DOSSIER Vitamine D et pathologie infectieuse : un rôle dans les infections de la mère et de l’enfant ? Vitamin D and infectious diseases: a role in mother and child infections? Jean-Paul Viard* L e déficit en vitamine D a été associé, par des études épidémiologiques, à la survenue ou à l’évolution péjorative d’un large éventail de pathologies, touchant différents systèmes ou organes, parmi lesquels un certain nombre de maladies infectieuses. Ces associations sont crédibles si l’on se souvient que la vitamine D active, la 1,25-dihydroxyvitamine D (1,25[OH]2D), est une hormone stéroïde et que son récepteur intracellulaire (Vitamin D Receptor [VDR]) est quasi ubiquitaire dans l’organisme. De fait, les souris, dont le gène du VDR a été invalidé, présentent de multiples anomalies. Toutefois, la relation de causalité entre le déficit en vitamine D et la survenue des pathologies extraosseuses n’a été établie de façon solide, par des études de supplémentation en double insu contre placebo, que dans quelques cas. Seront examinés ici les exemples les plus convaincants de liens entre déficit en vitamine D et pathologies infectieuses, dont certains intéressent le couple mère-enfant. Vitamine D et immunité anti-infectieuse Le VDR est présent dans les cellules de l’immunité innée et acquise. De nombreux travaux expérimentaux montrent que la vitamine D intervient dans la réponse immunitaire, notamment vis-à-vis des agents infectieux (1, 2). Les cellules épithéliales et les monocytes/macrophages expriment à la fois des récepteurs “Toll- like” (TLR), qui reconnaissent des ligands issus des agents infectieux, le cytochrome CYP27B1, qui réalise l’activation de la 25-hydroxyvitamine D (25[OH]D) par son hydroxylation en 1α, et le VDR (1). Ce système intracrine joue un rôle important dans la production de peptides antibactériens, comme la cathélicidine, bactéricide notamment sur le bacille tuberculeux, ou la β-défensine 4A. L’activation des TLR provoque la synthèse de ces peptides via la transcription du CYP27B1, puis la liaison de la 1,25(OH)2D au VDR, et la formation, avec le récepteur X des rétinoïdes (RXR), d’un hétérodimère qui va opérer la régulation des gènes sensibles à l’action de la vitamine D. Ce mécanisme est à l’œuvre dans les épithéliums, des glandes salivaires au tractus urogénital. Il a été ainsi montré que l’épithélium de la vessie augmentait sa capacité de production de cathélicidine sous l’effet de la vitamine D, dans un système in vitro, qui confirme que ces cellules expriment tout l’“équipement” nécessaire (VDR, CYP27B1, enzymes d’inactivation de la vitamine D). Surtout, ces résultats ont été observés in vivo. Huit femmes ménopausées ont eu des biopsies de vessie avant et après une supplémentation pendant 3 mois en vitamine D : après supplémentation, l’épithélium vésical biopsié montrait une plus forte production de cathélicidine lorsque le tissu était infecté expérimentalement par E. coli (3). La vitamine D joue un rôle important dans l’induction de l’autophagie, autre mécanisme de défense contre les agents infectieux (1). Il a été montré in vitro que l’induction de l’autophagie dans les macrophages, * Unité de thérapeutique en imunoinfectiologie, centre de diagnostic et de thérapeutique, Hôtel-Dieu, Paris. La Lettre du Gynécologue • n° 375 - octobre 2012 | 35 LG 2012-10.indd 35 18/10/12 11:09 Mots-clés Déficit en vitamine D Tuberculose Infection par le VIH Bactériose vaginale Infection du nouveau-né Highlights »» Vitamin D deficiency has been associated with a higher risk of tuberculosis and viral respiratory tract infections. A few randomized, placebocontrolled studies have shown a favorable effect of vitamin D supplementation on treatment efficacy or on the incidence of these infections. In HIV infection, vitamin D deficiency has been associated with a less favorable clinical evolution, even when on antiretroviral treatment, and, in the absence of treatment, with a higher risk of mother-to-child HIV transmission and with a higher risk of child mortality. In the general population, maternal vitamin D deficiency has also been associated with a higher incidence of bacterial vaginosis during pregnancy and with a higher risk of respiratory tract infections in babies. Keywords Vitamin D deficiency Tuberculosis HIV infection Vaginal bacteriosis Infection in newborn Points forts »» Le déficit en vitamine D a été associé à une plus grande susceptibilité à la tuberculose et aux infections respiratoires virales. Quelques études contre placebo montrent un effet favorable de la supplémentation en vitamine D sur l’efficacité du traitement ou l’incidence de ces infections. Au cours de l’infection par le VIH, le déficit en vitamine D a été associé à une évolution clinique péjorative, même sous antirétroviraux et, en l’absence de traitement, il a été associé à un risque plus élevé de transmission mère-enfant et de mortalité chez les enfants. Dans la population générale, le déficit en vitamine D maternel a également été associé à une incidence accrue de la bactériose vaginale au cours de la grossesse et à un plus grand risque d’infections respiratoires chez les enfants. sous la dépendance du système 1,25(OH)2D-VDR, réduisait l’efficacité de l’infection de ces cellules par le bacille tuberculeux et le VIH. La 1,25(OH)2D intervient dans la différenciation, l’activation et la régulation des cellules NK, B et T. Classiquement, on lui attribue un rôle inhibiteur de la production des IgG, de la prolifération et de la différenciation des cellules B, de la prolifération et de la production cytokinique des cellules Th1 et Th17, et un rôle activateur des cellules T régulatrices (2). Ces résultats concordent avec les données cliniques et expérimentales associant déficit en vitamine D et maladies auto-immunes. Cependant, il a été récemment montré que le système vitamine D-VDR était nécessaire à l’activation des cellules T naïves via le récepteur pour l’antigène et que le déficit en vitamine D était associé à une prolifération réduite des cellules Th17 : cela indique probablement un rôle très précoce de la vitamine D dans l’activation des cellules T, quel que soit leur devenir, et renforce l’hypothèse de son rôle dans la défense anti-infectieuse. L’ensemble des effecteurs immunitaires sont présents dans le placenta, dont le trophoblaste exprime de hauts niveaux de base du CYP27B1 et du VDR. Chez la souris gravide, l’injection de lipopolysaccharide bactérien (LPS) multiplie par 4 à 6 l’expression de ces gènes. Dans des placentas murins où soit le CYP27B1, soit le VDR a été invalidé, l’exposition au LPS entraîne une réponse cytokinique dérégulée par rapport à celle des placentas normaux : forte expression de l’IFN-γ, de l’IL-6, de l’IL-4, de l’IL-15, de l’IL-18 et de différentes chimiokines (4). On peut donc concevoir un rôle important de la vitamine D dans la mise en place et le contrôle de la réponse antiinfectieuse et inflammatoire du trophoblaste en cas d’infection et formuler de nombreuses hypothèses en termes de conséquences sur la grossesse. Déficit en vitamine D et infections aiguës Plusieurs études ont associé la susceptibilité à la tuberculose avec le déficit en vitamine D ou avec certains polymorphismes du gène du VDR. Une étude randomisée, menée en double insu contre placebo dans la tuberculose pulmonaire bacillifère, a montré que la supplémentation en vitamine D à forte dose, ajoutée au traitement antituberculeux, raccourcissait le délai de négativation des expectorations chez les sujets présentant un certain polymorphisme du VDR connu pour influencer positivement la phagocytose (5). Le déficit en vitamine D a été associé, dans 2 études (6, 7), à la survenue des infections respiratoires saisonnières (tableau I). Ces études, différentes dans leur méthodologie, se rejoignent dans leurs conclusions : un taux de 25(OH)D abaissé est associé à un risque plus important d’infections respiratoires hautes. Une étude en double insu contre placebo (8), menée au Japon chez 430 enfants de 6 à 15 ans a montré que la supplémentation en vitamine D réduisait significativement de 42 % (IC95 : 0,34-0,99 ; p = 0,04) l’incidence des épisodes de grippe A (et aussi des crises d’asthme de 83 % ; p = 0,006). Ces données ont conduit certains (9) à émettre l’hypothèse que la fragilité des femmes enceintes vis-à-vis de la grippe A était due au déficit en vitamine D… Déficit en vitamine D et infections virales chroniques Les personnes porteuses d’une infection virale chronique se rapprochent des patients fragilisés par l’âge ou une pathologie chronique sévère (insuffisants Tableau I. Déficit en vitamine D et infections respiratoires. Étude Population Type d’étude/d’événements Paramètres de l'analyse Risque relatif d’infection en fonction du taux de 25(OH)D (ng/ml ; IC95) Ginde et al. (6) États-Unis n = 18 883 Âge ≥ 12 ans • Étude observationnelle • Événements : hautes infections respiratoires rapportées par les sujets Saison, région, âge, sexe, ethnie, revenus, IMC*, asthme, tabagisme, BPCO** ≥ 30 (référence) : 1 10-30 : 1,24 (1,07-1,43) < 10 : 1,36 (1,01-1,84) Sabetta et al. (7) États-Unis n = 198 Adultes • Cohorte prospective • Événements : infections virales saisonnières (biologiquement confirmées) Âge, sexe, pigmentation, supplémentation en vitamines, vaccination H1N1 ≥ 38 (référence) : 1 < 38 : 0,51 (0,25-0,84) *IMC : indice de masse corporelle ; **BPCO : bronchopathie chronique obstructive. 36 | La Lettre du Gynécologue • n° 375 - octobre 2012 LG 2012-10.indd 36 18/10/12 11:09 DOSSIER Tableau II. Taux d’incidence des événements en fonction du niveau de la 25(OH)D (en ng/ml) à l’inclusion chez 1 985 patients de la cohorte EuroSIDA (pour 100 patients-années [PA] de suivi) [12]. Événements Total 25(OH)D ≤ 12 12 < 25(OH)D ≤ 20 25(OH)D > 20 Sida Nombre d’événements PA Incidence (IC95) 159 11 720 1,36 (1,15-1,87) 73 3 737 1,95 (1,51-2,40) 39 3 654 1,07 (0,73-1,40) 47 4 329 1,09 (0,78-1,40) Décès Nombre d’événements PA Incidence (IC95) 188 12 225 1,54 (1,32-1,76) 87 3 963 2,20 (1,73-2,66) 47 3 780 1,24 (0,89-1,60) 54 4 482 1,20 (0,88-1,53) rénaux, diabétiques, sujets à haut risque cardiovasculaire, atteints d’un cancer ou transplantés cardiaques), populations où le déficit en vitamine D a été associé à une plus grande incidence des complications et de la mortalité cardiovasculaire ou de toute cause. Ainsi, au cours de l’hépatite C chronique, le déficit en vitamine D serait un facteur de moins bonne réponse au traitement. Chez les personnes co-infectées par le VIH, il est associé à une fibrose hépatique plus sévère (10). Dans une étude menée entre 1995 et 1997 en Tanzanie chez 884 femmes enceintes infectées par le VIH, non traitées, la 25(OH)D a été mesurée à l’inclusion et un suivi médian de 70 mois, sans supplémentation vitaminique a été réalisé (11). Les 347 femmes ayant un taux de 25(OH)D inférieur à 32 ng/ml présentaient, par rapport à celles ayant un taux supérieur, un plus grand risque de progression clinique (RR : 1,25 ; IC95 : 1,05-1,50) et d'anémie (RR : 1,46 ; IC95 : 1,091,96). Un taux de 25(OH)D dans le quintile le plus haut, comparé au quintile le plus bas, était associé à une diminution de la mortalité de toute cause (RR : 0,58 ; IC95 : 0,40-0,84). Dans un autre contexte, où 83 % des patients recevaient ici des antirétroviraux, l’étude menée chez 1 985 patients de la cohorte EuroSIDA (12) a montré une forte association entre la présence d’un taux de 25(OH)D à l’inclusion dans le tertile inférieur (< 12 ng/ml) et la survenue ultérieure, au cours de 60 mois de suivi prospectif, des événements classant l'apparition du sida ou des décès dus à diverses causes, avec une réduction de l’ordre de 40 %, statistiquement significative dans une analyse multivariable, du taux d’incidence de ces événements dans les 2 tertiles supérieurs de 25(OH)D (tableau II). Déficit en vitamine D et bactériose vaginale Dans une étude récemment menée aux États-Unis chez 469 femmes enceintes (13), enrôlées avant la 16e semaine de grossesse, 41 % des femmes avaient une bactériose vaginale (BV) [score de Nugent : 7-10] et 52 % étaient carencées en vitamine D avec un taux sérique de 25(OH)D inférieur à 15 ng/ml. Les femmes présentant une BV avaient un taux moyen de 25(OH)D inférieur à celui des femmes dont la flore vaginale était normale : 11,8 ng/ml (IC95 : 10,8-12,8) contre 16,0 ng/ml (IC95 : 14,817,4 ; p < 0,001). La prévalence de la BV décroissait significativement avec l’augmentation du taux de 25(OH)D (p < 0,001), avec une courbe effet-dose : ainsi, 57 % des femmes ayant un taux de 25(OH)D inférieur à 8 ng/ml (carence profonde) présentaient une BV, contre 23 % de celles possédant un taux supérieur à 32 ng/ml. Dans une analyse ajustée sur l’ethnie et la présence d’infections sexuellement transmissibles, l’association entre BV et taux de 25(OH)D restait significative. Les patientes ayant une 25(OH)D à 20 ng/ml et 8 ng/ml, par rapport à celles ayant une 25(OH)D à 30 ng/ml, avaient un surrisque de présenter une BV, respectivement de 1,26 (IC95 : 1,01-1,57) et de 1,65 (IC95 : 1,01-2,69). Les auteurs suggèrent que le déficit en vitamine D pourrait expliquer la plus grande fréquence de la BV chez les femmes noires. Une étude cas-témoin (14) réalisée chez 160 femmes a retrouvé des odds-ratios ajustés élevés pour la BV chez les femmes enceintes ayant un taux de 25(OH)D Références bibliographiques 1. Hewison M. Antibacterial effects of vitamin D. Nat Rev Endocrinol 2011;7:337-45. 2. Cantorna MT. Why do T cells express the vitamin D receptor? Ann NY Acad Sci 2011;217:77-82. 3. Herrting O, Holm A, Lüthje P et al. Vitamin D induction of the human antimicrobial peptide cathelicidin in the urinary bladder. PLoS One 2010;5:e15580. 4. Liu NQ, Kaplan AT, Lagishetty V et al. Vitamin D and the regulation of placental inflammation. J Immunol 2011;186:5968-74. 5. Martineau AR, Timms PM, Bothamley GH et al. High-dose vitamin D3 during intensivephase antimivrobial tratment of pulmonary tuberculosis: a doubleblind randomised controlled trial. Lancet 2011;377:242-50. 6. Ginde AA, Mansbach JM, C a m a rg o C A . A s s o c i a t i o n between serum 25-hydroxyvitamin D level and upper respiratory tract infection in the third National Health and Nutrition Examination Survey. Arch Intern Med 2009;169:384-90. Tableau III. Principaux facteurs associés à la bactériose vaginale : analyse multivarée de l’étude NHANES (15). Facteurs 25(OH)D ≥ 30 ng/ml < 30 ng/ml Ethnie Blanche Noire Latino-américaine/autre Pratique de la douche vaginale (dans les 6 mois) Jamais Au moins 1 fois Tabagisme (cotininémie ≥ 3 ng/ml) Non Oui Femmes non enceintes Odds-ratio ajusté (IC95) p Femmes enceintes Odds-ratio ajusté (IC95) p 1,00 (référence) 0,99 (0,98-1,02) 0,93 1,00 (référence) 2,87 (1,13-7,28) 0,03 1,00 (référence) 2,41 (1,67-3,47) 1,63 (1,09-2,44) < 0,01 0,02 1,00 (référence) 2,10 (0,59-7,54) 0,61 (0,16-2,36) 0,25 0,48 1,00 (référence) 1,72 (1,25-2,37) < 0,01 1,00 (référence) 1,06 (0,22-5,13) 0,95 1,00 (référence) 1,66 (1,23-2,24) < 0,01 1,00 (référence) 0,77 (0,22-2,64) 0,67 La Lettre du Gynécologue • n° 375 - octobre 2012 | 37 LG 2012-10.indd 37 18/10/12 11:09 DOSSIER Vitamine D Tableau IV. Déficit en vitamine D chez la mère et infections respiratoires chez l’enfant. Étude Population Type d’étude/d’événements Paramètres d’analyse Camargo et al. (17) Nouvelle-Zélande n = 922 Analyse du sang de cordon Étude prospective Événements : infections respiratoires à 3 mois Sifflement à 15 mois et annuellement Saison de naissance et 12 autres facteurs Belderbos et al. (18) Pays-Bas n = 156 Analyse du sang de cordon Étude prospective Événements : bronchiolites à virus respiratoire syncytial dans la première année Mois de naissance, ethnie, poids à la naissance inférieur à 12 ng/ml (OR : 5,11 ; IC95 : 1,19-21,97), ainsi que chez celles ayant un taux de folates inférieur à 5 ng/ml (OR : 7,06 ; IC95 : 1,07-54,05). Ces données ont été confirmées par une analyse rétrospective des données de l’étude NHANES (15), en utilisant une méthode de régression logistique multivariable : 3 523 femmes ont été incluses dans cette analyse, dont 440 étaient enceintes, et 29 % présentaient une BV. Après ajustement sur les caractéristiques socio-démographiques, économiques, éducatives ethniques, comportementales (pratiques sexuelles, tabagisme), le déficit en vitamine D restait significativement associé à la présence d’une BV, mais uniquement chez les femmes enceintes (tableau III, p. 37), avec un risque presque multiplié par 3. Déficit en vitamine D de la femme enceinte et infections de l’enfant Dans l’étude menée chez des femmes enceintes tanzaniennes infectées par le VIH, non traitées, le taux maternel de 25(OH)D était aussi associé à un risque augmenté de morbi-mortalité chez les enfants (16). Ceux nés de mères ayant un taux de 25(OH)D inférieur à 32 ng/ml avaient un risque augmenté de transmission mère-enfant du VIH à 6 semaines de vie (RR : 1,50 ; Risque relatif des événements en fonction du taux de 25(OH)D (ng/ml ; IC95) Infections respiratoires : ≥ 30 (référence) : 1 10-30 : 1,39 (0,98-1,99) < 10 : 2,16 (1,35-3,46) Sifflement à 5 ans : 5 % de réduction du risque pour chaque augmentation de 4 ng/ml de la 25(OH)D ≥ 30 (référence) : 1 < 20 : 6,2 (1,6-24,9) IC95 : 1,02-2,20) et pendant l'allaitement (RR : 2,03 ; IC95 : 1,08-3,82) et un risque augmenté de mortalité de toute cause à 24 mois (RR : 1,61 ; IC95 : 1,25-2,07). En dehors de ce contexte très spécifique, 2 études (17, 18) suggèrent que le déficit en vitamine D chez la mère augmente le risque d’infections respiratoires chez le nouveau-né et le nourrisson (tableau IV). Une troisième étude (19) ne constate pas d’influence du statut vitaminique D maternel sur les infections respiratoires de l’enfant mais retrouve un effet protecteur contre la survenue de l’asthme. Conclusion L’analyse du rôle de la vitamine D dans la réponse anti-infectieuse et l’étude de l’association entre déficit en vitamine D et infections sont des sujets relativement nouveaux, et l’application au couple mère-enfant est une thématique émergente. Des études d’intervention sont maintenant nécessaires pour démontrer que la restauration des taux circulants de 25(OH)D corrige ou prévient les anomalies décrites en lien avec le déficit. Cependant, la “norme” du taux de 25(OH)D étant une notion floue, en dehors de la pathologie osseuse, les “bons” seuils ne sont peut-être pas les mêmes selon les pathologies étudiées. ■ Références bibliographiques (suite) 7. Sabetta JR, DePetrillo P, Cipriani RJ et al. Serum 25-hydroxyvitamin D and the incidence of acute viral respiratory tract infections in healthy adults. PLoS One 2010;5:e11088. 8. Urashima M, Segawa T, Okazaki M, Kurihara M, Wada Y, Ida H. Randomized trial of vitamin D3 supplemntation to prevent seasonal influenza A in schoolchildren. Am J Clin Nutr 2010;91:1255-60. 9. Grant WB, Cannell JJ. Pregnant women are at increased risk for sever A influenza because they have low serum 25-hydroxyvitamin D levels. Crit Care Med 2010:38;1921. 10. Terrier B, Carrat F, Geri G et al. Low 25-OH vitamin D serum levels correlate with severe fibrosis in HIV-HCV co-infected patients with chronic hepatitis. J Hepatol 2011; 54:756-61. 11. Mehta S, Giovanucci E, Mugusi FM et al. Vitamin D status of HIV-infected women and its association with HIV disease progression, anemia, and mortality. PLoS One 2010;5:e8770. 12. Viard JP, Souberbielle JC, Kirk O et al. Vitamin D and clinical disease progression in HIV infection: results from the EuroSIDA study. AIDS 2011;25:1305-15. 13. Bodnar LM, Krohn MA, Simhan HN. Maternal vitamin D deficiency is associated with bacterial vaginosis in the first trimester of pregnancy. J Nutr 2009;139:1157-61. 14. Dunlop AL, Taylor RN, Tangpricha V, Fortunato S, Menon R. Maternal vitamin D, folate, and polyunsaturated fatty acid status and bacterial vaginosis during pregnancy. Infect Dis Obstet Gynecol 2011;215-7. 15. Hensel KJ, Randis TM, Gelber SE, Ratner AJ. Pregnancyspecific association of vitamin D deficiency and bacterial vaginosis. Am J Obstet Gynecol 2011;204:41.e1-9. 16. Mehta S, Hunter DJ, Mugusi FM et al. Perinatal outcomes, including mother-to-child transmission of HIV, and child mortality and their association with maternal vitamin D status in Tanzania. J Infect Dis 2009;200:1022-30. 17. Camargo CA, Ingham T, Wickens K et al. Cord-blood 25-hydroxyvitamin D levels and risk of respiratory infection, wheezing and asthma. Pediatrics 2011;17:e180-7. 18. Belderbos ME, Houben ML, Wilbrink B et al. 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