avec les résultats de la littérature, avec deux réserves concernant
les adénocarcinomes bronchioloalvéolaires (2 faux négatifs sur
3cas) et les lésions de moins de 10 mm. Concernant les nodules
satellites retrouvés chez 14 patients (11,2 %), notre étude ne retrouve
que 42,9 % (6/14) de lésions malignes. Elle confirme les perfor-
mances médiocres de la TEP dans l’appréciation de la malignité
de ces nodules satellites (3 faux négatifs sur 6 malins, 2 faux posi-
tifs sur 8 bénins). La TEP a, en revanche, permis dans 3 cas (3/14)
de déceler d’autres sites métastatiques, qui n’apparaissaient pas
à l’imagerie conventionnelle. Dans le s t a g i n g médiastinal, nos résul-
tats sont décevants, avec 12 cas sous-estimés sur 26 de maladie N2.
Cependant, notre étude porte sur des patients présentant rarement
un envahissement ganglionnaire majeur, et chez lesquels une média-
stinoscopie est réalisée en première intention. La TEP a démon-
tré son intérêt dans le staging médiastinal par rapport au scanner,
mais les publications les plus récentes rapportent une améliora-
tion des sensibilité et spécificité grâce à l’utilisation conjointe de
la scintigraphie et du scanner (TEP-TDM). L’absence d’utilisation
de ce type d’imagerie au début de notre expérience pourrait expli-
quer en partie les résultats inférieurs à ceux de la littérature dans
le staging médiastinal. Dans la détection des métastases surréna-
liennes, nos résultats montrent une sensibilité de 88,8 et une spé-
cificité de 100 % et confirment ceux publiés auparavant indiquant
que la TEP semble l’examen actuellement le plus performant
dans la caractérisation d’une masse surrénalienne.
Dans la détection de métastases non suspectées, 12 (9,6 %) des
patients présentaient une fixation évocatrice de localisation secon-
daire, et 5 lésions se sont révélées malignes. Chez 12 p a t i e n t s
( 9 , 6 %), une TEP a été réalisée lors du bilan de réévaluation après
chimiothérapie néoadjuvante en vue d’une chirurgie d’exérèse.
Ils présentaient tous une ou plusieurs lésions métastatiques décou-
v e r t e s lors du bilan initial (pulmonaire : n = 5 ; médiastinale : n = 5 ;
c é r é b r a l e : n = 2 ; surrénale : n = 2). Chez 2 patients, la TEP a
montré un nouveau foyer de fixation métastatique, contre-indiquant
la chirurgie et confirmé histologiquement ou sur l’évolution (un
ganglion N3, un foyer osseux). Dix patients ont été opérés. La TEP
a sous-estimé l’extension locorégionale dans 3 cas (absence de
fixation d’un adénocarcinome controlatéral opéré secondairement,
2 envahissements ganglionnaires médiastinaux). Dans un cas, elle
a surestimé la maladie N2. Dans 6 cas, elle a correctement estimé
l’absence d’envahissement médiastinal. Ces résultats, comme ceux
de la littérature, ne permettent pas d’affirmer la place de la TEP
dans le cadre du bilan de réévaluation postchimiothérapie.
Ces résultats confirment l’intérêt de la TEP dans la prise en charge
des cancers bronchopulmonaires connus ou suspectés. Dans
l’expérience rapportée aux trois premières années d’utilisation de
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La Lettre du Pneumologue - Volume VII - n
o
5 - septembre-octobre 2004
Tableau. Récapitulatif de la valeur diagnostique de la TEP.
Sensibilité Spécificité VPP VPN Exactitude
Opacité parenchymateuse 95,2 70,6 95,2 70,5 95,9
(n = 123)
Nodule satellite (n = 1 4 ) 50 75 60 66,6 64,3
Staging médiastinal 57,1 93,8 80 83,3 82,6
(n = 79)
Surrénale (n = 3 0 ) 88,8 100 100 95 96,4
cette technique, la TEP apparaît comme faisant partie intégrante
de l’arsenal diagnostique dans le staging des cancers broncho-
pulmonaires. Cependant, cet examen a montré des limites avec
un taux élevé de résultats discordants (25 %) par rapport aux don-
nées histologiques ou du suivi clinicoradiologique ; l’analyse pré-
cise de ces situations discordantes étant indispensable à une
meilleure interprétation des renseignements fournis par la TEP.
Enfin, l’amélioration du seuil de détection des futures machines
permettra peut-être dans un avenir proche de mieux caractériser
l’ensemble des lésions, notamment celles de taille infracentri-
métrique.
ANALYSE DES DISCORDANCES HISTOLOGIE/TOMOGRAPHIE
PAR ÉMISSION DE POSITONS
DANS LES LÉSIONS PARENCHYMATEUSES PULMONAIRES
ET GANGLIONNAIRES MÉDIASTINALES
D’après le résumé de T. Molina*, C. Perrotin**, S. Camilleri-
Broët*, P. Lemeunier**, M. Morcos*, M.C. Charpentier*,
P. Magdeleinat**, J. Audouin*, J.F. Regnard**
(* service d’anatomie et de cytologie pathologiques Jacques-
Delarue,** unité de chirurgie thoracique, Hôtel-Dieu, Paris)
La TEP est considérée comme utile au diagnostic de malignité des
lésions solitaires pulmonaires de plus de 1 cm, suspectes de mali-
gnité sur les données de l’imagerie conventionnelle. Elle est éga-
lement considérée comme un standard dans le bilan d’extension
locorégional et métastatique, particulièrement surrénalien. Elle
est, en revanche, considérée comme une option (plusieurs études
concordantes rétrospectives ou prospectives) dans le diagnostic des
lésions de moins de 1 cm et dans le diagnostic différentiel entre
rechute, maladie résiduelle ou fibrose post-thérapeutique. Notre
but a été d’analyser, sur une étude rétrospective de 125 patients
suivis dans l’unité de chirurgie thoracique de l’Hôtel-Dieu de Paris,
les discordances entre les données de la TEP et les données de
l’histologie. Notre objectif secondaire a été d’essayer d’analyser
les raisons de cette discordance à la lumière d’une relecture des
données histologiques.
Vingt-sept patients présentaient une discordance entre les données
des comptes-rendus de la TEP et de l’anatomopathologie. Concer-
n a n t les discordances sur les lésions parenchymateuses pulmonaires,
il y avait 8 faux négatifs (3 cas d’adénocarcinome bronchopulmo-
naire mixte de type acineux et papillaire, 2 cas d’adénocarcinome
bronchioloalvéolaire , 2 cas de carcinome à grandes cellules et un
cas de carcinome nécrosé au décours de chimiothérapie) et 2 f a u x
positifs.
Les 3 cas d’adénocarcinomes mixtes mesuraient pour 2 d’entre
eux 1 cm de grand axe ; le troisième se présentait sous forme de
plusieurs nodules de 0,1 à 0,4 cm.
Les 2 cas d’adénocarcinomes bronchioloalvéolaires correspon-
daient à des tumeurs mesurant plus de 9 cm et étaient de type
mucineux. Il est intéressant de noter que, dans cette série, le seul
adénocarcinome bronchioloalvéolaire qui fixait au TEP scan était
de sous-type non mucineux. Les deux carcinomes à grandes cel-
lules mesuraient moins de 1 cm. Enfin, dans le cas étudié au décours
d’une chimiothérapie, il s’agissait d’un adénocarcinome pour
lequel seuls de rares amas cellulaires carcinomateux étaient pré-