
Images en Dermatologie • Vol.  IV • n° 3 • mai-juin 2011
83
Congrès-Réunion
probabilité de maintien à long terme. Sous MTX, mener 40 à 
45 % des patients traités à une faible activité de leur PR est 
un objectif envisageable, bien que plus de 30 % d’entre eux ne 
parviennent pas à une amélioration de niveau ACR 20. L’impact 
du MTX n’est pas uniquement prouvé sur la PR elle-même ; 
il est aussi reconnu sur la diminution de la mortalité et de la 
morbidité cardio-vasculaire des patients traités, et même sur la 
diminution de leur risque d’infarctus du myocarde. Enfin, corro-
borant l’exposé précédent de J.Sibilia, l’étude d’une cohorte 
suédoise (EIRA) de 1 430patients atteints de PR débutante a 
montré que le tabagisme était associé à une moindre réponse 
au MTX à trois mois.
Que faire en cas d’échec du méthotrexate ?
En cas d’échec du MTX, faut-il l’arrêter et le remplacer par 
un autre DMARD ? Associer un ou plusieurs DMARD au MTX ? 
Introduire une biothérapie en association au MTX ? Alors que 
les recommandations actuelles seraient plutôt d’associer 
précocement une biothérapie (les anti-TNF, le tocilizumab 
et l’abatacept ont l’autorisation de mise sur le marché en 
France en première ligne, en cas d’échec du MTX, tout comme 
l’anakinra, mais qui est moins utilisé), l’étude TICORA 
(TIght 
Control Of Rheumatoid Arthritis)
, qui évaluait l’intérêt d’un 
suivi rapproché et d’une stratégie thérapeutique intensive afin 
d’obtenir rapidement une rémission clinique, a montré que 
65 % des patients atteints de PR débutante pouvaient obtenir 
cette rémission sans avoir recours aux biothérapies. Cepen-
dant, l’utilisation des traitements locaux et de la corticothé-
rapie était plus importante dans ce groupe de patients. Dans 
le même esprit, l’étude SWEFOT a comparé les résultats des 
anti-TNF à ceux d’une trithérapie de DMARD conventionnels 
(MTX, SZP et hydroxychloroquine [HCQ]). Il s’est avéré ici que 
la maintenance thérapeutique et la prévention de l’atteinte 
structurale étaient meilleures sous biothérapie. Cependant, les 
résultats de l’étude de Moreland etal., présentés au congrès 
de l’ACR2009, ne montraient pas de différence à 1an entre des 
patients traités par MTX +étanercept et d’autres recevant une 
trithérapie associant MTX, SZP et HCQ, instaurée d’emblée ou 
de façon progressive 
(step-up)
. À ce jour, les recommandations 
de la Haute Autorité de santé font même état d’un possible 
recours aux anti-TNF d’emblée, en association avec le MTX, 
en cas de PR active sévère avec facteurs de mauvais pronostic. 
De plus, il a été plusieurs fois observé que la prévention de 
la progression de l’atteinte structurale était meilleure en cas 
d’association MTX/anti-TNF que sous MTX seul.
Enfin, l’étude hollandaise BeSt a comparé les réponses à 
quatre stratégies de traitement différentes (monothérapie 
séquentielle, thérapies additives, combinaison de DMARD avec 
corticothérapie ou anti-TNF d’emblée). Elle a montré à 2ans 
qu’il n’existait pas de différence significative entre les patients 
recevant du MTX seul et ceux mis sous anti-TNF précocement. 
Commencer par le MTX en cas de PR débutante n’est donc pas 
une perte de chance pour le patient.
Conclusion
Les objectifs de traitement de la PR en2011 sont d’obtenir une 
rémission ou au moins une faible activité de la maladie, notam-
ment en cas de PR ancienne. Les traitements sont à réévaluer 
au moins tous les trois mois, mais les rotations thérapeutiques 
ne doivent pas être effectuées trop rapidement, les traitements 
locaux permettant parfois de passer un cap. Les prescriptions 
de corticoïdes doivent être les moins fréquentes et aux plus 
faibles posologies possibles. Compte tenu du poids de l’expé-
rience acquise avec les anti-TNF, ceux-ci demeurent le traite-
ment biologique de première intention, mais des études sont en 
cours pour évaluer la meilleure biothérapie de deuxième ligne, 
et notamment le programme hospitalier de recherche clinique 
(PHRC) national ROC, mené par l’équipe de Strasbourg. 
II
Pour en savoir plus…
•
Kirwan JR, Bijlsma JW, Boers M, Shea BJ. Effects of glucocorticoids on 
radiological progression in rheumatoid arthritis. Cochrane Database Syst Rev 
2007;CD006356.
•
Haraoui B, Pope J. Treatment of early rheumatoid arthritis: concepts in 
management. Semin Arthritis Rheum 2011;40:371-88.
•
Van Vollenhoven RF, Ernestam S, Geborek P et al. Addition of infliximab 
compared with addition of sulfasalazine and hydroxychloroquine to metho-
trexate in patients with early rheumatoid arthritis (Swefot trial): 1-year results 
of a randomised trial. Lancet 2009;374:459-66.
•
Klarenbeek NB, Güler-Yüksel M, Van der Kooij SM et al. The impact of four 
dynamic, goal-steered treatment strategies on the 5-year outcomes of rheu-
matoid arthritis patients in the BeSt study. Ann Rheum Dis 2011;70:1039-46.
•
Van Dongen H, Van Aken J, Lard LR et al. Efficacy of methotrexate treatment 
in patients with probable rheumatoid arthritis: a double-blind, randomized, 
placebo-controlled trial. Arthritis Rheum 2007;56:1424-32.
•
Saevarsdottir  S,  Wedrén  S, Seddighzadeh  M  et  al.  Patients  with  early 
rheumatoid arthritis who smoke are less likely to respond to treatment with 
methotrexate and tumor necrosis factor inhibitors: observations from the 
Epidemiological Investigation of Rheumatoid Arthritis and the Swedish Rheu-
matology Register cohorts. Arthritis Rheum 2011;63:26-36.
La Lettre du Rhumatologue • No 373 - juin 2011  |  17
CONGRÈS
RÉUNION