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II. Le recul relatif de l’Etat depuis les années 1980
a. Les crises économiques et politiques :
Entre alternance et cohabitation
Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing gouvernent au centre et tentent
d’atténuer la bipolarisation politique droite-gauche. Toutefois, avec la crise
économique, l’opinion publique est de plus en plus favorable aux extrêmes. Du coup,
l’opposition de gauche et celle de droite sont favorites au début des années 1980.
Le 10 mai 1981, pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, la gauche,
représentée par François Mitterrand accède au pouvoir.
o C’est le début de l’alternance gauche-droite qui caractérise le paysage
politique français (entre 1981 et 2012, six alternances, ce qui fait en moyenne
une tous les 5 ans).
o Mitterrand met fin aux réformes de Giscard d‘Estaing et redonne une place
majeure à l’Etat. Pour la gauche, l’Etat doit intervenir dans l’économie pour
assurer la protection sociale de la population. Mitterand lance des réformes
sociales, nationalise de nouveaux secteurs, investit dans la culture et libéralise
les médias. Mais la situation économique ne s’améliore pas : le chômage et le
cout de la vie augmentent.
En 1986, la gauche perd la majorité aux élections législatives. Mitterrand est alors
obligé de nommer un Premier Ministre de droite, Jacques Chirac. On parle d’une
situation de cohabitation. Cette situation se reproduit de 1993 à 1995 (Mitterrand-
Balladur) et de 1997 à 2002 (Chirac-Jospin).
La cohabitation pose des problèmes de coordination entre la politique extérieure du
Président et la politique intérieure du Premier Ministre. Pour éviter de nouvelles
cohabitations, en 2000, Jacques Chirac réduit le mandat présidentiel à 5 ans
(quinquennat) comme celui des députés. Les élections législatives sont tenues
quelques semaines après les présidentielles ce qui rend la cohabitation improbable. Du
coup, le pouvoir du Président sur son gouvernement est dorénavant assuré.
Depuis le départ des présidents du centre, la bipolarisation gauche-droite provoquée
par le scrutin à deux tours est de plus en plus vive, ce qui explique les nombreuses
alternances gauche-droite. Les petits partis (écologistes, extrêmes) se plaignent du
mode de scrutin qui ne leur permet pas une bonne représentation.
Le retrait relatif de l’Etat avec la mondialisation :
Dès 1986, quand il est élu Premier Ministre, Jacques Chirac entreprend une série de
réformes néolibérales pour limiter les dépenses de l’Etat.
o En effet, la France s’endette de plus en plus pour faire face aux dépenses de la
santé, du social et du chômage en hausse.
o Pour payer ces dettes, Chirac privatise de nombreuses entreprises publiques.
o Il est élu président de la République en 1995 et continue à réduire
l’interventionnisme économique de l’Etat. Ce désengagement de l’État est
poursuivi par les gouvernements suivants aujourd’hui encore.
En effet, avec la mondialisation, la France est concurrencée par les autres pays de la
Triade ainsi que par les pays émergents.
o Elle opte pour le libéralisme pour rendre ses entreprises plus compétitives à
l’échelle mondiale. Les entreprises nationales se transforment en Firmes
Transnationales. Elles ferment leurs usines françaises et se délocalisent là où
la main-d’œuvre est meilleur marché.