Il concerne tous les sujets-contacts et vise à éradiquer le portage pharyngé. Il doit être
administré dans les plus brefs délais, et au plus tard dans les 10 jours après le dernier contact
avec le cas.
Le traitement de référence est la rifampicine per os 600 mg 2 fois par jour chez l'adulte,
pendant 2 jours. Chez le nourrisson et l'enfant (1 mois à 15 ans), la dose est de 10 mg/kg (sans
dépasser la dose adulte de 600 mg) et, avant 1 mois, de 5 mg/kg, 2 fois par jour, pendant
2 jours. Ce traitement peut être prescrit chez la femme enceinte. En cas de contraception
orale, le traitement peut en diminuer l'efficacité (par un mécanisme d'induction enzymatique),
une contraception de type mécanique doit donc être transitoirement proposée.
En cas de contre-indication ou de résistance documentée à la rifampicine ou en cas d'infection
répétée dans une même communauté, on aura recours à :
ceftriaxone en dose unique : 250 mg chez l'adulte, et 125 mg chez l'enfant ;
ciprofloxacine per os, en dose unique de 500 mg chez l'adulte, et 20 mg/kg chez l'enfant.
Ce traitement de recours est à prescrire pour les sujets contacts qui auraient déjà reçu une
chimioprophylaxie autour d'un précédent cas et ce depuis plus de 10 jours et moins de 5 mois.
L'infection à méningocoque ou sa suspicion est une maladie à déclaration obligatoire (fiche
Cerfa 12201 01 à remplir par le médecin constatant le cas).
Prise en charge des sujets-contacts en cas d'infection à méningocoque
Les sujets-contacts, c'est-à-dire ayant été en contact, dans les 10 jours précédant le diagnostic,
avec le malade atteint d'une infection à méningocoque (entourage proche, collectivité
d'enfants, milieu scolaire, situations impliquant des adultes), doivent bénéficier d'une prise en
charge adaptée :
les contacts familiaux sont pris en charge par le médecin généraliste et/ou le médecin
hospitalier ayant diagnostiqué le cas ;
les contacts extrafamiliaux sont pris en charge par le médecin inspecteur de santé publique de
l'ARS.
Les sujets-contacts doivent bénéficier d'une antibiothérapie pour éradiquer le portage
pharyngé du méningocoque. La vaccination est indiquée uniquement pour les sujets-contacts
d'un cas d'infection invasive à méningocoque (IIM) de sérogroupe A, C, Y, ou W en
complément de l'antibioprophylaxie : vaccin conjugué méningococcique C en cas d'IIM due
au sérogroupe C (si patient déjà vacciné par un vaccin conjugué depuis plus de 5 ans, un
rappel n'est à faire que si la vaccination a été faite avant l'âge de 5 ans ; pas de rappel si le
vaccin conjugué date de moins de 5 ans) ; vaccin tétravalent conjugué ACYW135 en cas
d'IIM liée aux sérogroupes A, Y, W, à partir de l'âge de 1 ou 2 ans selon les AMM des
vaccins. Elle doit être réalisée dans les 10 jours suivant le début de l'hospitalisation du cas
index. Elle est inutile au-delà. Elle confère une protection à plus long terme mais retardée afin
de couvrir la période de sur-risque d'environ 20 jours, à partir de l'hospitalisation du malade.
La vaccination contre le méningocoque B n'est pas recommandée pour les sujets contacts de
cas sporadiques d'IIM B. Lire Vaccinations.
En cas de survenue d'un nouveau cas d'infection invasive à méningocoque dans une même
communauté, le HCSP (Haut Conseil de la santé publique) recommande (avis du 16 avril
2012) de prescrire une nouvelle cure d'antibioprophylaxie aux sujets-contacts, avec un
antibiotique différent de celui utilisé précédemment. Cette recommandation est applicable
pendant les 5 mois qui suivent le cas index.
Il n'y a pas, en mai 2013, de recommandations du Haut Conseil de la santé publique précisant
la stratégie chez des sujets préalablement vaccinés.
Hyperendémie d'infections à méningocoques
Des infections invasives à méningocoque (souche B:14:P1.7,16) ont touché depuis 2003
certains cantons du département de la Seine-Maritime, puis de la Somme, avec par endroits un
taux d'incidence largement supérieur à l'incidence nationale (jusqu'à 12 cas pour