ma maman. Pour le chiffre 354, c’est la naissance de saint Augustin, et celui de 410 c’est la chute de Rome, et
c’est où saint Augustin a écrit La Cité de Dieu. On trouve dans mon dessin aussi l’invasion française, symbolisée
par un train qui est en train de passer. La couleur de cette œuvre est le rouge, ça nous rappelle la passion, la
colère, l’amour, la violence et la naissance. C’est une couleur forte... Cependant, pour le côté sombre
prédominant, il nous plonge dans les événements traversés par l’Algérie, une histoire sombre...
Dans votre œuvre, vous avez peint aussi la mosquée et l’église, l’une à côté de l’autre…
Pour l’église et la mosquée, j’ai été frappé à Annaba par cette communion et cette tolérance entre ces deux
dogmes, ainsi que par l’amour porté à saint Augustin. C’est un exemple de mixité.
Vous avez mis une année pour finaliser cette fresque. Qu’en est-il des techniques utilisées pour sa
réalisation ?
J’ai utilisé une technique mixte, l’encre de Chine, le pastel gras, de l’acrylique et une huile (cire) à la fin, que j’ai
réalisée sur une grande toile. Évidemment, je l’ai vernie pour mieux la conserver.
Vous semblez très attaché à Annaba. Avez-vous des liens avec cette ville algérienne ?
Ma maman et mes grands-parents sont issus de cette ville. C’étaient des Siciliens qui avaient émigré à Bône. Ils
y avaient vécu une partie de leur vie, d’ailleurs ma maman est née en 1935 à Annaba. Je voulais donc réaliser
cette fresque en hommage à ma mère, et à la lumière de cette ville. D’ailleurs, je l’offre à la ville de Annaba,
c’est une donation, elle ne pourrait être vendue. Mon agent artistique, quand il a conclu le contrat avec le maire
de Annaba, il a veillé à ce qu’on respecte quelque close.
Il faudrait donc qu’elle soit assurée, au cas où la toile serait volée, abîmée ou même brûlée, et l’argent récupéré
sera remis à une école d’art de Annaba. C’est une belle idée, car moi je ne veux pas d’argent, je l’ai faite pour
ma mère. Elle appartiendra donc au patrimoine de Annaba.
I. A.
@ImeneAmokrane