RÉUNION DU GROUPE AD HOC DE L’OIE SUR LE VIRUS... Paris, le 14 mai 2012

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 Original : anglais
Mai 2012
RÉUNION DU GROUPE AD HOC DE L’OIE SUR LE VIRUS DE SCHMALLENBERG
Paris, le 14 mai 2012
______
1.
Ouverture de la réunion
Une seconde réunion du Groupe ad hoc de l’OIE sur le virus de Schmallenberg (ci-après désigné « le Groupe »)
s’est tenue au siège de l’OIE, à Paris, le 14 mai 2012.
Le Docteur Bernard Vallat, Directeur général de l’OIE, s’est joint brièvement aux participants, en compagnie du
Docteur Alejandro Thiermann, Président de la Commission des normes sanitaires pour les animaux terrestres, et
du Docteur Karim Ben Jebara, Chef du Service de l’information sanitaire de l’OIE. Le Docteur Vallat a remercié
le Groupe de sa contribution, qui avait permis aux Délégués de l’OIE de disposer d’informations et de
recommandations reposant sur des fondements scientifiques pour garantir la sécurité des échanges commerciaux
d’animaux et des produits d’origine animale. Suite à la baisse récente du nombre de cas imputables au virus de
Schmallenberg, le Délégué d’un Pays Membre atteint avait adressé un courrier à l’OIE, au nom d’autres Pays
Membres concernés par l’infection, dans lequel il proposait de mettre un terme à la notification des infections dues
au virus de Schmallenberg. Selon les procédures de l’OIE, les maladies endémiques de la liste devraient faire
l’objet d’une notification semestrielle ; toutefois, cette déclaration semestrielle ne s’imposerait pas dans la mesure
où l’infection au virus de Schmallenberg ne figurait pas dans la liste, même si elle était considérée comme une
maladie émergente. Le chapitre révisé concernant les critères d’inscription sur la liste des maladies du Code
sanitaire pour les animaux terrestres était sur le point d’être présenté pour adoption à la prochaine Assemblée en
mai 2012. L’OIE convoquerait ensuite un groupe ad hoc en le chargeant de revoir la liste des maladies des
animaux terrestres et de proposer une nouvelle liste pour adoption par les Pays Membres en mai 2013. Ce groupe
pourrait exprimer son avis sur une inscription éventuelle de l’infection au virus de Schmallenberg sur la liste des
maladies de l’OIE, même si les probabilités d’une telle inclusion pourraient être faibles. Le Docteur Vallat a
proposé que les pays atteints devraient continuer à signaler les foyers, au moins jusqu’à la fin mai 2012 ; la
notification pourrait ensuite prendre fin, après l’envoi d’un rapport final, puisque la maladie serait considérée
comme une maladie endémique plutôt qu’émergente.
Par ailleurs, le Docteur Vallat a proposé que la Commission des normes biologiques soit invitée à actualiser le
chapitre du Manuel des tests de diagnostic et des vaccins pour les animaux terrestres de l’OIE sur les maladies à
Bunyavirus (2.9.1) afin d’y inclure les informations relatives au diagnostic et à la surveillance de l’infection au
virus de Schmallenberg.
Répondant à la demande d’un expert, le Docteur Vallat a déclaré que la Commission scientifique pour les maladies
animales (la Commission scientifique) ne s’opposerait probablement pas à ce que l’intitulé « recommandations »
soit remplacé par « informations » sur le site Internet de l’OIE si le Groupe devait faire une proposition à cet effet.
2.
Adoption de l’ordre du jour et désignation du président et du rapporteur
Le Docteur Stephen Edwards a présidé la réunion. La Docteure Brigitte Cay et le Docteur Stéphan Zientara ont été
nommés rapporteurs. Le Groupe a approuvé la proposition d’ordre du jour de sa réunion. L’ordre du jour et la liste
des participants figurent respectivement aux Annexes I et II. Le Groupe a pris acte du mandat qui lui avait été
soumis (Annexe III).
3.
Commentaires issus de la réunion de la Commission scientifique pour les maladies animales de
février 2012
Le Groupe a pris acte de l’approbation après examen du rapport de sa première réunion en février 2012 par la
Commission scientifique.
Groupe ad hoc sur le virus de Schmallenberg/Mai 2012
1
Il a été signalé que l’existence d’un tropisme du virus de Schmallenberg pour les embryons n’avait pas été
démontrée. Par conséquent, le Groupe a décidé, par rapport à son avis reproduit dans le rapport de la Commission
(paragraphe 1 du point 5 de l’Annexe XI), de porter l’attention de la Commission scientifique sur ce point.
4.
Évaluation de la situation épidémiologique sur le virus de Schmallenberg
Le Groupe a procédé à un tour d’horizon de la situation épidémiologique relative au virus de Schmallenberg dans
les pays atteints (Pays-Bas, Belgique, Allemagne, France, Royaume-Uni, Espagne, Italie et Luxembourg).
Le nombre de malformations chez les agneaux, les chevreaux et les veaux avait régressé. Le nombre de cas avait
culminé en février-mars 2012, durant la période coïncidant avec le pic de natalité chez les agneaux. Chez les
veaux, le nombre de cas est resté à son niveau maximal jusqu’en avril 2012. Dans la mesure où la fin de
l’épidémie était attendue dans 2 à 3 semaines, aucun nouveau cas ne devrait être recensé en juin 2012, hormis
quelques rares cas éventuels.
Des éléments de preuve probants attestaient du rôle de premier plan joué par les Culicoïdes dans la transmission
du virus.
Les singularités spécifiques de certains pays ont été abordées.

En Belgique, dix veaux asymptomatiques âgés d’une semaine se sont révélés positifs en PCR (aucune
donnée sérologique disponible).

Alors que l’Allemagne avait notifié quelque 1 500 cas de malformations, très peu de nouveaux cas ont été
découverts en mai 2012 chez les agneaux ou les chevreaux. Étant donné qu’une partie des veaux
malformés étaient négatifs en PCR, l’Allemagne a modifié la définition du terme « cas » afin d’inclure les
veaux précolostraux séropositifs malformés, même lorsque les résultats en PCR étaient négatifs.

Le nombre de cas avait fortement reculé en France, alors que plus de 1 400 cas avaient été observés.

En Espagne, une seule exploitation abritant des animaux séropositifs a été découverte. Aucun animal
n’avait été importé par l’élevage et tous les animaux des exploitations voisines présentaient une sérologie
négative.
Le Groupe a estimé qu’il convenait de mieux sensibiliser les pays voisins, en Europe et en dehors de l’Europe,
pour permettre la détection de signes cliniques éventuels ressemblant à ceux de l’infection au virus de
Schmallenberg.
5.
Bilan des découvertes récentes sur le virus de Schmallenberg
Le Groupe a fait le point sur les découvertes récentes de la recherche en laboratoires et sur les connaissances
scientifiques concernant le virus de Schmallenberg. La fiche technique de l’OIE a été réactualisée pour en tenir
compte (section 7 du présent rapport).
Les observations spécifiques suivantes ont été relevées.
2

Le virus possède des caractéristiques typiques du sérogroupe Simbu ; toutefois, il ne provient pas d’un
réassortiment génomique (contrairement au virus Shamonda). Il estétait considéré comme un virus non
encore reconnu présentant des similitudes avec les virus Douglas et Sithuperi.

Les études de séroprévalence et les études épidémiologiques menées chez les animaux et les humains
ontavaient permis d’écarter les risques potentiels de zoonose.

Les nombreuses études d’infection expérimentales déjà réalisées et celles en cours ontavaient fait
progresser nos connaissances sur la pathogenèse, la transmission et les hôtes du virus, ainsi que sur le
matériel d’échantillonnage le plus adapté à l’établissement du diagnostic.

Le virus aavait un tropisme pour le fœtus ; en revanche, l’existence d’un tropisme éventuel pour
l’embryon resteait une inconnue. Chez les bovins, l’embryon estétait défini comme un animal âgé de
moins de 45 jours après fécondation.

Les Culicoïdes ont été identifiés comme des vecteurs probables : le virus avait été détecté par PCR en
Belgique dans des échantillons groupés de têtes provenant de femelles gorgées de sang et appartenant à
quatre espèces différentes de Culicoïdes. En outre, le génome du virus de Schmallenberg a été détecté
dans des échantillons composites de Culicoïdes au Danemark et en Allemagne.
Groupe ad hoc sur le virus de Schmallenberg/Mai 2012

Une méthode immuno-enzymatique indirecte estétait désormais disponible pour le dépistage sérologique
de masse.

Des techniques de génétique inverse sontétaient en cours d’élaboration.

Outre la mise au point de nouveaux tests de diagnostic, le génome de souches virales spécifiques avait
fait l’objet d’un séquençage intégral dans plusieurs endroits. Il conviendrait d’harmoniser les méthodes de
diagnostic par voie sérologique et moléculaire afin d’accroître la comparabilité des résultats.

Les coûts de mise au point de vaccins, y compris la concession de licences, sonteraient élevés et qu’un
cofinancement de l’UE ne pouvait se justifier. Plusieurs fabricants travaillaient à l’élaboration de vaccins
inactivés. Toutefois, en raison des longs délais de la procédure d’enregistrement (plus de 250 jours),
aucun vaccin contre le virus de Schmallenberg ne devrait être commercialisé avant 2013, au plus tôt.
Plusieurs questions restaient sans réponse, par exemple, sur l’existence éventuelle d’une corrélation entre les
malformations et l’âge de la mère au moment de l’infection, la présence d’une variation génétique (notamment
sous la forme d’une dérive) susceptible d’expliquer l’origine du virus, les écarts de prévalence entre les pays (en
particulier entre le nord et le sud), les études complémentaires à entreprendre sur les vecteurs (participation
d’autres espèces, possibilité d’une transmission vectorielle verticale).
6.
Discussion sur le risque de propagation de la maladie
Le Groupe a constaté qu’il était difficile de prévoir le risque de propagation au cours de la prochaine période
d’activité du vecteur en raison des inconnues. Les estimations scientifiques sur le risque de transmission ont été
actualisées à la lumière des connaissances actuelles.
7.
Mise à jour de la fiche technique de l’OIE et des recommandations validées par la Commission
scientifique en février 2012
Le Groupe a actualisé la fiche technique sur la base des données scientifiques les plus récentes. Il a été convenu
que les points clés issus des recommandations devraient à présent être regroupés et présentés en tant
qu’informations supplémentaires dans une annexe plutôt que dans un document de recommandations distinct
(Annexe IV du présent rapport)
Le Groupe a répété que la référence faite au virus de la fièvre catarrhale du mouton lors de sa première réunion
s’expliquait par l’implication de vecteurs communs. La période virémique plus courte constatée chez les animaux
infectés par le virus de Schmallenberg par rapport au virus de la fièvre catarrhale du mouton rend impropre toute
autre référence à la fièvre catarrhale ovine. Le Groupe a également pris acte du risque de transmission négligeable
lié aux animaux séropositifs au virus de Schmallenberg.
8.
Questions diverses
Le Groupe n’avait aucune autre question à traiter.
9.
Adoption du rapport
Le Groupe a examiné et modifié le projet de rapport préliminaire présenté par les rapporteurs.
_______________
…/Annexes
Groupe ad hoc sur le virus de Schmallenberg/Mai 2012
3
Annexe I
RÉUNION DU GROUPE AD HOC DE L’OIE SUR LE VIRUS DE SCHMALLENBERG
Paris, le 14 mai 2012
_____
Ordre du jour
1.
Ouverture de la réunion
2.
Adoption de l’ordre du jour et désignation du président et du rapporteur
3.
Commentaires issus de la réunion de la Commission scientifique pour les maladies animales de février 2012
4.
Évaluation de la situation épidémiologique sur le virus de Schmallenberg
5.
Tour d’horizon des derniers résultats de la recherche sur le virus de Schmallenberg et des autres virus à
transmission vectorielle génétiquement proches
6.
Discussion sur le risque de propagation de la maladie
7.
Mise à jour de la fiche technique de l’OIE et des recommandations validées par la Commission scientifique en
février 2012
8.
Questions diverses
9.
Adoption du rapport
____________
4
Groupe ad hoc sur le virus de Schmallenberg/Mai 2012
Annexe II
RÉUNION DU GROUPE AD HOC DE L’OIE SUR LE VIRUS DE SCHMALLENBERG
Paris, le 14 mai 2012
_____
Liste des participants
MEMBRES
Pr Steven Edwards
c/o OIE 12 rue de Prony
75017 Paris, FRANCE
Tél. (33-1) 44.15.18.88
Fax (33-1) 42.67.09.87
[email protected]
Dr Martin Beer
Friedrich-Loeffler-Institut
Federal Research Institute for
Animal Health
Südufer 10
17493 Greifswald-Insel Riems
ALLEMAGNE
Tél. (49) 38351 7 200
Fax (49) 38351 7 275
[email protected]
Dre Ann Brigitte Cay
Responsable du Service des maladies
virales enzootiques et (ré-)émergentes
Centre d’Étude et de Recherches vétérinaires
et agrochimiques
Groeselenberg 99
B-1180 Bruxelles
BELGIQUE
Tél. (32) 2 379 05 63
[email protected]
Dr Piet Vellema
Department of Small Ruminant Health
Animal Health Service
Arnsbergstraat 7, PO Box 9
7400 AA Deventer,
PAYS-BAS
Fax +31 (0)519 56 23 20
[email protected]
Dr Stéphan Zientara
ANSES/INRA/ENVA
Directeur de l’UMR 1161
23 Avenue du Général de Gaulle
94703 Maisons-Alfort
FRANCE
Tél. (33) 1 43 96 72 80
[email protected]
Dr Peter Kirkland
Senior Principal Research Scientist
Officer in Charge, Virology Laboratory
Elizabeth Macarthur Agriculture Institute
PMB 8 - Camden NSW 2570
AUSTRALIE
Tél. (61) 2 4640 6331
Fax (61) 2-4640 6429
[email protected]
OBSERVATEURS
Dr Francisco Javier Reviriego Gordejo
Commission européenne
Direction générale Santé et consommateurs
G2- Santé animale
Froissart 101, F-101-03/72
1040 Bruxelles
BELGIQUE
Tél. (32) 2 2984799
Fax (32) 2 2953144
[email protected]
Dre Christianne Bruschke
Chief Veterinary Officer
Ministry of Agriculture, Nature and
Food Quality
Bezuidenhoutseweg 73
P.O. Box 20401
2500 EK La Haye
PAYS-BAS
Tél. (31) 70 378 46 83
[email protected]
Pr Michel Thibier
Ancien président de l’IETS
Saint Sauveur
64120 SAINT PALAIS
FRANCE
Tél. (33)5 59 65 84 60
[email protected]
Pr Thomas C. Mettenleiter
(Représentant de la Commission scientifique
pour les maladies animales)
Friedrich-Loeffler-Institute
Federal Research Institute for Animal Health
Südufer 10 - 17493 Greifswald
Insel Riems - ALLEMAGNE
Tél. (49-38) 351 71 02
[email protected]
SIÈGE DE L’OIE
Dr Bernard Vallat
Directeur général
12 rue de Prony
75017 Paris
FRANCE
Tél. (33) 1 44 15 18 88
Fax (33) 1 42 67 09 87
[email protected]
Dre Elisabeth Erlacher-Vindel
Adjointe du Chef de service
Service scientifique et technique
[email protected]
Dre Marta Martinez
Épidémiologiste vétérinaire
Chargée de la Commission scientifique
pour les maladies animales
Service scientifique et technique
[email protected]
Dr Kiok Hong
Chargé de mission
Service scientifique et technique
[email protected]
Dr Alessandro Ripani
Chargé de mission
Service scientifique et technique
[email protected]
Dr Masatsugu Okita
Chargé de mission
Service du commerce international
[email protected]
_______________
Groupe ad hoc sur le virus de Schmallenberg/Mai 2012
5
Annexe III
RÉUNION DU GROUPE AD HOC DE L’OIE SUR LE VIRUS DE SCHMALLENBERG
Paris, le 14 mai 2012
_____
Mandat
1.
Dresser un état des lieux actualisé sur les foyers du virus de Schmallenberg
2.
Faire le point sur les dernières recherches et connaissances scientifiques concernant le virus de Schmallenberg et
d’autres virus génétiquement proches.
3.
Réviser et actualiser la fiche technique de l’OIE et les recommandations validées le 16 février 2012 par la
Commission scientifique de l’OIE sur la base des dernières connaissances épidémiologiques et scientifiques.
_______________
6
Groupe ad hoc sur le virus de Schmallenberg/Mai 2012
Annexe IV
LE VIRUS DE SCHMALLENBERG
Étiologie | Épidémiologie | Diagnostic | Prévention et lutte | Références bibliographiques
Le virus de Schmallenberg a été découvert en novembre 2011, et fait l’objet de recherches épidémiologiques,
immunologiques et virologiques dans plusieurs pays européens. Cette fiche technique contient des informations
concernant les observations épidémiologiques et les recherches menées à ce jour (mai 2012) ainsi que des données
extrapolées à partir de virus génétiquement proches appartenant aux mêmes genre et sérogroupe.
ÉTIOLOGIE
Classification de l’agent pathogène
Le virus de Schmallenberg est un virus enveloppé à ARN, antisens, segmenté et simple brin. Il appartient au genre
Orthobunyavirus et à la famille des Bunyaviridés. Le virus de Schmallenberg fait partie du sérogroupe Simbu qui inclut
les virus Shamonda, Akabane et Aino.
Les études de terrain et de laboratoire indiquent une relation causale entre l’infection par le virus de Schmallenberg et
les signes cliniques rapportés.
Résistance aux agents physiques et chimiques
Informations extrapolées à partir du sérogroupe California des Orthobunyavirus :
Température :
Agents chimiques/
Désinfectants :
Viabilité :
Inactivation (ou réduction significative de l’infectiosité) par exposition à 50–60°C pendant au
moins 30 minutes.
Sensibilité aux désinfectants courants (hypochlorite de sodium à 1%, glutaraldéhyde à 2%,
éthanol à 70%, formol) Le virus ne survit pas longtemps en dehors de l’hôte ou du vecteur
ÉPIDÉMIOLOGIE
Les enquêtes épidémiologiques, corroborées par les connaissances relatives aux virus génétiquement apparentés du
sérogroupe Simbu, indiquent que le virus de Schmallenberg touche les ruminants. Les études sérologiques montrent
qu’il ne s’agit pas d’un agent zoonotique. Chez les animaux, le virus se transmet par des insectes vecteurs ainsi que
verticalement in utero.
Hôtes



Confirmation par la PCR ou l’isolement du virus :
o bovins, ovins et caprins
o bisons
Confirmation sérologique uniquement :
o cerfs élaphes
o chevreuils d’Europe
o alpagas
o mouflons
Homme : les études épidémiologiques et virologiques de populations humaines jugées à risque n’ont montré
aucun signe de potentiel zoonotique.
Transmission




Les investigations épidémiologiques indiquent une transmission par des insectes vecteurs.
Vecteurs : le génome du virus de Schmallenberg a été décelé dans plusieurs espèces de Culicoides. Des
informations complémentaires sont nécessaires pour cerner le rôle possible des moustiques. La transmission
verticale par voie placentaire a été prouvée
La transmission directe entre animaux est très peu probable.
D’autres recherches devront confirmer ces modes de transmission et identifier les espèces d’insectes
compétentes.
Groupe ad hoc sur le virus de Schmallenberg/Mai 2012
7
Virémie et période d’incubation
3 à 5 jours après une inoculation expérimentale chez des bovins et des ovins, les signes cliniques étaient absents à
discrets ; la période d’incubation était comprise entre 1 et 4 jours et la virémie a duré 1 à 5 jours.
Sources du virus
Tissus dans lesquels le virus a été isolé (d’après les données disponibles en mai 2012) :
 sang prélevé chez des animaux adultes atteints et tissu encéphalique provenant de fœtus infectés.
Tissus positifs à la PCR (d’après les données disponibles en mai 2012) :
 organes et sang de fœtus infectés, placenta, liquide amniotique, méconium.
Répartition géographique
Quelques cas d’infection à Orthobunyavirus avaient été rapportés en Europe mais aucun virus du sérogroupe Simbu
n’avait été isolé en Europe avant 2011.
Le virus de Schmallenberg a d’abord été détecté en Allemagne, en novembre 2011, dans des échantillons prélevés en
été et en automne 2011 sur des vaches laitières malades (fièvre et chute du rendement laitier). Des signes cliniques
analogues (diarrhée notamment) ont été observés chez des vaches laitières aux Pays-Bas, où la présence du virus de
Schmallenberg a également été confirmée en décembre 2011.
Depuis début décembre 2011, des malformations congénitales ont été signalées aux Pays-Bas chez des agneaux
nouveau-nés, et le virus de Schmallenberg a été détecté et isolé sur le tissu encéphalique. À ce jour (mai 2012), des cas
de mortinatalité et de malformations congénitales avec positivité de la PCR ont été rapportés par les Pays-Bas, la
Belgique, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France, le Luxembourg, l’Espagne et l’Italie.
Des informations détaillées sur la répartition mondiale de cette maladie sont consultables à partir de l’interface
de la Base mondiale d’informations sanitaires de l’OIE (WAHID)
[http://www.oie.int/wahis/public.php?page=home].
DIAGNOSTIC
Diagnostic clinique
Les signes cliniques se manifestent différemment selon les espèces : les bovins adultes ont présenté une forme discrète
d’infection aiguë durant la période d’activité des vecteurs alors que les malformations congénitales ont concerné un plus
grand nombre d’espèces de ruminants (bovins, ovins, caprins et bisons jusqu’à présent). Des cas de diarrhée ont
également été rapportés dans quelques élevages ovins et bovins laitiers.

Adultes (bovins)
o
o
o
o
o
o
o

Maladie probablement souvent asymptomatique, avec néanmoins quelques cas d’infection aiguë
durant la période d’activité des vecteurs
Hyperthermie (>40°C)
Détérioration de l’état général
Anorexie
Diminution du rendement laitier
Diarrhée
Guérison en quelques jours (au niveau individuel) et en 2 à 3 semaines (à l’échelle du troupeau)
Malformations et mortinatalité (veaux, agneaux et chevreaux)
o
o
o
o
o
Arthrogrypose / hydranencéphalie
Brachygnathie inférieure
Ankylose
Torticolis
Scoliose
Le pourcentage exact de malformations est inconnu et varie selon le stade de la gestation au moment de la
contamination.
8
Groupe ad hoc sur le virus de Schmallenberg/Mai 2012
Lésions
Chez les nouveau-nés malformés




Hydranencéphalie
Hypoplasie du système nerveux central
Porencéphalie
Œdème sous-cutané (veaux)
Les symptômes peuvent être décrits succinctement par le terme de syndrome d’arthrogrypose-hydranencéphalie.
Diagnostic différentiel
Infection aiguë chez les animaux adultes
Les symptômes ne sont pas spécifiques. Toutes les causes possibles d’hyperthermie, de diarrhée et de baisse de la
production laitière doivent être prises en compte.
Malformations chez les veaux, les agneaux et les chevreaux





Autres Orthobunyavirus
Fièvre catarrhale du mouton
Infections à Pestivirus
Facteurs génétiques
Substances toxiques
Diagnostic biologique
Prélèvements
Les échantillons doivent être réfrigérés ou congelés pour le transport.
Détection de l’infection aiguë chez les animaux vivants :
 Sang sur EDTA
 Sérum
o Au moins 2 ml, avec réfrigération pour le transport
Veaux, agneaux ou chevreaux mort-nés et malformés
 Détection du virus
o Prélèvements de tissus encéphaliques (cerveau et tronc cérébral)
o Liquide amniotique
o Nouveau-nés vivants
 Liquide amniotique et placenta
 (Méconium)
 Détection des anticorps
o Liquide péricardique
o Sang (de préférence précolostral)
 Histopathologie
o Examen du système nerveux central (y compris de moelle épinière) après fixation
Procédures
Identification de l’agent
 RT-PCR en temps réel (Bilk et al., 2012) ; des trousses de PCR sont disponibles dans le commerce
 Isolement du virus sur culture cellulaire : cellules d’insectes (KC), cellules de hamsters (BHK), cellules rénales
de singe (VERO)
Épreuves sérologiques sur échantillons de sérum
 ELISA : une trousse est disponible dans le commerce
 Immunofluorescence indirecte
 Épreuve de neutralisation
Pour obtenir des informations complémentaires, du matériel de référence et des conseils, s’adresser au Docteur Martin
Beer ([email protected]), Institut für Diagnostische Virologie, Friedrich-Loeffler-Institut Bundesforschungsinstitut
für Tiergesundheit, Greifswald - Insel Riems, Allemagne.
Groupe ad hoc sur le virus de Schmallenberg/Mai 2012
9
PRÉVENTION ET MESURES DE LUTTEIl n’existe à l’heure actuelle aucun traitement spécifique ni aucun
vaccin contre le virus de Schmallenberg.
Prophylaxie sanitaire
Des mesures de lutte ciblant les vecteurs potentiels durant leur période d’activité pourraient réduire la transmission
virale.
La programmation de la reproduction en dehors de la période d’activité vectorielle devrait réduire le nombre de
malformations fœtales.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Bilk S, Schulze C, Fischer M, Beer M, Hlinak A, Hoffmann B. 2012. Organ distribution of Schmallenberg virus RNA in malformed
newborns. Vet Microbiol. 2012 Mar 30. [publication en ligne avant impression]

Friedrich-Loeffler-Institut – Update of Information on ‛Schmallenberg virus’:
http://www.fli.bund.de/de/startseite/aktuelles/tierseuchengeschehen/schmallenberg-virus.html

Friedrich-Loeffler-Institut – New Orthobunyavirus detected in cattle in Germany:
http://www.fli.bund.de/fileadmin/dam_uploads/press/Schmallenberg-Virus_20111129-en.pdf

Friedrich-Loeffler-Institut – Schmallenberg virus factsheet:
http://www.fli.bund.de/fileadmin/dam_uploads/tierseuchen/Schmallenberg_Virus/Schmallenberg-Virus-Factsheet-20120119-en.pdf

National institute of public health and the environment – Risk Profile Humaan Schmallenbergvirus:
http://www.rivm.nl/dsresource?objectid=rivmp:60483&type=org&disposition=inline

European Centre for Disease Prevention and Control, Risk assessment: New Orthobunyavirus isolated from infected cattle and
small livestock – potential implications for human health: http://ecdc.europa.eu/en/publications/Publications/Forms/ECDC_DispForm.aspx?ID=795

The Center for Food Security and Public Health, Iowa State University - Akabane Disease. September 2009 – Akabane disease
card. Available at: http://www.cfsph.iastate.edu/Factsheets/pdfs/akabane.pdf

Public Health Agency of Canada - California serogroup - Material Safety Data Sheets http://www.phac-aspc.gc.ca/lab-bio/res/psdsftss/msds27e-eng.php

Direction générale de l’alimentation - Note de Service du 4 janvier 2012 : Emergence orthobunyaviridé (Schmallenberg virus) –
surveillance du territoire pendant l’hiver 2011/2012 : http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/DGALN20128007Z.pdf

Mosquito-borne viruses in Europe, Zdenek Hubálek, in Vector-Borne Diseases: Impact of Climate Change on Vectors and Rodent
Reservoirs, Berlin, 27 & 28 September 2007: http://www.umweltbundesamt.de/gesundheit-e/veranstaltungen/vector-bornediseases/06_%20Hubalek.pdf

Peaton virus: a new Simbu group arbovirus isolated from cattle and Culicoides brevitarsis in Australia - St George T.D., Standfast
H.A., Cybinski D.H., Filippich C., Carley J.G., Aust. J. Biol. Sci., 1980, 33 (2), 235–43.
http://www.publish.csiro.au/?act=view_file&file_id=BI9800235.pdf

Distribution and prevalence of Mermet virus infections in the central United States. Calisher C.H., Ahmann S.J., Grimstad P.R.,
Hamm J.G., Parsons M.A. Am. J. Trop. Med. Hyg., 1981, 30 (2), 473–6.

An outbreak of Oropouche virus diease in the vicinity of santarem, para, barzil. Pinheiro F.P., Travassos da Rosa A.P., Travassos
da Rosa J.F., Bensabath G. Tropenmed. Parasitol., 1976, 27 (2), 213–23.

ProMED-Mail from Published Date: 2011–11-19 Subject: PRO/AH/EDR> Undiagnosed illness, bovine - Germany, Netherlands (02):
new virus susp. Archive number: 20111119.3404: http://www.promedmail.org/direct.php?id=20111119.3404

Hoffmann B, Scheuch M, Höper D, Jungblut R, Holsteg M, Schirrmeier H, et al. Novel orthobunyavirus in cattle, Europe, 2011.
Emerg Infect Dis 2012 Mar [08/02/2012]. http://dx.doi.org/10.3201/eid1803.111905
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L’OIE actualisera cette fiche technique chaque fois que possible.
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Groupe ad hoc sur le virus de Schmallenberg/Mai 2012
Informations complémentaires
VIANDE
Données importantes
Risque de transmission
à l’homme et aux animaux
Seuls des animaux cliniquement sains doivent être abattus. La période virémique est
très courte. La transmission du virus est très probablement vectorielle.
Négligeable
LAIT
Données importantes
Risque de transmission
à l’homme et aux animaux
Le lait ne doit être collecté que sur des animaux cliniquement sains. La période
virémique est très courte. La transmission du virus est très probablement vectorielle.
Négligeable
SEMENCE
Données importantes
Risque de transmission
aux animaux
La période virémique est très courte. La semence ne doit être prélevée que sur des
animaux cliniquement sains. Après une infection expérimentale par le virus Akabane
chez 8 taureaux, ce virus n’a pas été retrouvé dans la semence, même pendant la
période virémique (Experimental infection of bulls with Akabane virus, Parsonson IM,
Della-Porta AJ, Snowdon WA, O'Halloran ML, Res Vet Sci., 1981 Sep; 31(2):157-60).
Négligeable chez les taureaux à sérologie positive comme chez les taureaux à sérologie
négative et PCR négative.
EMBRYONS
Données importantes
La période virémique est très courte. Les embryons ne doivent être prélevés que sur des
animaux cliniquement sains. Le virus Akabane est classé en catégorie 4 (maladies ou
agents pathogènes pour lesquels les études réalisées ou en cours indiquent soit
qu’aucune conclusion n’est encore possible sur le niveau de risque de transmission, soit
que le risque de transmission par transfert embryonnaire pourrait ne pas être
négligeable, même si les embryons sont manipulés correctement entre la collecte et le
transfert).
Recommandation
Les mesures de sécurité applicables au virus Akabane doivent être suivies.
Risque de transmission
D’après les connaissances actuelles, le risque lié aux animaux donneurs à sérologie
négative est négligeable.
Les animaux donneurs à sérologie positive et PCR négative le jour de l’insémination
doivent également être considérés comme à risque négligeable.
ANIMAUX VIVANTS NON GRAVIDES
Données importantes
La période virémique est très courte. Des signes cliniques discrets pourraient survenir.
La transmission est très probablement vectorielle.
Risque de transmission
Négligeable pour :
- les animaux négatifs à la PCR après 7 jours dans un environnement exempt de
vecteurs ou
- les animaux à sérologie positive et à PCR négative.
ANIMAUX VIVANTS GRAVIDES
Données importantes
Le virus peut persister chez le fœtus, d’où la naissance possible de veaux, d’agneaux ou
de chevreaux positifs à la recherche du virus. Le stade de la gestation pouvant donner
lieu à des nouveau-nés virémiques reste inconnu.
Risque de transmission
- Négligeable pour la descendance des animaux à sérologie négative contrôlés à deux
reprises (en 28 jours) dans un environnement exempt de vecteurs
- Négligeable pour la descendance des animaux à sérologie positive avant
l’insémination
- Non déterminé pour la descendance de tous les animaux non mentionnés dans les
paragraphes ci-dessus.
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