CAS CLINIQUE
▼ Figure 4. Visualisation scanographique de l’épaississement des feuillets
valvulaires et de la végétation aortique de 10 mm.
▲ Figure 3. Acquisition volumique de l’abcès de l’anneau aortique découpé
selon 3 plans orthogonaux (A, B et C) . La figure D correspond à la recons-
truction volumique 3D de l’abcès postérieur.
▼ Figure 5. Abcès circonférentiel de l’anneau aortique (flèche) fusant vers
le septum interatrial (*) mis en évidence par le scanner.
Avant l’intervention chirurgicale, un scanner corps entier
(volume total de 130 ml de produit de contraste iodé) avec
acquisition cardiaque synchronisée est réalisé pour évaluer
le statut coronaire, la taille de l’abcès annulaire et pour
rechercher une complication embolique. Les coronaires sont
indemnes de lésion ; l’acquisition cérébrale ne montre ni
embole ni anévrysme mycotique, mais il existe un infarctus
splénique. Plus intéressant, l’analyse cardiaque (statique
et cinétique) retrouve les végétations, notamment celle de
10 mm (figure 4), et montre surtout que l’abcès annulaire
est circonférentiel et qu’il fuse vers le septum interauriculaire
(figure 5). La prise en charge chirurgicale en urgence confirme
le caractère circonférentiel de l’abcès annulaire. Un remplace-
ment valvulaire aortique redux par homogreffe est réalisé en
raison de la perte de substance liée à la détersion de l’abcès.
Discussion
La coronarographie reste l’examen de référence avant une
chirurgie cardiaque. Elle doit être pratiquée en première
intention, en cas de forte probabilité clinique de maladie
coronaire (1) ou s’il existe des éléments prédicteurs d’une
mauvaise qualité du scanner (obésité, tachycardie, instabilité
hémodynamique).
Cependant, le scanner cardiaque prend une place de plus en
plus importante dans ce contexte clinique, notamment en cas
de volumineuses végétations valvulaires (l’évaluation coronaire
par cathétérisme peut alors présenter un risque embolique).
De plus, l’analyse ne doit pas se limiter aux coronaires, et
des études récentes montrent que le scanner est un outil
performant pour visualiser les végétations (taille et mobi-
lité), mais surtout pour apprécier l’extension paravalvulaire
de l’endocardite infectieuse (2, 3), notamment sur prothèse,
où l’analyse échographique est souvent limitée par les cônes
d’ombres. ■
1. Hekimian G, Kim M, Passefort S et al. Preoperative use and safety of
coronary angiography for acute aortic valve infective endocarditis. Heart
2010;96(6):696-700.
2. Feuchtner GM, Stolzmann P, Dichtl W et al. Multislice computed
tomography in infective endocarditis: comparison with transesopha-
geal echocardiography and intraoperative findings. J Am Coll Cardiol
2009;53(5):436-44.
3. Fagman E, Perrotta S, Bech-Hanssen O et al. ECG-gated computed to-
mography: a new role for patients with suspected aortic prosthetic valve
endocarditis. Eur Radiol 2012;22(11):2407-14.
Références bibliographiques
J. Ternacle déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.