3 Opérations de carve-out dans un contexte international : quelques éléments clés pour une bonne préparation Septembre 2015
4. Questions sociales
4.1. Transfert de salariés
Dans un carve-out, il sera souvent nécessaire de transférer des salariés. Il y a
généralement deux manières principales de transférer des salariés :
- un transfert de plein droit. Dans I' UE, si la cible est une activité autonome
qui conserve son identité après le transfert, les salariés seront probablement
transférés en vertu de la réglementation locale mettant en œuvre la directive
sur les droits acquis (2001/23/CE) qui aura vocation a s'appliquer. Hors UE,
un certain nombre de pays dispose d'une réglementation permettant aux
employeurs de reprendre les contrats de travail de plein droit, par exemple
par voie de succession ou de substitution d'employeur. Au Brésil par exemple,
la substitution d'employeur permet de transférer des salariés en cas de
transfert d'une entité autonome ;
- un transfert conventionnel qui se fait par voie de démission ou de
licenciement par l'employeur suivi d'une nouvelle offre d' emploi, ou par voie
d'un accord tripartite entre le salarié, l'ancien et le nouvel employeurs.
L'identification des salariés devant être transférés peut être aisée. Toutefois,
si la cible est fortement intégrée au sein du vendeur, elle peut soulever des
difficultés. Il pourra également être nécessaire de revoir leurs tâches. Le
vendeur devra également vérifier si certains des salariés relevant du
détourage ont besoin de visas ou de permis de travail.
4.2. Consultation
Le vendeur devra identifier les syndicats, comités d'entreprise (locaux ou
européen) ou autres organes représentatifs du personnel qu'il est nécessaire
de consulter. Le temps nécessaire aux consultations variera largement selon
les pays et pourra dépendre en partie de l'impact sur les salariés et des
relations existantes avec ces organes. Certains pays, tels que la France et les
Pays-Bas, exigent des renseignements particulièrement détaillés. Les
représentants des salaries souhaiteront connaître les projets de l'acheteur et
l'information à communiquer sur ce plan devra avoir été recueillie auprès de
l'acheteur en amont.
4.3. Avantages et rémunérations
Le vendeur peut parfois imposer à l'acheteur, pour ce qui concerne les
salariés hors UE, d'accorder aux salariés transférés au moins les mêmes
avantages (par exemple en matière de retraite) que ceux accordés par le
vendeur et, dans ce cas, pendant une durée déterminée.
En pratique, de telles garanties de l'acheteur quant aux conditions de travail
pourront être essentielles pour (i) faciliter la consultation des institutions
représentant le personnel, (ii) obtenir l'accord des salariés au transfert dans
les cas où leur transfert est conventionnel et, dans certains cas, (iii) éviter le
versement d'indemnités de licenciement.
Il est enfin recommandé d'identifier rapidement si, selon le droit local, les
charges et passifs attachés aux salariés transférés seront repris par l'acheteur
et s'ils pourront venir en déduction du prix d'achat.
5. Licences et permis
II convient d'identifier les licences et permis utilisés par la cible dans chacun
des pays. Ils peuvent comprendre des licences d'exploitation ou d'utilisation,
des permis environnementaux ou encore des autorisations sectorielles. Il est
nécessaire de déterminer si ces licences pourront être transférées à la cible
ou si la cible aura besoin d'une nouvelle licence.
Dans des pays tels que les Philippines, les Emirats arabes unis, le Brésil et la
Chine, le droit local impose aux entités nationales de disposer de licences
d'exploitation et d'immatriculer des succursales pour fonctionner dans divers
Etats, municipalités ou zones économiques. Dans ces pays, les processus
d'obtention de licences sont souvent lourds et longs, ce qui peut allonger le
délai de mise en œuvre du détourage.