LE pARTENARTAT PUBLIC/ pRrvÉ naNS LE MONDEDE t,Écoln... QU'EN PENSER? COMMENT SE POSITIONNER? SophieGRIGNARD Mars 2006 Table des matières I. Introduction générale II. Présentationsynthétique des enjeux relatifs aux initiatives venant du secteurprivé 1. Introduction 2. Quelquesnécessairesprécisions - secteurprivé - action sponsorisée 3. La législation 4. Les élémentsfavorablesau principe d'introduction de part. privés dansles écoles 5. Les élémentsdéfavorablesau principe ... 6. Rôle potentieldu PSE .t J III. Quelquesdimensionsintéressantes à introduire dansun outil d'aide à la décision 1. Quelques questionsà se poser face à une offre de partenariatvenant du privé 2. Quelquesprécautionsà prendre 8 8 10 IV. Bibliographie t2 J a J 5 5 6 1 I. INTRODUCTION GENERALE La question du partenariat entre secteurspublic et privé soulève un débat passionnel et très tranché, laissantpeu de place à la nuanceet à l'analyse prudente. Pour avancer dans la réflexion, se sortir de ce débat stérile et offrir des pistes pour l'action, le présent document préparatoirepropose : 1. Une présentationsynthétiquedes enjeux en présence - pourquoi faut-il faire preuve de vigilance face à une offre du secteur privé ? quels sont les risques ? comment repérer une offre du secteur privé ? quels sont les éléments qui plaident pour (ou contre) la conclusion de partenariatsavec le secteurprivé ? quel pourrait être le rôle des équipesPMS-PSEdansce contexte? 2. Une premièreproposition de critèresà introduire dansun outil d'aide à la décision,comportant : - une liste de questions,arbre de décision leur permettantd'accepterou de refuser une offre et d'argumenterce choix - une liste de < précautions > à prendre lors de tels partenariats Le documentci-aprèsse basesur une analysede littératurefournie. La copie des documentsconsultésest disponibleà I'APES-ULg. Rmq : quand on parle d'outil dans la suite du document,il peut s'agir aussibien d'un outil pédagogique au sensstrict que d'une offre de service(animations,excursions,prêt de matériel, ...). StesApes/agrlPSE/outils/0604sgg Mars 2006 2 i.i.ii:i'' r:r :i ;ii;: .t1i\{.}+:r.ts.: i : i r ,i :r , i - t i I i i l ; : i l r : t ' I II. PRESENTATIONSYNTHETIQUEDES ENJEUX 1. Introduction IGMV Conseil, 1998J Une raison importante de l'introduction de matériel scolaire sponsoriséprovient de la façon dont les écoles sont financées.En effet, les écolesont une gestion autonomede leur budget et les fonds qui leur sont alloués sont en régressionpermanente.Ainsi, c'est une pédagogieséduisantequi est proposéepar les entreprises,et les enseignantsreconnaissentde surcroîtson pouvoir de séductionauprèsdes élèves. Pour les entreprisesdes secteurspublics et privés, l'école peut être un moyen de communicationidéal, où est rassembléun public non seulementattentif mais égalementpotentiellementprescripteurd'achat. Si l'on considère que 213 des produits utilisés par un enfant le seront encore à l'âge adulte, on perçoit parfaitement le potentiel que peut représentercette audiencecaptive pour les entrepriseset la pérennité de leurs marques. Quel peut être l'intérêt, pour une entreprise,<<d'infiltrer > l'école ? - Elle peut avoir un produit à vendre et tenter de fidéliser une clientèle à long terme (produits alimentaires,financiers...) - Elle peut vouloir améliorer son image institutionnelle (industries chimiques, pétrolières, automobiles) - Elle peut vouloir se positionner auprèsdes autorités etlou influencer les comportementssociaux (associationshumanitaires,d'aide à 1'emploi,de prévention...) [PIPSa & APES, 2004] Une entreprisechercheune visibilité, une amélioration de son image de marque, de meilleurs chiffres de vente, une amélioration de son capital < sympathie> auprès du public et un positionnementavantageuxface à la concuffence. 2. Ouelques nécessairesprécisions a) Qu'est-ce que le <<secteurprivé > ? Il s'agira de définir exactementl'objet d'analyseet de préciserla signification des termes secteurpublic, privé, marchand, etc. Certains documentsne restreignentpas leur objet d'analyseau secteur< privé )>au sensstrict. Ainsi, ces documentsparlent de <<l'ensemble des actions menéespar des entreprises,appartenantau secteurprivé ou public - pouvant même être une organisation(humanitaire,consommateurs...)- au sein d'une école, quelle que soit cette action et quel que soit le degréde visibilité de l'émetteur >>. L'OMS [doc EB]07/20, 2000J parle < d'entreprisescommerciales) en les définissant comme < toute entreprise à but lucratif>. Elle précise que les précautions peuvent s'appliquer à d'autres types d'institutions, notamment aux entreprises publiques, aux associationsreprésentant des entreprises commerciales, aux fondations qui ne se distinguent pas de leur source de parrainage et à d'autres organisationsà but non lucratif telles que les établissements universitaires. Le CSPS[2002] évoquedeux catégoriesd'entreprises: - le secteur strictement marchand et les <<organisationsnon marchandesliées au secteur marchand >> (c'est-à-direcelles qui sont directementfinancéespar le secteurmarchandou celles dont les organes de gestion comportent, directement ou indirectement, des membres ayant un intérêt individuel ou commercial à la campagneenvisagée); dans ce groupe peuvent être incluses des ASBL ou fondations émanantde I'industrie du tabac,des producteursde boissonsalcoolisées,... ou financées par une entreprisecommerciale ; StesApes/agrlPSE/outils/0604sgg Mars2006 É ,1,1 f.lii,1$'i {,rt' l::ti:,'ii"l a._li; - , +,:ii:i ql$ilili,q r ];g' jro:,1'r giii. .1i4 T' ,l l;, q"iililt $.,1.r' le secteur non marchand, c'est-à-dire des organismessans but lucratif, exerçant une activité de prévention ou de promotion de la santé, et dont les organes de gestion ne comportent, ni directement, ni indirectement, des membres ayant un intérêt individuel ou commercial à la campagneenvisagée; dans ce groupe peuvent être incluses les ASBL dont les organesde gestion sont indépendantsde toute ingérencecommerciale et qui proposentun projet dont le financement est partiellement ou totalement couvert par un sponsoring. b) Quel type d'action sponsoriséeles écolessont-elles susceptiblesde rencontrer ? Il n'est pas toujours facile de repérerune <<incursion > du secteurprivé dans le monde scolaire. D'une part, le secteurprivé fait preuve d'une grande habileté dans la façon dont il se présente; d'autre part, certains partenariatsavec le secteurmarchandpeuvent rester cachésvu le grand nombre d'intermédiaires. Il semble donc judicieux de distinguer plusieurs types d'actions impliquant le secteur privé, afin de faciliter leur < repérage>>. IGMV Conseil, 1998J : la mise à disposition (généralementgratuite) d'équipementset de -I,,çs..acliqll.s..ditçç..tt.pédagqgiquç-q.lt matériels d'apprentissage ou d'enseignement (liwes, ordinateurs, connexions à Internet, logiciels, programmesaudiovisuels,brochureséducatives,kits pédagogiques)qui sont utilisés directementdans le processus éducatif. Cette offre d'équipements peut cependant être Ia contrepartie d'une action commerciale. I--çs--acltqn-s di-tçs(t-dç qpq-ngarirrg ) : I'aide (financière,en nature ou organisationnelle)pour des activités auxquelles la participation des élèves est obligatoire ou souhaitable(voyagesscolaires,représentations théâtrales,fête de l'école, concoursde classe...). I=.çsaqtigns--(-c-o--rnm-erqialç.q / pub,liçitairçs.) : la mise en place de publicité (dans les environs directs de l'école), dont la cible sont les élèvesde l'école ou la distribution gratuite de produits, servicesà 1'école, ou l'offre de remise sur ces produits. Les distributeursde boissons/ sodaspourraient-ils rentrer dans cette catégorie? ( dç méçéna-tD : I'aide pour la construction/ exploitation / la fourniture / (d'une part ) I'cs -a.clions.di-tçs des établissementsscolairesou la mise à disposition (généralementgratuite) d'équipementsqui ne sont pas directementutilisés dansle processuséducatif,comme des ordinateurspour l'administration scolaire. [csPS,2001,2002J Le CSPS distingue le mécénat,le sponsoringet l'action directe. Le méCénatvise à une identification à un événementou à une démarche; il veut démontrerl'implication d'une entreprise dans son environnement sociétal et in fine améliorer f image de marque de celle-ci dans le public. Le çpç,n$gq-ug(parrainage) est une technique de communication particulière, mise en æuvîe par un annonceuret qui vise à associersa marque,dans I'esprit des consommateurs,à un événementsportif ou culturel. Dans llaçltpl ço--mmçrqlalç I'entrepriserechercheun profit à travers son investissement.Il s'agit dirç-ç!-ç, d'une relation entre un bailleur de fonds (ou de ressourcesou de services) et un particulier (ou un événement ou une organisation) qui offre en contrepartie certains droits pouvant être utilisés à des fins commerciales. Le sponsoring s'appuie sur un partenariat avec un tiers, qui est à I'initiative de l'événement ou de l'activité. L'approche commerciale par contre est une action directe en vue d'implanter un produit au sein du public visé. [Waddell, ] 999J publicité{b.rtui!ç Il distingue etpsbliqllé.nplacçmçrrt.d.ç.prqduit_ti. La publicitén'a paspourbut de vendremaisd'informer,faireconnaître un produitet y intéresser les gens. La publicité est toute forme payéede présenteret de promouvoir des idées,des biens, des services pour le compté d'un commanditaire.C'est le fait que le médium soit payé qui permet à l'annonceur de contrôler le message. StesApes/agrlPSEioutils/0604sgg Mars2006 l.l.:li'l;|e;itl.;'ri;il.il.+i'i'ie;t'tiat,:..1'll.tt-*i'li.iTEii.T*":li;,l+ll+iitli,i:ti,ili)l{.:+:j ' ii.,ji;,;:'qr,iii f . i i ; i . , i É l : i ,irj " .+, !. . f l r , j l l ï r i t :j r i i l : i i . tg . , i r , , i 1 : . i i J l i q ; i i i l Ê j i { r : ' La publicité fortuite ne fait I'objet d'aucun payement.Par exemple, on retrouve dans un manuel de lecture le logo Mac Donald's pour indiquer aux enfantsqu'ils saventdéjà reconnaîtredes mots ou des lettres.La sociétéMac Donald's n'a rien payéet rien demandé. Pour l'auteur cependant, un logo est une forme de <<placement de produit > car le lien se fait quand même dans la tête des lecteursentre la marque,le logo, et le produit. 3. La lésislation La majorité des Ministères Européens(et en Belgique, l'article 41 du <<Pacte scolaire>) interdisent < toute pratique commercialeau sein des écoles>. Cette phrasese révèle peu explicite car elle ne défrnit pas ce que l'on entendpar pratique commerciale.Il est donc possiblede contournercette interdiction en acceptant des actions qui ne soient pas identifiées comme commerciales.L'ensemble des personnes interrogéess'accordesur le fait que le commercedoit être interdit dansune école.Mais les avis divergent fortement dès que l'on parle de sponsoring,de projet pédagogiqueou de concours. Par ailleurs, les structuresdevant réguler l'application de l'article 41 (prévuesdans I'article 42 du Pacte scolaire)n'ont jamais été misesen place. 4. Les éléments favorables au principe d'introduction de partenaires privés dans les écoles IGMV Conseil, ] 998J a) Aspectfinancier : dfficultésfinancières chroniques des écoles b) Qualité des documentsproposés Le systèmeéducatif européenn'est pas caractérisépar son innovation en termesd'outils pédagogiqueset bien souvent,les enseignantscomme les élèvesregrettentle caractèrerébarbatif des outils pédagogiques des Ministères. Les entreprises fournissent généralementdes documents extrêmementbien réalisés tant sur le fond que sur la forme, forme faisant souventdéfaut aux supportspédagogiquesproduits par l'Education Nationale. Lorsque les entreprisesmettent du matériel à la disposition des écoles, il ne s'agit jamais d'un cours didactique mais toujours d'un support pédagogiqueutilisant soit la vidéo, soit le jeu, soit une animation ludique éveillant f intérêt de l'élève et le rendantplus attentif. c) Vuleurs communes Il est possible de s'entendresur desvaleurscommunes,même si les finalités sont différentes. Le tout consisteà définir des règlesprécisesde collaboration. d) Aspect éducatif : expérience desprofessionnels et ouverture de l'école sur le monde ICFES, 2002J L'expérience des professionnelsdu monde économiquen'est-elle pas intéressantepour l'éducation de nos enfants ? N'ont-ils pas une vision d'experts qui peut être profitable et apporter une valeur ajoutée indéniable par rapport au matériel habituellement conçu par les professionnels de l'éducation? L'école est en mouvementperpétuel,en évolution, n'est-il pas temps d'intégrer le monde de l'entreprise au sein de l'école afin de préparerles enfantsau monde qui va être le leur ? e) La publicité et le commercefont déjù purtie de lu vie des enfunts Il n'est plus concevableaujourd'hui de considérerl'école commeune institution parfaitement neutre et isolée des influences extérieureset notamment du monde économique.En effet, la recherche d' un site Web amène fréquemment à rencontrer une page publicitaire. Alors, faut-il interdire l'apprentissaged'lnternet à nos enfantspour les protégerde la publicité ? Quelles que soient les mesuresqui serontprisesdansles écoles,I'enfant est soumisà la publicité tout au long de sa vie quotidienne. I1 est plus profitable d'apprendre à l'enfant à reconnaître les intentions publicitaires, à parvenir à gérer les frustrationsqu'elles génèrentafin de devenir un consommateurlucide et averti. ffi StesApes/agrlPSE/outils/0604sgg Mars 2006 5 'a.t:1i'iliiiT-É'{;'Tii;}i:.iijIë.1'it,tll$Èt.il;;1la"j1,aJg;jli;i,t'l$lt:a.tlll+'l+'[.l'.t..ll':l'l:..l.'l.u.l...' jî:Tii $ . .u ,jli i f j i " I t ' l i t:.i È i . ' i . j , i . i \i j i i i i l j l : r l i : : . t r' r; '' t"Fr:i i!:ri'tl"t"'i .: Même si l'influence que peut avoir le professeuraugmentel'impact de la publicité auprèsdes enfants,il estjustement 1àpour en contrebalancerles éventuelseffets pervers. j) Avantagespour chacun ain.2002 Avantagespotentielspour le secteur public améliore la santépublique avec moins de temps et moins d'investissement suscite des ressourcespour atteindre ses propres objectifs apprend des techniques de marketing social Avantagespotentiels pour le secteurprivé augmentesesventes et sa part de marché forge de nouvellesalliances suscitedesressourcespour atteindresesobjectifs propres est applaudipar les médias apprend de nouvelles méthodes d'étude de marché et de marketing pour faire changerles comportements 5. Les éléments défavorables au principe d'introduction du marketing dans les écoles IGMV Conseil, 1998J a) Le rôle despouvoirs publics ICSPS, 2002J Le rôle des pouvoirs publics est d'être garantdes intérêtsde la collectivité. A ce titre, les pouvoirs publics dewaient rester indépendantsde tout compromis avec le secteurmarchand et remplir un rôle de recoursvis-à-vis des abuséventuelsde ce dernier. b) Une incompatibilité de valeurs [Walt + Warde + Chomslcy|La culture marchandediffère de la culture académiqueet de recherche car elle est centréesur le profit plus que sur la productiondésintéressée et la transmissiond'un savoir. c) L'impartialité, le désintéressementexigés des enseignants [WardeJ Ce fondement du rôle de l'enseignant peut être bafoué par certaines pratiques commerciales dans les écoles. Certains kits pédagogiquesvantant implicitement les mérites d'une marque sont contraires à l'impartialité exigée des enseignants.Dans le cas d'un document pédagogiquesponsorisé, on pourrait ainsi attendredes enseignantsqu'ils fassentremarqueraux enfantsqu'il n'existe pas qu'une seule marque présentesur le marché. Par ailleurs, la dépendance financière résultant de ces partenariats pourrait entraver le principe de neutralité et d'objectivité de l'école, obligeantcertainsprofesseursà accepterdes actionspour des motifs financiers sansqu'elles aient un intérêt pédagogiquedéfini. d) Les dangers de la publicité pour l'enfant Engourdissementdu senscritique, création de frustrations, appauwissementde la perception de la société par les clichés véhiculés par la publicité, encouragementà des attitudes stéréotypées. [Schmetz + WaddellJDe plus, la crédibilité d'un produit (par extension,d'un service,d'un concours, ...) augmenteavec la caution que lui apportentI'enseignantet l'école. Il s'agit de ne pas occulter l'aspect néfasteque pourrait représenterl'intrusion de la publicité en milieu scolaire. I1 ne faudrait en aucun cas que I'introduction des entreprisesà l'école soit I'objet d'une action publicitaire sansbut pédagogique. e) Ouverture < officielle > de l'école ICSPS, 2002J La conclusion d'un partenariatentre la Communautéfrançaise et le secteur marchand risque de constituerà terme un piège : celui de légitimer la présencedu secteurmarchandà 1'école. L'officialisation de I'ouverture de l'école à l'entreprisepourrait avoir des effets contrairesà celui de la valeur ajoutéepédagogiquerecherchée. StesApes/agrlPSE/outils/0604sgg Mars 2006 6 ç;l;+tli+iu'.:Ë'i:,iinl'i.iu.: iiil.'Ï-l;i:,ilit': ,,, i",o',î:.r:rr".ï",,,r::Til;irt.ii*{ *.liil,,lir'.;;tçl:,'luu'f ';t' , i " . .l ;' t , t : : l t i j r i i j i É : : i , t : j l ' î . { } i ' ! , À l . i t " : I Ë , 1: : i i - : l r r i : i i r r i r r ,1 ; i ; 1 '1 , ' ' 1 '; - - - j) L'influence potentielle desdocumentssur Ieprogramme ou le contenudes cours Sur des thèmes dont le contenu des cours est très peu défini comme ceux concernant l'éducation à la consommation,il ne faut pas ignorer le risque que I'enseignantutilise par commodité le matériel mis à sa disposition et que celui-ci s'éloigne du programmescolaire. Baisse de la qualité Il est impossible de prédire ce que I'avenir réserveen terme de qualité des activités sponsorisées dans I'environnement scolaire. Si I'on considère l'exemple américain, et plus particulièrement l'accord entre Channel One et les écoles obligeant les élèves à regarder leurs programmes en échange de matériel audiovisuel, on peut constaterà quel point I'aspect commercial peut vite dominer I' aspectpédagogique. Il est important de restervigilant sur cettequalité pédagogiqueet qu'elle resteI'unique clé d'entrée dansl'école. Une école à 2 vitesses Emergenced'une école à deux vitesses,certainesbénéficiant de gros moyens alors que d'autres seraient laisséespour compte. Cette conséquencepourrait menacer le principe de l'égalité de chancesen matière de formation. Des facteurs moins liés à l'école elle-même [Buse & Waxman * DanisJ Dans le cas de grossesorganisationstelles I'OMS ou I'ONU, les risques de ces partenariatssont la perte d'indépendance(notammentpour fixer des normes en santé),la soumission à un partenairefinancièrementplus puissant,I'autocensure,...). 6. Rôle potentiel du PMS-PSE Le PSE peut attirer l'attention des écolessur les enjeux plus générauxsous-jacentsaux sollicitations du secteurprivé. Il peut égalementles soutenirdansleurs choix en leur proposantdes outils concretsd'aide à la décision. Mars 2006 StesApes/agrlPSE/outils/0604sgg 7 fi.{,:iriieïÉr.'lru; imt n:nti:i{';:i ;.rt"Èv+li {$:ii,r ,{:l':l:llii.i":." *;+**; lr: ï'tlllrr{.l,i.r 4.,$1;';,:.1:i ç1..{litn$ÈlïÈ:fr.l. ,i' i ii{r ç:*tt'uiti;i*ru,rt},1":t' il#i,r:',i.,.i" III. QUELQUESDIMENSIONS POUR UN OUTIL D'AIDE À LA DÉCISION Pour toute la partie III., les référencesayant servi de sourcesprincipales sont identifiéespar une étoile dans la biblio. 1,. Ouelques questions à se poser face à une offre de partenariat venant du secteur privé Ya.lç.u-rs L'outil proposé respecte-t-il les conditions éthiques, les valeurs et les démarches/ stratégies de la promotion de la santé ? par exemple: - la dffision des messages,outils, documentsprend-elle en compte les inégalités sociales, les inégalitésd'accès à l'information ainsi que les différencesculturelles ? - le projetfoit-il appel à la participation active de la population 7 - reconnaît-il à celle-ci la capacitéd'exercer son senscritique et de poser sespropres choix ? pour plus de détails, voir entre autres la fiche n" I du < Guide méthodologiquepour créer un outil pédagogique en santé > Dans le même ordre d'idées, mais plus subtilement: les méthodeset stratégiesprévuesdans le projet (p. ex. les modalités d'organisation des concours ou les récompenses)sont-elles compatibles avec des finalités d'éducationpour la santéet de promotion de la santé? par exemple,on sera prudent foce à un concours qui propose une participation individuelle et, partant, desprix individuels L'outil / I'offre pourrait-il nuire à f indépendanceou à la réputationde l'école ? L'outil / I'offre est-il distribué de façon large et dansun principe d'équité entre les écoles? Les buts et objectifs de I'institution partenairesont-ils compatiblesavec ceux de l'école ? Quelle est I'image de la vie habituellement véhiculée par les firmes concernéeset leurs pratiques industrielles ? On pourrait résumercet aspecten répondantaux questions: suis-je<<à l'aise >>avec la mission et I'image du partenairepotentiel ? suis-je< à I'aise >)pour rendrepublic ce partenanat? Publicité Le messagecomporte-t-il, même implicitement, une incitation à I'achat d'un produit d'une marque dorurée? entre autres : les messagesne doivent pas profiter de l'inexpérience desjeunes, pas de slogans publicitaires, ne pas dire que les produits sont meilleurs ou moins bons, ne doit pas inclure des illustrations ou des textes qui impliquent que ces produits sont les seuls adaptés, ne doit pas encourager les enfants à recommanderlesproduits à leur parents Est-ce que les enfantset les professeurspeuventparticiper sansacheterles produits? Le sponsorest-il fdiscrètement]identifié ? l'identité du sponsor ne doit pas être masquéemais celui-ci doit rester discret StesApes/agriPSE/outils/0604sgg Mars 2006 8 ,i ;lii"i'-...+i 4i;,Ï{Tli;i,t:,itu,Li*t#iii:l.Tl,:i''..i iili;à rïl i,'Tt iil É'ij;:tÈ. f,-:+ll,r*lq: ';u *rr:ea ,;:Ë1,:'ii:l.f' ,i,jig;; ri..{.lit:iiiï4::tË ii.i+L:i{t{.i:.iiii.t{,ii1ji[-ï{::i' .,j Xi'r L'offre rencontret-elle un besoin identifié dans l'école, une demande, ... ? Peut-elle contribuer à améliorer la QDV à l'école ? Quel est l'intérêt pour les élèves(en termesd'apprentissage,de mieux-être,...) de ce qui est proposé? intérêt à mettre en balance avec les contraintes éventuellesimposéespar le partenariat Quelle est la valeur pédagogiquedu produit proposé? Des enseignantsou autrespédagoguesont-ils été associésà la créationde l'outil ? Le contenu(basescientifique)est-il exact et fondé sur une baseindépendante? Le contenuest-il en cohérenceavec l'actualité desconnaissances ? Dans le contenu,les messages,distingue-t-onles faits et les opinions ? Les messagesévitent-ils les stéréotypes? une démarche militante ou idéologique doit être proscrite i par exemple,les messagesdevraient : refléter et représenter une société multiculturelle, tenir compte des dffirents types de familles et de relations. ... L'outil est-il complet ? par exemple, comporte-t-il les informations suivantes: l'âge requis, la cible (à qui il est destiné), l'identité du sponsor,la date de publication, un n" de référence,... L'outil proposéest-il attractif ? P-rqççssuq ./.démarchc L'offre peut-elle s'intégrer dansune démarchepédagogiqueexistante? Les effets attendus (objectifs) sont-ils en cohérenceavec d'autres objectifs poursuivis par l'école en termes de santé,citoyenneté,environnement,... ? par exemple,le projet d'établissement,le ROI, d'autres actions ou projets en coLffs,... Si l'offre du secteurprivé comporte I'apport ou le don de matériel : I'efficacité ainsi que l'innocuité du matériel reposent-ilssur des basesscientifîquessolidesr? envisage-t-onles moyens d'éviter les abus, les vols, le gaspillage,la revente,... ? si nécessaire,un programmede formation et d'encadrementestil en place pour le personnel implique dans le stockageet la distribution ? le don est-il susceptiblede provoquer la demanded'un matériel qui ne pouffa plus être rencontréeaprèsl'épuisementdu don ? Si l'offre ou l'outil ne répond pas à une demandeexpressede l'école, le partenaireprivé respecte-t-illa place de < décideur> de l'école ? par exemple : en envoyantpréalablement des brochurespour inviter à participer à l'opération, en n'envoyantpas d'échantillons sans la permission de l'école, en ne distribuant rien directementaux élèves t exempleclassique,la distribution de dentifrice et brossesà dentsavec une brochuremontrant une brosseà dents entièrementpleine de dentifrice alors que seul un petit pois est nécessaire EE! Iffit StesApes/agrlpSE/outils/0604sgg Mars 2006 ',':, r ' r r t i ; i i r : i . x r i ,tl 'r , 1 ,1i : . 1 1 ' i r,;i ,. lTi ; ] ï ï ii ti : i , t e r , : ,i,,;ir. i j , , . i ' i , " i t l l ' i : , l l i ii r i i j , i t i . r r i ' i1' ' : l + i . i ' ' i i t i t t i l , l l i r i i 1 i d ' , i i r l i , ' i i i , i ' t l i j j { Ê j ?[i"i . ] 2. Ouelques précautions à prendre Clarifier les valeurs de l'école, ce à quoi elle croit Se renseignersur les valeurs véhiculéespar le partenaire(au traversde sesproduits mais aussi au travers du mode de fabrication de sesproduits, au travers de sesstratégiesde communicationet de marketing, .) Exclure de l'école tout projet en lien avec une organisation marchande qui produit, fournit ou est associéeà des produits ou des servicesqui représententune menaceévidentepour la santémentale ou physique(armes,tabac,alcool, ...) Les partenariats doivent avoir pour but principal de permettre à l'école de mener plus avant sa mission et sespolitiques Pu.blicité Le projet de partenariat ne doit impliquer aucune publicité directe pour un produit ou un service commercial ; au maximum le nom du partenairepeut être cité un logo est-il déjà unepublicité directe ? à discuter... (voir à ce sujet Y. Waddell) Eviter de solliciter ou d'accepterdes fonds d'entreprisesqui sont directementintéresséesd'un point de vue commercial aux résultats du projet auquel elles apporteraientleur contribution Ç_q u_v.ç-u1iq _n/.ç.qntraçtuali_s atist Chaque partenaire doit y trouver son compte (l'école et le privé) ; il s'agit donc de clarifier les rôles, attenteset responsabilitésde chaquepartenaire: les accordsdoivent être contractuelset accessiblesaux acteurs la convention devrait contenir les élémentssuivants : les objectifs, les conditions générales, les apports respectifs (ressourceshumainesetfinancières) des deuxparties, des dates claires de début et de fin de collaboration, une clauseprévoyant I'arrêt immédiat de la collaboration si une des conditions n'est plus respectée Mettre en æuvre un processusrigoureux et transparentde reddition de comptes Yiçi.bi.tilatiou Visibiliser les partenariatsde l'école avec le privé et l'origine des financements l'anonymat des partenaires commerciauxd'umeaction présente autant de risques que l'éventuel ffichage des marques En faire un objet de débat,par exempleau Conseil de Participation Eviter de soumettreles élèvesà un processusd'influence non conscient o* uT*o',frnrtre sur pied des séquenceséducatives élargissant le débat autour des produits et intérêts des sociétésintervenantdans l'école intégrer les élèvesdans la gestion et la négociation des contrats - favoriser l'éveil du sens critique des élèvesen soumettantl'ffie reçue à un réferendum (exercice concret de participation et de démocratie) StesApes/agrlPSE/outils/0604sgg Mars 2006 10 $ " l . :I:. l ; ; " 4 , r : Ê r ; r " : i ;g: t: ii :l .. l1i i;rt Ï' rÉl * ; i i " a l ' t l + ; q l ; i . X ' + i ; l t . ' + ' 1 . ï q . r * . t t ; . i l : i ' Ë i + : $ : t : r , : r i $ r i : . . , , 'i ii'..r;tiâi"ÉîrTri: 4"sttt*'lLî.i'ii.liliiir.{,'ri ll' iii' 1Ï{}}iËïslp;iE:,r,tr' Décisiqnç Llndép-enda.nç.ç v/vdupartcnair.ç .çtcqntrôlç.d.ç.lli.nnagç in-$i!utiqnn.e!!ç Le partenaireprivé ne doit avoir de mainmisesur aucuntype de décisionque ce soit dansl'école L'école doit fixer les règles du partenariatet doit conserverle droit de réviser le partenariatsi elle estime que les termesdu contrat n'ont pas été respectés L'école doit restermaître des objectifs de son action et de la qualité de sesservices L'école doit toujours garder un droit de regard et de veto sur la manière dont son nom ou son logo pourraient être utilisés ainsi que sur la création de tout document ou matériel pédagogique Toute publication / communication à propos du projet ou du partenariatdoit être négociée En particulier, l'école doit garder la liberté d'utiliser et de communiquerd'éventuelsrésultats,même si ceux-ci ne sont pas ( favorables )) au promoteur / sponsor Prévoir un contrôle par l'école, au minimum annuel,descontenuset de l'absencede publicité Mgi-ç-ç.nç-o-rç,-.-.PrendreI'avisdeplusieurs personnes pourdéciderd'accepter ou derefuseruneoffreet diversifierles partenariatspour mieux expliciter les enjeux sous-jacents StesApes/agr/PSE/outils/0604sgg Mars 2006 1l ,{.t: i.rlil'.li:l,il.ll"illl.lrl'lfu{Ï+": r'î.},T"i'r'r,i t$ii,icriil;: È'iii.it,r+.ii: iÈi: lri,lr;r.:iTii:". ';t' t{:L}, {,laTi {. .i1îTtiî.t'ï i.ii,lï41;,i;..1:" :Itrf.ri]r,:: iil ë:t{.!ii;iiiitrltiTTtti, IV. BIBLIOGRAPHIE Buse K. et al. Partenariatspublic-privé pour la santé: une stratégiepour I'OMS. Bulletin of the WHO 200r. * CFES. Charte despartenariats.Mars 2000. * CFES. Les relations du CFES avec le secteurcommercial : avis du Conseil Scientifique.Janvier 2002. Chomsky N. Assaulting solidarity : pnvatizing education.May 2000. Conso.net.Pédagothèque. Demoulin M. Le rôle éducatif de la publicité. L'Ecole Démocratique,oct 2000. Dixon J. et al. Exploring the intersectoralpartnershipsguiding Australia's dietary advice. HPO 2004. Douiller A. Les intérêts privés ne peuvent défendre l'intérêt public. La Santé de I'Homme 345, Janv 2000. GMV Conseil. Le marketing à l'école - rapport d'étude.octobre 1998. Gombert Y. Etre acteur et assumerla fonction d'entreprisecitoyenne.La Santéde l'Homme 345, Janv 2000. * Health Education Authority. 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