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La Lettre d’information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - Septembre 2006 - N°3
DOSSIER
PROJET DE CONTRÔLE DE LA POLLUTION
INDUSTRIELLE EN ALGÉRIE
L'Algérie a entrepris de lutter
contre la pollution industrielle à
travers un vaste programme
comprenant le projet appuyé par la
Banque mondiale. Pourriez-vous
présenter les grandes lignes et
objectifs de ce projet?
avec des résultats notables pour les
deux composantes.
préoccupation économique et la
préoccupation environnementale.
Quels sont les défis auxquels ce
projet s'est attaqué en terme de
lutte
contre
la
pollution
industrielle en Algérie?
Quelles en sont les réalisations
majeures?
La Banque mondiale a engagé des
discussions avec les autorités
algériennes dès le début des années
1990 afin de confronter les problèmes
importants rencontrés du fait des
conséquences environnementales
importantes causés par une industrie
dont la technologie devenait
obsolète. En particulier et compte tenu
des problèmes de santé publique
observés dans la région de Annaba,
les autorités algériennes ont décidé,
dès 1995, avec l'appui de la Banque
mondiale, de concentrer leurs efforts
en vue de la réduction de la pollution
industrielle dans cette zone.
Les discussions entre les autorités
algériennes et la Banque mondiale en
matière de dépollution industrielle
ont abouti en 1997 à la définition du
projet de Contrôle de la Pollution
Industrielle (CPI) et à un accord
de prêt. Ce projet incluait
deux composantes principales;
une composante de renforcement
institutionnelle et règlementaire et
une composante investissement visant
la mise en place d’installations de
dépollution au sein du complexe
engrais phosphatés et azotés et du
complexe sidérurgique de Annaba.
Ce projet a été clôturé en juin 2005
Le type d'actions envisagées par le
projet CPI notamment dans ses
aspects institutionnels et réglementaires
nécessitent généralement un horizon
à moyen et long termes : le défi de
leur mise en oeuvre durant la période
du projet était donc immense.
Concernant
la
composante
investissement, l'adhésion des
entreprises
concernées
était
évidemment un pré-requis pour le
succès du projet. Bien que dans le
cas de l'entreprise SIDER, les
investissements effectués dans le
cadre du projet aient été relativement
limités, l'effet catalytique du projet a
contribué significativement à la
privatisation ultérieure du complexe
et à l'engagement de la nouvelle
entité à poursuivre les efforts de
dépollution initiés dans le cadre du
projet. Dans le cas de l'entreprise
ASMIDAL, les investissements ont été
plus significatifs et ont contribué de
façon efficace à l'amélioration des
performances environnementales de
l'entreprise et permis la privatisation
en 2005 dans de meilleures
conditions. Une des caractéristiques
notables du projet CPI dans sa
composante investissement a été que
sa conception a permis d'allier la
Le
cadre
institutionnel
et
réglementaire en matière de gestion
de l’environnement a été amélioré
grâce à la mise en œuvre d'un
programme cohérent de formation et
de sensibilisation, l'acquisition et la
mise en place de moyens de mesures
de la pollution à travers l'équipement
de laboratoires de l'environnement et
de réseaux de mesure de la qualité de
l'air à Alger et Annaba. De plus une
série de travaux analytiques ont
contribué à la préparation des textes
règlementaires adoptés depuis, tels la
loi sur l'environnement et la loi sur
les déchets. Dans le même temps, le
projet a bénéficié mais a également
influé positivement sur le processus
de déploiement du Ministère de
l'Aménagement du Territoire et de
l'Environnement créé en 2000.
Concernant le volet investissement,
les résultats directs enregistrés suite
aux activités déployés au sein de
l'entreprise ASMIDAL a conduit à la
réduction significative des émissions
de dioxyde de soufre, d'oxydes
d'azote et de particules, améliorant
ainsi sensiblement la qualité de l'air
dans la zone de Annaba et, en
conséquence, la situation en termes
de santé publique et d'aménités
environnementales.
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D O S S I E R
Interview de Hocine Chalal – Spécialiste senior en
Environnement, département Développement rural,
Eau et Environnement – Région MENA
La Lettre d’information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - Septembre 2006 - N°3
DOSSIER
dangereux, de la gestion des PCB
(poly-chloro-biphényls) et autres
composés chimiques dangereux.
D O S S I E R
Voyez-vous un prolongement
souhaitable ou envisageable qui
s'inscrirait dans la continuité de ce
projet?
"L'Algérie a entrepris de lutter contre la pollution industrielle à travers un vaste programme
comprenant le projet appuyé par la Banque mondiale."
Ce projet est maintenant clôturé.
Quel bilan en faites-vous?
Le projet a été officiellement clôturé
en juin 2005. Le département
d'évaluation des opérations de la
Banque mondiale a procédé à une
évaluation indépendante du projet
CPI et a conclu qu'il a atteint de
façon globalement satisfaisante les
objectifs fixés. Toutefois, la dynamique
engagée à travers ce projet doit
absolument se poursuivre afin d'ancrer
plus solidement les résultats obtenus
et aussi garantir que les défis restants
soient surmontés avec succès,
notamment dans le domaine de la
gestion des déchets industriels
Pour plus d'information, consultez le site Web :
www.worldbank.org/environnement
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Actuellement, le Ministère de
l’Aménagement du Territoire et de
l’Environnement (MATE) a formulé
une demande d'assistance à la
Banque mondiale dans un certain
nombre de secteurs relevant de son
domaine de compétence dans le but
de renforcer les acquis mentionnés
ci-dessus et notamment pour aider
l'Algérie à bénéficier du Mécanisme
de Développement Propre défini par
le Protocole de Kyoto. De plus, la
Banque a pu mobiliser pour le
compte de l'Algérie un don du Fonds
pour l'Environnement Mondial pour
le
financement
d'un
projet
d'élimination des PCB. La préparation
de ce projet commencera au cours
des prochains mois.
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