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Original : anglais
juin 2004
RAPPORT DE LA RÉUNION DU GROUPE AD HOC DE L’OIE
SUR LES BANQUES D’ANTIGÈNES ET DE VACCINS DE LA FIÈVRE APHTEUSE
Paris, 23-25 juin 2004
_______
La réunion du Groupe ad hoc de l’OIE sur les banques d’antigènes et de vaccins de la fièvre aphteuse s’est tenue au
siège de l’OIE à Paris, du 23 au 25 juin 2004. Le Docteur Bernard Vallat, Directeur général de l’OIE, a accueilli tous
les participants. Il a expliqué que le Groupe ad hoc fonctionne sous les auspices de la Commission scientifique pour les
maladies animales (Commission scientifique) et qu’il doit normalement être présidé par un membre de cette
Commission. Cependant, en raison de l’empêchement du Docteur Gavin Thompson, membre de la Commission
scientifique initialement invité à présider la réunion, le Groupe devra nommer un autre président. Il a défini les
responsabilités générales du Groupe et souligné que le Comité international comptait beaucoup sur ses travaux pour
contribuer à la lutte contre la fièvre aphteuse à l’échelle internationale.
Le Docteur Vallat a souligné que la fièvre aphteuse est une maladie hautement prioritaire pour l’OIE, qui s’appuie
principalement sur le travail accompli par les quatre Laboratoires de référence de l’OIE pour la fièvre aphteuse.
Jusqu’ici, ces laboratoires n’ont pas reçu une aide financière importante de la part de l'OIE et, par conséquent, la bonne
coordination de leurs activités n'a pas été possible. Le Docteur Vallat a fait savoir que l’OIE s’efforce d’obtenir l’appui
de donateurs internationaux pour fournir des ressources aux Laboratoires de référence de l’OIE. Des progrès sont
réalisés en faveur de l'Afrique, grâce à un programme en grande partie financé par la Banque mondiale et il a formulé le
vœu qu’il en sera de même pour l’Europe. Le Docteur Vallat a expliqué que le succès du contrôle de la fièvre aphteuse
dépend en grande partie de la disponibilité de vaccins sûrs et fiables et que les banques de vaccins ont un rôle
extrêmement important à jouer dans ce contexte. Cela étant, le bon fonctionnement de ces banques est directement lié à
l’efficacité des divers Laboratoires de référence, d’où l’importance d’une collaboration étroite entre eux. Il a donc invité
les laboratoires à renforcer leur collaboration en échangeant des informations scientifiques, des virus et des antigènes de
la fièvre aphteuse, de même qu’il a encouragé le jumelage entre les laboratoires du Nord et ceux du Sud.
Le Docteur Vallat a également décrit le nouveau système proposé par l’Association mondiale des spécialistes des
laboratoires de diagnostic vétérinaire (WAVLD) pour la reconnaissance des laboratoires de diagnostic vétérinaire
reposant sur un système de contrôle exercé par un comité indépendant. Il a affirmé que l’OIE appuie la démarche de la
WAVLD et publiera régulièrement sur son site web les résultats de ce contrôle.
Le Directeur général de l’OIE a recommandé que le Groupe propose un nouveau chapitre général sur les banques
d’antigènes et de vaccins à intégrer dans le Manuel des tests de diagnostic et des vaccins pour les animaux terrestres de
l’OIE (Manuel terrestre) ainsi que des informations complémentaires sur les antigènes et les vaccins spécifiques à la
fièvre aphteuse à inclure dans le chapitre existant consacré à la maladie.
2 Groupe ad hoc sur les banques d’antigènes et de vaccins, juin 2004
Le Docteur Thomas McKenna a été élu Président du Groupe ad hoc et le Docteur Keith Sumption a été nommé
rapporteur.
L’ordre du jour et la liste des participants figurent respectivement dans les Annexes I et II.
Le Président a défini les modalités de travail de la réunion en indiquant que le mandat du Groupe est essentiellement de
produire un nouveau chapitre sur les banques d’antigènes et de vaccins destiné à être intégré dans le Manuel terrestre de
l’OIE et également de fournir des informations concernant la fièvre aphteuse.
1. Contexte
La Commission scientifique de l’OIE a réuni le Groupe ad hoc à la demande de Pays Membres. La nécessité de
constituer ce groupe a également été mise en évidence par les recommandations de la réunion de l’OIE/IABS
(Association internationale de normalisation biologique) qui s’est tenue en avril 2004 en Argentine.
2. Examen du mandat
L’exposé de mission et le projet de mandat ont été passés en revue :
L’exposé de mission adopté a été le suivant :
« Faciliter l’échange d’informations et l’harmonisation des méthodes et des normes pour aider les pays à
constituer des banques de vaccins, en mettant l’accent sur la fièvre aphteuse ; y compris la création d’un
réseau de banques pour l'échange d'informations sur la protection croisée conférée par les antigènes
vaccinaux et pour résoudre les problèmes liés aux possibilités d’approvisionnement en antigènes et en
vaccins entre banques et entre régions ».
Le mandat suivant a été adopté :
1. élaborer des lignes directrices pour les Normes internationales applicables aux banques de vaccins à
proposer en tant que chapitre du Manuel terrestre.
2. élaborer des lignes directrices pour les Normes internationales, spécifiques aux banques d'antigènes et de
vaccins contre la fièvre aphteuse, à proposer en tant qu’élément supplémentaire à intégrer dans le chapitre
2.1.1 du Manuel terrestre consacré à la fièvre aphteuse.
3. élaborer des lignes directrices sur l’harmonisation de la caractérisation des souches virales, pour fournir
d’autres informations ayant trait à la protection croisée contre l’infection par des virus aphteux circulants et
participer à l’identification et à la sélection des antigènes à inclure dans les banques d’antigènes et de
vaccins spécifiques à la fièvre aphteuse.
4. fournir des avis sur l'évolution et le fonctionnement d’un réseau potentiel de banques de vaccins.
5. fournir à l’OIE des avis sur les questions relatives au travail en réseau des Laboratoires de référence
régionaux et internationaux pour la fièvre aphteuse de l’OIE et de la FAO.
3. Plan de travail
Il a été décidé que les premiers projets devaient être soumis le 31 juillet 2004 au plus tard et que les commentaires
devaient être reçus d’ici le 15 août 2004. Les deuxièmes projets ont été soumis le 31 août 2004 au plus tard et les
documents devaient être finalisés avant le 15 décembre 2004.
Le point 1 sera préparé par Paul Barnett avec l’assistance de Eduardo Palma ; le point 2 sera développé par Kris de
Clercq, Paul Barnett et Eduardo Palma, le point 3 par D. Paton et Ingrid Bergmann ; le point 4 par Tom McKenna
et Keith Sumption et le point 5 par l’ensemble des membres.
Groupe ad hoc sur les banques d’antigènes et de vaccins, juin 2004 3
4. Lignes directrices pour les Normes internationales applicables aux banques de vaccins (ToR 1)
Il a été reconnu qu’un chapitre général de l’OIE sur les banques de vaccins était requis et qu'il porterait sur les
points suivants :
-
définitions ;
-
motifs de la création et de l’existence des banques ;
-
types de banques ; différences existant en termes de stocks lyophilisés, de concentrés inactivés, de réserves
de vaccins formulés, et autres dispositifs en faveur d’un approvisionnement d’urgence, y compris le recours
à des contrats avec les producteurs ;
-
différences entre les types de banques ;
-
importance de la définition de l’usage auquel on destine le vaccin/antigène ; identification et résolution des
problèmes d’autorisation et de licences (par ex., quand les animaux vaccinés sont destinés à la chaîne
alimentaire ou à l’abattage au cours de la phase de contrôle de la maladie) ;
-
questions liées à la formulation ;
-
contrôle de la qualité, référence à des normes spécifiques ;
-
contrôle et évaluation des antigènes et des vaccins conservés ;
-
rotation et mise à jour, en prenant en compte l’importance des ressources financières qu’implique le
remplacement des stocks et l’ajout de nouveaux stocks ;
-
importance de l’appréciation du risque à l’échelle nationale ou régionale pour la définition de la couverture
antigénique et des produits à détenir dans la banque ;
-
questions liées à la durée de conservation, tous les éléments constitutifs de la réserve, y compris les
produits finals formulés.
Considérant que dans un pays, une incursion du virus aphteux, même très limitée, peut nécessiter que des
centaines de milliers de doses de vaccin soient disponibles dans un délai de quelques jours pour une réponse
efficace :
1. les Pays Membres sont vivement encouragés à mettre en place des dispositions contractuelles pour l’accès
rapide aux stocks de vaccins afin de faire face aux situations imprévues dans leurs plans d’urgence,
indépendamment de leur statut au regard de la fièvre aphteuse.
2. les Pays Membres doivent envisager, à l'échelle nationale ou internationale, la constitution de banques
détenant des réserves de vaccins et d’antigènes.
5. Refonte de la Section C : banques de vaccins et d’antigènes (ToR 2) du chapitre 2.1.1 sur la
fièvre aphteuse du Manuel terrestre de l’OIE
Il a été décidé que les questions spécifiques ayant trait aux banques d’antigènes et de vaccins contre la fièvre
aphteuse devaient être prises en compte dans le chapitre et que la section C du chapitre devait être réexaminée à
des fins d’harmonisation.
Les aspects suivants sont à prendre en compte :
-
importance de la pureté des antigènes NSP pour permettre leur utilisation dans le plus grand nombre de
situations épidémiologiques possible et dans les pays normalement indemnes ;
-
stabilité, fréquence et méthodes d’essai ;
-
contrôles des produits finals ;
-
questions/options liées à la formulation en vaccins
.
4 Groupe ad hoc sur les banques d’antigènes et de vaccins, juin 2004
6. Harmonisation de la caractérisation des souches virales et autres informations nécessaires à
l’identification et à la sélection des antigènes devant être inclus dans les banques de vaccins et
d'antigènes contre la fièvre aphteuse (ToR 3)
Des décisions doivent être prises fréquemment, parfois quotidiennement, concernant l’adéquation de la banque de
vaccins compte tenu de l’évolution de la situation de la fièvre aphteuse au niveau régional ou mondial. Il incombe
généralement au Chef des Services vétérinaires, sur avis d’un comité technique, de mettre à jour ou de modifier le
contenu de la banque et des décisions ponctuelles peuvent être requises en cas de nouvelles données faisant état
d’un changement survenu dans une situation à risque. Décider de modifier le contenu de la banque peut être une
démarche compliquée. La sélection des antigènes doit logiquement être conditionnée par le risque associé à
certaines souches antigéniques. La réalisation de cette évaluation nécessitera de disposer de données sur :
1. la prévalence du virus aphteux, par type de virus, dans les pays considérés comme représentant un risque ;
2. les caractéristiques antigéniques des souches en circulation, en particulier les indicateurs de protection
croisée (pourcentage attendu de protection (EPP) ; “valeurs de r”, protection croisée in vivo) ;
3. parmi les informations pouvant être importantes figurent les données épidémiologiques relatives au
comportement du virus en cas de foyers, y compris les hôtes inhabituels et les caractéristiques génétiques.
Point 1 : la prévalence du virus aphteux circulant dans les régions à risque
L’évaluation de la prévalence générale de l’infection nécessitera l’utilisation des informations sur les foyers
aphteux officiellement déclarés, ainsi que des prédictions. Des travaux sont en cours dans ce domaine. Dans une
étude récente, la prévalence prévue dans les pays à risque a été utilisée pour évaluer le risque lié aux importations
illégales vers le Royaume-Uni. L’élaboration et la validation des outils prédictifs représenteront une tâche
considérable en l’absence quasi totale de données pour certains pays et compte tenu du fait qu’il existe peu et peut-
être même aucune situation épidémiologique analogue permettant de faire des comparaisons ou de tirer des
conclusions.
Usage des vaccins existants
Les membres de la réunion ont considéré qu’il existe dans les Pays Membres un besoin d’information sur l’usage
des vaccins, l’utilisation des souches et/ou des sous-types présents dans les vaccins, l’application de la vaccination
(nationale, régionale, sur demande/privée). Le Groupe a estimé que les informations fournies par les rapports
annuels adressés à l’OIE étaient limitées et que les données relatives aux “souches” et à l’efficacité des vaccins
seraient utiles et faciles à transmettre. Le Groupe a préconisé que les Pays Membres fournissent dans les rapports
annuels des informations supplémentaires sur l’usage des vaccins, notamment le type antigénique présent dans les
vaccins, le nombre annuel de doses administrées par espèce, le pourcentage de la population vaccinée par espèce et
la stratégie de vaccination (nationale, régionale, sur demande/programme privé, etc.).
Surveillance de la circulation des souches virales
La surveillance des types antigéniques circulant dans les régions à risque est un élément très important du
processus d’évaluation du risque. Les Laboratoires de référence régionaux utilisent des méthodes diverses et des
virus vaccinaux de référence différents, ce qui limite la valeur de la caractérisation actuelle dans des régions ou
laboratoires donnés. Cet aspect est traité dans la discussion ci-dessous.
Une caractérisation antigénique rapide est nécessaire pour pouvoir donner une alerte précoce du risque, notamment
d’émergence ou de modification des souches virales dans les régions où l’on prévoit de faire appel à la banque.
Les participants à la réunion se sont accordés à dire qu’il est urgent d’améliorer la surveillance de la circulation
des virus dans les régions endémiques de même que dans les foyers apparaissant dans des régions antérieurement
indemnes, et que des lignes directrices sur l’évaluation des souches circulant dans des zones d’endémie doivent
être élaborées pour les Laboratoires de référence régionaux et les Pays Membres. Une définition des niveaux de la
Groupe ad hoc sur les banques d’antigènes et de vaccins, juin 2004 5
surveillance/typage pourrait être utile
1
, en particulier pour guider les Laboratoires de référence régionaux en
matière de surveillance des régions qui rélèvent de leur responsabilité, et pour la mise en place d’un programme
d’appui pour combler les lacunes de la surveillance mondiale. (intervention : Dr Ingrid Bergmann et Dr Gavin
Thomson) .
On ne peut pas accorder une trop grande part à la caractérisation du virus. Il convient donc d'élaborer un projet qui
s’appuie sur une meilleure définition du niveau de surveillance requis dans les régions endémiques, afin de
prendre en compte/soutenir la surveillance et l’évaluation de la circulation du virus dans les régions endémiques.
Les laboratoires de référence régionaux doivent jouer un rôle important dans ce projet/cette activité.
Certaines définitions doivent être examinées. Les participants à la réunion ont jugé que l’expression “souches de
virus aphteux” est assez vague et qu’il convient d’adopter une définition officielle.
Point 2 : caractérisation du virus – méthodes utilisées, questions liées à l’harmonisation
Tant que les problèmes de standardisation ne seront pas solus, l’échange entre laboratoires des virus importants
continuera d’être nécessaire. Parmi les autres raisons justifiant cet échange figure la nécessité de poursuivre la
caractérisation biologique en réalisant notamment des études de transmission. Il est nécessaire de mettre en place
un système de virus vaccinaux de référence et on pourrait faire un usage accru des virus inactivés en tant que
matériels de référence pour le typage antigénique. Il sera important de disposer de matériels de référence communs
aux Laboratoires de référence régionaux et aux Laboratoires nationaux ; ces matériels devront être définis et
développés. Actuellement, l’adéquation des vaccins, présents dans les banques des différentes régions, utilisables
contre les virus circulants est évaluée par différentes méthodes et sans recourir à des réactifs de référence. Il sera
moins nécessaire d’échanger les virus une fois que sera achevée la standardisation des méthodes et des systèmes
de notification des Laboratoires de référence régionaux et des Laboratoires nationaux.
Caractérisation antigénique
Les deux principales méthodes utilisées en Europe et en Amérique du Sud sont les « valeurs de r » et le
pourcentage attendu de protection. Les détails relatifs aux méthodes employées ont été collectés lors de la réunion.
Les autres tests comparatifs (Organisation panaméricaine de la santé, Argentine) sont la caractérisation des
anticorps monoclonaux et la fixation du complément pour la détermination des sous-types. Pour des raisons
financières, la protection croisée in vivo est rarement mise en œuvre. Le groupe du Laboratoire mondial de
référence (WRL) a estimé que les différentes méthodes de détermination de la « valeur de r » sont assez
concordantes et que les données initiales permettant de fixer les valeurs-seuil de protection sont limitées. La
standardisation de la méthode de la “valeur de r” exige des travaux supplémentaires. Des expériences sont prévues
dans le cadre du projet Improcon de l’Union européenne (UE), coordonné par le Docteur de Clercq.
Plusieurs possibilités ont été envisagées pour améliorer la situation existante :
1. les Laboratoires de références doivent mettre des procédures opératoires standard à la disposition du
Groupe ad hoc et de ceux qui demandent des informations relatives au typage ;
2. élaboration d’un système d’enregistrement normalisé ;
3. les matériels de référence (virus et sérum prélevé après la vaccination) doivent être identifiés, acceptés et
distribués pour les principales souches vaccinales mères du virus aphteux (batterie internationale de virus et
de sérums de référence prélevés après la vaccination) ;
4. les comparaisons antigéniques doivent tenir compte de la souche vaccinale internationale de référence issue
de la batterie décrite plus haut pour permettre une interprétation approfondie de la validité des principaux
stocks de vaccins présents dans les banques internationales ;
1
Tels que échantillons représentatifs prélevés dans les foyers et prélèvements effectués dans chaque nouvelle situation
épidémiologique ; dans les régions où aucun cas clinique n’a été observé, typage du virus isolé dans des zones dans lesquelles
aucun signe clinique de fièvre aphteuse n’a été détecté ; prélèvements effectués dans les situations à risque, notamment quand la
vaccination est pratiquée mais quand la couverture au sein de la population favorise la sélection de variants antigéniques.
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