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(d) Si Qest un idéal premier de B, alors son image réciproque ϕ−1(Q)est un idéal premier
de Acontenant ker(ϕ). Réciproquement, si Pest un idéal premier de Acontenant
ker(ϕ), alors son image ϕ(P)est un idéal premier de B.
(e) Si Nest un idéal maximal de B, alors son image réciproque ϕ−1(N)est un idéal
maximal de A. Réciproquement, si Mest un idéal maximal de A, soit ϕ(M) = Bsoit
ϕ(M)est un idéal maximal de B. Si, de plus, ker(ϕ)⊂M, alors l’ensemble ϕ(M)
est nécessairement un idéal maximal de B. Finalement, donnez un exemple où Met
maximal et ϕ(M) = B.
Solution. (a) et (b) : L’idéal ker(ϕ)est premier si et seulement si A/ ker(ϕ)est un anneau
intègre et il est maximal si et seulement si A/ ker(ϕ)est un corps. Mais A/ ker(ϕ)∼
=ϕ(A) =
B, selon le premier théorème d’isomorphisme d’anneaux, ce qui évidemment implique les
parties (a) et (b).
Avant de prouver les autres parties, on montre que si Iest un idéal de A, alors ϕ(I)est
un idéal de B, et si Jest idéal de B, alors ϕ−1(J)est un idéal de Acontenant ker(ϕ):
Si x, y ∈ϕ(I)et z∈B, on a que x=ϕ(a)et y=ϕ(b)pour certains aet bdans A. Donc
x−y=ϕ(a)−ϕ(b) = ϕ(a−b)∈ϕ(I), car a−b∈I. Aussi, puisque ϕest surjectif, il y a
un c∈Atel que ϕ(c) = z. Par conséquent, zx =xz =ϕ(a)ϕ(c) = ϕ(ac)∈ϕ(I), car ac ∈I.
Ceci montre que ϕ(I)est un idéal de B.
Pour montrer la deuxième affirmation, notons, tout d’abord, que Jcontient 0 car il est
un idéal. Par la suite, ϕ−1(J)contient ϕ−1({0}) = ker(ϕ). De plus, si a, b ∈ϕ−1(J)et
c∈A, alors on a que ϕ(a), ϕ(b)∈Jet que ϕ(c)∈B. Donc ϕ(a−b) = ϕ(a)−ϕ(b)∈Jet
ϕ(ac) = ϕ(a)ϕ(c)∈J. Par conséquent, a−b, ac ∈ϕ−1(J), ce qui montre que ϕ−1(J)est, en
effet, un idéal.
(c) D’après le troisième théorème d’isomorphismes d’anneaux, on a que
A/I ∼
=(A/ ker(ϕ)).(I/ ker(ϕ)).
De plus, A/ ker(ϕ)∼
=B, selon le premier théorème d’isomorphismes d’anneaux. Finalement,
si ψest la restriction de ϕsur I, on trouve que ker(ψ) = ker(ϕ), puisque ker(ϕ)⊂I. Donc
I/ ker(ϕ)∼
=ϕ(I), selon le premier théorème d’isomorphismes d’anneaux. On déduit que
A/I ∼
=B/ϕ(I), ce qui conclut la démonstration.
(d) L’ensemble ϕ−1(Q)est un idéal contenant ker(ϕ), d’après la discussion avant la partie
(c). De plus, ϕ(ϕ−1(Q)) = Q, parce que ϕest surjectif. Donc, la partie (c) implique que
A/ϕ−1(Q)∼
=B/Q. L’hypothèse que Qest premier implique que B/Q est an anneau intègre.
Par conséquent, A/ϕ−1(Q)est également intègre, qui est équivalent à la primalité de ϕ−1(Q).
Supposons maintenant que Pest un idéal premier contenant ker(ϕ). Donc, la partie (c)
implique que A/P ∼
=B/ϕ(P). Mais, Pest premier, ce qui est équivalent à A/P être un
anneau intègre. Alors, B/ϕ(P)est également intègre, ce qui prouve que ϕ(P)est premier.
(e) La première affirmation est prouvée de façon similaire que la première affirmation de
la partie (d) : on a que A/ϕ−1(M)∼
=B/M. Donc B/M est un corps si et seulement si
A/ϕ−1(M)est un corps, c’est-à-dire, Mest maximal si et seulement si ϕ−1(M)est maximal.
Pour la deuxième affirmation, si ker(ϕ)⊂M, alors on a que A/M ∼
=B/ϕ(M)d’après la
partie (c). Puisque Mest maximal, alors A/M est un corps et donc B/ϕ(M)en est un aussi.
Par la suite, on déduit que ϕ(M)est maximal.