Intervention de M. Ali Benflis, Président de Talaie El Hourriyet,... régionale du Parti à Annaba.

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Intervention de M. Ali Benflis, Président de Talaie El Hourriyet, à l'occasion de la rencontre
régionale du Parti à Annaba.
Annaba, le 26 décembre 2015
Mon cher frère si Abdelaziz Ayadi, Coordonnateur du Bureau territorial de Annaba;
Mes chers frères et compagnons membres du Bureau politique, du Secrétariat National et
du Comité Central du Parti, présents à cette rencontre;
Mes chers frères et compagnons membres des Bureaux territoriaux et communaux du
Parti dans cette région;
Chères militantes et chers militants ;
Mesdames et Messieurs;
Il est toujours très agréable de se trouver à Annaba, cette grande ville dont la beauté est
l'élégance ont fait la renommée. Annaba n'a pas usurpé cette renommée, elle qui est sans
conteste une perle pure dans notre environnement méditerranéen. Annaba peut avoir ti
des mains des hommes, elle peut avoir souffert de l'abandon, elle peut porter les stigmates
de certaines gestions qui laissaient beaucoup à désirer mais rien de tout cela n'a altéré sa
beauté unique qui fait d'elle un véritable don miraculeux de la nature. Mais Annaba ne se
réduit pas à sa beauté sur laquelle tout a été dit. Annaba c'est aussi un large pan de
l'Histoire nationale qui s'est écrite à travers les millénaires; Annaba c'est aussi la résistance
indomptable; Annaba c'est aussi les sacrifices qu'elle n'a jamais hésité à consentir dès lors
qu'il s'agissait de liberté, d'indépendance et de souveraineté pour notre pays et pour notre
peuple.
J'adresse mes salutations fraternelles à l'ensemble de nos concitoyennes et de nos
concitoyens de cette ville et de sa région. Je viens à votre rencontre avec les mêmes
sentiments sincères qui m'animent partout je me rends dans notre grand et cher pays:
être à vôtre écoute pour entendre ce que vous avez à dire; connaître vos attentes pour
partager avec vous le fardeau de l'appel à leur prise en charge; et prendre la mesure de vos
aspirations pour être à vos côtés et agir avec vous en vue de les satisfaire.
Je suis aussi venu à votre rencontre pour vous adresser de nombreux remerciements. Merci
de recevoir ces assises régionales de Talaie El Hourriyet avec votre sens de l'accueil et
l'hospitalité dont la réputation méritée dépasse les limites de cette région. Merci d'avoir
ouvert les bras à notre jeune formation politique et de l'intérêt que vous portez à ce qu'elle
entreprend et à ce qu'elle propose.
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Merci pour l'écho que le projet politique de Talaie El Hourriyet rencontre auprès de vous.
Merci d'avoir permis à Talaie El Hourriyet de s'enraciner déjà dans cette région grâce aux
nombreuses et aux nombreux militants qu’elles y comptent et qui font de Annaba le bastion
de Talaie El Hourriyet qu'elle est destinée à être.
Cet acquis n'aurait sans doute jamais vu le jour sans le Bureau territorial de notre parti avec
à sa tête, mon cher frère et compagnon le Professeur Ayadi et tous mes autres frères et
compagnons que je ne peux citer chacun par son nom mais dont je connais la contribution
inestimable au rayonnement de notre parti dans cette ville et dans cette région.
Je tiens à le dire avec beaucoup de force et de conviction devant vous aujourd'hui. C'est
avec des femmes et des hommes de cette trempe que se construisent les grands partis
modernes. C’est avec des femmes et des hommes de cette trempe là que le politique
devient crédible et la politique attractive. C'est avec des femmes et des hommes de cette
trempe là que le politique devient le serviteur de l'intérêt général et que la politique devient
vision, ambition et projet pour une Nation. C'est avec des femmes et des hommes de cette
trempe que la parole est donnée pour être tenue et les engagements sont pris pour être
respectés.
Je viens de dire que notre ambition n'est pas moins que celle de voir Annaba devenir un
bastion de Talaie El Hourriyet. Je crois qu’elle est bien partie pour tenir ce pari. En effet, des
60 bureaux territoriaux que compte notre parti à travers l'ensemble du pays, le bureau
territorial de Annaba est le premier à avoir parachevé totalement sa structuration provisoire
et c'est donc à Annaba que seront entamées les premières assemblées électives destinées à
pourvoir les bureaux communaux et territoriaux en responsables locaux élus par les
militantes et les militants.
Les responsables de même que les militantes et les militants n'ont pas seulement donné une
belle image de notre parti à Annaba et, au delà dans toute la région. Ils ont aussi fourni un
bel exemple du militantisme et de l'engagement politique sincère et convaincu. Ils ont en
outre, ouvert une voie à emprunter et fourni un modèle à suivre pour l'ensemble des autres
représentations locales du parti. Ils sont, enfin, les auteurs d'un accomplissement
remarquable qui est de bon augure pour Talaie El Hourriyet dans leur ensemble.
Nos concitoyennes et nos concitoyens nous observent et ne tarderont pas à nous juger. Ils
attendent de voir si Talaie El Hourriyet n'est pas qu'un autre parti parmi des dizaines
d'autres, et veulent voir l’originalité de notre démarche, la consistance de notre
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contribution et l’attachement de notre parti à ses engagements.
Ils attendent de voir si Talaie El Hourriyet sont vraiment porteuses d'une alternative
politique réaliste, crédible et praticable et veulent s'assurer que nous ne sommes pas
d'autres semeurs de fausses promesses, de vœux pieux et d'espoirs trompeurs.
Ils attendent de voir si Talaie El Hourriyet prennent leurs distances par rapport aux
anciennes mœurs et pratiques politiques et s'engagent vraiment sur la voie de la
construction de ce grand parti moderne qu'elles promettent.
Ils attendent de voir si Talaie El Hourriyet viennent réellement avec une conception de
l'action politique dans laquelle le pouvoir cesserait d'être une fin pour n'être qu'un moyen,
dans laquelle l'intérêt général ne servirait pas de paravent à des intérêts particuliers et dans
laquelle le projet politique serait un serment fait à la Nation et non pas une commodité
publicitaire tout juste bonne à jeter aux oubliettes dès l'arrivée au pouvoir.
Et c'est dans la réponse à apporter à toutes ces attentes que réside le défi essentiel qui se
pose à notre parti : faire la démonstration à l'ensemble de nos concitoyennes et de nos
concitoyens qu'il participe à une œuvre de réhabilitation du politique et de la politique dans
notre pays.
Qu'est ce que cela veut dire? Cela veut dire, principalement trois choses:
En premier lieu, cela veut dire qu'un parti ne saurait être une structure désincarnée
n'abritant que des ambitions de personnes mais qu'il est bel et bien l'incarnation d'un
projet politique mis au service de l'intérêt général.
En second lieu, cela veut dire que la politique est une éthique, une vision, des
convictions et des principes avant d'être une obsession de l'exercice du pouvoir et
une course aux faveurs et aux privilèges qu'il procure.
En troisième lieu, cela veut dire que la politique c'est servir et non pas dominer, c'est
écouter et prendre en charge les aspirations qui s'expriment et non pas tout ramener
à soi et vouloir avoir raison à tout prix, et c'est être convaincu que la parole est
donnée pour être honorée et que l'engagement est prix pour être respecté.
Voilà la voie de l'action politique comprise dans son sens le plus noble, que notre parti
entend emprunter et voilà la perspective de l'éthique politique dans laquelle il entend
s'inscrire.
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De ce point de vue, je tiens à vous dire que si vous voulez connaître les sources et les motifs
du discrédit qui frappent le politique et la politique dans notre pays, ne perdez pas votre
temps à aller chercher très loin ces sources et ces motifs, car ils se trouvent dans notre
système politique lui-même. Ce système a érigé le pouvoir en raison d'être et le maintien au
pouvoir en fin en soi. Ce système politique n'a ni projet ni ambition pour le pays et seule
compte pour lui sa pérennité à tout prix. Ce système politique se soucie de son propre sort
plus qu'il ne se préoccupe des défis politiques, économiques et sociaux qui se multiplient
devant la Nation. Ce système politique est plus occupé à régler ses propres problèmes qu'à
apporter des solutions à ceux qui se posent à la Nation toute entière. Ce système politique
est plus attentif à ce que lui dictent ses intérêts étriqués qu'à ce qu'exige de lui la prise en
compte des intérêts de la Nation. Ce système politique se soucie peu de ce que l'Algérie
stagne ou recule pourvu que lui-même survive et que se réalisent ses objectifs étroits. Ce
système politique comme tous les systèmes totalitaires se soucie peu de sa légitimité, de sa
représentativité ou de sa crédibilité, car il est convaincu que l'intimidation, la menace, le
chantage et la peur sont des instruments qui suffisent et qu'il maitrise. Ce système politique
croit que l'obsession du Pouvoir peut faire office de projet politique pourvu qu’il dispose de
réseaux, de relais et de clientèles puissantes, déterminés à l’aider à cette fin.
Ce système porte en lui le discrédit de la politique comme un code génétique.
Sa foi n’est que dans le pouvoir pour le pouvoir. Pour lui, la démocratie n’est pas une cause
mais un fardeau ; la citoyenneté et la souveraineté populaire ne sont pas la source du
pouvoir mais sa devanture ; le pluralisme politique n’est pas une exigence de la vie
démocratique mais une irritation incommodante dont il faut apprendre à se passer ;
l’opposition politique n’est pas intrinsèque à la pratique démocratique, elle n’est que
l’ennemi intérieur à réduire ; l’exercice des responsabilités n’est pas couplée à l’impératif de
contrôle et de reddition des comptes mais un attribut souverain de son titulaire.
Une conception aussi faussée et aussi malsaine de la politique que celle-ci n’est pas sans
conséquences sastreuses. C’est à elle que l’on doit principalement le rejet du politique et
de la politique par nos concitoyennes et par nos concitoyens. C’est à elle que l’on doit
l’absence d’un pacte social porté par des institutions légitimes sans lesquels ne peut se
construire un Etat national fort et respecté. C’est à elle que l’on doit la rupture du contrat de
confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Et, par-dessus tout, c’est à elle que l’on
doit l’inexistence de l’Etat de droit en lequel la société reconnait le protecteur et le garant
de ses équilibres les plus essentiels.
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Mesdames et Messieurs,
Il y a cela 17 mois -durant l’été 2014- j’ai été invité dans votre voisinage immédiat à El
Taref- pour donner une conférence que j’avais consacrée à l’impasse globale à laquelle
notre pays est confrontée et à son règlement possible.
Dans cette conférence, j’avais développé trois axes qui m’ont semblé et que me semblent
aujourd’hui encore parmi les plus essentiels.
J’ai soutenu d’abord, dans cette conférence que l’Algérie faisait face à une grande
crise de régime et que cette crise de régime était elle-même la résultante d’une crise
constitutionnelle du fait de la vacance du pouvoir, d’une crise de légitimité du fait de
la fraude qui a affecté toutes les institutions de la base au sommet et d’une crise
institutionnelle du fait de la situation de quasi cessation d’activités dans laquelle se
trouvent l’ensemble des institutions nationales et l’administration publique.
J’ai soutenu ensuite, dans cette conférence que dans tous les pays du monde, les
crises de régime sont résolues au moyen du retour non faussé au choix du peuple
souverain et que notre pays ne saurait faire exception à cette règle universelle.
J’ai proposé, enfin, dans cette même conférence et pour la première fois un plan de
règlement cohérent, global, réaliste, praticable et graduel de cette crise de régime,
un plan de règlement que le congrès constitutif de notre parti à fait sien en juin
dernier.
Depuis cette date, c'est-à-dire depuis près d’une année et demi, le pays est toujours
confronté à cette crise de régime. Cette crise de régime s’est aggravée, le régime politique
en place ayant préféré parier sur son pourrissement plutôt que sur sa prise en charge
responsable. Cette crise de régime conduit l’Etat national vers son affaiblissement et sa
fragilisation continus. Cette crise de régime met à rude épreuve la cohésion de la nation et
son unité. Cette crise de régime impose à toute la collectivité nationale une épreuve et des
sacrifices immérités.
Mettez donc côte à côte un vide au sommet de l’Etat, un gouvernement qui n’est plus
maitre du règlement des problèmes du pays, des institutions sans légitimité, sans crédibilité
et sans autorité, des gouvernés qui n’ont aucune sorte de confiance en leurs gouvernants et
des problèmes politiques, économiques et sociaux qui vont en s’aggravant : vous aurez alors
devant vous la recette et les ingrédients qui, réunis, sont susceptibles de mener n’importe
quel Etat de ce monde vers son effondrement et sa perte.
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