
Dossier
tmiqu
Le Courrier de la Transplantation - Volume VII - n
o 3 - juillet-août-septembre 2007
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Les rappels de vaccination contre la
diphtérie, le tétanos et la poliomyé-
lite sont recommandés tous les 10 ans
suivant le calendrier vaccinal (5).
La vaccination grippale annuelle et les
rappels de vaccination antipneumo-
coccique tous les 5 ans sont recom-
mandés.
Les vaccinations contre le VHA et le
VHB sont recommandées, en particulier
pour les patients à risque élevé d’ex-
position (voyage en zone d’endémie,
porteurs d’hépatopathie chronique, etc.).
Pour l’hépatite B, un schéma double
dose comportant 3 ou 4 injections à
M0, M1, (M2) et M6-M12 est recom-
mandé. Le titre des anticorps anti-HBs
doit être mesuré 1 mois après la n du
schéma vaccinal et 1 à 3 doubles doses
supplémentaires doivent être proposées
si nécessaire pour l’obtention d’un titre
d’anticorps anti-HBs supérieur ou égal
à 10 mUI/ml. Un dosage annuel du
titre des anticorps anti-HBs est ensuite
recommandé, permettant la réalisation
de rappel(s) si nécessaire pour maintenir
ce titre d’anticorps anti-HBs. Pour l’hépa-
tite A, le schéma vaccinal standard est
recommandé, avec la mesure du titre
des anticorps anti-VHA 1 mois après la
seconde dose pour proposer des immuni-
sations complémentaires en cas de titre
inférieur à 20 mUI/ml.
La vaccination de l’entourage des
patients candidats à une transplantation
ou ayant été transplantés ainsi que du
personnel soignant qui les côtoie doit
être systématiquement proposée (4, 38).
La vaccination antigrippale annuelle est
fortement recommandée (en contre-
indiquant le vaccin vivant atténué
nasal contre la grippe, non disponible
en France), de même que les vacci-
nations ROR et varicelle. Rappelons
que, en cas de survenue d’une varicelle
postvaccinale, il est nécessaire d’éviter
tout contact entre le sujet vacciné et
l’immunodéprimé pour éviter la trans-
mission de la souche vaccinale. Les
enfants en contact doivent être vaccinés
contre Haemophilus inuenzae (4).
➤
QUELLE SERA LA PLACE
DES NOUVEAUX VACCINS DE L’ADULTE
EN TRANSPLANTATION ?
Deux nouveaux vaccins ont obtenu
récemment l’autorisation de mise
sur le marché pour l’adulte (39). Le
premier, Gardasil®, est un vaccin
prophylactique contre les infections
à papillomavirus 6, 11, 16 et 18.
Vaccin inerte, pseudo-particulaire
(ou virus like particule [VLP]), il a
montré son efcacité dans la préven-
tion des infections à papillomavirus et
dans celle de la survenue des lésions
précancéreuses du col de l’utérus et
des verrues génitales. Les infections
persistantes à papillomavirus sont
fréquentes chez les immunodéprimés
et peuvent favoriser le développement
de cancers génitaux et cutanés (40,
41). La vaccination généralisée des
jeunes lles de 14 ans, avec rattrapage
des jeunes lles et jeunes femmes de
15 à 23 ans n’ayant pas eu de rapport
sexuel ou dans l’année suivant le début
de leur vie génitale, devrait permettre
de diminuer la fréquence des infections
à papillomavirus dont les sérotypes
sont contenus dans le vaccin. On ne
dispose cependant d’aucune donnée
concernant l’immunodéprimé, ni sur
la durabilité de la réponse immunitaire
si la vaccination a été pratiquée avant
la transplantation, ni sur l’immunogé-
nicité du vaccin en cas de vaccination
chez l’immunodéprimé. Il serait égale-
ment intéressant d’évaluer l’intérêt de
la vaccination prophylactique chez le
jeune garçon dans la situation de la
transplantation. Le second vaccin,
Zostavax®, est un vaccin vivant atténué
destiné à la prévention du zona chez les
sujets de plus de 50 ans. Il s’est montré
efcace pour réduire l’incidence et la
sévérité du zona et la fréquence des
douleurs postzostériennes. Il n’est
actuellement pas recommandé en
France. L’incidence du zona est de
10 à 100 fois plus élevée chez le patient
transplanté d’organe solide que dans la
population générale (42). L’efcacité
de la vaccination chez le candidat à la
transplantation doit être évaluée.
CONCLUSION
Les vaccinations représentent un moyen
simple et efficace de prévention des
infections chez l’immunodéprimé.
Elles sont souvent sous-utilisées dans
ces populations en raison du manque
de données sur leur efcacité clinique
et du risque théorique de rejet du
greffon (43, 44).
Les vaccins inertes sont bien tolérés.
Leur administration doit être envisagée le
plus tôt possible chez le sujet candidat à
une transplantation d’organe et au moins
6 mois après la transplantation. Le titrage
des anticorps postvaccinaux, lorsqu’il est
réalisable, doit être effectué à l’issue du
schéma vaccinal pour contrôler l’efca-
cité de la vaccination, puis régulièrement
au cours du temps pour proposer des
injections de rappel.
Les vaccins vivants sont contre-indiqués
chez le patient transplanté d’organe.
Ils doivent être réalisés le cas échéant
au moins 4 semaines avant la date de
transplantation envisagée. La place des
nouveaux vaccins est à préciser par des
essais dans cette population. ■
RéféRences
bibliogRaphiques
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plant recipients. Clin Microbiol Rev 1997;10:86-
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3. Duchini A, Goss JA, Karpen S, Pockros PJ.
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http://www.invs.sante.fr/beh/2007/31_32/index.htm.
6. Podda A, Del Giudice G. MF59-adjuvanted
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