M i c r o b i o l o g i e – B T S A B M 2 e a n n é e
Treponema pallidum : agent de la syphilis
T. pallidum est si fin qu’il est difficilement observable en microscopie photonique, et il est incapable de cultiver
sur des milieux artificiels. Il est très sensible aux désinfectants et à la chaleur. Les deux principales voies de
transmission sont les rapports sexuels et la voie transplacentaire. Les germes pénètrent à travers les
muqueuses ou au niveau de petites lésion de la peau. La multiplication des germes est locale et extracellulaire,
mais certains d’entre eux peuvent être transportés dans les vaisseaux lymphatiques puis la circulation
sanguine. La syphilis primaire au cours de laquelle apparaît le chancre syphilitique est indolore, alors que la
syphilis secondaire, résultat de la diffusion systémique du germe, engendre des symptômes variables en
fonction de la localisation des foyers infectieux secondaires. La syphilis tertiaire peut se développer plusieurs
années après l’infection primaire, les tréponèmes restant latents sans provoquer de signes cliniques.
T. pallidum est une bactérie non cultivable. Sa recherche au microscope à fond noir s’effectue à partir de
lésions de syphilis primaire, secondaire et congénitale. Sa recherche par PCR semble principalement
intéressante en cas de suspicion de syphilis congénitale ou de neurosyphilis. La sérologie est donc la méthode
la plus utilisée pour réaliser le diagnostic de syphilis. À cet effet, 5 ml de sang sans anticoagulant et/ou 1 ml de
LCR, sont transmis au laboratoire à température ambiante et dans la journée. La détection des anticorps
s’effectue sur le sérum et éventuellement aussi sur le LCR.
En France, ce sérodiagnostic repose légalement depuis 1980 sur la réalisation conjointe :
- d'un test non tréponémique (recherche d’anticorps anticardiolipides, en pratique par le test VRDL
[Venereal Disease Research Laboratory]),
- d'un test tréponémique au choix du biologiste (TPHA [Treponema Pallidum Haemagglutination
Assay], ELISA ou FTA-Abs [Fluorescent Treponemal Antibody Absorption test]).
Borrelia burgdorferi : agent de la maladie de Lyme
La borreliose de Lyme est une maladie transmise par les tiques. La maladie commence par une infection
localisée : une lésion locale apparaît puis a tendance à s’étendre (erythema migrans) autour du site de la
morsure de l’animal. Les germes peuvent migrer et coloniser secondairement d’autres sites de la peau, mais
aussi le système nerveux, les articulations, le cœur…
B. burgdorferi est une bactérie de culture difficile. À côté de l’amplification génique in vitro réalisée dans des
centres spécialisés, la sérologie est la méthode de choix pour réaliser le diagnostic de borréliose de Lyme.
Leptospira interrogans : agents des leptospiroses
Les leptospires sont des bactéries associées aux eaux douces de surface. Le réservoir est animal, constitué
essentiellement de rongeurs, qui excrètent les bactéries dans leurs urines, contaminant ainsi le milieu extérieur.
La transmission à l'homme se fait le plus souvent de manière indirecte, par l'intermédiaire d'eaux contaminées
par les urines d'animaux porteurs. Parmi les catégories professionnelles les plus exposées se trouvent les
agriculteurs et les éleveurs. La leptospirose est maintenant une maladie principalement liée aux activités et
loisirs nautiques. Les leptospires pénètrent à travers le revêtement cutané, surtout si celui-ci est lésé, et/ou au
travers des muqueuses. Les signes cliniques des leptospiroses sont variables : du syndrome grippal jusqu’à
des atteintes graves de certains organes (rein, système respiratoire, système nerveux…).