Cartographie anatomo hémodynamique veineuse Document

publicité
Cartographie anatomo hémodynamique veineuse
Document de référence CEMV
ARMV Aquitaine
BORDEAUX le 05 06 2010
Intervenant Dr JF AUVERT
1
Polycopié Phlébologie CEMV 2007
CEMV
(Polycopié de Phlébologie)
Extraits
Pré requis pour la réalisation de l’écho doppler des veines superficielles
et de la cartographie veineuse anatomo hémodynamique
1. Rappels : concepts clés nécessaires à la compréhension du traitement des varices
a. Anatomie des veines des membres inférieurs
b. Définition et description des varices, terminologie
2. Démarche diagnostique et évaluation pré thérapeutique de la maladie variqueuse
a. Examen clinique : interrogatoire, examen physique
b. Examens paracliniques non invasifs habituels
ECHO-DOPPLER DES VEINES SUPERFICIELLES
(REFERENTIEL DU COLLEGE DES ENSEIGNANTS DE MEDECINE VASCULAIRE )
Auteurs
2
Polycopié Phlébologie CEMV 2007
CONCEPTS CLES NECESSAIRES A LA COMPREHENSION DU TRAITEMENT DES
VARICES
Anatomie des veines des membres inférieurs
1- INTRODUCTION : A QUOI SERT L’ANATOMIE VEINEUSE ?
. Sa connaissance est indispensable pour la réalisation d’une cartographie veineuse anatomique et
hémodynamique avant toute décision thérapeutique. L’anatomie veineuse est complexe et extrêmement
variable d’un individu à l’autre
- Les 3 compartiments veineux.
Les veines du membre inférieur se répartissent dans 2 plans, superficiel et profond, déterminant 3
compartiments anatomiques. Ces trois compartiments sont délimités de la superficie à la profondeur par
la peau, le fascia superficiel et le fascia musculaire ou aponévrose. (Figure 1).
Le compartiment le plus superficiel, situé entre le derme et le fascia superficiel, contient les collatérales
saphènes et le réseau des veines réticulaires.
Sous le fascia superficiel, se situe le compartiment saphène. Il peut être facilement identifié en
échographie par le signe de « l’œil égyptien » (Figure 2).
Il contient les troncs veineux situés entre les 2 feuillets du fascia, c’est-à-dire : les veines grande et petite
saphène, l’accessoire antérieure de cuisse de la veine grande saphène, et la veine (ou anastomose) de
Giacomini, ainsi que leurs nerfs satellites.
En profondeur, sous le fascia musculaire ou aponévrose, se situe le compartiment des veines profondes,
contenant les troncs veineux profonds et les veines musculaires. Les veines perforantes font
communiquer le compartiment profond avec les deux autres au travers de l’aponévrose
Le fascia de la veine petite saphène est particulièrement résistant dans ses deux tiers supérieurs. Il
constitue une véritable lame fibreuse aponévrotique.
- Définitions
La VGS et la VPS présentent des accessoires et des collatérales. Elles peuvent aussi être dupliquées.
Par convention
- une vraie duplication saphène chemine parallèlement à la saphène dans le même compartiment
saphène
- une accessoire de veine saphène chemine plus superficiellement que la saphène, éventuellement
dans un dédoublement du fascia superficiel. (Cf. Fig. 3 in Caggiati J Vasc Surg 2005)
- une collatérale chemine très superficiellement dans le tissu cellulaire sous-cutané en dehors de tout
fascia.
2- LA TERMINOLOGIE ANATOMIQUE DES VEINES
La nouvelle terminologie anatomique internationale a été adoptée aux congrès de l’UIP en 2001 puis
2003:
Un résumé de la terminologie des veines superficielles et intrafasciales est représenté sur le Tableau I,
de la terminologie des perforantes sur le Tableau II, des veines profondes sur le Tableau III.
Notons que l’appellation « veine fémorale superficielle » était totalement inappropriée dans la mesure où
il s’agit bel et bien d’une veine profonde.
4- ETUDE ANALYTIQUE DES GRANDS TERRITOIRES VEINEUX
4.1 Le territoire de la veine grande saphène (VGS)
La partie terminale de la VGS, jonction saphéno-fémorale (ou crosse) est d’une fixité topographique
remarquable. La disposition des collatérales de la terminaison de la VGS et le fonctionnement des valves
sont fondamentaux à connaître.
Entre les valves terminale (VT) et préterminale (VPT), on peut isoler un segment intervalvaire (figure 4).
Selon la compétence respective de chacune des valves, de nombreuses combinaisons hémodynamiques
sont possibles, remettant en cause le dogme de la crossectomie systématique.
Le tronc de la VGS peut être identifié en échographie par le signe de l’œil égyptien.
Dans environ un tiers des cas, l’axe refluant quitte le compartiment saphène et se continue à plein canal
avec une collatérale variqueuse sus fasciale, souvent visible cliniquement contrairement au tronc de la
grande saphène. (Figure 5)
3
Polycopié Phlébologie CEMV 2007
La veine accessoire antérieure de la GS de cuisse (SAAC) est également située dans un compartiment
(œil) au tiers supérieur de la cuisse sur environ 10 cm. Son identification repose sur le signe de
l’alignement fémoral (elle se projette en avant de la veine fémorale).
4.2 Le territoire de la veine petite saphène (VPS)
La terminaison de la veine petite saphène ou jonction saphéno-poplitée (JSP) ou crosse est très variable
(Figure 6).
Quand il existe une jonction saphéno-poplitée, la face d’implantation, est plus souvent latérale ou
antérolatérale que postérieure. La relation entre la hauteur d’implantation la face et l’existence d’un tronc
commun avec les veines gastrocnémiennes médiales a des implications thérapeutiques (cf. chapitre
thérapeutique).
Identification échographique de la VPS au mollet : elle est située dans le compartiment saphène, c’est à
dire dans « l’œil » à l’échographie,
Deux rapports anatomiques sont intéressants à connaître pour le médecin vasculaire : l’artère petite
saphène et le nerf sural (figure 7).
L’artère petite saphène (artère du nerf sural) accompagne la veine homologue à la partie haute de la
fosse poplitée et se rapproche de la VPS vers le bas. C’est un danger majeur pour la sclérothérapie
haute du tronc de la VPS. A ce niveau, il est nécessaire de réaliser tout geste de sclérothérapie sous
repérage et contrôle ultrasonographique. Le nerf sural (branche du nerf tibial) devient proche du tronc PS
au niveau de la pointe du mollet, zone ou se fait l’anastomose avec son accessoire venant du nerf
péronier.
Depuis ce point jusqu’à la cheville, il est accolé au tronc de la VPS. Il existe un risque important de léser
ce nerf au cours des manœuvres d’éveinage, ou par brûlure lors d’une procédure endo-veineuse.
A la partie haute du mollet, la crosse petite saphène passe habituellement entre le nerf tibial et le nerf du
muscle gastrocnémien médian: c’est la raison pour laquelle, au cours des procédures endoveineuses
pour traiter la VPS, il est préférable de s’arrêter 15 à 20 mm en dessous de la JSP pour éviter une lésion
nerveuse dans cette zone à risque.
Le prolongement cranial (PC) ou proximal de la petite saphène et la veine de Giacomini :
Il prolonge l’axe de la petite saphène à la face postérieure de cuisse, situé sous l’aponévrose et se
continue très souvent par la grande anastomose inter-saphène de Giacomini en rejoignant la VGS à la
partie haute de cuisse. D’autres terminaisons associées à la cuisse sont fréquentes, superficielles, mais
aussi profondes, qui communiquent avec les arcades veineuses du muscle biceps en dehors ou du
muscle semi-membraneux en dedans.
4.3 Les veines perforantes
Les veines perforantes doivent être repérées sur un schéma de cartographie. Leur topographie est
relativement constante. Les plus remarquables sont les perforantes paratibiales disposées en trois
groupes.
4
Polycopié Phlébologie CEMV 2007
Perforantes du mollet ( Postérieures )
Tableau I : Terminologie anatomique des principales veines superficielles et intrafasciales :
Ancienne dénomination
Termes à utiliser
Abréviations
Veine Saphène Interne
Veine grande saphène
VGS
V. Saphène Antérieure de cuisse
V. Saphène Accessoire Antérieure Crurale de VGS
SAAC
V. Saphène Postérieure de cuisse
V. Saphène Accessoire Postérieure de cuisse de VGS
SAPC
V. arquée de jambe ou V. de Léonard
V. Saphène Accessoire postérieure jambière de VGS
SAPJ
Veine Saphène Externe
Veine petite saphène
VPS
Crosse de la Saphène Interne
Jonction Saphéno-fémorale*
JSF
Crosse de la Saphène Externe
Jonction Saphéno-poplitée*
JSP
Valve ostiale (de JSF ou de JSP)
Valve terminale
VT
Valve pré-ostiale (de JSF ou de JSP)
Valve pré-terminale
VPT
Veine de Giacomini
Anastomose de Giacomini Veine de Giacomini (toléré)
VG
Prolongement post-axial de la VPS
Prolongement cranial de la petite Saphène
Externe
Latéral
L
Interne
Médial
M
Supérieur
Cranial
Inférieur
Caudal
5
Polycopié Phlébologie CEMV 2007
Tableau II : Terminologie des veines perforantes (VP) du membre inférieur
Eponymes des VP
Nouvelle terminologie
Abréviation
Dodd
Canal fémoral (Hunter)
CF
Hach
Postéro-latérale de cuisse
PLT
Boyd
Paratibiale supérieure
PTS
Sherman
Paratibiale inférieure
PTI
Cockett I,M,S
Paratibiales postérieures
PTP
May
Inter-gémellaire
IG
Bassi
Para-achilléenne
PA
Gillot
Gastrocnémienne médiale
MG
Thiery
P. de la fosse poplitée
FP
Perforantes de cuisse
Perforantes de jambe
Perforantes du mollet
Tableau III : Terminologie des veines profondes du membre inférieur
Anciens termes
Nouveaux termes
Abréviations
Veine Iliaque primitive
Veine iliaque commune
VIC
Veine iliaque externe
Veine iliaque externe
VIE
Veine hypogastrique
Veine iliaque interne
VII
Veine honteuse interne
Veine pudendale interne
VPI
Veine honteuse externe
Veine pudendale externe
VPE
Veine fessière
Veine glutéale
VG
Veine fémorale superficielle
Veine fémorale
VF
Veine fémorale profonde
Veine fémorale profonde
VFP
Veines du couturier
Veines du sartorius
VPT
Veines jumelles (int. et ext.)
V. gastrocnémiennes (méd. et lat.)
VGA
Veine du nerf sural
Veine inter-gémellaire
VIG
Veines sacrées
Veines sacrales
VSa
Veine ovarienne
Veine ovarique
VO
6
Polycopié Phlébologie CEMV 2007
Figure 1
Fig. 1 Les 3 compartiments du système veineux du membre inférieur, séparés par 3 couches:
La peau en superficie (P), Le fascia saphène (F), Le fascia musculaire ou aponévrose en
profondeur (M) Sous le fascia musculaire se situe le système veineux profond: troncs profonds
(6) et veines musculaires (5) dans les muscles.
A l’intérieur du compartiment saphène (œil égyptien à l’échographie), entre les 2 couches du
fascia, se situent les troncs saphènes (GS). Sous la peau, on trouve les collatérales des veines
saphènes (4).
Figure 2
Fig. 2 L’œil égyptien : coupes transversales du compartiment saphène.
Vues anatomiques et échographiques.
VGS=Grande veine saphène Tr=Collatérale de la VGS
7
Polycopié Phlébologie CEMV 2007
Figure 4
Fig. 4 Terminaison de la VGS : le segment inter valvulaire.
1 Veine fémorale
2 Cuspide terminale
3 Segment intervalvaire
4 Cuspide pré-terminale
Figure 6
Fig. 6 Les 5 types de terminaison de la petite veine saphène (VPS).
Avec une jonction saphéno-poplitée (JSP) :
A (crosse modale)
B (Crosse haute à plus de 5 cm du pli de flexion du genou)
Sans jonction saphéno-poplitée :
C (Giacomini sans crosse)
D (type court)
E (terminaison plexiforme).
VPS (1)
Perforante du mollet (2)
Veine poplitée (3)
Crosse VPS modale (4)
Crosse haute (5)
Veine de Giacomini (6)
Communicante du mollet (7)
Perforantes musculaires de cuisse (8)
Prolongement cranial ou dorsal de la VPS (9)
8
Polycopié Phlébologie CEMV 2007
Figure 7
Fig. 7 Le pédicule vasculo-nerveux sural (d’après C. Gillot) :
1 Nerf sural
2 Veine du nerf sural (ou inter-gémellaire)
3 Artère du nerf sural (ou artère petite saphène)
4 Nerf du jumeau médial
5 Tronc commun entre l’artère jumelle médiale et l’artère du nerf sural
6 Nerf tibial
7 Crosse petite saphène
8 Tronc de la VPS
9 Branche latérale, fibulaire du nerf sural
10 Nerf sural constitué
11 Muscle jumeau médial
12 Muscle jumeau latéral
13 Hile vasculaire du jumeau médial.
9
Polycopié Phlébologie CEMV 2007
DEMARCHE DIAGNOSTIQUE ET EVALUATION PRE THERAPEUTIQUE DE LA
MALADIE VARIQUEUSE
2 - EXAMEN PHYSIQUE PATIENT DEBOUT
L’examen, patient debout sur un escabeau de phlébologie, peut être long et parfois source de
lipothymie. Il faut en avertir le patient.
2-1 : L’inspection
L’inspection se fait sur la plateforme de l’escabeau. L’éclairage doit être parfait sans zone d’ombre.
L’examen est bilatéral, comparatif, sous toutes les faces, et commence de préférence toujours par le
même membre afin de ne pas se laisser impressionner par les lésions les plus évidentes. Il faut aussi
examiner la région périnéale, la région pubienne et la paroi abdominale.
Dans un premier temps, l’examen est global et recherche une anomalie morphologique ou un trouble
de la statique: gros orteil, pieds plats, cheville bloquée, grosse jambe, jambe en sablier, genu varum,
allongement ou hypertrophie d’un membre inférieur.
De plus près, des troubles cutanés : présence d’œdème, d’un ulcère ou de sa cicatrice, de
télangiectasies du pied (en particulier sous malléolaires), d’acrocyanose, d’une dermite
eczématiforme, de dermite ocre, d’une angiodermite purpurique, d’une atrophie blanche, de
bombement d’une varice, présence de télangiectasies le long du membre, enfin, de dilatations
veineuses des régions périnéale, sus pubienne ou abdominale.
Il peut exister des cicatrices d’une intervention chirurgicale, d’éventuelles traces séquellaires
d’injections sclérosantes. On peut être également attiré par une anomalie des phanères.
Il faut chercher des signes d’orientation étiologique : varices périnéales en faveur de varices
pelviennes, sus-pubiennes ou abdominales en faveur d’une occlusion ilio-cave post-thrombotique,
angiomes plans et autres signes de malformations vasculaires.
2 -2 : La palpation
2-2-1 : La technique
La palpation se décompose schématiquement en un effleurement général de la peau suivi d’une
palpation appuyée. Le premier temps se fait souvent avec l’inspection, le second avec la percussion.
L’effleurement de la surface cutanée de chaque membre se fait avec la pulpe des doigts et recherche
des bombements plus ou moins allongés. Ils sont, soit évidents car visibles, soit plus difficiles à
trouver mais parfaitement perçus si l’on prend soin de les chercher.
La palpation appuyée se fait électivement sur ces bombements à la recherche d’une sensation de
rénitence, d’élasticité, caractéristique d’une dilatation variqueuse.
2-2-2 : Trajets et formes
En commençant par la jambe droite et en faisant pivoter le malade, on suit toute la face antéro-interne
du membre inférieur (trajet de la Grande Saphène), puis toute la face externe (varices collatérales des
gros troncs ou varices non - saphènes), puis enfin toute la face postérieure (trajet de la petite
saphène) des deux membres inférieurs. Tubulaire ou ampullaire, rectiligne ou tortueuse, toutes les
formes et tous les trajets sont possibles.
2-2-3
: Topographie
Pour des patients indemnes de toute chirurgie veineuse superficielle, ces dilatations sont
situées en face interne de chaque membre inférieur ou en face postérieure du mollet. C’est ainsi que
l’on distingue les veines : Grande et Petite Saphène.
La Grande Saphène (GS) débute en avant de la malléole interne, longe la face interne de la jambe,
passe derrière le condyle interne du genou, puis à la face antéro-interne de la cuisse et rejoint la veine
fémorale au niveau de l’aine (Jonction Saphéno-fémorale ).
Chez les gens minces, la crosse de la Grande Saphène est bien perçue, à deux travers de doigt sous
l'arcade crurale, en dedans de l'Artère Fémorale. Habituellement elle est non palpable, mais chez les
variqueux elle peut prendre des dimensions importantes. La manoeuvre de la toux forcée permet alors
de mettre en évidence un thrill à son niveau.
La petite saphène (PS) est souvent plus difficile à explorer manuellement. Elle fait suite à la veine
marginale externe, en arrière de la malléole externe et rejoint la veine poplitée au niveau du pli poplité
(jonction saphéno-poplitée). Elle décrit ici une courbe en forme de crosse à hauteur de l'interligne du
genou, mais les variations anatomiques sont nombreuses. Cette crosse est en général bien perçue
dans le creux poplité, quand le patient est en position debout, genou légèrement fléchi.
10
Polycopié Phlébologie CEMV 2007
Pour les patients ayant déjà subi une chirurgie, il n’existe aucun lieu de prédilection, les
dilatations variqueuses doivent être recherchées à tous les niveaux. Elles suivent essentiellement
l’axe du membre inférieur, très rarement elles lui sont perpendiculaires.
Les varices non saphènes
Les troncs GS et PS reçoivent de nombreuses collatérales à des hauteurs variables. Celles-ci peuvent
être variqueuses, même en cas de troncs continents. Certaines collatérales variqueuses peuvent être
totalement indépendantes des troncs saphènes. Elles sont le plus souvent alimentées par des
perforantes isolées, ou bien des branches cutanées superficielles. Elles sont appelées varices non
saphènes. Pour plus de clarté, ce terme est utilisé pour les varices qui n’ont pas de connexion avec
les troncs GS et PS.
2-2-4 :- Diagnostic différentiel
La hernie musculaire (piézogénique) peut simuler une varice. Elle en représente le diagnostic
différentiel. Située le plus souvent au niveau de la loge antéro-externe de la jambe, elle s’affaisse lors
du relâchement musculaire.
2-3 : La percussion
La percussion n’est plus utilisée aujourd’hui pour déceler un reflux en raison de son manque de
fiabilité, elle a été remplacée par l‘auscultation doppler.
2-4 : L’auscultation au Doppler continu (Stéthoscope Doppler ou Doppler de poche)
Son objectif est de rechercher l’existence de reflux, toujours en position debout.
2-4-1 : Technique d’examen doppler du système veineux superficiel
Elle se pratique de manière différente selon qu’il existe ou non des dilatations veineuses évidentes :
- Il existe des dilatations évidentes
La main la plus haute de l’opérateur tient la sonde Doppler. Cette sonde est positionnée sur la
dilatation veineuse la plus proximale (c’est-à-dire la plus haute), dans son axe et inclinée à 45°. De
petits tapotements sur les varices sous-jacentes vont provoquer les premiers bruits Doppler, vérifiant
ainsi le bon positionnement de la sonde.
La main la plus basse est chargée d’effectuer des manoeuvres de compression intermittente des
masses musculaires et des veines sous-jacentes, afin de provoquer un bruit de chasse veineuse. Le
relâchement de cette compression peut faire entendre un bruit prolongé de tonalité douce, signant un
reflux. Ces manœuvres sont répétées autant de fois que cela est nécessaire, en remontant la sonde
petit à petit le long du trajet veineux, sans perdre le contact auditif Doppler, jusqu’à trouver la limite
supérieure du reflux.
Il n’existe pas de dilatation veineuse évidente.
On cherche alors à mettre en évidence des reflux le long des quatre trajets saphènes.
En cas de télangiectasies sur la face externe des cuisses, il est judicieux de rechercher en leur centre
un reflux signalant la présence d’une veine variqueuse.
2-4-2 : Résultat
Le bruit observé pendant cette auscultation Doppler est caractéristique :
Lors de la manoeuvre de compression, le bruit du flux ressemble à un filet d’air passant à travers un
petit trou.
Lors de la manoeuvre de décompression, s’il n’existe pas d’insuffisance veineuse, aucun bruit n’est
perçu. Au maximum on peut entendre le bruit sec des valves qui se ferment pour empêcher le reflux
sanguin. En cas de reflux, on entend un bruit caractéristique de coup de vent ou de « vagues
s’écrasant sur la plage », d’abord fort puis faible, pour finir par disparaître. C’est le reflux.
L’examen doppler, patient debout, permet d’optimiser de façon considérable l’examen physique.
Cependant, il faut en connaître ses limites, entre autres au niveau du système veineux profond
(mauvaise position de la sonde, superposition des trajets, difficulté d’interprétation des sons). Avant
une thérapeutique invasive, il faut recourir systématiquement à l’examen écho- doppler.
3 – EXAMEN PHYSIQUE PATIENT COUCHE
3-1 : L’inspection
Cette nouvelle inspection, effectuée avec un éclairage différent, doit partir à la recherche d’une
mycose interdigitale, d’un cal plantaire, d’une micro-ulcération, d’une atrophie blanche. Elle doit
11
Polycopié Phlébologie CEMV 2007
toujours se terminer par la palpation des pouls artériels, distaux et proximaux. Une mesure des
pressions systoliques à la cheville sera effectuée en cas de doute ou chez les patients à risque, avec
calcul de l’IPS.
S’il existe un ulcère ou toute autre lésion cutanée, ils doivent être si possible photographiés et leur
dimension mesurée.
3-2 : La palpation
La palpation permet d’apprécier la texture des plans sous-cutanés profonds : présence d’un oedème,
d’une hypodermite, d’adénopathies.
La recherche d’un oedème est systématique.
Au niveau des orteils, cette recherche se fait en pinçant fermement le dos de chaque orteil. Un orteil
normal se laisse pincer mais aucun pli cutané ne reste en place. En cas d’oedème d’origine veineuse,
l’orteil se laisse pincer facilement, la manoeuvre laissant en place un pli cutané (signe du godet au
niveau des orteils). En cas d’oedème d’origine lymphatique, la face dorsale de la première phalange
du deuxième orteil ne se laisse pas pincer (signe de Stemmer).
Au niveau du dos du pied, de la cheville et de la jambe, on exerce une pression ferme et très
prolongée du pouce, qui en cas d’oedème veineux, s’enfonce jusqu’au plan dur sous-jacent (la face
interne du tibia par exemple).
Une mesure de circonférence est faite à l’aide du centimètre souple, à au moins trois niveaux : à la
partie la plus étroite de la cheville, à la partie la plus grosse de la jambe et à 10 cm au-dessus du bord
supérieur de la rotule.
L’hypodermite se recherche au tiers inférieur de la jambe, en général à la face interne. Ses limites
sont précises. Sa consistance est dure. Elle est parfois traversée par de gros « canyons », témoins de
varices associées.
Dans les cas très rares où les varices ne s’affaissent pas en position jambes surélevées, on effectue
une palpation douce et une auscultation le long des trajets veineux afin de rechercher un thrill ou un
souffle, témoins de fistule artério-veineuse et le diagnostic est facilement confirmé par le doppler.
4 – LE RECUEIL DES DONNEES
Toutes ces informations sont inscrites dans le dossier médical. Une fiche type standardisée permet de
faciliter le recueil des données, d’optimiser son exploitation et sa transmission.
On peut le résumer en cinq chapitres (cf. annexe).
- Le motif de la consultation et l’histoire clinique.
- Les antécédents
- Les symptômes et les signes physiques, y compris les résultats de l’auscultation Doppler.
- La conclusion diagnostique
- Une première cartographie clinique sur un schéma pré-imprimé du contour des membres inférieurs
(face + dos) sur lequel sont retranscrits la topographie des dilatations variqueuses et les éléments
fournis par l’auscultation Doppler. D’autres informations telles que les pourtours d’un ulcère de jambe,
peuvent être mentionnées. Ce schéma doit impérativement être légendé.( voire p.64)
- l’orientation thérapeutique
12
Polycopié Phlébologie CEMV 2007
b. Examens paracliniques non invasifs habituels
REFERENTIEL DU COLLEGE DES ENSEIGNANTS DE MEDECINE VASCULAIRE : ECHO-DOPPLER DES VEINES SUPERFICIELLES
ECHOGRAPHIE-DOPPLER DES VEINES SUPERFICIELLES DES MEMBRES INFERIEURS
1. GENERALITES
Cet examen ne se justifie qu’en cas de varices visibles ou de symptômes de thrombose veineuse
superficielle. Il doit toujours faire suite à un examen clinique artériel et veineux complet.
Le réseau veineux superficiel des membres inférieurs comprend les réseaux de la grande et de la
petite saphène qui sont mis en relation par les communicantes, et les veines non systématisées. Il est
un affluent du réseau profond par les perforantes.
Sur le plan méthodologique, il faut réaliser deux examens avec un capteur de haute fréquence (7.5 –
10 MHz) :
- un premier, couché, à la recherche de séquelles thrombotiques obstructives ou d’une thrombose
veineuse profonde évolutive,
- un second, debout, explorant à la fois la continence du réseau veineux profond au niveau fémoral,
poplité et jambier et la perméabilité et la continence du réseau veineux superficiel
2. ECHOGRAPHIE-DOPPLER DE LA GRANDE SAPHENE
2. a PREALABLE
2. a.1 Examen debout:
Le malade sera toujours examiné debout sur le tabouret de phlébologie, face à l'examinateur, la
jambe en rotation externe (pied à 45°) avec une discrète flexion du genou, de façon à dégager la
fossette inguinale. Il faut refuser de pratiquer l’examen si le patient ne peut pas tenir suffisamment
longtemps en orthostatisme.
2. a.2 Le repérage
Il faut ensuite réaliser un examen clinique de repérage comportant :
- la palpation de la crosse, avec épreuve de toux et d’hyperpression abdominale,
- la recherche chez les femmes, de varices périnéales ou vulvaires dont le diamètre est en
général de deux à trois millimètres, et qui sont bien vues à jour frisant,
- l’exploration méticuleuse du canal de Hunter,
- la recherche de perforantes, qui s’effectue au doigt et à l’oeil :
au doigt, en passant ce dernier sur la varice et en cherchant un trou dans l’aponévrose
(diagnostic différentiel : hernie musculaire) ;
à l’oeil, en recherchant des perles cutanées qui sont des dilatations d’une varice en regard
de l’orifice d’une perforante incontinente. Cette dilatation est souvent violacée avec une
peau atrophique.
Ces perforantes sont essentiellement visibles au niveau jambier et du canal de Hunter.
Les perforantes dilatées au-dessus du genou sont souvent incontinentes. Au-dessous du
genou, cela est moins vrai.
2. a.3 Le schéma
Au terme de cet examen clinique, il faut noter sur un schéma les différentes anomalies visibles
(troncs, branches, varices autonomes) et les différents abouchements de perforantes individualisables
cliniquement.
2. b L’EXPLORATION DE LA VEINE GRANDE SAPHENE
2. b.1 Méthodologie générale
2. b.1.1 Examen couché
Il sert à la recherche de thromboses veineuses profondes ou superficielles (cf. chapitre
correspondant)
2. b.1.2 Examen debout
Examen sur l’escabeau de phlébologie
Le patient est sur l’escabeau de phlébologie, la jambe en rotation externe (45°) avec une discrète
flexion du genou, de façon à dégager la fossette inguinale.
Repérage de la crosse
Commencer par l’examen de la crosse en transverse de façon à la repérer. Pratiquer la mesure de
son diamètre, environ 30mm après son abouchement. Réaliser à ce niveau, une recherche de
13
Polycopié Phlébologie CEMV 2007
continence près de la valve ostiale souvent visible surtout si la crosse est dilatée (Doppler couleur,
puis Doppler pulsé si positif) en demandant au patient de réaliser une épreuve de Valsalva, puis en
pratiquant des épreuves de chasse veineuse.
Étude du tronc de la grande saphène
Descendre en coupe transversale, sur le tronc de la grande saphène, le long de l’aponévrose. C’est le
classique signe de l’oeil, car cette veine est dans le dédoublement aponévrotique. La grande saphène
est donc assez profonde au niveau crural. A ce niveau, rechercher une grosse perforante, le plus
souvent à l’union tiers moyen - tiers inférieur. Au canal de Hunter, il existe une dilatation quelquefois
spectaculaire de la grande saphène, sans perforante associée pour autant.
Repérage des branches saphéniennes
Remonter vers la crosse et essayer de repérer les différentes branches de cette dernière, en
particulier les veines périnéales, la saphène antérieure de cuisse et la saphène postérieure qui arrive
à 90 ° de la face postéro-interne de la cuisse.
Recherche des perforantes du groupe de Boyd
Reprendre le tronc de la grande saphène et faire un Doppler couleur ou pulsé après chasse tous les
50 millimètres dans l’idéal. Sous la tubérosité tibiale, la grande saphène revient en avant, laissant en
arrière la saphène postérieure de jambe (ou veine arquée de Léonard). Suivre toujours le tronc de la
grande saphène avec une recherche attentive des perforantes du groupe de Boyd qui descendent par
un crochet le long du tibia (face interne). Evaluer l’aspect tortueux ou tubulaire des troncs de cuisses
et de jambes. Mesurer la profondeur du tronc est parfois souhaitable (obèse).
Recherche des perforantes de Cockett
Remonter et suivre la veine arquée en cherchant les perforantes de Cockett qui sont, par définition,
excentrées. Le repérage des perforantes s’effectue en Doppler couleur ou Doppler pulsé, bien dans
l’axe. Noter cette perforante par un trait au crayon, puis mesurer la distance séparant cette marque du
sol, avec un centimètre de couturier, à partir de la malléole interne. Son diamètre et l’importance du
reflux sont en rapport avec le rôle de la perforante dans la maladie variqueuse.
2. b.2 Le problème des varices superposées
Il arrive, en particulier au niveau jambier, qu’une branche postérieure de jambe s’insinue en avant par
rapport au tronc de la grande saphène et que l’on ne sache plus trop, qui est qui. Ce phénomène se
retrouve aussi sur la face postéro- interne du mollet avec des branches de la petite saphène. En
pratique, dans ces cas, repartir du cou-de-pied où la grande saphène se repère très bien et remonter
en incidence transverse.
2. b.3 les branches
2. b.3.1 Lorsqu’on voit partir une grosse branche,
faire un Doppler couleur ou pulsé dès l’origine et à 1 ou 2 centimètres en amont, de façon à étudier sa
continence. Puis suivre cette branche à la recherche d’une perforante excentrée incontinente. Cette
recherche de perforante excentrée sur de grosses branches est importante, car elle doit être traitée
sous peine de récidive précoce.
2. b.3.2 Pour chaque branche maîtresse ou stratégique,
Évaluer sa topographie, sa continence, son caractère sinueux ou tubulaire. Noter le diamètre si les
veines sont très dilatées. Il est parfois utile, en cas d’obésité, de mesurer la profondeur par rapport à
la peau
2. b.3. 3 Rechercher des communicantes
avec la petite saphène, la saphène antérieure de cuisse, voire la saphène postérieure de cuisse.
2. b.4 les perforantes
2. b.4.1 Les perforantes centrées
sont les perforantes qui se jettent après un court trajet sus-aponévrotique dans le tronc saphène. Elles
doivent être indiquées car elles participent à la maladie variqueuse et conditionnent les modalités du
traitement.
2. b.4.2 Les perforantes excentrées.
Ces perforantes passent l’aponévrose et créent une varice autonome ou qui se jette dans une
branche du réseau saphène. Ces perforantes doivent aussi être repérées pour adapter le traitement. Il
faut bien mesurer leur hauteur par rapport à la malléole interne ou leur diamètre et leur profondeur par
rapport à la peau.
2. b.4.3 Les perforantes mixtes.
Une branche de la perforante peut se trouver sur un tronc saphène, l’autre branche étant excentrée et
autonome. Elles sont à considérer comme des perforantes excentrées.
2. b.4.4 L’évaluation ultra-sonore des perforantes
Celles-ci sont significatives quand leur diamètre est supérieur à 3 millimètres et dans ce cas un reflux
doit être recherché ce qui signe leur caractère pathologique.
14
Polycopié Phlébologie CEMV 2007
La mise en place d’un garrot au-dessus d’une perforante incontinente est parfois utile. La plupart du
temps, la perforante reste incontinente mais le reflux est beaucoup moins important, ce qui peut être
pris en considération dans les décisions thérapeutiques.
Un reflux bref, inférieur à une seconde, est très souvent sans caractère pathologique.
Mesurer le diamètre de la perforante au point de passage de l’aponévrose. Pour les perforantes en
baïonnette (Hunter, cuisse), il faut pratiquer deux mesures, la première au point de départ, la seconde
au point de passage de l’aponévrose.
La caractérisation ultra-sonore des perforantes doit comporter : - leur topographie : Scarpa, cuisse,
Hunter, Boyd, Cockett…,
- leur diamètre,
- leur continence,
- leur hauteur par rapport au talon ou au sol,
- leur profondeur par rapport à la peau,
- leur nature :
¾
perforante d’alimentation ou de réentrée,
¾
perforante simple ou ramifiée,
¾
perforante directe ou indirecte,
¾
perforante centrée ou excentrée.
2. b.5 Les différentes formes d’incontinence de la grande saphène
2. b.5.1 On distingue
l’incontinence ostiale pure, l’incontinence tronculaire, l’incontinence ostio-tronculaire, l’incontinence de
branche et, finalement, l’incontinence pseudo ou juxta-ostiale avec un reflux alimenté par des
branches périnéales sous-cutanées abdominales ou épigastriques, s’abouchant un peu plus bas que
la valve ostiale de la grande saphène.
2. b.5.2 Une forme ultrasonore à connaître
est celle associant une grande saphène incontinente avec un reflux ostio-tronculaire jusqu’au genou,
qui alimente une branche antérieure ou plus souvent postérieure de la grande saphène au niveau de
la jambe. Le tronc grande saphène, épargné par la varicose, est continent et généralement de très
petite taille. Il faut le mesurer, si son diamètre est inférieur à 2 mm, il ne devra pas être traité.
3. EXPLORATION ULTRA-SONORE DE LA PETITE SAPHENE
3. a PREALABLES
3. a.1 les préalables cliniques
Le malade se tient debout sur l’escabeau
de phlébologie, tournant le dos à l'examinateur, la jambe à explorer fléchie, prenant la position dite du
« discobole ». Il faut refuser de pratiquer l’examen si le patient ne peut pas tenir suffisamment
longtemps en orthostatisme.
Il faut ensuite réaliser un examen clinique de repérage
comportant :
- la palpation du creux poplité,
- la percussion du tronc petite saphène,
- la recherche d’une veine de fosse poplitée (varice du creux poplité très sinueuse et superficielle),
- la recherche de perforantes incontinentes. Les perforantes sont essentiellement visibles au niveau
du creux poplité et en-dessous de ce dernier. Il s’agit alors des perforantes gastrocnémiennes
internes, de la perforante polaire inférieure du jumeau interne de GILLOT, des perforantes de
chevilles et des perforantes péronières.
Devant un tronc petite saphène incontinent et dilaté, se méfier
- d’une communication avec une grande saphène incontinente (veine de Giacomini…)
- d’un reflux émanant d’une perforante du jumeau interne.
Au terme de cet examen clinique,
il faut noter sur un schéma (ex cf. p 65) les différentes anomalies visibles (troncs, branches, varices
autonomes) et les différents abouchements de perforantes individualisables cliniquement.
3. a.2 les préalables anatomiques
En principe,
la petite saphène s’abouche dans la veine poplitée, trois à quatre centimètres au-dessus du pli cutané
du genou. Le type d’abouchement est très variable
- Le plus souvent, la petite saphène s’abouche dans la veine poplitée par l’intermédiaire d’une crosse
et dans ce cas, une fois sur deux, il existe un tronc commun avec les gastrocnémiennes internes.
15
Polycopié Phlébologie CEMV 2007
Classiquement, l’abouchement est postéro-latéral. En cas de tronc commun jumelle-petite saphène,
l’abouchement est plus fréquemment postéro-interne.
- Parfois, il n’existe pas de crosse et la cartographie permet de mettre en évidence trois grands types
d’abouchement :
¾ une variété courte dans laquelle la petite saphène n’atteint pas la fosse poplitée pour
s’aboucher soit dans la perforante gémellaire médiale, soit dans un arc inter-saphène sous le
genou.
¾ une variété longue dans laquelle la petite saphène traverse la fosse poplitée pour constituer le
premier segment de la veine de Giacomini.
Parfois la petite saphène se termine dans la veine fémorale superficielle ou la veine fémorale
profonde.
¾ une terminaison complexe de type plexiforme ou en delta de fleuve. La petite saphène se
termine au dessus du pli du genou par l’intermédiaire d’un réseau peu systématisé se drainant
dans le réseau des veines musculaires de la cuisse.
Le tronc petite saphène
- Il comporte deux segments, l’un sus et l’autre sous-aponévrotique.
- La petite saphène pénètre classiquement l’aponévrose au tiers moyen de jambe.
Les collatérales :
- Au niveau de la crosse, on individualise essentiellement la veine fémoro-cutanée.
Elle monte verticalement à la face postérieure de la cuisse pour se diviser au niveau du pli fessier en
plusieurs branches.
- A la jambe, on retrouve à la face interne, trois branches obliques et à la face externe, quatre
branches plus transversales.
Les communications inter-saphènes sont de trois ordres :
- par un gros tronc veineux reliant la crosse petite saphène au tronc grande saphène de cuisse (veine
de Giacomini).
- par le réseau réticulaire de la face interne du mollet
- par des communicantes directes, réalisant alors des arcs inter-saphènes.
Les différents abouchements du tronc des gastrocnémiennes :
- abouchement direct dans la veine poplitée à angle aigu
- abouchement dans la concavité de la petite saphène.
- abouchement double, dit en « lambda » à la fois dans la veine poplitée et la petite saphène.
2. b L’ECHOGRAPHIE-DOPPLER DE LA VEINE PETITE SAPHENE
2. b.1 Méthodologie générale
Le patient debout sur le tabouret de phlébologie
Le patient est debout sur le tabouret de phlébologie de dos, jambe fléchie en prenant la position du «
discobole ».
Repérer le tronc petite saphène
Commencer par repérer le tronc petite saphène à mi-mollet et remonter jusqu’au creux poplité en
coupe transversale.
- En présence d’une crosse, localiser sa hauteur par rapport au pli du genou, mesurer son diamètre,
sa profondeur, repérer sa face d’implantation et évaluer sa continence par une épreuve de chasse.
- Rechercher dans le même temps une éventuelle bifidité veineuse poplitée.
- Ensuite, explorer les gastrocnémiennes, en précisant leur diamètre, leur continence, leur niveau et
leur face d’abouchement dans la veine poplitée et l’existence d’un tronc commun terminal avec la
petite saphène (longueur à mesurer si possible).
- Toujours au niveau de la fosse poplitée, il faut rechercher une veine de fosse poplitée, dont il faudra
préciser si elle existe, le niveau et la face d’abouchement.
- Terminer l’examen à ce niveau par la recherche des veines de Giacomini et fémoro-cutanée.
Concernant la veine de Giacomini, préciser son calibre et sa continence. Concernant la veine fémorocutanée, en plus du calibre et de la continence, il est souhaitable de préciser sa hauteur de
terminaison à la cuisse.
Tronc petite saphène
Descendre le tronc petite saphène en coupe transversale
- Un peu en dessous de la crosse, il existe fréquemment une ectasie sans perforante associée.
- Réaliser après chasse des tirs Doppler couleur pulsé tous les cinquante millimètres.
- Repérer en descendant les différentes collatérales et étudier les variations de diamètre du tronc petite
saphène par rapport aux abouchements de ces collatérales.
- Evaluer, au passage, le niveau de perforation de l’aponévrose par le tronc saphène
- Profiter de ce balayage jusqu’à la cheville pour dépister un éventuel dédoublement tronculaire.
16
Polycopié Phlébologie CEMV 2007
Étude des perforantes et des branches
Ensuite, remonter en s’attachant à l’étude des perforantes et des branches.
2. b.2 Les branches
- Lorsqu’on voit arriver une grosse branche, faire un Doppler couleur ou pulsé à son abouchement et
à 1 ou 2cm, de façon à étudier sa continence. Puis suivre cette branche à la recherche d’une
perforante excentrée.
- Pour chaque branche importante, évaluer sa topographie, sa continence, son caractère sinueux ou
tubulaire. Noter le diamètre si les veines sont très dilatées.
- Bien préciser le sens d’un éventuel reflux dans les anastomoses variqueuses entre branches grande
saphène- petite saphène et perforante jumelle. En pratique, c’est plus facile à dire qu’à faire. Etudier
attentivement les arcs inter-saphènes et rechercher leur site d’abouchement tronculaire: l’explication
de varicoses complexes avec vol de territoire est quelquefois à ce prix.
2. b.3 Les perforantes
Comme pour le territoire de la grande saphène, on distingue des perforantes centrées, excentrées ou
mixtes. L’évaluation ultrasonore des perforantes doit en pratique évaluer le diamètre et le sens du flux
de quelques groupes précis :
perforantes gastrocnémiennes, perforantes polaires inférieures du jumeau interne de GILLOT,
perforantes internes de cheville et perforantes péronières.
2. b.4 Les veines gastrocnémiennes
Une ectasie des gastrocnémiennes internes (augmentation de diamètre très significative) serait un
17
Polycopié Phlébologie CEMV 2007
RESPONSABLE :
QUERE Isabelle
Hôpital Saint-Eloi
80, avenue Augustin Fliche
34295 MONTPELLIER CEDEX 5
Tel : 04 67 33 70 24
e-mail : [email protected]
e-mail : [email protected]
HAMEL-DESNOS Claudine
Centre Hospitalier Privé Saint-Martin
18, rue des Roquemonts
14050 CAEN CEDEX
Tel : 02 31 43 33 33
e-mail : [email protected]
AUTEURS:
AUVERT Jean-François
Cabinet Médical des Bâtes
8, Boulevard de l’Europe
28100 DREUX
Tel : 02 37 46 31 46
e-mail : [email protected]
BECKER François
40 Chemin des Favrands. 74400 CHAMONIX
Tel : 04 50 53 34 03
e-mail : [email protected]
BOULON Carine
Service de Médecine Vasculaire,
Hôpital St André, CHU Bordeaux
-mail : [email protected]
CARPENTIER Patrick
Hôpital Michallon
Médecine Vasculaire
38043 GRENOBLE CEDEX
Tel: 04 76 76 89 60
e-mail : [email protected]
CHLEIR Franck
113, avenue Charles de Gaulle
92200 NEUILLY SUR SEINE
Tel : 01 47 47 61 31
e-mail : [email protected]
CONSTANS Joël
Hôpital Saint-André
1, rue Jean Burguet - 33075 BORDEAUX
Tel : 05 56 79 58 16
e-mail : [email protected]
DIAMAND Jean-Marc
7, rue Lesdiguières
38000 GRENOBLE
Tel : 04 76 51 78 05
e-mail : [email protected]
GILLET Jean-Luc
51 bis avenue Pr Tixier
38300 BOURGOIN-JALLIEU
Tel 04 74 28 13 00
e-mail : [email protected]
GUEX Jean-Jérôme
32, boulevard Dubouchage
BP 1 – 06000 NICE
Tel : 04 93 85 99 26
e-mail : [email protected]
GUIAS Bruno
CHU La Cavale Blanche
Unité d’écho-Doppler et de médecine vasculaire
29609 BREST CEDEX
Tel : 02 98 34 75 45
e-mail : [email protected]
GUILMOT Jean-Louis
Hôpital Bretonneau
Médecine Interne B
2, Boulevard Tonnellé. 37044 TOURS CEDEX
Tel : 02 47 47 37 15
JANBON Charles
1070 avenue de la Justice
34000 MONTPELLIER
Tel : 06 17 83 38 17
e-mail : [email protected]
LACROIX Philippe
Unité de Médecine Vasculaire,
CHU Limoges
e-mail: [email protected]
LAROCHE Jean-Pierre
CHU Montpellier
Médecine B
34000 MONTPELLIER
Tel : 04 67 33 73 40
e-mail : [email protected]
LEMASLE Philippe
Centre Médical Nouvelle France
15 Rue Pottier
78150 LE CHESNAY
Tel : 01.39.23.90.60
OUVRY Pierre
9, rue Jules Ferry
76200 DIEPPE
Tel : 02 35 84 13 63
e-mail : [email protected]
PERRIN Michel
Chirurgie vasculaire
26 chemin de Décines
69680 CHASSIEU
Tel : 04 72 05 72 66
e-mail : [email protected]
PICHOT Olivier
7, rue Lesdiguières
38000 GRENOBLE
Tel : 04 76 51 78 06
e-mail : [email protected]
PISTORIUS Marc-Antoine
CHU Nantes – Hôtel-Dieu
BP 1005
44035 NANTES CEDEX 01
Tel : 02 40 08 33 44
e-mail : [email protected]
TAPON Marc
18, rue Mareschal
34000 MONTPELLIER
Tel : 04 67 92 06 03
e-mail :
UHL Jean-François
113, avenue Charles de Gaulle
92200 NEUILLY SUR SEINE
Tel : 01 47 47 22 11
e-mail : [email protected]
VAYSSAIRAT Michel
Hôpital TENON
UF de Médecine Vasculaire
4, rue de la Chine. 75020 PARIS
Tel : 01 56 01 79 74
e-mail : [email protected]
18
Polycopié Phlébologie CEMV 2007
Téléchargement