sa
longueur
moyenne
est
de
3
cm
(2–5
cm),
et
son
calibre
augmente
de
son
extrémité
vésiculaire
(2,5
mm)
à
son
abouchement
cholédocien
(3–4
mm).
Orienté
en
bas,
à
gauche
et
en
arrière,
en
formant
une
courbe
concave
en
bas
à
droite
et
en
avant,
il
se
porte
en
sens
inverse
du
col
avec
lequel
il
forme
un
angle
aigu
ouvert
en
arrière.
Il
s’accole
rapidement
au
bord
droit
du
conduit
hépatique,
et
le
longe
jusqu’à
sa
terminaison.
Les
modalités
d’abouchement
du
canal
cystique
dans
le
cholédoque
sont
sujettes
à
de
nombreuses
variations.
Sa
forme
est
également
très
variable.
Alors
que
sa
partie
inférieure
est
cylindrique
et
régulière,
sa
moitié
supérieure
présente
des
bosse-
lures,
séparées
les
unes
des
autres
par
des
sillons
obliques,
donnant
un
aspect
spiralé
au
canal.
Il
est
décrit
à
ce
niveau
un
triangle
biliaire,
correspondant
au
site
de
repérage
et
de
dissection
des
éléments
biliaires
(col
vésiculaire,
canal
cystique
et
pédicule
vasculonerveux
de
la
vésicule
biliaire),
que
l’on
découvre
après
incision
des
feuillets
péritonéaux
de
la
partie
droite
et
antérieure
du
ligament
hépatoduodénal.
Il
s’agit
du
triangle
de
la
cholécystectomie,
ou
triangle
cysticohépatique
(triangle
de
Calot) [3] que
l’on
expose
en
attirant
en
dehors
le
col
vésiculaire.
Quand
les
organes
sont
en
place,
ce
triangle
est
réduit
à
une
mince
fissure.
Dans
la
pratique
clinique
courante,
le
triangle
cysticohépatique
est
défini
inférieurement
par
le
canal
cystique
et
la
vésicule,
médialement
par
la
voie
biliaire
principale
et
supérieu-
rement
par
la
partie
droite
du
sillon
transverse
du
foie
l’origine,
Calot,
en
1891,
a
mentionné
l’artère
cystique
elle-même
comme
limite
supérieure).
Ce
triangle
est
donc
croisé
de
bas
en
haut
et
de
gauche
à
droite
par
l’artère
cystique
qui
naît
le
plus
souvent
de
la
branche
droite
de
l’artère
hépatique
(Fig.
5).
Voie
biliaire
principale
Elle
est
constituée
de
deux
segments
canalaires
:
le
conduit
hépatique
commun,
qui
fait
suite
au
confluent
des
conduits
hépatiques
droit
et
gauche
(confluent
biliaire
supé-
rieur).
Il
descend
obliquement
en
bas,
à
gauche
et
un
peu
en
arrière,
le
long
du
bord
libre
du
petit
épiploon,
et
se
termine
à
l’abouchement
du
canal
cystique,
au
niveau
du
bord
supé-
rieur
du
duodénum.
Sa
longueur
est
en
moyenne
de
3
à
4
cm.
Son
calibre
croît
légèrement
de
haut
en
bas,
et
son
diamètre
transversal
mesure
environ
5
mm
;
le
conduit
cholédoque
poursuit
le
conduit
hépatique
commun
après
l’abouchement
du
canal
cystique
et
s’étend
jusqu’à
la
grande
caroncule
de
la
deuxième
portion
du
duodénum.
Dans
son
segment
supraduodénal,
le
cholédoque
se
situe
dans
le
bord
libre
du
petit
épiploon,
avec
la
veine
porte
et
l’artère
hépa-
tique.
Ce
segment
est
très
court,
et
fait
parfois
défaut
selon
le
niveau
d’abouchement
du
canal
cystique.
Mais
même
très
courte,
on
peut
découvrir
cette
extrémité
supérieure
du
cholédoque
en
abaissant
la
première
portion
du
duodénum.
Plus
bas,
il
descend
en
arrière
du
premier
duodénum
d’abord,
de
la
tête
du
pan-
créas
ensuite
et
traverse
enfin
obliquement
la
paroi
duodénale
pour
s’ouvrir
dans
le
duodénum
(cf.
infra).
Dans
son
ensemble,
le
conduit
hépatocholédoque,
long
de
8
à
10
cm,
est
globalement
1
2
3
4
5
6
7
Figure
6.
Drainage
lymphatique.
1.
Ganglion
du
col
vésiculaire
;
2.
ganglions
cystiques
;
3.
nœud
de
l’hiastus
de
Winslow
;
4.
triangle
interportocholédocien
;
5.
ganglions
du
hile
;
6.
ganglions
hépatiques
;
7.
ganglions
cœliaques.
orienté
en
bas
et
à
gauche,
il
décrit
une
courbe
concave
à
droite
et
en
avant.
Le
segment
supraduodénal,
correspondant
à
la
par-
tie
supérieure
de
la
courbe,
a
donc
une
orientation
identique
au
conduit
hépatique
commun,
oblique
en
bas,
à
gauche
et
en
arrière.
Il
s’infléchit
ensuite.
Rapports
intrinsèques
Au
niveau
de
cet
étage
moyen,
péritonéal,
la
voie
biliaire
princi-
pale
est
entièrement
située
dans
l’épiploon
gastrohépatique,
entre
les
deux
feuillets
ventral
et
dorsal
du
ligament
hépatoduodénal
(pars
vasculosa),
formant
la
partie
droite,
ou
bord
libre,
du
petit
épiploon.
Celui-ci
se
fixe
en
haut
aux
bords
du
hile,
et
en
bas
aux
deux
versants
de
la
première
portion
du
duodénum.
Dans
ce
ligament,
le
conduit
hépatocholédoque
descend
sur
le
côté
droit
de
la
face
antérieure
de
la
veine
porte
qui
constitue
le
plan
pos-
térieur
du
pédicule
hépatique,
orientée
obliquement
en
haut,
à
droite
et
en
avant.
L’artère
hépatique
propre
monte
à
gauche
du
conduit,
en
avant
et
au
bord
gauche
de
la
veine
porte.
Elle
se
divise
en
ses
deux
branches
terminales
au-dessus
et
à
gauche
du
confluent
biliaire
inférieur.
À
mi-hauteur
de
sa
portion
intraépi-
ploïque,
elle
abandonne
l’artère
pylorique
qui
descend
à
gauche
du
conduit
hépatocholédoque
jusqu’au
duodénum,
accompagnée
de
la
veine
pylorique
qui
se
jette
dans
la
veine
porte
entre
le
conduit
hépatique
et
l’artère
hépatique
(Fig.
4).
Quand
il
arrive
au
duodénum,
le
conduit
se
dégage
de
la
face
antérieure
de
la
veine
porte,
du
fait
de
son
obliquité
à
droite
et
de
l’obliquité
à
gauche
de
la
veine
porte.
Il
limite
alors
avec
la
veine
le
triangle
interportocholédocien
chemine
l’artère
pancréati-
coduodénale
supéropostérieure.
Cette
artère,
branche
de
l’artère
gastroduodénale,
et
située
immédiatement
au-dessus
du
pancréas,
passe
de
gauche
à
droite,
devant
le
conduit
biliaire,
puis
des-
cend
à
son
bord
droit
pour
enfin
lui
passer
en
arrière
(Fig.
6).
La
veine
pancréaticoduodénale
supérieure
passe
également
dans
ce
triangle,
tantôt
en
avant,
tantôt
en
arrière
de
l’hépatocholédoque,
au
voisinage
de
son
abouchement
dans
la
veine
porte.
Rapports
extrinsèques
Par
l’intermédiaire
des
feuillets
du
ligament
hépatoduodénal,
les
voies
biliaires
entrent
en
rapport
:
en
avant
en
en
bas,
avec
la
partie
supérieure
du
duodénum
et
la
portion
droite
du
côlon
transverse
;
à
gauche,
avec
la
pars
flaccida
et
condensa
du
ligament
gastro-
hépatique
(petit
épiploon)
et,
plus
loin,
avec
la
petite
courbure
gastrique
;
4EMC
-
Techniques
chirurgicales
-
Appareil
digestif
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Anatomie
chirurgicale
des
voies
biliaires
extrahépatiques
et
de
la
jonction
biliopancréatique 40-900
Figure
7.
Vue
postérieure
du
bloc
duodénopancréatique.
Variations
possibles
du
conduit
hépatocho-
lédoque
dans
ses
portions
rétropancréatique
et
intrapancréatique
(A
à
D).
en
arrière,
avec
le
foramen
épiploïque
ou
hiatus
de
Winslow,
fai-
sant
communiquer
l’arrière-cavité
des
épiploons
au
niveau
de
son
vestibule,
avec
le
récessus
sous-hépatique
droit
de
la
grande
cavité
péritonéale.
Il
s’agit
d’une
voie
naturelle
de
communica-
tion,
en
arrière
du
pédicule
hépatique
et
en
avant
de
la
veine
cave
inférieure,
permettant
de
palper,
étaler
ou
comprimer
les
éléments
du
pédicule
;
à
droite,
avec
le
récessus
sous-hépatique
droit,
dont
le
récessus
hépatorénal
ou
poche
de
Morison
en
représente
l’extension
postérosupérieure,
point
déclive
de
la
cavité
péri-
tonéale
en
décubitus
dorsal.
Le
récessus
sous-hépatique
droit
est
en
continuité
anatomique
avec
le
récessus
sous-phrénique
droit,
ce
qui
favorise
le
passage
des
collections
périto-
néales
d’un
espace
à
l’autre
et
représente
donc
un
site
de
drainage.
Niveau
inférieur
rétropéritonéal
Le
conduit
hépatocholédoque
aborde
le
pancréas
en
passant
en
arrière
du
tubercule
épiploïque,
puis
s’infléchit
en
bas,
à
droite
et
en
avant
jusqu’à
sa
terminaison.
La
veine
cave
inférieure
se
situe
en
arrière
de
l’ensemble
de
ce
segment,
recevant
les
veines
rénales
à
ce
niveau.
Elle
est
séparée
du
duodénopancréas
par
le
fascia
de
Treitz.
Dans
cette
portion
inférieure,
on
distingue
à
la
voie
biliaire
principale
trois
segments
:
un
segment
rétroduodénal,
un
segment
rétropancréatique
et
un
segment
intrapariétal.
Portion
rétroduodénale
Sur
10
à
25
mm,
le
cholédoque
vient
croiser
la
face
dorsale
de
la
partie
supérieure
du
duodénum
fixe,
qui
masque
le
bord
inférieur
du
triangle
interportocholédocien.
À
son
origine
au
sommet
du
coude
de
l’artère
hépatique,
l’artère
gastroduodénale
est
en
rap-
port
avec
le
bord
gauche
du
cholédoque,
et
en
avant
de
la
veine
porte.
Elle
se
dirige
en
bas
et
à
droite,
se
rapprochant
donc
du
conduit,
atteignant
son
bord
gauche
dans
un
cas
sur
trois
et
lui
passant
en
avant
dans
un
cas
sur
cinq.
Mais
le
plus
souvent,
l’artère
reste
sur
le
côté
gauche
du
cholédoque
jusqu’au
bord
supérieur
du
pancréas,
et
passe
en
avant
de
la
tête
pancréatique
alors
que
le
cholédoque
passe
en
arrière.
L’existence
de
ces
rapports
vascu-
laires
souligne
la
possibilité
d’une
atteinte
de
la
voie
biliaire
lors
de
l’hémostase
d’un
ulcère
hémorragique
de
la
face
postérieure
du
premier
duodénum.
Portion
rétropancréatique
Dans
son
trajet
rétropancréatique,
long
de
20
mm
environ,
le
conduit
cholédoque
chemine
au
contact
de
la
face
postérieure
de
la
tête
du
pancréas,
soit
dans
une
gouttière,
soit
dans
un
véritable
canal
formé
par
le
tissu
pancréatique
(Fig.
7).
En
général,
il
existe
en
haut
une
gouttière
qui,
en
bas,
se
transforme
le
plus
souvent
en
canal.
Son
trajet
est
croisé,
en
arrière,
par
l’arcade
artérielle
duodénopancréatique
postérieure
formée
par
l’artère
pancréa-
ticoduodénale
supéropostérieure
qui
s’anastomose
avec
l’artère
pancréaticoduodénale
inféropostérieure
à
l’extrémité
inférieure
du
canal.
Cette
arcade
est
d’autant
plus
éloignée
du
cholé-
doque
et
de
l’ampoule
hépatopancréatique
de
Vater
que
le
tissu
pancréatique
est
développé
(Fig.
8).
L’arcade
veineuse
duodé-
nopancréatique
postérieure
est
satellite
de
l’arcade
artérielle,
reliant
la
veine
mésentérique
supérieure
à
la
veine
porte.
Au
voisinage
de
son
abouchement
porte,
elle
se
situe
tantôt
en
avant,
tantôt
en
arrière
du
cholédoque.
À
l’intérieur
du
pancréas,
le
conduit
cholédoque
passe
en
arrière
du
canal
pancréatique
EMC
-
Techniques
chirurgicales
-
Appareil
digestif 5
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