Nous faisons de vos spécialités Nous faisons de vos spécialités notrespécialité spécialité notre É ditorial Directeur de la publication : Claudie Damour-Terrasson Rédacteur en chef : Pr P. Madelenat (Paris) Rédacteurs en chef adjoints : Pr F. Lécuru (Paris) Dr J.M. Mayenga (Sèvres) Comité de rédaction F.X. Aubriot - A. Bongain - F. Bretelle - S. Camatte L. Cravello - Ph. Descamps - F. Golfier - P. Panel L. de Poncheville - B. Wainer Conseillers scientifiques J. Belaïsch-Allart - C. Bricaire - M. Cosson J. Dauplat - Y. Dumez - C. Jamin G. Le Bouëdec - D. Querleu Comité scientifique P. Bouchard - G. Bréart - D. Dargent † R. Frydman - R. Henrion - C. Jasmin J. Lansac - G. Levy - P. Mauvais-Jarvis - E. Papiernik Comité scientifique international P. Audet-Lapointe (Montréal) J. Donnez (Bruxelles) - R. Lambotte (Liège) P. de Grandi (Lausanne) Comité de lecture B. Blanc - G. Boog - C. Chapron J.B. Dubuisson - D. Dumonceau - J.Y. Gillet B. de Lignières † - P. Lopès - G. Mellier G. 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Berveiller*, O. Mir** C’ Éditorial La Lettre du Gynécologue est sous le signe de l’amertume qu’a lieu cette rentrée universitaire 2007. De fait, l’annonce publique des grandes lignes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui s’est tenue début septembre, a fait l’effet d’une bombe dans le milieu médical, et particulièrement chez les jeunes médecins. En effet, l’ensemble du système de santé français devient menacé de déstabilisation, avec non seulement les médecins, mais surtout leurs patients qui pourraient payer le prix des réformes à venir. Quelques explications Le gouvernement, au vu des inégalités démographiques médicales qui existent sur le territoire français, désire réguler de manière coercitive les installations libérales des jeunes médecins. Ces derniers seront contraints de s’installer dans les zones de sous-densité médicale, sous peine d’être déconventionnés ou pénalisés financièrement : il s’agit des fameux articles 31 et 32 du PLFSS, qui prévoient d’adapter le conventionnement en fonction de la zone de densité médicale (conventionnement sélectif). Or, nous savons que ces mesures coercitives, déjà expérimentées en Suisse ou en Allemagne, se sont soldées par des échecs retentissants : persistance des inégalités de répartition, crise des vocations en libéral, mais aussi “hémorragie hospitalière” de jeunes médecins, préférant quitter l’hôpital afin de s’installer, avant que la mise en place de ces mesures coercitives ne soit effective. De plus, ces mesures sont injustes, car nous, jeunes médecins aurions à payer ici le prix des erreurs successives en matière de politique et de démographie médicales réalisées depuis plusieurs dizaines d’années. En effet, les caisses d’assurance maladie sont elles-mêmes responsables du déficit médical actuel, car elles avaient prôné à l’époque la diminution du numerus clausus devant des dépenses de santé qui ne faisaient qu’augmenter, en prenant comme principale cible les médecins jugés comme responsables à part entière de cette situation économique. Ces mêmes caisses exigent désormais de nous, et ce de manière fort autoritaire, de pallier les inégalités de démographie médicale qui ne sont que le résultat de leur propre politique... De là à se sentir une génération sacrifiée, il n’y a qu’un pas que beaucoup de jeunes médecins franchissent. Plus encore, les articles 31 et 32 du PLFSS 2008 nous inquiètent, car une des victimes collatérales sera nécessairement la Sécurité sociale et, de ce fait, le patient lui-même. En effet, les jeunes médecins qui s’installeront dans leur région d’origine seront contraints à un conventionnement “au rabais” (pénalités fiscales, plafonnement des honoraires en secteur II), aboutissant inévitablement à des déconventionnements massifs. Cela aura pour résultat un développement majeur du système assurantiel privé permettant le remboursement des patients qui consulteront chez ces nombreux médecins déconventionnés. Ces mesures * Interne des hôpitaux de Paris. Membre du Comité de l’internat, Syndicat des Internes des Hôpitaux de Paris (SIHP). ** Interne des hôpitaux de Paris. Président de l’Inter Syndicat National des Internes des Hôpitaux (ISNIH), 17, rue du Fer à Moulin, 75005 Paris. La Lettre du Gynécologue - n° 326 - novembre 2007 Éditorial É ditorial ouvrent clairement la porte à une “médecine à deux vitesses”, pourtant si redoutée de nos concitoyens (à juste titre car elle ne répondra pas aux problèmes de répartition territoriale). Enfin, il faut noter que le gouvernement a décidé d’imposer ces mesures coercitives sans tenir compte de l’avis des principaux intéressés, à savoir les jeunes médecins (qui seront les premières victimes de ces mesures) puisque notre rôle demeure consultatif dans tout le processus décisionnel (et notamment conventionnel). Des solutions existent Depuis près de dix ans, les jeunes médecins, conscients des inégalités de démographie médicale, ont interpellé les gouvernements successifs à ce sujet. Nous avons récemment participé à l’élaboration des rapports de l’ONDPS (Observatoire national de la démographie des professions de santé) (www. isnih.com) et du CNOM (Conseil national de l’ordre des médecins) (www.isnih.com). Sur la base de ces rapports, nous demandons : Le retrait pur et simple de toutes mesures coercitives (incluant le conventionnement sélectif). La mise en place (et l’application effective) de mesures incitatives, qui seront proposées (via un portail unique connu depuis le début de l’internat) à tout jeune médecin. La tenue d’états généraux de la santé, abordant tous les thèmes connexes (aménagement du territoire, pédagogie…), où enfin, une large place sera faite aux jeunes médecins, ces derniers étant les principaux acteurs de la santé de demain. Malgré nos multiples entretiens avec le ministère de la Santé, nous nous sommes heurtés à un barrage politique n’ayant pas, là encore, de vision à long terme. Il n’a donc pas été possible de trouver un terrain d’entente et, de ce fait, depuis le 27 septembre 2007, les jeunes médecins (qu’ils soient étudiants hospitaliers, internes ou chefs de clinique/assistants) ont entamé une grève nationale des gardes et astreintes, poursuivie par une grève totale et illimitée à partir du 15 octobre 2007. En souhaitant vivement que la ministre de la Santé prenne conscience des problèmes soulevés actuellement par les jeunes médecins, et qu’elle en réalise rapidement les différents enjeux, nous restons dans l’attente d’une réponse réaliste de sa part. L’ensemble des jeunes médecins demeurent dans cette attente, tous unis, balancés immanquablement entre l’inquiétude et l’espoir. n La Lettre du Gynécologue - n° 326 - novembre 2007