Un nouvel outil de dépistage Hypertrophie bénigne de la prostate

Un nouvel outil de dépistage
L’
hypertrophie bénigne de la
prostate (HBP) est une patho-
Si l’HBP ne représente pas une
pathologie mettant en jeu le pro-
nostic vital, la prise en charge est
justifiée par le retentissement des
troubles dans la vie quotidienne.
Cependant, il ne faut pas négli-
ger la prévalence du cancer de
la prostate qui augmente avec
l’âge. Si l’ANAES a émis des ré-
serves quant au dépistage de
masse de ces cancers, elle préco-
nise un diagnostic précoce ciblé
chez des patients ayant notam-
ment des troubles mictionnels.
L’intérêt du diagnostic dépasse
donc la seule volonté de prendre
en charge une pathologie de
prime abord banale.
Un outil : l’EVA
Aujourd’hui, le diagnostic se voit
facilité grâce à la mise au point
d’une échelle analogique pour
améliorer le dépistage clinique de
l’HBP. Cette échelle visuelle ana-
logique (EVA) a été élaborée en
tenant compte des recommanda-
tions de la littérature scientifique
qui a permis de recenser des
échelles existantes et d’identifier
les terminologies les plus fré-
quemment utilisées dans les EVA.
Certes, un questionnaire stan-
dardisé et validé par l’OMS existe.
Il s’agit du score I-PSS (score in-
ternational symptomatique de la
prostate), qui permet de coter la
sévérité des manifestations uri-
naires en utilisant pour chaque
item une échelle de 0 à 5 :
entre 0 et 7, l’affection est jugée
peu symptomatique ;
–entre 8 et 19 : modérément ;
entre 20 et 35 : fortement.
Ce questionnaire proposé par les
médecins ou fourni aux patients
est souvent jugé difficilement ma-
niable car long et pas assez spéci-
fique. D’où l’intérêt de mettre à la
disposition de tous une réglette
analogique d’utilisation simple et
efficace.
Elle permet au patient, à l’aide du
déplacement d’un curseur, de ré-
pondre à une question unique :
«dans quelle mesure avez vous des
troubles pour uriner ? »
Au total, quatre EVA de longueurs
différentes ont été testées (10, 15,
20 et 35 cm). L’EVA de 20 cm s’est
révélée supérieure aux trois autres.
Les résultats de son utilisation cor-
rélés à ceux de l’I-PSS ont montré
un parallélisme rendant son utili-
sation fiable. L’âge des patients
n’influait pas de façon significative,
et un type de symptôme par rap-
port à un autre ne semblait pas pri-
vilégié. L’utilisation de l’EVA est
diagnostique, révélant une affec-
tion de type HBP mais elle permet
aussi un suivi thérapeutique ré-
évaluant l’état de gêne prostatique
à chaque consultation médicale.
J.B.
Entretiens de Bichat, Paris 2002.
La prévalence de l’hypertrophie bénigne de la prostate, qui touche
15 à 20 % des hommes de plus de 50 ans mais peut atteindre
plus de 90 % d’entre eux au-delà de 80 ans, devrait en faire
une pathologie courante. Mais elle est encore taboue. L’infirmière
doit encourager le patient à parler de ses troubles au médecin.
Hypertrophie bénigne de la prostate
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Professions Santé Infirmier Infirmière - No41 - novembre 2002
logie fréquente entraînant de
nombreuses gênes au niveau du
système urinaire. Les patients hé-
sitent à parler de leurs problèmes
urinaires, et les médecins ne po-
sent pas toujours les questions.
Quand ils sont hospitalisés, ils en
parlent un peu à l’infirmière ou à
l’aide-soignante à cause de la mo-
bilité nécessaire pour atteindre les
toilettes. Pour faciliter cette ap-
proche diagnostique, une réglette
d’évaluation a été testée.
En augmentation avec l’âge
Devant l’augmentation de l’âge
moyen de la population en géné-
ral, masculine en particulier,
l’HBP va donc devenir une pa-
thologie prépondérante. Sur plus
de 600 000 nouveaux cas chaque
année, la moitié seulement est
prise en charge par le corps mé-
dical. Pourtant les signes liés à l’af-
fection ne sont pas anodins. Ils
sont marqués par une gêne à la
miction et aussi par une répétition
des mictions nocturnes, notam-
ment liées à une vidange vésicale
insuffisante. Les complications ne
sont ni rares ni anodines qu’il
s’agisse de complications obs-
tructives avec une rétention aiguë
d’urine, de complications infec-
tieuses urinaires ou rénales, l’en-
semble pouvant faire évoluer vers
une insuffisance rénale.
Tous les symptômes sont souvent
banalisés, considérés comme nor-
maux, car liés à l’âge. Les symp-
tômes de cette pathologie sont re-
doutés, d’aucuns pensant que la
sanction thérapeutique est chirur-
gicale, avec ses conséquences sur
l’incontinence et l’impuissance.
L’HBP en quelques chiffres
Le nombre de patients qui
consultent pour HBP augmente
de 4 % par an.
Chaque médecin généraliste
a en moyenne 14 patients souf-
frant d’HBP.
Chaque mois, plus de
415 000 patients de plus de
70 ans prennent un traitement
pour leur HBP.
Parmi les symptômes, la pol-
lakiurie est le signe le plus fré-
quent (25 % des cas). Puis vien-
nent ensuite la dysurie et la
diminution du jet.
25 % des patients ont eu un
TR dans l’année.
34 % ont eu un dosage de
PSA.
20 % ont eu une échographie.
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