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Module de Pathologie bucco dentaire
3ème année
INFECTIONS SPECIFIQUES DE
LA MUQUEUSE BUCCALE
• Les stomatites dites « non spécifiques », et banales, sont
directement liées au mauvais état de la denture et du
parodonte, ce qui explique leur localisation essentiellement
mais non exclusivement gingivale.
• Les bactéries pathogènes dites «spécifiques» sont à l’origine
de maladies infectieuses ; selon la formule :
maladie infectieuse = un germe spécifique.
• Lorsqu’il s’agit de bactéries, elles sont transmises
depuis un réservoir. Elles sont dites exogènes et leur
pouvoir pathogène satisfait aux postulats de Koch
(symptomatologie clinique caractéristique ; (image
histologique caractéristique?) identification du germe qui
inoculé à un cobaye reproduit la même maladie).
• Les lésions, dont l’aspect clinique permet de suspecter
l’étiologie, peuvent être uniques ou multiples, mais la
gencive marginale est le plus souvent respectée,
contrairement à ce que l’on observe au cours des
gingivo-stomatites non spécifiques.
Définitions :
• Une Infection spécifique : maladie toujours
déterminée par la même cause et sensible aux
mêmes médicaments.
• Germes : Micro-organisme (bactérie,
champignon, virus, parasite) vivant, source de
maladie infectieuse.
1. TUBERCULOSE
• La tuberculose est une maladie contagieuse,
endémique, à transmission essentiellement interhumaine
qui affecte principalement les poumons.
• L’atteinte pulmonaire est la plus fréquente des
localisations et représente la source habituelle de
transmission.
Agent causal :
• C’est le bacille de Koch (Mycobacterium tuberculosis).
Cet agent infectieux est transmis par voie aérienne, via
des gouttelettes contaminées par la bactérie (en aérosol)
provenant des malades.
• Le bacille de Koch est sensible à la chaleur, la lumière
solaire et les rayons ultraviolets ; il peut rester vivant
plusieurs jours dans les produits d’expectoration, il est
rapidement détruit par l’alcool à 70°.
Formes cliniques
Primo-infection tuberculeuse :
• La primo infection tuberculeuse est le plus souvent
pulmonaire et muette cliniquement, affirmée par le virage
de l’intradermo-réaction à la tuberculine et la présence
du bacille au tubage gastrique.
Primo-infection tuberculeuse buccale:
La primo-infection buccale est la forme extra pulmonaire la
plus fréquente. Elle se présente sous forme de chancre
d’inoculation accompagné d’une adénopathie satellite
unilatérale le plus souvent dans la région sous mandibulaire ou
jugulo-carotidienne
Chancre de primo infection tuberculeuse
Il faut y penser devant une ulcération notamment gingivale
inférieure, simulant une gingivite ou une pseudo
péricoronarite .
Tuberculose évolutive :
• La tuberculose buccale
Il s’agit d’un ulcère extrêmement douloureux, dont les
bords sont fins et décollés et la surface végétante, peu
creusante, généralement recouverte d’un exsudat gris
jaunâtre.
Les tissus qui l’entourent sont enflammés mais non
indurés.
Tuberculose chronique
Le dos de la langue est la zone
la plus souvent atteinte, suivie
des lèvres, de la muqueuse
jugale et du plancher.
Cette lésion se rencontre chez
des patients ayant une
atteinte pulmonaire. Le BK,
transporté dans les sécrétions
bronchiques, inocule la
muqueuse à partir d’une
érosion préexistante, le plus
souvent linguale (dos de la
langue), jugale ou gingivale.




Diagnostic différentiel :
La tuberculose buccale simule parfaitement le carcinome
épidermoide de la muqueuse buccale.
Par ailleurs les ulcérations peuvent faire évoquer le chancre
de la syphilis primaire
les lésions orales de l’infection fungique pulmonaire comme
l’histoplasmose, coccidiomycose et blastomycose.
L’ulcération traumatique peut être évoquée mais vite éliminée
si le contexte ne se présente pas.
Examens de laboratoires
• L’examen histo-pathologique recherche la nécrose spécifique de
tuberculose : caséification
• Bactériologique: Les techniques utilisées sont la coloration de Ziehl-Neelsen
• Des radiographies thoraciques peuvent objectiver des calcifications.
• L’IDR à la tuberculine utilisant une protéine dérivée et purifiée à partir du
bacille. Une réaction érythémateuse supérieure à 2mm avec une
induration après 48heures indique que le patient est exposé au bacille
tuberculeux et développe une hypersensibilité envers l’antigène.
Traitement :
• Le traitement prophylactique repose sur la vaccination par le
BCG (Behring-Calmah-Guerin) qui est obligatoire.
• Le traitement curatif associe classiquement trois
antituberculeux Isoniazide-Rifampicine-Ethambutol pendant
trois mois, puis isoniazide + Rifampicine pendant six mois pour
une durée totale du traitement de neuf mois.
• En cas de forme disséminée le Pyrazinamide est associé à la
tri-thérapie classique.
• Le traitement chirurgical pour les formes atypiques.
2. LA SYPHILIS
• Maladie contagieuse, sexuellement transmissible, causée par
Treponema pallidum (aérobie strict). La contamination est plus
souvent génitale (97% des cas) puis vient la contamination orale.
L’inoculation est suivie d’une période d’incubation cliniquement et
biologiquement muette (de 10 jours à trois mois).
• La syphilis peut être acquise (le plus fréquemment) ou congénitale
(rare).
• La syphilis acquise est subdivisée en primaire, secondaire et tertiaire.
Signes Cliniques:
• Syphilis primaire
Le chancre représente la lésion caractéristique.
Il apparaît sur le site d’inoculation. Cette ulcération est indolore,
bien circonscrite et arrondie, de 1 cm de diamètre, à fond lisse
et plat, indurée mais dont l’induration est limitée à l’ulcération
sans en déborder les marges, au contraire des ulcérations
néoplasiques.
Ce chancre n’est localisé que
dans 5 à 10% des cas dans
les régions orales
(labiale, palatine ou linguale).
Chancre syphilis primaire: bords réguliers surélevés
Il est très contagieux et contient de très nombreux tréponèmes
facilement mis en évidence à l’examen microscopique.
L’ulcération guérit en six semaines sans laisser de cicatrice;
parfois une tache pigmentée subsiste.
La polyadénopathie régionale sous-mentonnière ou sousmaxillaire,(satellite) est constante, apparaît environ une
semaine après le chancre dans le territoire correspondant.
Un des ganglions est toujours
plus important que les autres.
Ils sont durs, mobiles,
indolores sans périadénite
et peut durer un à trois mois.
Syphilis secondaire
Le stade secondaire commence 1 à 3 mois de nouveau après
l’apparition du chancre et correspond à la phase de
dissémination des bactéries. Son expression clinique est très
variée faisant dénommer la maladie de la «grande simulatrice».
Les lésions buccales observées sont très contagieuses.
A type de plaques muqueuses blanches, roséoles
 Au niveau des lèvres, on parle de rhagades.
Syphilis secondaire
Syphilis secondaire sur le bord latéral de la
langue: HIV séropositif: plaque blanche
Lésion gingivale blanchâtre, plate
caractéristique de syphilis secondaire.
Lésion hautement contagieuse.
Syphilis secondaire: les lésions péri orales
cicatrisent et conduisent à des rhagades. (la
chéilite angulaire ne laisse pas de cicatrices)
Syphilis secondaire: discrètes lésions maculaires
érythémateuses avec des bords plus clairs
Roséoles, ou syphilides maculaires
Syphilis tertiaire :
La syphilis tertiaire commence au bout de 4 à 7 ans ; c’est
une phase silencieuse, dite syphilis latente (pendant
laquelle la syphilis est cliniquement asymptomatique et
non contagieuse), caractérisée par des atteintes
viscérales, cardio-vasculaires (aortite, anévrysme de
l'aorte) ou neurologiques (tabès, paralysie générale),
associées à des lésions osseuses ou cutanéomuqueuses (gommes).
Syphilis tertiaire :
Gomme syphilitique
La gomme syphilitique est un nodule indolore et mobile qui évolue en quelques
mois. Elle se ramollit, s’ulcère et se vide en laissant une cicatrice.
La localisation élective est cervicale. Les gommes peuvent intéresser n’importe
quelle zone de la cavité buccale.
• Les gommes syphilitiques aboutissent à des mutilations (amputation de la
luette, communication bucco-nasale et communication bucco-sinusienne),
• Une sclérose: glossite atrophique ou lutéique peut aboutir à un aspect de
« langue ficelée »
Gomme dans la syphilis tertiaire
BIOLOGIE :
Les sérologies non spécifiques (VDRL : Venereal Disease Research
Laboratory) ; BW : Bordet-Wasserman) sont remplacées par des tests
spécifiques
• Le FTA- ABS (fluorescent treponema antibody), qui est la recherche
d’anticorps ant-tréponème par immunofluorescence absorbée ; positif 8
jours après le chancre,
• Le TPHA (treponema passife hemoglutination) qui se positive 10 à 20
jours après le chancre
Diagnostic différentiel
Plusieurs lésions buccales peuvent être
évoquées: ulcération traumatique, aphtes,
tuberculose, herpès, candidose, érythème
polymorphe, lichen plan.
Traitement :
• En cas de syphilis récente le traitement est extencilline
en une injection unique intramusculaire de 2,4 millions
d’unités
• En cas d’allergie à la pénicilline, il est possible d’utiliser
soit l’oxytétracycline, 250mg en IM deux fois par jour
pendant 15 jours, soit la doxycycline 200mg par jour per
os pendant 15 jours.
• L‘érythromycine ou les céphalosporines représentent de
bonnes alternatives.
3. ACTINOMYCOSE
C’est une maladie infectieuse granulomateuse chronique.
La forme cervicofaciale est la plus fréquente et qui représenterait
40 à 65% des actinomycoses).
Les lésions buccales apparaissent au cours de la forme
cervicofaciale et se présentent sous la forme d’une tuméfaction
dure, de type inflammatoire et de croissance lente.
3. ACTINOMYCOSE
Il est fréquent d’observer de multiples abcès, ainsi que des trajets
fistulaires intrabuccaux.
La langue, la muqueuse buccale, la gencive, les amygdales et les
lèvres sont les sites les plus touchés.
Les grains caractéristiques se trouvent au sein des micro
abcès multiples ou dans les fistules mais ils peuvent
être rares et leur recherche négative.
Étiologie
• Saprophyte strict de l’homme, vivant en particulier dans la
cavité buccale et dans l’intestin Actinomyces israelii est
l’agent habituel de l’actinomycose humaine
Pathogénie
• Le germe pénètre les tissus à la suite d’un traumatisme
(fracture ouverte, morsure), d’une intervention chirurgicale
(amygdalectomie, extraction dentaire) ou simplement à la
faveur d’une lésion locale (poche parodontale, infection
dentaire ou amygdalienne).
Examen mycobacteriologique
• Si l’on a pu obtenir des grains, on peut en faire l’examen direct
• Des cultures anaérobie peuvent être tentées à partir du pus ou
des produits de curetage.
Histologie
• Les grains sont bien visibles sur les colorations standards
Diagnostic différentiel :
Abcès périapical et parodontal, tuberculose, mycose systémique, autres
infections chroniques, tumeurs bénignes et malignes ou lésions radio
induites.
Traitement :
Le traitement repose d’abord sur un débridement chirurgical visant la
suppression de la cause ou porte d’entrée et la transformation de
l’environnement anaérobique .
Si le diagnostic est confirmé, la pénicilline G (Benzylpenicilline) constitue
l’antibiotique de choix, 18 MU en IV/J (3MU toutes les 4heures) pendant
1mois.
En cas d’allergie, les tétracyclines (5g/j), l’érythromycine la lincomycine, la
clindamycine ou le métronidazole ; dans tous les cas, la durée du traitement
ne doit pas être inférieure à 6 semaines.
- INFECTIONS BACTERIENNES
Scarlatine
Diphtérie
Le charbon
. MYCOSES SPECIFIQUES
SYSTEMIQUES
Aspergillose
Blastomycose
Histoplasmose africaine
Cryptococcose
Coccidiodomycose
Géotrichose
3. VIROSES SPECIFIQUES
SIDA
Molluscum contagiosum
Fièvres éruptives de l’enfance
3.3.1. Rougeole
3.3.3. Herpangine
Syndrome Pieds Mains Bouche
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