Déclaration des intoxications dues à la consommation de produits de la mer Guide Contexte La ciguatéra est une intoxication alimentaire liée à la consommation de poissons contaminés par des toxines appelées ciguatoxines, provenant de micro-algues dinoflagellés vivant sur les récifs coralliens et transmise par la consommation de poissons. Depuis de nombreuses années, des cas de ciguatéra classique appelée plus communément « gratte » sont observés dans le Pacifique et en Nouvelle Calédonie en particulier à Lifou. De 2001 à 2004, les habitants de la tribu de Hunëtë à Lifou avaient été gravement touchés par des intoxications ciguatériques provoquées par la consommation de poissons herbivores (perroquets), mulloscovores (bec de cane) mais aussi de bénitiers, jusqu’alors inconnus comme ciguatérique. Suite à une investigation réalisée en 2005 par l’IRD et la DPASS Iles, 35 cas de ciguatéra ont été déclarés. Le tableau clinique de ces intoxications était typique des formes de ciguatera classique avec cependant, plusieurs spécificités inhabituelles observées pour les cas graves : - brûlures dans la gorge et la bouche ; - rapidité de survenue des 1ers symptômes (quelques minutes après le début du repas) ; - sévérité des symptômes : 30% d’hospitalisation ; - inefficacité des traitements traditionnels jusque là efficaces. Les études d’écotoxicité menées depuis 2005 par l’IRD Nouméa avaient révélé la présence de toxines d’origine cyanobactérienne montrant ainsi qu’elles peuvent jouer un rôle important dans les intoxications alimentaires causées par les produits de la mer. En octobre 2011, un nouveau cas groupé d’intoxication alimentaire suite à la consommation de la chair d’un bénitier pêché dans la baie de Chateaubriand à Lifou a été signalé à la DASS NC. Il s’agissait de 4 cas dont une forme grave hospitalisée en réanimation au CHT avec les mêmes spécificités inhabituelles observées. Face au manque de connaissance de cette nouvelle forme de ciguatéra (ampleur du phénomène, données épidémiologique et environnementale), le SAS (DASS NC) en partenariat avec la CPS, l’IRD, le Sivap (DAVAR) et la DACAS, a décidé de mettre en place une surveillance spécifique des cas d’intoxication alimentaire due à la consommation de produits de la mer à Lifou. 1 Objectifs de la surveillance Objectif général - Décrire les caractéristiques épidémiologique et sanitaire de la nouvelle forme de ciguatéra à Lifou. Objectifs spécifiques - Décrire et comparer les caractéristiques individuelles, les tableaux cliniques des cas de ciguatéra « classique (dinoflagellées) et nouvelle forme (cyanobactéries)» de Lifou. - Identifier des facteurs prédictifs des formes graves. - Identifier des produits de consommation à risque pêchés à Lifou ainsi qu’une période à risque. - Cartographier les zones de pêche à risque de Lifou. Qui signaler ? Toute personne présentant dans les 30h suivant l’ingestion de produits de la mer péchés à Lifou au moins un des signes ci-dessous : Signes neurologiques et systématiques Picotements des extrémités Brûlures ou douleurs au contact de l’eau froide Sensation de brûlures à la gorge / bouche Démangeaisons / fourmillements Trouble de la vision Douleurs articulaires Frissons/hypothermie Troubles du comportement (agitation, désorientation) Troubles du langage/ équilibre/coordination/marche Goût « métallique » dans la bouche Miction difficile ou douloureuse Signes gastro-intestinaux Vomissements Diarrhée Crampes/ douleurs abdominales Signes Cardio-vasculaires Hypotension Bradycardie Comment signaler Une fiche de déclaration a été conçue pour l’étude. Elle devra être remplie par un médecin pour toutes les personnes répondant aux critères d’inclusion décrits ci-dessus et envoyée à la DASS NC par : - - fax du SAS au 24 37 14 courrier sous pli « confidentiel médical » au médecin inspecteur à la Direction des Affaires Sanitaires et Sociales de la Nouvelle Calédonie, service des actions sanitaires Immeuble Galliéni, 4ème étage, 5 rue de Gal Galliéni – Centre Ville – BP N4 – 98851 Nouméa Cedex mail à [email protected] Le signalement doit être réalisé dans les plus brefs délais afin de déclencher les analyses environnementales et ainsi récupérer l’aliment suspecté. Il est également important lors de la consultation de sensibiliser le malade à garder le produit suspecté. La fiche de déclaration est disponible sur le site de la DASS à l’adresse suivante http://www.dass.gouv.nc/portal/page/portal/dass/observatoire_sante/veille_sanitaire/gratte ou vous pouvez si besoin la demander directement à la DASS au 24 37 40. Pour tout renseignement, vous pouvez contacter Maguy Daures, épidémiologiste au Service des Actions Sanitaires (SAS), au 24 37 40. 2