D OSSIER thématique Le donneur vivant Coordinateur : J.P. Couetil, hôpital Bichat-Claude Bernard, 75018 Paris. ! Le donneur vivant en transplantation rénale chez l’enfant - P. Cochat ! Donneurs vivants en transplantation hépatique - O. Boillot " Transplantation lobaire pulmonaire à partir de donneurs vivants - J.P. Couetil Transplantation lobaire pulmonaire à partir de donneurs vivants ! J.P. Couetil* Résumé Résumé La pénurie d’organes a abouti à une mortalité de 50 % des patients en attente de greffe pulmonaire en France. La transplantation lobaire à partir de deux donneurs vivants s’est développée depuis 1992 aux États-Unis, et quelques équipes européennes se tournent vers cette stratégie. Les débats éthiques et philosophiques sont au premier plan pour tenter d’apporter une réponse à un problème humain majeur : en effet, le prélèvement d’une partie d’organe chez un sujet sain lui fait courir un risque vital, certes faible, mais réel. Il peut permettre, par ailleurs, de prolonger la survie d’un sujet invalidé par sa maladie, au pronostic vital souvent très mauvais. Les résultats sont satisfaisants chez le receveur, avec 72 % de survie à un an. L’incidence de la bronchiolite oblitérante semble très inférieure à celle observée chez les patients receveurs d’un donneur en état de mort cérébrale. La morbidité chez les donneurs est faible, à la condition d’une organisation stricte réunissant au moins deux équipes chirurgicales pour réaliser trois opérations concomitantes. À ce jour, il n’a pas été décrit de décès chez des donneurs vivants en transplantation pulmonaire. Mots-clés : Transplantation pulmonaire lobaire - Donneur vivant - Aspects éthiques. ’ augmentation des indications et l’amélioration des résultats en transL plantation pulmonaire (TP) ont conduit à un accroissement de 1 600 % des inscriptions sur listes d’attente des receveurs aux États-Unis entre 1988 et 1993 (1). Alors que le nombre de donneurs potentiels restait relativement stable, la demande augmentait chaque année, ainsi que le nombre de receveurs mourant pendant leur attente de greffe. Parmi les patients atteints de mucoviscidose, qui *Hôpital Bichat-Claude Bernard, service de chirurgie cardiaque, 75018 Paris. 57 sont les patients les plus gravement atteints en tant que receveurs potentiels, la mortalité aux États-Unis est de 20 % sur la liste d’attente et atteint 50 % en France et en Grande-Bretagne (2). Différentes techniques chirurgicales ont été décrites pour augmenter le pool des donneurs, mais sans avoir augmenté de façon significative les possibilités de transplantation pulmonaire, en particulier chez les enfants, où l’adéquation entre volume du receveur et du donneur est nécessaire. Les critères généralement admis indiquent que le volume de parenchyme pulmonaire transplanté ne devrait pas excéder 100 % de la capacité pulmonaire totale (CPT) du receveur et ne devrait pas descendre audessous de 75 % de cette même CPT (3). Le Courrier de la Transplantation - Volume I - n o 2 - juillet-août-septembre 2001 D OSSIER thématique Le concept de transplantation lobaire pulmonaire à partir de donneurs en état de mort cérébrale (DEMC), puis à partir de donneurs vivants (DV), a été étendue en 1993 à la transplantation bilatérale chez des patients atteints de mucoviscidose (4). MATÉRIEL ET MÉTHODES Évolution des transplantations lobaires : les techniques chirurgicales alternatives Les possibilités de transplantations lobaires ont été reconnues dès les débuts de la TP. En 1970, une revue des 23 premiers cas de TP faisait état de deux transplantations lobaires au Japon (2), avec défaillance aiguë des deux greffons, probablement en rapport avec une quantité insuffisante de parenchyme pulmonaire greffé chez ces deux receveurs adultes qui présentaient une hypertension pulmonaire. Cette difficulté inhérente à la taille du lobe et à l’étendue du lit vasculaire de l’organe du donneur n’apparaît que pour la TP, où la totalité du débit cardiaque traverse le poumon. Il n’y a rien d’analogue avec le foie ou le rein. Dès que la pratique de la TP en clinique a été bien établie (dans les années 80), on a constaté que l’appariement de la taille des poumons entre receveur et donneur était important, les limites de l’adéquation étant encore plus strictes pour les enfants. Une première approche a été proposée en réduisant les poumons du donneur par segmentectomie ou lobectomie (réduction anatomique) et par agrafage périphérique (réduction extra-anatomique). Ces techniques produisaient un dommage pulmonaire évident et ont été abandonnées. L’autre étape, décrite pour la première fois en 1992 par Starnes (4), a été d’enlever tout un lobe, la réalisation de la lobectomie inférieure gauche étant la plus simple, et donc la plus fréquente. Ces techniques représentent une perte inutile de parenchyme pulmonaire de justification malaisée en période de pénurie d’organe. Une autre approche, épargnant le tissu pulmonaire, est la transplantation lobaire pulmonaire bilatérale après partition d’un seul poumon d’adulte. Cette technique a été décrite d’abord pour le poumon gauche (5), puis, plus récemment, pour le poumon droit (6). Ces deux dernières techniques sont plus des techniques d’appariement de volume pulmonaire du donneur au volume thoracique du receveur, facilitant d’autant la transplantation pulmonaire pédiatrique, que des moyens d’étendre le nombre des donneurs. Transplantation lobaire à partir de donneurs vivants Réalisée par Starnes dès 1991 chez un enfant, cette techique d’abord unilatérale puis bilatérale repose sur le postulat qu’un lobe adulte peut permettre une ventilation et une perfusion adéquates à la place d’un poumon entier d’enfant. Ces techniques posent bien évidemment la question de la croissance d’un lobe adulte dans un thorax d’enfant (7). L’équipe de Los Angeles a développé un programme considérable, puisque actuellement plus de 100 patients, pour la plupart atteints de mucoviscidose, adultes et enfants, ont été transplantés avec deux lobes provenant de donneurs vivants. L’équipe de Saint Louis (États-Unis) possède également une excellente expérience (3). Les résultats et analyses décrits dans cet article proviennent essentiellement de ces deux équipes. D’autres équipes en Europe, y compris la nôtre, commencent à développer un tel programme, mais les cas actuellement rapportés restent anecdotiques. Sélection des receveurs Les décisions concernant le moment opportun pour considérer une TP à partir de DEMC sont habituellement prises en fonction de l’état clinique du patient, de son espérance prévisible de survie et du réel bénéfice en termes de qualité et de quantité de vie après transplantation (8, 9). Les candidats à la TP à partir de DV sont ceux dont le pronostic vital prévisible ne permettrait pas d’attendre un DEMC. Cette sélection “pro-active” a remplacé la sélection “réactive” qui se faisait “in extremis”, c’est-à-dire chez un patient à l’état trop détérioré, dont l’espérance de vie n’était que de quelques jours. La détérioration trop importante de 58 l’état du patient est devenue actuellement une relative contre-indication au DV. Les contre-indications relatives et absolues communes aux transplantations pulmonaires à partir de DV et de DEMC sont représentées dans les tableaux I et II. Tableau I. Contre-indications relatives à la greffe pulmonaire. ! Intubation endotrachéale plus ventilation assistée ! Corticoïdes à hautes doses ! Chirurgie thoracique dans les antécédents ! Antécédents psychologiques graves ! Dénutrition importante ! Diabète mal contrôlé Tableau II. Contre-indications absolues à la greffe pulmonaire. ! Néoplasie ! Dysfonction cérébrale ! Sepsis bactérien ! VIH+ ! Infection à Cepacia ! Insuffisance rénale ou hépatique irréversible Sélection des donneurs et évaluation L’évaluation des donneurs (avec bilan physiologique et psychiatrique complet) est un processus qui requiert un temps relativement long pour trouver deux donneurs compatibles avec le receveur, pour délivrer une information complète et loyale, pour recueillir un consentement écrit éclairé et révocable et s’assurer qu’aucune forme de pression ne s’exerce sur les donneurs et de la bonne compréhension par les donneurs de l’ensemble de la démarche qui va aboutir à l’exérèse de leur lobe et à la transplantation de leur protégé. En France, seuls les donneurs intrafamiliaux du premier degré sont possibles (père, mère, frère ou sœur majeurs), les époux, oncles et tantes devant être très bientôt autorisés par la loi. Aux États-Unis, pays plus libéral, les donneurs non familiaux présentant un lien uniquement affectif sont possibles. Les donneurs potentiels doivent être évalués par plusieurs médecins, psychologues et psychiatres, et en particulier Le Courrier de la Transplantation - Volume I - n o 2 - juillet-août-septembre 2001 D OSSIER thématique informés sur tous les risques opératoires, la durée d’hospitalisation, les complications à court et à moyen terme, les séquelles possibles physiques et psychiques. Ils doivent savoir que la mortalité chez le receveur est de 30 % à un an. Il est suggéré aux futurs donneurs de rencontrer des personnes ayant déjà participé à une telle démarche de don vivant. Les critères pour la sélection des donneurs sont résumés dans le tableau III. Tableau III. Critères de sélection du donneur vivant de lobe pulmonaire. ! Compatibilité ABO ! Âge < 55 ans ! État général satisfaisant ! Absence de maladie virale récente ! Radio de thorax normale ! CT scan normal ! PaO2 > 80 mmHg à l’air libre ! VEMS et CVF > 90 % ! Échographie du cœur normale ! Pas d’antécédent de thoracotomie du côté de l’éventuel prélèvement VEMS : volume expiratoire maximal/seconde ; CVF : capacité vitale fonctionnelle. Technique chirurgicale : Lobectomie droite et gauche chez les donneurs. Trois salles d’opération avec au minimum deux équipes chirurgicales sont nécessaires et travaillent simultanément (11, 12). Il existe plusieurs nuances techniques par rapport aux lobectomies pour cancer. Pour prévenir toute fuite aérique chez le receveur, la dissection parenchymateuse se fait aux dépens du lobe restant chez le donneur. L’exérèse des lobes doit se faire avec une longueur suffisante de bronche, d’artère et de veine pour faciliter la réimplantation. Cela ne doit pas compromettre le lobe restant chez le donneur. Un cathéter d’analgésie épidurale est placé et une intubation sélective réalisée. Une perfusion de prostacycline permet de préparer au mieux le lit vasculaire pulmonaire pour recevoir la pneumoplégie ex vivo. Après dissection complète des éléments pédiculaires du lobe, 10 000 unités d’héparine et 500 mg de méthylprednisolone sont injectés. Le lobe est explanté et transporté sur une table, puis préservé ex vivo par une solution d’EuroCollins à 8 °C. L’opération chez le receveur Les trois opérations sont coordonnées afin de minimiser le temps d’ischémie des deux lobes. Une incision par thoracotomie bilatérale antérieure est réalisée avec sternotomie transverse. L’implantation des lobes se fait successivement à droite puis à gauche sous circulation extracorporelle (CEC). Les deux pneumonectomies du receveur doivent laisser en place un pédicule long pour faciliter l’implantation des lobes. Cette implantation se fait par sutures successives de la bronche, de la veine et de l’artère, dans cet ordre. Une échographie transœsophagienne et une fibroscopie bronchique sont réalisées en fin de procédure. Le séjour du receveur en unité de soins intensifs Les soins en réanimation sont identiques à ceux donnés au receveur de poumon de DEMC avec restriction hydrique, monitorage et ventilation assistée pendant deux à trois jours. Le drainage thoracique est habituellement long lorsque les lobes ne “remplissent” pas complètement les hémithorax et les fuites aériques sont fréquentes. Les patients reçoivent une triple immunosuppression avec prophylaxie contre le CMV et le Pneumocystis carinii. RÉSULTATS Devenir des receveurs Dans la série de Starnes (1, 12, 13), plus de 100 patients ont bénéficié d’une transplantation lobaire bilatérale à partir de DV. La survie à un an est de 72 % (mucoviscidose). Soixante-seize pour cent des décès surviennent dans les deux premiers mois postopératoires et 62 % de ceux-ci sont dus à l’infection lors de la première année. Les autres causes de mortalité incluent la défaillance aiguë du greffon, la défaillance polyviscérale du receveur, l’embolie pulmonaire et le rejet chronique. L’incidence des rejets est de 0,8 épisode par patient. Trente pour cent des rejets sont unilatéraux, la plupart de degré moyen. La 59 fonction pulmonaire s’améliore durant la première année post-transplantation avec une capacité vitale forcée (CVF) moyenne à 73 % et un volume expiratoire maximal seconde (VEMS) à 74 % à un an. Les pressions pulmonaires moyennes enregistrées chez 17 patients étaient de 20 mmHg et les résistances vasculaires pulmonaires n’excédaient pas en moyenne 1,8 unité wood. Treize pour cent des patients ont présenté une bronchiolite oblitérante (BO) (4). Dans une série comparative de 53 enfants transplantés, 29 avec DV et 24 avec DEMC, Starnes (14) ne recense aucun décès secondaire à une BO chez les DV (0 %) et 10 cas chez les DEMC (71 %) à 6 ans. Devenir des donneurs Dans la série de Los Angeles (1), 203 donneurs (âge moyen 34 ± 12 ans – extrêmes 18-56 ans) ont eu une lobectomie inférieure gauche (102 patients), inférieure droite (97 patients) et moyenne et inférieure (4 patients). La durée d’hospitalisation après lobectomie a été de 9 jours (médiane) (extrêmes 4-36 jours). Cette longue durée s’explique par la nécessité d’une drainage prolongé pour permettre d’une part au lobe restant de s’adapter à l’espace libéré et, d’autre part, de traiter les fuites aériques parenchymateuses. La mortalité est de 0 %. Les complications majeures et mineures sont résumées dans le tableau IV. La perte moyenne du VEMS est de 17 % environ. Les explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) restent stables à un an et deux ans et dans les limites de la normale. Cela s’explique par le fait que la plupart des donneurs avaient des résultats mesurés préopératoires supérieurs de 15 à 20 % de la théorique. Tableau IV. Type de complications mineures et majeures chez les donneurs (133 patients). ! Fuite aérique prolongée ! Réexploration chirurgicale pour saignement ! Empyème thoracique (n = 1) ! Fistule bronchopleurale (n = 1) ! Corps étranger thoracique (n = 1) ! Péricardite ± drainage (n = 6) (n = 5) Le Courrier de la Transplantation - Volume I - n o 2 - juillet-août-septembre 2001 D OSSIER thématique Les scores de qualité de vie postopératoire selon la méthode de Rand (36 questions) évaluant la fonction physique et émotionnelle sont au-dessus de 92 (d’un maximum possible de 100). Après la transplantation, 85 % des patients pensent que leur état de santé est similaire ou s’est amélioré ; 99 % disent ne pas avoir ressenti de pression et ne regrettent pas d’avoir donné un lobe. Dans la série de Saint Louis (3), 38,7 % des 62 donneurs n’ont présenté aucune complication. Trente-huit donneurs (61,3 %) ont présenté une complication mineure ou majeure, allant de l’épanchement pleural (n = 10) à la fistule bronchique (n = 3) et à la bilobectomie (n = 1). Aucun décès n’est survenu dans cette série. PROBLÈMES ÉTHIQUES L’évaluation psycho-sociale du donneur vivant (15) a pour but de recueillir son consentement éclairé, volontaire et révocable. Il faut informer le donneur le plus complètement et le plus loyalement possible, comprendre sa motivation et le processus de sa prise de décision, s’assurer de son soutien familial, affectif (relationnel) et financier, analyser son mode de comportement psychologique et ses liens propres avec le receveur. Ce consentement éclairé, bien que nécessaire, n’est pas suffisant (10). Il faut particulièrement s’assurer qu’aucune forme de pression interne ou externe ne s’exerce sur le donneur, qu’aucune autre motivation que l’altruisme, le don de soi et la relation affective et familiale n’est présente : tout le problème est de savoir si l’on peut parvenir à cette certitude. Un autre problème éthique important est celui de l’autonomie du patient qui veut donner ; jusqu’où ce désir devient-il un droit, et ce droit est-il absolu ? Les juristes nous enseignent qu’un droit ne peut exister que si d’autres personnes ont l’obligation de le respecter (16). Aucun médecin n’a l’obligation morale de satisfaire une éventuelle demande de la part d’un patient qui voudrait donner tout ou partie d’un organe (17), d’autant que le principe de “non-malfaisance” (d’abord ne pas nuire) s’applique à chaque médecin qui a prêté le serment d’Hippocrate. Mais refuser à un patient le droit d’être donneur, n’est-ce pas lui nuire sur le plan moral et psychologique ? Voilà beaucoup de questions qui, naturellement, doivent avoir été débattues au sein de toute équipe voulant s’engager dans un programme de transplantation à partir de donneurs # vivants. tion : an alternative approach to organ shortage. EACTS Meeting, 16-19 septembre 2001 ; Lisbonne. Abstract. 7. Duebener LF, Takahashi Y et al. Do mature pulmonary lobes grow after transplantation into an immature recipient ? Ann Thorac Surg 1999 ; 68 : 165-70. 8. Shapiro BS, Veeraraghavan S, Barbers RG. Lung transplantation for cystic fibrosis : an update and practical considerations for referring candidate. Curr Opin Pulm Med 1999 ; 5, 6 : 365-70. Review. 9. De Meester J, Smits JMA, Persijn GG, Haverich A. Listing for lung transplantation : life expectancy and transplant effect, stratified by type of end-stage lung disease, the eurotransplant experience. 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Pulmonary bipartitioning and lobar transplantation : a new approach to donor organ shortage. J Thorac Cardiovasc Surg 1997 ; 113 : 529-37. 6. Couetil JP, Argyriadis PG, Amrein C et al. Right split lung technique with bilateral lobar transplanta- 60 Starnes VA, Woo MS, MacLaughlin EF et al. Comparison of outcomes between living donor and cadaveric lung transplantation in children. Ann Thorac Surg 1999 ; 68 : 2279-84. 13. Woo MS, MacLaughlin EF, Horn MV et al. Living donor lobar lung transplantation : the pediatric experience. Pediatr Transplantation 1998 ; 2 : 185-90. 14. Woo MS, MacLaughlin EF, Horn MV et al. Bronchiolitis obliterans is not the primary cause of death in pediatric living donor lobar lung transplant recipients. J Heart Lung Transplant 2001 ; 20 : 491-6. 15. Olbrisch ME, Benedict SM, Haller DL, Levenson JL. Psychosocial assessment of living organ donors : clinical and ethical considerations. Prog Transplant 2001 ; 11 : 40-9. 16. Kinnert P, Abramoçwicz L, de Pauw L et al. 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