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BULLETIN SMHV N° 12 - Les Champignons 
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- Sommaire
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- Editorial
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- Carnet d’adresses—Liste des membres, bureau.
Pages 4 à 5
- Rapport moral de l’année 2005 et 2006—CR A.G. 2007
Pages 6 à 9
- Les champignons rudéraux - P. LAURENT
Pages 10 à 27 - Les champignons du Ried
Inventaire mycologique
des Forêts Communales
d’Elsenheim (67) & d’Ohnenheim (67)
sur le territoire de la commune d’Illhaeusern (68 - Haut-Rhin)
Annexe I (Liste des espèces—11 pages)
Directeur de publication : LAURENT Patrick
Imprimé et édité par la S.M.H.V. à WISEMBACH 88520 - 26-28, route du Repas.
Identifiant SIREN 445 397 060
© 2007 - SMHV - Tous droits réservés
© LAURENT P.
Vue des Alpes suisses, depuis le massif vosgien au sommet du Hohneck
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La S.M.H.V. a tenu ses engagements, malgré des problèmes
de disponibilité momentanés. Ceux-ci seront résolus en 2008, pour
une meilleure organisation de nos activités.
Elle s’engagera dans de nouvelles actions d’études inventoriales et patrimoniales, toujours en collaboration avec les conservatoires des sites lorrains et alsaciens, afin que les données communiquées puissent être intégrées dans les bases de données des E.N.S.
(Espaces Naturels Sensibles) des départements concernés. Ainsi, la
fonge spécifique de milieux particulièrement sensibles sera mieux
connue et les gestionnaires prendront enfin en compte son existence,
ses exigences et ses particularités.
Nos relations avec les mycologues de l’Université de Kénitra
pourraient mener notre association à parrainer une nouvelle association mycologique marocaine, la première du pays. Nous continuerons donc à apporter notre soutien à ces mycologues d’Afrique du
Nord-Ouest. De nouveaux échanges sont d’ailleurs prévus à l’automne 2008.
Concernant la vulgarisation des champignons, je compte sur
l’engagement de chacun à participer aux conférences, réunions et
sorties sur le terrain, qui seront programmées pour cette nouvelle année 2008.
Il nous faudra réfléchir à notre retour dans l’adhésion à la
F.M.E. (Fédération Mycologique de l’Est), afin que les Vosges ne
soient pas en reste dans la représentation de la mycologie de cette
grande et belle région de France.
Je souhaite à tous une agréable année mycologique.
Patrick Laurent.
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Local de la SMHV
13, place de l’Europe
Salle 1, 1er étage
88100 SAINT DIE
Carnet d’adresses
S.M.H.V.
3
S.M.H.V. Siège à SAINT-DIE-DES-VOSGES
Adresse postale 26-28 route du Repas 88520 WISEMBACH
Tel. : 03.29.57.39.13.
Adresse E-mail : [email protected]
http://perso.wanadoo.fr/laurent/mycosmhv
Composition du Bureau :
Président : Patrick LAURENT 26-28 route du Repas
88520 WISEMBACH - Tel. : 03.29.57.39.13 - 06.28.26.03.37.
Adresse E-mail : [email protected]
Secrétaire : LAURENT Catherine, 26 route du Repas
88520 WISEMBACH - Tel. : 03.29.57.39.13. Port. : 06.25.29.06.72.
Trésorier : Roland SZEKELY, 25 route de Sadey - 88520 LA CROIX
AUX MINES Tel. : 03.29.57.72.29. - 06.14.30.81.18. - 01.45.47.24.48.
- [email protected]
[email protected]
SZEKELY Anne-Marie 6 Rue de la Citadelle - 94230 CACHAN
CHARPENTIER Claude & Rosa
3 place Dom Calmet - 88210 SENONES 01.45.47.24.48
VALENCE Bernard 03.29.57.60.38.
21 Rue d’Algésiras - 88100 SAINT-DIE
EHRHARD Marcel
03.29.55.01.10.
5 1ère impasse rue de la Madeleine
[email protected]
88100 ST-DIE
VARNIER Gilles
03.29.56.38.73.
22 rue de la Rappe 88480 ETIVAL CLAIREENCLOS Lucien
FONTAINE - 03.29.41.66.40
16 rue des Pommiers - 67130
[email protected]
LA BROQUE—08.70.67.98.78
WEIDMANN André
[email protected]
12, rue Jean Bonnaire—88100 SAINT DIE
LAURENT Patrick - Président
03.29.50.24.41
26 Route du Repas
[email protected]
88520 WISEMBACH
03.29.57.39.13.— 06.28.26.03.37
[email protected]
LAURENT Catherine - Secrétaire
même adresse.
Nos partenaires en 2007 :
MERVELET Henri
17 RUE DES Boutons d’Or
Conseil Général des Vosges
88430 GERBEPAL
Conservatoire des sites lorrains (CSL)
06.18.04.02.73
Conservatoire des sites alsaciens (CSA)
MICHEL Marc
12 route de Saulcy - 88100 SAINT DIE Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges (PNRBV)
03.29.55.21.16.
Réseau NATURA 2000
PASQUET Michèle
Laboratoire de Botanique et de Protection des
10 rue du haut d’Anould plantes, Département de Biologie, Faculté des
88100 SAINT DIE—03.29.55.74.26
sciences, Université Ibn Tofaïl, B. P. 133,
michè[email protected]
PERNIN Claude—Réviseur aux comp- Kénitra, Maroc.
Pôle relais tourbières
tes
220 Rue de la Chauciotte 88470 LA BOURGONCE
03.29.58.31.98.
[email protected]
PIERREL Pierre
11 La Rue - 88100 TAINTRUX
03.29.50.95.28.
SZEKELY Roland - Trésorier
25 route de Sadey - 88520 LA CROIX
AUX MINES
03.29.57.72.29.– 06.14.30.81.18
Liste des membres :
Adresses utiles
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ASSEMBLEE GENERALE DE LA SMHV
DU 14 SEPTEMBRE 2007
Rapport Moral
2005
En 2004, nous avons proposé au conseil général des Vosges, une étude des
tourbières et des aulnaies vosgiennes, échelonnées sur trois ans. Il s’agit d’un programme inventorial et patrimonial sur la fonge avec analyse écologique des champignons
supérieurs de Tourbières et Aulnaies des Hautes Vosges. Elle est réalisée en coordination avec le conservatoire des sites lorrains (C.S..L.), section Vosges.
L’inventaire et son analyse écologique donneront lieu à publication.
Les sites retenus sont les suivants :
1.
Tourbière et aulnaie-saulaie du lac de Retournemer
2.
Aulnaie du lac de Longemer
3.
Aulnaie linéaire et aulnaie à mégaphorbiaie à Wisembach
4.
Aulnaie de la Forêt St-Arnould à Deyvillers
5.
Tourbière de la Charme à Thiéfosse
6.
Tourbière du Col de Martimpré à Gerbepal
La SMHV s’est mise au travail dès le mois de mai 2004, avec une prise en compte
des relevés effectués lors du congrès SMF 2003, afin d’inventorier le patrimoine fongique de différentes stations remarquables des Hautes-Vosges, telles que la réserve naturelle intégrale de la Tourbière du Machais et celle du Tanet-Gazon du Faing, mais aussi les bords du lac de Retournermer et du Lispach, tout comme les cirques glaciaires du
Forlet et du Frankenthal côté alsacien. Cet inventaire doitt conduire à mieux connaître la dynamique de ces
milieux en matière de champignons et donc à mieux comprendre le rôle des fungi dans ces espaces naturels
sensibles et, ainsi, à élaborer des propositions de protection.
Rapport Moral
2006
Pour son dixième anniversaire, la S.M.H.V. organisait du 12 au 14 mai 2006, dans la Loire, à Saint
Jean la Vêtre, la Conférence des Associations et Fédérations Mycologiques (C.A.F.A.M.) dont vous trouverez
le compte-rendu dans les pages du bulletin SMHV 2006.
Extrait :
C.A.F.A.M.
Conférence Annuelle des Fédérations et Associations Mycologiques
organisée par la S.M.H.V. à Saint Jean-la-Vêtre, les 12,13 et 14 mai 2006.
Du vendredi 12 mai au dimanche 14 mai 2006 s’est tenue à Saint Jean La Vêtre
(Loire) dans le massif du Forez, la Conférence Annuelle des Fédérations et Associations Mycologiques. Le but
de ces journées est de se retrouver entre mycologues français qui représentent les fédérations et les associations mycologiques, et de traiter ensemble les questions à l’ordre du jour.
L’organisation matérielle a été prise en charge par la SMHV représentée par Patrick Laurent et son épouse qui
s’acquittèrent de cette lourde tâche de façon parfaite et appréciée de tous les participants. Patrick Laurent dans
son mot de bienvenue rappelle que la SMHV fête ses 10 années d’existence et invite tous les participants à faire en sorte que ces journées se déroulent dans un climat de convivialité et qu’après les propos parfois virulents
et tendus échangés entre représentants des Fédérations et de la SMF ces derniers mois sur le forum de la coordination nationale, on reparte sur des bases plus sereines et constructives. Après présentation de tous les participants et approbation de l’ordre du jour, la Conférence s’est ouverte.
Les inventaires ont été poursuivis sur les aulnaies et tourbières remarquables des Hautes-Vosges. Le
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programme a été clôturé cette année et les documents d’analyse rendus au conseil général et intégrés aux bases
de données des espaces naturels sensibles du Conservatoire des Sites Lorrains, au début 2007. Soit une dizaine
de sites visités un minimum de six fois par an.
Nous avons également terminé l’étude inventoriale du Ried d’Ohnenheim. Les travaux ont été transmis
aux communes concernées et propriétaires, ainsi qu’à l’O.N.F. de Ribeauvillé, gestionnaire des sites. Les parcelles 1 & 2, sont désormais devenues des espaces naturels qui ne subiront aucune modification durant les 20
prochaines années, ceci dans le seul but de préserver le milieu d’une part et de pouvoir poursuivre notre étude
inventoriale dans cette aulnaie rhénane remarquable d’autre part. Une première en la matière !
L’année 2006 fut aussi une année d’étude mycologique dans des contrées lointaines. Un second voyage
d’études mycologiques de 5 semaines a été réalisé courant mars sur l’île de Madagascar. Un long travail de
description des espèces exotiques tropicales est en cours, avec à l’appui les photographies et exsiccata.
Patrick LAURENT a été nommé Conseiller Scientifique au Conservatoire des Sites alsaciens et secrétaire de l’Observatoire Mycologique National.
La S.M.H.V. s’oriente vers des missions scientifiques et environnementales, en partenariat avec le
Conseil général des Vosges, les Conservatoires des Sites Alsaciens et Lorrains, le parc régional naturel des
Ballons des Vosges, l’O.N.F, et le Pôle national Relais tourbières.
Compte rendu de l’AG du 14 septembre 2007
Roland SZEKELY, organisateur de l’AG remercie les membres présents et excuse Catherine Laurent, Rosa Charpentier, Claude
Charpentier, Patrice Baumgart, empêchés. Il signale que trois des membres absents ont envoyé une procuration.
Il justifie l’ordre du jour portant sur deux années, rappelle la nécessité légale de faire une AG chaque année.
Le quorum étant atteint, toutes les décisions seront valables. Il passe ensuite la parole au Président, Patrick Laurent.
Patrick Laurent explique pourquoi, depuis deux ans, ses obligations professionnelles l’empêchent de faire des réunions hebdomadaires et d’organiser des sorties en septembre et octobre, comme par le passé, puis présente le bilan des activités de la SMHV qui a
néanmoins fait face à tous ses engagements. ( inventaire des champignons des tourbières du massif des Vosges) travail effectué par
Patrick Laurent et Daniel Doll.
Les résultats de cette étude sont d’un intérêt évident. Ils ont été publiés et remis officiellement aux organismes commanditaires et
publié dans le bulletin de la SMHV.
Notre Président présente également le bilan de la CAFAM (conférence annuelle des fédérations et associations mycologiques),
organisée par la SMHV en 2006.
Il évoque l’étude des champignons de Madagascar et des Antilles effectuée en collaboration avec d’autres mycologues ( universitaires ou non ) ainsi que l’étude mycologique réalisée au Maroc en partenariat avec l’université de Kénitra.
Les rapports d’activité pour 2005 et 2006 sont votés à l’unanimité.
Roland SZEKELY, en tant que trésorier distribue le compte financier ainsi que le bilan pour 2005 , commente les résultats. Anne-Marie SZEKELY, réviseur aux comptes, constate qu’aucune irrégularité ne lui est apparue pour les deux années 2005 et 2006.
La cotisation pour 2007 est fixée à 25 €. Votée à l’unanimité. Mis au vote, le budget 2005 est accepté par 14 voix et 2 abstentions.
Le trésorier présente ensuite les comptes pour l’année 2006. Le compte-financier et le bilan 2006 ne donnent lieu à aucune remarque particulière si ce n’est la même remarque concernant le livret bleu.
Le trésorier demande que toute somme en espèces pouvant être versée à la SMHV soit immédiatement déposée à la banque pour
des raisons de transparence.
Aucune remarque n’émanant des membres présents le budget 2006 est approuvé par 14 voix et 2 abstentions.
L’assemblée donne quitus pour le Rapport moral au Président.
L’assemblée donne quitus pour le Rapport financier au Trésorier.
L’AG reconduit Patrick LAURENT en tant que Président, Catherine LAURENT en tant que Secrétaire, Roland SZEKELY en
tant que Trésorier et désigne Claude PERNIN réviseur aux comptes. La séance est levée à 19h50
Le bilan de l’année 2007 se fera, lors de l’assemblée générale extraordinaire prévue le samedi 2 février
2008, au nouveau siège de la SMHV, 13 place de l’Europe, salle 1, au premier étage - SAINT DIE DES VOSGES 88100.
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Les champignons des milieux rudéraux
Les milieux naturels sont des sites privilégiés des naturalistes. Souvent, à la beauté des paysages s’ajoutent
des récoltes intéressantes. De surcroît les sites naturels deviennent de plus en plus rares et une meilleure
connaissance de ceux-ci passe par un inventaire scrupuleux des espèces présentes sur ces sites. Alors on
aurait tendance à privilégier ce genre de terrain pour herboriser. Mais qu’en est-il des milieux foulés, modifiés, saccagés, pollués par l’homme ? Est-il possible de trouver son bonheur de mycologue sur ces endroits
insolites ? Mycophages s’abstenir, car même si les champignons ne sont pas classés toxiques, ils peuvent
néanmoins concentrer des substances toxiques qui les rendent alors impropres à la consommation. Mais
pour les mycologues, ces endroits revus et corrigés par l’homme ou ses activités peuvent être la source de
découvertes surprenantes. En voici quelques exemples :
Qui n’a pas trouvé des espèces intéressantes en bordure de route, aux abords des zones industrielles, sur des
terrains vagues, sur les talus artificiels, au beau milieu de nos parcs urbains, voire directement sur nos déchets ?
Je me propose ici de vous livrer quelques récoltes effectuées à des endroits moins sympathiques que l’intérieur du périmètre d’une superbe réserve naturelle !
Dernièrement sur SCM n° 56, je racontais les Vosges, ses espèces et ses terroirs propices à la mycologie.
Un jour de juillet 2006, en allant herboriser pour l’inventaire destiné au Parc Naturel Régional des Ballons
des Vosges, j’ai eu le plaisir de récolter deux espèces peu courantes sur un talus sablonneux et caillouteux
en bordure de la route des crêtes au Tanet Gazon du Faing, où trônaient à sa base sur un parking quelques
objets indésirables. Arrenia acerosa poussait directement au sol, discrète, le gris de son chapeau et de ses
lames se fondant avec les teintes siliceuses des granits décomposés. Quant à Galerina vittaeformis elle se
dissimulait dans les « lanières » de Lycopodium clavatum tout aussi rare. Deux taxons que je n’ai pas trouvé dans la grande réserve naturelle toute proche.
Au cours de l’automne 2006, c’est lors d’une patrouille dans la petite ville d’Habsheim dans le Haut-Rhin,
célèbre pour le crash d’un airbus voici 20 ans, que j’ai fait la découverte de trois espèces peu banales dans
une rue. Mon attention a d’abord été attirée par une multitude de gros champignons poussant dans des parterres de roses, paillés avec un compost de feuillus, ressemblant de loin à de vulgaires Agrocybe praecox.
Mais en y regardant de plus près j’ai constaté que je n’avais jamais récolté, ni même vu cette espèce. J’ai
donc pris immédiatement des clichés in situ et j’ai récolté quelques exemplaires pour leur étude en soirée.
Mes conclusions m’amenèrent à identifier Agrocybe putaminum (Une première récolte alsacienne). Non
loin de ceux-ci mais beaucoup plus discrets, pullulaient de jolis Ciathus stercoreus si concentrés qu’ils tapissaient le sol par plaques de plusieurs mètres carrés, se dissimulant et agglomérant le mulch. Un parterre
plus loin, toujours sous les rosiers, je pouvais récolter de nombreux exemplaires de Psilocybe graminicola,
une première pour moi. En insistant pour herboriser dans cette rue, j’aurais pu tout aussi bien entrevoir un
puissant Agaric des trottoirs bousculant le macadam ou profitant de la fissure d’un béton pour étaler son
chapeau au grand jour. A la sortie de la ville, sur une aire de stockage de bois à l’orée de la forêt de la
Hardt, la plus grande Chênaie-Charmaie de l’hexagone, de grosses Lépiotes Lepiota rhacodes var. venenata profitaient de la matière organique en décomposition pour développer leurs sporophores.
Sortons de la ville et des parcs et jardins. Dans les champs cultivés, surtout après la récolte des céréales, il
n’est pas rare de voire s’épanouir des milliers de petites Lépiotes, que je déconseille d’ailleurs fortement de
consommer en raison des produits chimiques tels qu’engrais, pesticides et fongicides que les agriculteurs
ont coutume de répandre sur les cultures.. Même après les labours, quelques espèces apparaissent comme
ces magnifiques Volvariella gloiocephala réputées comestibles.
Une des récoltes effectuées en ces milieux anthropiques qui m’a le plus marqué à mes débuts en mycologie,
ce sont des Morilles qui poussaient aux abords immédiats d’un garage dans un petit village de montagne
dans les Vosges, sur un sol maculé de noir suite aux écoulements répétés d’huile de vidange de moteur. Je
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les avais alors identifiées à l’aide du livre de Jacquetant, comme étant Morchella costata. De grande taille,
me narguant par paquets de trois ou quatre, elles savaient que je ne pourrais pas les consommer. On sait que
l’on peut trouver des morilles sur les tas de gravats, sur du vieux papier ou des vieux chiffons, voire même
sur du vieux plâtre en décomposition. Je me souviens d’avoir été appelé sur le chantier d’une mairie en
construction à Sigolsheim, où un employé de la mairie venait de récolter plusieurs kilos de Morilles sur le
tas de gravats dans une cour intérieure. J’en ai trouvé aussi, en bordure des voies de chemin de fer et même,
en Meuse, carrément sur le ballast. On se demande de quoi elles pouvaient bien se nourrir ! Les Gyromitres
mortels, quant à eux, viennent aussi souvent sur les tas d’écorces de résineux, en particulier de pins, accumulés en bordure des chemins forestiers ou dans les coupes à blanc. J’ai souvenir d’une expo de printemps
réunissant les mycologues de l’Est à Saint Dié des Vosges où un certain Claude Bouvet de Belfort m’avait
rapporté un autre ascomycète greffé sur la visière d’une vieille casquette pourrissante oubliée dans la nature, qui après identification s’était avérée n’être que Discina parma.
En parlant d’écorces, j’ai aussi souvenir qu’en 1984 alors que je construisais ma maison en bois, qui deviendra plus tard le siège de la Société Mycologique des Hautes-Vosges à Wisembach, j’ai été appelé par le
patron d’une scierie du village voisin à Raves, car sa scierie était envahie par des champignons. Je m’y suis
donc rendu. Des centaines, peut-être des milliers de gros champignons avaient investi les tas d’écorces et de
sciure de cette scierie en plein air. Je ne connaissais pas cette espèce, je devrais dire ces espèces, car de prime abord, j’avais pensé avoir à faire à deux espèces distinctes tellement les sporophores étaient différents.
D’abord des chapeaux blanc grisâtre, un peu comme la teinte des chapeaux de Boletus calopus, entièrement
craquelés avec de grosses écailles en saillie et puis en mélange, des sporophores plus trapus, plus élancés
aussi, avec des chapeaux de teinte rouge bordeaux tirant parfois sur un rouge pourpre ou violacé selon l’âge, garnis de méchules plus ou moins discrètes. Avec quelques difficultés, je suis parvenu à identifier Stropharia rugosoannulata que je n’ai jamais revu depuis sur le terrain, un peu désorienté que j’étais, car ma
littérature de l’époque ne faisait pas mention de ces différentes teintes du chapeau. J’ai appris par le patron
de cette scierie, qu’il avait fait venir des bois nordiques pour une commande spéciale d’un client.
Mais à l’automne dernier, c’est dans les Landes que la surprise fut de taille. Je n’avais auparavant jamais
récolté à un même endroit autant d’espèces rares ou peu communes dont deux venues d’autres continents.
Nous étions réunis autour de Michel PESTEL président de la SO.MY.LA avec Gilbert Moyne, Gilbert Moinier, Jean Dexheimer, Bernard Marron et Daniel Sugny. Sur quelques mètres carrés, il nous était alors possible d’admirer : Leucocoprinus cepaestipes, Leucoagaricus bresadolae, Leucocoprinus flos-sulfuris, Entoloma ameides & Collybia luxurians. Tous ces champignons fructifiaient sur un tas de sable mélangé à
des écorces et le l’humus de pins de Landes Pinus pinaster à la périphérie d’un parking de plage en bordure
de l’océan atlantique. A quelques mètres de là, directement sur le parking sablonneux s’étalaient sur des
mètres carrés des dizaines de Gymnopiles rarissimes Gymnopilus liquiritiae var. satur.
Toujours dans les Landes, dans un fossé rempli de détritus en tous genres, bordant la route de la déchetterie
de Majescq, en 1998 j’ai vu plus d’une centaine de petites Coltricies aux reflets cuivrés à dorés qui brillaient sous les rayons du soleil filtrant entre les branches de chênes pédonculés et de chênes Tauzins. J’en ai
récolté plusieurs. Impossible alors d’identifier cette espèce. Sept années plus tard, en 2005, sur la côte Est à
Madagascar avec mon ami Paul Pirot, j’ai récolté d’autres Coltricies que nous n’avons pas identifiées. J’ai
retrouvé ces même Coltricies en grand nombre et sur plusieurs stations au cours de mon périple en mars
2006 toujours sur la côte Est. Ce n’est qu’au retour à la maison en « travaillant » cette espèce, que j’ai fait
le rapprochement entre ma récolte Landaise et mes récoltes Malgaches, d’abord en comparant les photographies. Entre temps, ayant acquis la littérature permettant de travailler les Coltricies mondiales, j’ai enfin pu
mettre un nom sur celle-ci. Il s’agit de Coltricia africana Masuka & Ryvarden. Sur l’île rouge, ces champignons se trouvaient communément en forêt tropicale, d’Andasibe à Ranomafana. Mais dans les Landes,
malgré mes recherches sur cette station de Majescq, je n’ai jamais eu la chance de retrouver ces Coltricies.
Peut-être s’agit-il d’une première récolte française et d’un signe de plus concluant au réchauffement de la
planète ? Hors de nos frontières, à Madagascar en 2005 et 2006, sur les déchets d’inflorescences des palmiers à huile ainsi que sur les restes bouillis des feuilles de Girofliers, ayant été distillées, nous avons découvert deux espèces connues en Europe, respectivement Volvariella volvacea et Coprinus molestus.
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Encore dans ce département des Landes, au parc du Sarrat à Dax que je recommande à chacun d’aller visiter si vous vous trouvez dans la région, j’ai retrouvé un taxon exotique que j’avais déjà récolté en Chalosse
quelques années auparavant. C’est aux pieds des bambous de diverses espèces, que « fleurissaient » une
multitude de Mutinus elegans plus éclatants les uns que les autres. Ils se manifestaient à tous les stades, les
uns tout emmitouflés dans l’ « œuf », d’autres pointant leurs têtes hors de la coquille et les derniers se dressant fièrement tentant de rivaliser avec les pousses de bambous toutes proches. Bizarrement dans le gazon
voisin, sous les pins, je trouvais le seul Bolet pseudolamellé Phylloporus pelletieri en plusieurs exemplaires. D’après le responsable du parc, il paraît qu’il est présent chaque année. Enfin, apparaissait ça et là dans
le parc afin de mieux éclairer notre lanterne, Clathrus ruber.
Aux abords de l’écurie où j’avais pour habitude de « garer » mon cheval après mes patrouilles dans le Ried
de la plaine d’Alsace, sous une haie de Cyprès masquant le manège, j’ai récolté à plusieurs reprises Agaricus maleolens une grosse Psalliote à mauvaise odeur de poisson et dont le revêtement du chapeau compressible se marque facilement des empreintes digitales de celui qui a manipulé le chapeau. Sur le tas de fumier
de cheval et même dans le paddock de ce centre équestre, j’ai récolté plusieurs fois de jolies Psathyrella
coprophila. Cette belle Psathyrelle aisément reconnaissable sur le terrain arbore des teintes pastel vieux
rose. A l’époque de la première récolte, il s’agissait encore d’une première trouvaille pour l’inventaire
d’Alsace. Cette espèce était alors bien connue outre Rhin, mais il semble qu’elle n’avait pas encore osé
franchir cette frontière naturelle. Plusieurs récoltes les années suivantes ont été signalées dans la région.
Le champignon emblématique des Pyrénées descend parfois de sa montagne pour fréquenter les endroits
anthropiques jusqu’en Alsace. C’est ainsi que nous avons trouvé Phaeocollybia aurea à proximité d’un tas
d’ordures ménagères déposées sauvagement à Chalampé en bordure du Rhin, sur un terrain appartenant à
EDF où s’effectuent des manœuvres et exercices sur les nombreux pylônes implantés sur ce terrain artificiel. Là encore, d’autres récoltes sont signalées en Alsace sur des terrains nitrophiles et rudéralisés.
Il y aurait bien d’autres exemples à citer. Mais ces quelques citations montrent bien qu’il n’est point besoin
d’aller bien loin pour satisfaire sa curiosité. Les espèces rares ou simplement intéressantes peuvent tout aussi bien se présenter à vous au bas de votre rue ou dans votre propre jardin, comme ces Agrocybe arvalis que
j’ai récolté pour la première fois dans le mulch composé de débris d’écorces de pins des Landes aux pieds
de mes groseilliers. Espèce retrouvée par la suite à Sundhoffen en Alsace en compagnie de Collybia luxurians dans le même mulch d’un parterre à rosiers du réseau routier urbain. On peut citer également les Coprins, qu’ils soient chevelus ou noirs d’encre qui envahissent nos pelouses, Calocybe constricta qui préfère
pousser là où nos amis les chiens ont l’habitude de faire leurs besoins, ou encore ma seule récolte de Melanophyllum eyrei qui a été faite à Kaysersberg, en bordure d’un carrefour de routes, près des tas de sable
que déposent les fonctionnaires de l’équipement en cas de verglas en montagne et au beau milieu des orties.
Patrick LAURENT
Leucocoprinus cepaestipes
Leucocoprinus flos-sulfuris
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Agaricus maleolens
Agrocybe arvalis
Calocybe constricta
Bolbitius coprophilus
Collybia luxurians
Coprinus atramentarius
Discina parma
Macrolepiota rhacodes var venenata
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Inventaire mycologique
des Forêts Communales
d’Elsenheim (67) & d’Ohnenheim (67)
sur le territoire de la commune d’Illhaeusern (68 - Haut-Rhin)
Levé de soleil sur le Ried de St Hippolyte (Haut-Rhin) © LAURENT P.
Campagne d’inventaire (1993 – 2003), 2004 – 2006.
© SMHV 2007
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Situation géographique de l’Etude :
© Francièmes® CLARITAS
La zone en rouge réprésente le cadre d’étude de la forêt communale d’Elsenhein et la zone en jaune
la partie de la forêt communale d’Ohnenheim, toutes deux situées sur le territoire de la commune d’Illhaeusern (Haut-Rhin).
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Carte origine ONF.
Le cadre de cette étude, se situe dans les zones en rouge et en jaune, partie totalement protégée.
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Vue aérienne du site :
© Photo Conseil Général du Haut-Rhin - 1990
Les zones en rouge représentent le cadre d’étude de la forêt communale d’Elsenheim (67) et la zone
en jaune la partie étudiée de la forêt communale d’Ohnenheim (68), toutes deux situées sur le territoire de
la commune d’Illhaeusern (68 - Haut-Rhin).
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Contexte du projet aulnaie - Par Pierre-Arthur MOREAU
Le genre Alnus Mill. est constitué d’espèces (les aulnes) dont les caractéristiques écologiques sont
bien particulières. Elles rentrent dans le cortège de plusieurs types forestiers remarquables de par leur fonctionnement et menacés par les pressions d’origine anthropique. Elles peuvent par ailleurs participer en tant
qu’espèces pionnières à des phases dynamiques de la sylvigénèse de certains types forestiers.
Ce genre, comme le reste de la famille des Bétulacées a la capacité de s’associer avec des champignons en
réalisant des ectomycorhizes, type d’association symbiotique le plus représenté chez les champignons supérieurs. Il existe par ailleurs chez les aulnes une forte spécificité du cortège des hôtes fongiques potentiels
pour cette association. Une autre spécificité du genre est la capacité des différentes espèces à fixer l’azote
atmosphérique à l’aide d’une bactérie présente dans leurs nodosités racinaires. Cette stratégie adaptative lui
permet de coloniser ou de vivre dans des situations écologiques particulièrement contraignantes (sols pauvres en nutriments, sols engorgés asphyxiants…). Par ce processus et par leur litière, les aulnes enrichissent
les sols en azote.
Quatre espèces et une sous-espèce d’aulnes vivent spontanément en France et occupent différents territoires
et différentes niches écologiques :
L’aulne vert (Alnus viridis ssp. fruticosa (Rupr.) Nym.) est un arbrisseau uniquement localisé au massif alpin où il forme des fourrés denses sur les ubacs de l’étage subalpin.
L’aulne odorant (A. viridis ssp. suaveolens (Req.) P.W. Ball est son homologue des montagnes corses.
L’aulne de Corse (A. cordata (Loisel.) Loisel.) est un arbre supraméditerranéen spécifique à l’île dans lequel il participe aux peuplements de forêts riveraines (forêts alluviales, ripisylves) avec Alnus glutinosa,
Fraxinus ornus… Il vient également en pionnier sur des milieux plus secs. On retrouve cette espèce sur le
continent où il a été planté.
L’aulne blanc (A. incana (L.) Moench)) est un arbre périalpin que l’on trouve à l’état spontané dans les Alpes, le Jura, la vallée du Rhin, la Dombes, la Bresse. Il participe aux peuplements de forêts riveraines
(forêts alluviales, ripisylves) avec Salix alba, Populus alba, Fraxinus angustifolia, F. excelsior, Acer pseudoplatanus, Prunus padus, Picea abies… et à d’autres types forestiers en tant que pionnières (hêtraiessapinières principalement). Il peut également se comporter en colonisateur sur des milieux plus secs.
L’aulne glutineux (A. glutinosa (L.) Gertn.), le plus répandu est aussi le plus tolérant vis-à vis de l’acidité
du sol et de son engorgement. Il occupe d’une part des forêts marécageuses où il est souvent l’arbre dominant, mais aussi des forêts riveraines (forêts alluviales et ripisylves) dans lesquelles il est souvent accompagné de Fraxinus excelsior et d’autres feuillus (Acer spp., Ulmus spp., Prunus spp., Betula spp...). On le
trouve de manière marginale en forêt tourbeuse où il est dominé par le bouleau pubescent ainsi que dans les
forêts feuillues fraîches dominées par le chêne pédonculé, les frênes, les ormes et autres essences feuillues.
Les aulnes représentent les éléments dominants des boisements humides inondables ou fortement hygrophiles, qu’ils dominent tantôt en peuplements purs, tantôt en mélange avec d’autres essences hygrophiles. Lors
de modifications naturelles ou anthropiques du milieu, conduisant à son assèchement, l’aulne régresse au
profit d'essences moins hygrophiles : Fraxinus excelsior, Ulmus campestris, Quercus robur…, l’aulnaie
laissant place à l’aulnaie-frênaie, puis à la chênaie pédonculée-frênaie-ormaie dans de nombreux cas.
Les peuplements d’aulnes arborescents (Alnus glutinosa, A. incana, A. cordata) figurent pour partie dans la
Directive Habitats (directive européenne 92/43/CEE et son adaptation 97/62/CEE). Il s’agit de l’ensemble
des forêts alluviales inscrites sous le code 91E0. En revanche, les forêts marécageuses à aulne glutineux,
peut-être les plus originales sur le plan mycologique, ne sont pas concernées par cette Directive et leur valeur patrimoniale est peut-être sous-estimée à travers d’autres groupes classiquement étudiés (flore, oiseaux…). L’inventaire actuel des ZNIEFF comprend une importante surface d’aulnaies et de boisements
hygrophiles.
La préservation et la gestion de ces boisements souffre d’un déficit d’éléments descriptifs, en particulier
dans les domaines botanique et ornithologique traditionnellement valorisés dans les divers plans de gestion.
Les choix effectués dans la gestion globale des zones humides tendent souvent à favoriser les milieux riches en groupes remarquables et bien connus : végétaux supérieurs, oiseaux, amphibiens, odonates… ; ainsi, les roselières et prairies humides sont parfois étendues aux dépens des aulnaies, faute d’information précise sur les milieux boisés.
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De nombreuses publications mycologiques font état d’une diversité et d’une spécificité des cortèges fongiques importantes dans les aulnaies. Afin de transformer le savoir naturaliste empirique en outil descriptif et
diagnostique sur ces milieux, les mycologues proposent une étude à l’échelle nationale sur ces peuplements, à partir des données existantes et d’une étude actualisée sur un échantillonnage important des différents types d’aulnaie représentés sur le territoire français.
Il n’existe actuellement aucune étude globale et concertée sur ces forêts. Ce projet se présente comme une
étude pilote à l’échelle européenne, dont les enseignements et les applications concerneront l’ensemble de
l’Europe occidentale.
Caractéristiques des champignons associés aux aulnaies
Les champignons, dans de nombreux cas, sont des outils difficilement accessibles. Les sporophores, organes reproducteurs d’apparition sporadique et éphémère, sont les seuls outils dont disposent les mycologues
de terrain ; dans les milieux non hygrophiles, ces apparitions peuvent être capricieuses et leur recherche
demeure en grande partie sujette aux variations climatiques saisonnières. La grande diversité des espèces
dans les milieux forestiers classiques demande une connaissance approfondie des principaux groupes taxinomiques, dont peu de mycologues disposent.
Les cortèges fongiques des aulnaies sont limités à une cinquantaine d’espèces inféodées, et à une centaine
d’espèces ubiquistes ou seulement préférentielles. La plupart de ces espèces ne souffrent pas de problèmes
d’identification, bien que quelques groupes puissent mériter une étude approfondie à l’issue de ce projet.
Les conditions d’hygrophilie permettent à la plupart des espèces d'apparaître continûment durant plusieurs
semaines, et dans de nombreux cas sur plusieurs mois.
Enfin, les espèces les plus caractéristiques, et surtout les espèces pressenties comme outils diagnostiques de
l’état sanitaire des peuplements (Gyrodon lividus et Paxillus rubicundulus) présentent des carpophores de
grande taille, apparaissant par dizaines d’exemplaires et dont le recensement ne nécessite qu’une connaissance très approximative des champignons, sans risque de confusions dans la limite de ces habitats.
Aucune des espèces actuellement recensées ne présente de valeur culinaire, les études ne risquent pas d’être
biaisées par une concurrence de la part des mycophages.
Enjeux de l’étude
Il n’est pas question de limiter cette étude à l’élaboration de listes de récoltes ; celles-ci serviront de base
d’information à l’étude proprement dite. Deux objectifs, indissociables et fondés sur cette base commune,
sont définis comme suit :
définition des cortèges fongiques liés aux aulnaies et de l’amplitude écologique des espèces les constituant (typologie mycocénotique des différentes aulnaies) ;
développement d’outils typologique et diagnostique fondés sur l’inventaire mycologique : biodiversité
et présence/absence d’espèces caractéristiques de conditions locales.
Dans le cadre de ce projet, plusieurs enjeux, pour lesquels des données préliminaires sont très encourageantes, sont définis :
mise en évidence d’espèces indicatrices précoces de dégradation ou d’eutrophisation excessive des
aulnaies (espèces pressenties : Paxillus rubicundulus et Gyrodon lividus) ;
évaluation de l’intérêt biologique comparatif des aulnaies (biodiversité fongique et évaluation patrimoniale), en fonction du nombre et de la rareté des espèces recensées ;
élaboration d’éléments pour propositions de gestion ou de préservation des peuplements inclus dans les
plans de gestion des zones protégées (réserves naturelles, arrêtés préfectoraux de biotopes, etc.) ou
susceptibles de l’être (ZNIEFF, Natura 2000).
Choix des habitats
Afin de centrer au mieux sur les habitats forestiers dominés par les aulnes, ou dans lesquels les aulnes participent de manière importante au peuplement forestier, il nous faut trancher sur les types d’habitats à retenir :
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- tous les types d’aulnaies marécageuses à Alnus glutinosa [Alnetalia glutinosae Tüxen] ;
- tous les types de forêts alluviales à Alnus glutinosa, A. incana, A. cordata, hormis les forêts mâtures des
grands fleuves, dominées par d’autres essences, notamment le chêne pédonculé et des ormes [Populenalia
albae (Br.-Bl. ex Tchou) Rameau ined., Alnenion glutinoso-incanae Oberd.] ;
- des aulnaies ripicoles constituant de simples linéaires au bord de cours d’eau dont la topographie ne permet pas l’expression de forêts alluviales ; elles pourraient sans doute être caractérisées par leurs synusies
bryophytiques (hépatiques en particulier) ;
- quelques aulnaies pionnières de reconquête sur des substrat perturbés (terrils, carrières…), dont certaines
en situation mésoxérophiles.
Dans chacun des grands types, différents sous-types seront étudiés (par exemple différents niveaux trophiques : oligotrophes, mésotrophes, eutrophes ; ainsi que des plantations).
Parmi les régions les plus propices à ces études, citons :
La grande vallée alluviale d’Alsace.
Surface des zones d’étude
Il est important de circonscrire les relevés à des surfaces relativement homogènes, qui puissent être échantillonnées exhaustivement par un mycologue seul. Sous réserve de cas isolés dont l’intérêt justifierait un
traitement particulier, il est proposé de limiter les surfaces d’étude :
Surface maximale : 5 000 m²
Dans des sites comportant plusieurs faciès d’aulnaies, ou dans des peuplements très vastes, on choisira plusieurs parcelles de surface réduite, choisies chacune dans une partie représentative du peuplement, de préférence à une seule grande parcelle hétérogène.
Description des peuplements
Afin de relier les inventaires aux différents types d’aulnaies et de pouvoir en tirer des conséquences sur leur
évolution et leur gestion, il est nécessaire de décrire préalablement les sites étudiés, d’après une typologie
simplifiée (accessible aux mycologues et aux gestionnaires). On distingue dans cette typologie 6 types
d’aulnaies marécageuses et 18 types d’aulnaies alluviales.
Les critères suivants seront relevés :
Grand type d’habitat (marécageux, alluvial, ripicole [linéaire], d’écoulement, plantations) ;
Composition végétale par strate (nombre d’espèces et recouvrement des strates arborée, arbustive et
herbacée, selon le protocole Braun-Blanquet) ;
Hygrophilie actuelle (inondable, nappe affleurante constante, nappe affleurante temporaire, humidité
non affleurante) fluctue selon la saison, les cortèges floristiques indiquent bien le niveau hydrique;
Acidité (pH des horizons humifères, de l’eau affleurante), forme d’humus ;
Morphologie des arbres par classe d’âge (arbres à échasses), quantification du bois mort ?.
L’âge et l’histoire du peuplement seront à rechercher auprès des organismes gestionnaires locaux
(Conservatoires, O.N.F., CRPF, mairies etc.) et des propriétaires, selon les cas.
On trouvera en annexe une typologie des habitats français à aulnes arborescents, sous forme d’une clé de
détermination à l’usage des mycologues qui réaliseront les relevés. L’étude se basera sur les types ainsi définis.
Réalisation de l’inventaire mycologique
D’après les données bibliographiques et personnelles actuelles, l’apparition des champignons dans les aulnaies s’effectue régulièrement, de fin juin à mi-novembre, avec des pics de diversité en mi-juillet, miseptembre et fin octobre. Un minimum de 5 visites par an sur chaque site, de fréquence mensuelle, sera demandé aux responsables des parcelles.
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Le relevé mycologique sera effectué sous la forme d’un échantillonnage exhaustif sur la surface des parcelles, en notant pour chaque espèce un ordre approximatif d’abondance, selon l’échelle suivante :
1 : spécimen isolé
2 : de 2 à 8 spécimens, groupés ou disséminés
3 : de 9 à 19 spécimens
4 : de 20 à 49 spécimens
5 : plus de 50 spécimens (espèces dominantes)
On s’efforcera d’identifier tous les sporophores présents, dans la limite de leur état de fraîcheur.
Toute information complémentaire sera notée (espèce liée aux mousses, présence au pied des arbres ou
dans les dépressions, etc., selon le jugement du responsable de la parcelle).
Le visiteur sera muni d’une liste indicative des espèces caractéristiques et occasionnelles déjà recensées,
fournie par le coordinateur du projet d’après les informations préexistantes. Cette liste sera à compléter au
besoin.
Un livret présentant les espèces caractéristiques sera conçu et confié aux participants au projet, dès le démarrage du projet.
Développement de l’étude menée par la S.M.H.V.
Nos premiers relevés datent de mars 1993. En effet, les visites nous ont été facilitées en raison de l’emplacement de notre lieu de travail, situé à proximité, ce qui nous a permis de visiter le site chaque mois. Lors
des poussées fongiques, il n’était pas rare que le site soit visité plusieurs fois par semaine, entre 1993 &
2001. Par la suite, de 2001 à 2003, ayant été muté sur Colmar, les visites se sont quelque peu espacées,
mais notre attention était constante lors des poussées estivales ou automnales. En 2003, alors que nous
avons organisé la Session de la Société Mycologique de France, une des sorties de ce congrès a été consacrée au Site de l’Aulnaie d’Elsenheim (Partie 1) et d’Ohnenheim (Partie 2).
De 2003 à 2006, nous avons inscrit le site, suite au projet ci-dessus, sur la liste des sites à prospecter par la
S.M.H.V. Les deux stations ont donc été suivies suivant les dates des relevés figurant dans la base de données. Les données des mycologues alsaciens et notamment de Paul HERTZOG & de Daniel DOLL, ont été
intégrées à cet inventaire.
A la suite d’une réunion collégiale avec Monsieur le maire d’Ohnenheim, monsieur le maire d’Elsenheim,
un technicien de l’O.N.F. de Ribeauvillé et nous même, les plans de gestion des deux forêts communales
ont été modifiés comme suit :
Rapport ONF Ribeauvillé 68 - Définition des objectifs principaux – Division de la forêt en séries.
L’aménagement précédent avait divisé la forêt en 2 séries en fonction d’objectifs sylvicoles différenciés,
liés à la transformation en peupleuraie prévue dans la 1ère série. Cette distinction n’est plus d’actualité et la
forêt constituera une série unique, où l’objectif déterminant sera la production de bois d’œuvre feuillu, tout
en préservant la spécificité des milieux naturels en présence.
La forêt sera donc traitée en futaie irrégulière par bouquets et parquets, avec une production tout en assurant la protection générale des milieux et des paysages.
Cependant, des unités de gestion à objectifs spécifiques ont été individualisées, qui sont décrites succintement ci-dessous :
Site d’intérêt écologique : Il englobe des peuplements d’aulnaie-frênaie intéressants par leur richesse
fongique dont des espèces rares au niveau européen activement prospectés par les mycologues. Pour
satisfaire à leur demande, les UG de ce site ne feront l’objet d’aucune intervention hormis celles
dictées par des impératifs d’ordre sanitaire ou de sécurité (notamment au voisinage du parcours botanique). De cette manière, la fonge pourra faire l’objet d’un suivi optimal durant les 20 années à
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venir ; à l’issue de cette période, un point concernant l’évolution des peuplements sera également à
faire, permettant de définir les actions à envisager pour le futur. A noter que cette UG est également
riche en chênes issus de l’ancien TSF qui seront à conserver jusqu’à sénescence. Surface du site
global = 76,72 ha.
Un site d’intérêt écologique particulier : Il s’agit des parcelles 1 & 2 ; la forêt est très prisée par les
mycologues pour sa richesse fongique, dont certaines espèces rares au niveau européen. Elle a notamment été prospectée par M. LAURENT, président de la Société Mycologique des HautesVosges (S.M.H.V.) et conseiller scientifique au Conservatoire des Sites Alsaciens qui y a fait régulièrement des relevés depuis 1993. Celui-ci a émis le souhait que certaines parcelles de l’aulnaiefrênaie intéressantes puissent être laissées hors gestion. Il a donc été convenu d’un commun accord
avec la commune d’Ohnenheim propriétaire, que les parcelles 1 & 2 constitueraient un site d’intérêt
écologique particulier et ne feraient l’objet d’aucune intervention durant l’aménagement, hormis
celles dictées par des impératifs d’ordre sanitaire ou de sécurité du public (ces parcelles jouxtes le
parcours botanique) ; à noter que la parcelle 1 est également riche en chênes de l’ancien TSF. Surface de la parcelle 1 = 2,91 ha ; surface de la parcelle 2 = 2,80 ha. Soit un total de 5,71 ha.
C’est donc un atout majeur pour mieux connaître ces biotopes. Ce premier inventaire sera
complété dans les 20 années à venir, avec une révision de celui-ci à 10 ans.
Statut trophique des aulnaies de notre étude inventoriale :
La teneur en nitrates est le meilleur descripteur écologique qui soit dans ces milieux, car en tant qu’élément
nutritif majeur il détermine à lui seul la composition végétale, la présence éventuelle d’arbres concurrents,
et en grande partie les associations racinaires aulne-champignons-bactéries (et donc le rythme de croissance
des aulnes).
Aulnaie mésotrophe (méso = moyen, à teneur moyenne en nitrates)
Malheureusement la teneur en nitrates se mesure par analyse chimique de sol en laboratoire. Mais, dans le
cas précis des aulnaies, il existe une bonne corrélation entre le niveau trophique (teneur en nitrates) et l’acidité du sol, plus facile à mesurer (à l’aide d’un pHmètre ou, sur des sols saturés en eau, à l’aide de papier
pH ou de solutions colorées disponibles auprès de divers laboratoires).
Nous proposons la correspondance suivante :
Mésotrophes 4,5 < pH < 6
Mention de quelques espèces, suivant la clé de P.-A. Moreau
Genre Alnicola (Cortinariaceae)
Genre mycorhizique, extrêmement confus pour le moment, mais où il sera nécessaire de tenter de distinguer le plus finement
possible les taxons présents sur les parcelles. Il est rare que plus de 5 espèces différentes soient présentes dans un même peuplement, on peut donc au moins essayer de distinguer différentes espèces, en les décrivant précisément lors des premières visites, à
défaut de les nommer correctement. [en cas d’absence de cheilocystides, penser aux cortinaires du groupe helvelloides, notamment C. bavaricus Mos., à chapeau olivâtre]
Les critères nécessaires à repérer sont :
Le voile : sur le pied (absent, fibrilleux, floconneux, annuliforme) et le chapeau (lisse, fibrilleux, laineux) ;
Le chapeau : strié seulement sur le tard, chez les adultes, ou jamais; squamuleux ou non ; de couleur (sur le frais !) blanche,
jaunâtre ou brun/rougeâtre/roussâtre, uniforme ou pas ; après déshydratation (hygrophane ou non) ;
Les lames : couleur au début, décurrence ;
Le pied : brunissant ou non avec l’âge, pruineux ou non au sommet ;
L’odeur et la saveur.
Dans les zones les moins humides, à lames très serrées et couleur ocre uniforme, penser aux Pholiotina (spores lisses).
Dans les aulnaies pures (ou très majoritairement peuplées d’aulnes), on trouve les espèces suivantes, alnicoles strictes :
Odeur et saveur de farine ; lames blanchâtres, allure de petit Laccaria ou d’Entoloma nidorosum (< 2 cm) : A. inculta
Odeurs raphanoïdes ou fongiques banales
Lames strictement adnées ou subdécurrentes dès le début.
Couleurs rougeâtres au moins au centre du chapeau, lames ocres ou à reflets roussâtres ou rougeâtres au
début (regarder les plus jeunes)
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Chapeau lisse sous la loupe, strié seulement sur le tard. Saveur amère : A. scolecina (Fr.) Romagn.
Chapeau lisse sous la loupe, strié dès le début. Saveur douce : A. umbrina (R.Maire) Singer
Couleurs blanchâtres, ochracées, jaunâtres, orangées, sans teintes sombres, ou à lames blanchâtres ou jaune pâle au début. Voile
très net sur le chapeau ou sur le pied. Chapeau squamuleux, voile floconneux souvent annuliforme sur le pied : A. luteolofibrillosa Kühner
Voile évanescent, quasi invisible chez l’adulte. Chapeau non strié au début, saveur amère, pied noircissant avec l’âge. Chapeau
sans teintes roussâtres ou rosées, très commun : A. escharoides (Fr. :Fr.) Romagn. (=A. melinoides (Bull. :Fr.) Kühner)
Lames sublibres ou nettement ventrues au début, échancrées sur le tard. Chapeau vite étalé, basides 4-sp. : A. submelinoides
Kühner
Sans relations avec les aulnes, mais parfois présentes avec Salix ou Betula (en particulier dans les aulnaies alcalines mêlées), on
peut rencontrer (toujours en petit nombre) les espèces suivantes, à cystides cylindracées ou clavées :
Non bouclées :
Spores jusqu’à 13,5 µm de longueur, cheilos cylindracées-vermiformes : A. bohemica (Vel.) Kühner
Cortinarius alnetorum (Velen.) Moser. Petit Telamonia à chapeau 0,5-1,5 cm, bien reconnaissable à ses couleurs brun-noir ardoisé très sombre sur le chapeau et le pied, souvent à teintes bleutées sur le pied mais pas sur les lames (ocre-rouille dès le début) ; spores 8,5-10,5 x 5-6 µm. Assez rare mais parfois abondant, en mélange avec les Alnicola et C. helvelloides, plutôt tardif.
Cortinarius bibulus Quél. (=C. pulchellus J.E.Lange)
Petite merveille entièrement améthyste au début, ne dépassant presque jamais 0,8 cm de ø., à lames tardivement ternies de brunrouill. les gros spécimens diffèrent de C. alnetorum par les couleurs violacées plus vives et par l’absence de fibrilles sur le pied.
Spores 9-10,5 x 5,5-6,2 µm. Largement répandu et assez commun, mais souvent solitaire et passant inaperçu.
Espèce facultativement alnicole :
Armillaria cepistipes Velen.
Crepidotus autochtonus (à spores cylindriques lisses, à paroi épaisse), potentiellement présent sur terre nue mais n’avait pas été
signalé en aulnaie pour l’instant.
Espèces occasionnelles : diverses espèces imprévisibles accompagnant les autres arbres.
C. confluens, plutôt liée aux aulnaies mêlées à Fraxinus et Quercus, à écologie très large mais peu hygrophile. Les espèces fongicoles (Collybia cirrhata, C. cookei et C. tuberosa) sont fréquentes en aulnaies, quoique non directement liées à cet habitat.
Coprinus atramentarius semble assez régulièrement signalé dans les aulnaies et saulaies asséchées. Sur litière sèche, C. xanthothrix (groupe micaceus) est classique dans les saulaies, signalé à présent en aulnaie.
Genre Crepidotus (Crepidotaceae)
Aucune espèce ne semble pousser sur Alnus ; en revanche Salix et Betula hébergent :
à spores elliptiques : C. lundellii Pilàt (le type, étroitement elliptique, < 2 cm de diam. ; la var. subglobisporus (Pilàt)
Genre Entoloma (Entolomataceae)
Jusqu’à preuve du contraire, aucune espèce n’est strictement associée aux aulnes ; mais les aulnaies, particulièrement à Alnus
incana, peuvent être riches en espèces opportunistes +/- calcicoles (difficiles à prévoir). La liste qui suit est indicative, mais ne
pas hésiter à aller plus loin avec les travaux de Noordeloos !
Sous-genre Eccilia (port omphaloïde, lames décurrentes)
Entoloma rhodocylix (Lasch :Fr.) J.E.Lange : discret mais pas très rare, en particulier à l’aisselle des troncs vivants moussus,
mais aussi à terre, sur sol nu riche en racines superficielles et sur talus argileux. Passe facilement pour une Omphale ! (mais chapeau longtemps bombé et haut du pied typiquement bistré ; inodore)
Sous-genre Nolanea ss. lat. (port mycénoïde, couleurs gris-brun terne ou pâle, lames libres à adnées).
Lames parfaitement libres, pied strié-argenté très fragile : E. conferendum (Britzelm.) Noordel. ss.lat., caractérisé par ses
spores en « 2 cubes emboîtés »
Sous-genres Leptonia et Alboleptonia (port naucorioïde, couleurs variables souvent gaies, lames largement adnées) : nombreuses
espèces, réputées héliophiles Avec du bleu et avec boucles partout : directement sur bois (souches pourries), chapeau non strié :
E. euchroum (particulièrement courant sur aulne, à lames bleues).
Genre Galerina (Cortinariaceae) Chapeau > 2 cm, +/- gélifié, convexe, anneau +, pleurocystides et cheilocystides présentes : G.
autumnalis (Peck) Smith & Singer
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Genre Gyrodon (Boletaceae)
Espèces strictement alnicoles : Gyrodon lividus (Fr. : Fr.) P. Karst.
Pas de problème taxonomique avec cette espèce unique en son genre... Semble indiquer une forte eutrophisation du milieu
(teneur en nitrates et pH élevés) et une faible diversité des autres espèces alnicoles.
Genre Hebeloma (Cortinariaceae)
Espèces occasionnelles : toutes les espèces susceptibles d’être rencontrées en aulnaies sont associées aux saules, bouleaux, conifères etc. ; une flore des hébélomes hygrophiles est encore très prématurée !
Jamais de cortine. Cystides généralement clavées ou capitées. Odeur forte de sucre ; avec Salix, spores fusoïdes : H. fusisporum Gröger & Zschiesch.
Genre Helvella (Helvellaceae)
Helvella elastica Bulliard : Fr. : à terre sur sol gorgé d’eau. Distinct de toutes les autres Leptopodia par le pied et le dessous du
chapeau parfaitement lisse, non pruineux.
Genre Hypholoma (Strophariaceae)
Espèce banale, fasciculée sur troncs et souches mais rares sur Alnus : H. fasciculare
Genre Inocybe (Cortinariaceae)
Espèces facultativement alnicoles : I. calospora
Espèces occasionnelles : I. geophylla, I. rhodiola
Genre Lactarius (Russulaceae)
Espèces strictement alnicoles :
- Chapeau squamuleux ou feutré (loupe), jamais strié, jamais olivâtre.
Lactarius lilacinus Fr. : le plus gros lactaire des aulnes, bien reconnaissable à sa couleur lilacine longtemps persistante. Les tailles les plus importantes sont obtenues dans les aulnaies de l’étage montagnard (vers 900-1000 m), jusqu’à 13 cm ! (les vieux
carpophores décolorés évoquent alors L. helvus). En plaine elle ne semble pas dépasser une taille moyenne de 5-6 cm. En dessous de 2 cm, penser à des spécimens décolorés de L. omphaliformis.
- Chapeau parfaitement lisse, strié chez l’adulte, et généralement chez le jeune (sauf obscuratus, olivâtre).
Spores pas très grandes et nettement elliptiques, 7-8,5 (9) x 5,5-6,5 µm.
Lactarius obscuratus (Lasch :Fr.) Fr. : le type n’est pas si commun ; on réservera ce nom pour les récoltes de grande taille (> 2,5
cm.) chez l’adulte, et dont les jeunes sont uniformément olivâtres opaques et non striés. Peu hygrophile, surtout aulnaies alcalines asséchées ?
Lactarius obscuratus var. radiatus (J.E.Lange) Romagn. : strié dès le début, à teintes olivâtres quasi absentes et plutôt dans les
ocre-roux, et de fait difficile à distinguer de L. cyathuliformis (spores plus grandes ; souvent plus déprimé à mamelon peu net et
teintes olivâtres plus vives au centre sur fond ocre pâle). Habitat apparemment typique sur les talus et pentes le long des cours
d’eau.
Spores grandes, largement elliptiques à subglobuleuses, 8-10 (11) x 6,5-8 (8,5) µm.
Lactarius cyathuliformis Bon : très commun, sans doute le plus répandu des petits lactaires alnicoles. Reconnaissable à son chapeau bassement déprimé, presque toujours marqué d’olivâtre sur fond pâle, et à son port assez trapu (le pied est rarement plus
long que le diamètre du chapeau). Plutôt hygrophile ; les récoltes à la base des troncs, parmi les racines, ou sur talus ou zones
instables (+/- rougeâtres) sont à confirmer au micro (spores).
Genres Lentinus et Lentinellus
Pas de pied ; spores < 5 µm de longueur ; chapeau hirsute : Lentinellus ursinus (Fr.) Kühner & R. Maire (sur Alnus, petite forme
< 2 cm non décrite, à retrouver).
Genre Lepiota (ss.lat.) (Lepiotaceae)
Aucune espèce de ce groupe n’est spécifique des aulnaies ; mais toutes sont +/- nitrophiles, et peuvent se trouver dans les aulnaies alcalines +/- asséchées, dont l’humification s’accompagne de la libération d’azote dans le sol.
Cystolepiota seminuda (Assez commun), Lepiota cristata (Peu fréquent) et Echinoderma pseudoasperulum (Rare), Leucoagaricus melanotrichus.
Genre Lyophyllum ss.lat. (Tricholomataceae)
Couleurs vives (rose, violacé, jaune). Pas d’odeur.
Chapeau violet, pied blanchâtre : L. (Rugosomyces) ionides
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Genres Marasmius et Marasmiellus (Tricholomataceae)
Pas d’espèces strictement alnicoles (sauf Marasmius alniphilus J.Favre, groupe rotula, sur litière d’Alnus viridis).
Lames collariées ; chapeau en « parachute », strié, déprimé au centre, blanc et noir : Marasmius rotula [sur roseaux et herbacées
diverses
Lames non collariées. Chapeau vite aplani, jamais strié-cannelé.
Chapeau > 1,5 cm ; mycélium formant un « coton » roux à la base du pied, qui est brun-rouge verni : Marasmius
cohaerens
Chapeau < 1,5 cm ; mycélium non visible.
Sur litières, brindilles, débris de graminées et autres fragments peu lignifiés. Chapeau strié sur le frais, ocre ou crème pâle ; revêtement piléique à hyphes lobées, non en brosse... Marasmiellus vaillantii
Sur petites branches et débris ligneux non décomposés. Chapeau jamais strié, rosâtre sur le frais ;
revêtement piléique en brosse... Marasmiellus ramealis
Genre Melanophyllum (Lepiotaceae)
Espèces occasionnelles : Melanophyllum echinatum peut faire partie du cortège nitrophile des aulnaies alcalines dégradées ou
asséchées (en particulier sous la f. gracilis Migliozzi ad int.), parmi diverses autres petites lépiotes. M. eyrei, à lames bleu-vert
chez l’adulte, est très rare mais non exclue ; devait être signalée en cas de rencontre !
Genre Mycena (Tricholomataceae)
Genre pas vraiment difficile, mais riche en espèces. Par commodité la clé ci-dessous est orientée vers l’habitat et la macroscopie ; une clé complète est disponible sur demande (traduction adaptée des clés de Maas Geesteranus).
Espèces lignicoles (branches et souches mortes).
Espèces relativement charnues à chapeau > 1 cm de diamètre.
Odeur nitreuse ou raphanoïde nette.
Pied lisse ou très finement pruineux, sans latex ; odeur alcaline forte... M. « cf. alcalina »
Odeur nulle ou subfarineuse.
Chapeau ridulé radialement (loupe), grisâtre ou blanchâtre ; saveur farineuse... M. galericulata
Chapeau strié, gris hyalin ; lames bordées de rouge, rare sur feuillus : M. rubromarginata
Chapeau rougeâtre, pied pruineux et sanguinolent à la cassure : M. haematopus
Espèces corticoles, sur troncs vivants moussus.
Chapeau lisse sous la loupe, non pruineux ni épineux, strié.
Lames adnées à décurrentes... M. speirea (Fr. :Fr.) Kühner
Espèces grises ou brunes.
Lames légèrement rosées à maturité. Cheilo- et pleurocystides clavées couvertes de brosses denses... M. filopes (Fr. :Fr.) Kummer
Lames non rosées. Cystides sans brosse... voir aussi formes accidentelles de M. galericulata, M.
niveipes etc.
Espèce olivâtre, au moins vers le centre. Cheilos et pleuros en brosse... M. arcangeliana Bres.
Espèces foliicoles ou terricoles, sur humus, cônes ou brindilles enfouies.
Pied bulbeux ou bulbilleux
Chapeau strié, très vite aplati, coprinoïde, surtout sur cônes... M. rhenana Maas G. & Winterhoff
Chapeau non strié, convexe, sur feuilles... M. stylobates (Fr. :Fr.) Kumm.
Pied non bulbeux, parfois issu d’une touffe de mycélium.
Couleurs rougeâtres ou purpurines ; arête des lames rouge : M. sanguinolenta
Couleurs jaunes ou orangées : M. acicula (à lames non ventrues mais adnées ou franchement décurrentes,
penser à Rickenella fibula)
Genre Pluteus (Volvariacées)
Les Pluteus sont typiques des aulnaies nitrophiles ou mésotrophes, en particulier les petites espèces subterrestres de la sect. Cellulodermi.
Espèces charnues, à pleurocystides munies de crochets évidents. Cuticule filamenteuse (« sect.Pluteus »)
Chapeau bleuté ; boucles présentes partout : P. salicinus
Chapeau brun ; boucles absentes partout : P. cervinus
Chapeau jaune vif à orangé clair
Arêtes concolores, pleurocystides optiquement vides... P. leoninus
Espèces peu charnues, à pleurocystides non crochetées. Cuticule hyméniforme pure ou mixte, d’aspect lisse (ridé au centre
ou en séchant), mat ou velouté sous la loupe.
Pied lisse sous la loupe. Revêtement strictement celluleux.
Chapeau rouge à rouge-orangé vif : P. aurantiorugosus
Pleurocystides abondantes.
Pleurocystides cylindracées ; couleurs gris-ocre clair, café au lait : P. satur
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Pleurocystides utriformes ; couleurs plus brunes, gris-brun ou roussâtre : P. nanus (à chapeau ridé > 2 cm diam. :
P. phlebophorus)
Genre Pholiotina (Bolbitiaceae)
Localement fréquentes, parfois avec plusieurs espèces mêlées, dans les secteurs bien nitrophiles et les parties asséchées des aulnaies (souvent avec Inocybe calospora, Melanoleuca, etc.). Les aulnaies mésotrophes sont de bons sites d’étude pour ces espèces,
mais aucune n’est strictement alnicole.
Un voile présent sur le pied (jupette ou corolle complète)
Spores < 10 µm. Anneau descendant.
Cheilos lagéniformes effilées : P. arrhenii
Genre Polyporus (Polyporaceae)
Pas d’espèce strictement alnicole (sauf chez les « polypores » au sens large : Inonotus radiatus). Mais toutes les espèces classiques peuvent se trouver en aulnaie mêlée.
Chapeau écailleux à squames apprimées ; pores bien visibles, larges, à consistance spongieuse.
Pores très larges, hexagonaux ; petite espèce orangé vif, diam. < 4 (5) cm. : P. mori
Chapeau sans squames ; pores très fins, à peine visibles à l’oeil nu.
Surface luisante, fibrillo-striée ; chair très mince au début, souple ; grande espèce à chapeau 6-18 cm.,
surtout sur Populus : P. durus (=badius, picipes)
Typologie de l’habitat à aulnes concerné par notre étude : (Bibliographie : Rameau, 1994)
Forêts soumises à une dynamique alluviale, situées sur les basses terrasses du réseau hydrographique (du petit ruisseau au
fleuve). L’eau est circulante, les sols non asphyxiants et le niveau trophique élevé du fait des apports alluviaux ; les humus sont
de forme mull à hydromull. Caractérisées par un cortège d’espèces mésohygrophiles : Carex remota, Filipendula ulmaria, Angelica sylvestris, Impatiens noli-tangere, Stachys sylvatica, Festuca gigantea, Chrysosplenium alternifolium, C. oppositifolium,
Carex pendula, Veronica montana, Ribes rubrum, Lysimachia nemorum, Carex brizoides, Calystegia sepium, Petasites hybridus,
Charophyllum spp., Urtica dioica, Aegopodium podagraria, Dipsacus pilosus, Eupatorium cannabinum, Alliaria petiolata, Ciracea luteciana, Cirsium oleraceum, Stellaria nemorum, Rubus caesius…Le peuplement peut contenir de nombreuses espèces
feuillues : Alnus glutinosa, A. incana, A. cordata, Fraxinus excelsior, F. angustifolia, Prunus padus, P. avium, Ulmus minor, U.
laevis, U. glabra, Acer pseudoplatanus, A. platanoides, Tilia cordata, Populus alba, P. tremula, Salix alba…
Forêts alluviales
1. Forêts soumises à une dynamique alluviale des grands systèmes alluviaux (fleuves), ou plus ou moins déconnectées de
cette dynamique suite aux aménagements humains. Ces forêts présentent une certaine maturité (présence de Quercus robur,
Ulmus sp. pl., forte structuration verticale).
Chênaies pédonculées-frênaies-ormaies des grands fleuves ; non traitées
1. Forêts bordant des ruisseaux ou des rivières à cortège dendrologique moins mature, dominées par les aulnes, saules, frênes,
érables…
Aulnaies-frênaies alluviales
Domaine continental Prunus padus, Ulmus laevis. : Ormaie-frênaie (-aulnaie) à Prunus padus
Appartenance phytosociologique: Pruno padi-Fraxinetum (Alnenion glutinoso-incanae)
en mosaïque avec la chênaie pédonculée (d’un niveau topographique légèrement plus élevé, avec raréfaction de l'aulne) du Primulo-Quercetum roboris.
Informations fournies par l’inventaire mycologique
- Diversité fongique :
Nos récoltes sont replacées dans le cadre du programme National d’Inventaire et de Cartographie des
Mycota français (Courtecuisse,1992). La maille élémentaire régionale de ce site : (MER) porte le numéro :
3612C41
Les listes jointes présentent l’ensemble des taxons recensés en 2003 - 2006 (et quelques rajouts de
2007), selon la structure retenue pour l’inventaire Départemental des Mycota des VOSGES soit :
L’ensemble binôme + auteur(s)
Les synonymes éventuels
Le statut biologique du champignon : EnM = Endomycorhizique ;
EcM = Ectomycorhizique ;
Mo = muscicole
PnL = parasite nécrotrophe lignicole
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PbFu = parasite biotrophe fungicole
PbHe = parasite biotrophe grammicole
S = saprotrophe
SC = saprotrophe coprophile
Sfo = saprotrophe foliicole
SL = saprotrophe lignicole
She = saprotrophe gramicole
Myxo = myxomycètes
P = Parasite
Dans le tableau d’inventaire, des espèces ont été hiérarchisées suivant les critères déjà retenus par la
Société Mycologique du Nord de la France dans la définition des espèces « Déterminantes » du
Nord-Pas-Calais (Bull. Soc. Mycol. Nord Fr. 78/2005)
Espèces « parapluie » * Espèces « déterminantes »* Espèces « caractéristiques »*
Espèces « parapluie » : espèces à valeur écologique et de déterminabilité élevée.
Espèces caractéristiques de mycocoenoses rares ou vulnérables
Espèces inféodées à des milieux rares ou vulnérables
Espèces faciles à observer au moment de leur fructification et déterminables in situ. (voire médiatisables au besoin)
Espèces « déterminantes » : espèces à valeur écologique forte/moyenne et de déterminabilité élevée
à moyenne.
Espèces caractéristiques de mycocoenoses riches en espèces ou espèces compagnes de mycocoenoses rares
Espèces préférentielles de milieux rares ou vulnérables
Espèces faciles à observer, ou demandant une recherche orientée mais déterminables in situ.
Espèces « caractéristiques » : espèces à valeur écologique médiocre mais liées à des conditions déterminées et caractéristiques d’association d’espèces plus rares. La présence de ces espèces sur un site doit
inciter à y rechercher plus spécifiquement les espèces déterminantes ou parapluie associées au même habitat.
Espèces « éteintes » : espèces non revues dans la région depuis 1990.
Espèces faciles à observer ou au moins identifiables in situ
Espèces inféodées à des milieux en très forte régression ou très perturbés
- Spectre Biologique Mycologique des sites des forêts communales d’Elsenheim & Ohnenheim sur
le territoire de la commune d’Illhaeusern (Haut-Rhin) :
Développé à titre expérimental par la Commission Environnement de la SMF, au titre du programme
« Réseau national de suivi des écosystèmes forestiers sur le long terme » (RENECOFOR) le calcul de
ce spectre à l’aide du rapport «nombre d’espèces mycorhiziques / nombre d’espèces saprotrophes » s’avère un bon bio-indicateur de la santé des écosystèmes forestiers.
Spectre biologique : EcM / S (et P) – Total des taxons : 481 dont 15 espèces présentant le double statut
Soit : 109 / 387 = 0,28
On notera la forte prédominance des saprotrophes par rapport aux espèces mycorhiziennes dans cette station. Ceci est vraisemblablement du à la forte pression du gibier dans cette forêt, où la présence du
Daim est importante toute l’année, accentuée par la présence des sangliers en constante augmentation,
nourris depuis peu sur place.
On constate d’ailleurs une forte nitrophisation du sol, corrélée par la présence de nombreuses espèces
nitrophiles (Lepiotes entre autres), surtout en lisière. Gyrodon lividus & Paxillus rubicundulus attestent la
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baisse d’activité des espèces mycorhiziennes en même temps que le chêne s’implante progressivement. Cette
implantation est en outre facilitée par la coupe d’arbres, surtout après la tempête de 1999. Le statut actuel de
cette forêt devrait permettre une recolonisation des espèces mycorhiziennes sur le site, dans les dix prochaines
années.
- L’évaluation de la diversité fongique
Le tableau Excel donne la quantification d’espèces présentes par milieu (selon le protocole RENECOFOR), la
phénologie (Colonnes par date de prospection).
La diversité spécifique en elle-même n’est pas une information directement utilisable, elle demande à être
pondérée par la rareté des espèces et leur implantation sur le site. La notion de « valeur patrimoniale » est supposée intégrer ces différentes informations.
- L’évaluation de l’intérêt mycologique des milieux (« évaluation patrimoniale »)
Il s’agit de chercher à quantifier le rapport entre la distribution de l’espèce au niveau national (programme
d’Inventaire National conduit par le prof. Régis Courtecuisse, Lille) et sa présence sur le site. Cette démarche
est encore expérimentale, mais elle prendra tout son intérêt lorsque le traitement complet des autres sites étudiés sur le massif des Vosges permettra une comparaison aux échelles régionale et nationale.
Quatre catégories sont proposées :
- Intérêt local – (Code IL)
* Les espèces sont abondantes dans leur milieu, celui-ci étant rare ou menacé localement ;
* les espèces sont présentes sur le site en nombre important par rapport à leur répartition moyenne dans
la région ;
* les espèces présentent une large amplitude écologique mais sont rares sur l’ensemble de la région ;
* les espèces sont situées en limite de leur aire de répartition.
- Intérêt régional – (Code IR)
* Les espèces sont présentes sur le site en nombre important par rapport à leur répartition moyenne au
niveau national ;
* les espèces présentent une large amplitude écologique mais sont rares à l’échelle nationale ;
* les espèces sont situées en dehors de leur aire de répartition, ou en dehors de leur écologie habituelle.
- Intérêt national – (Code IN)
* Les espèces sont inféodées à un milieu rare et menacé au niveau national, et sont elles-mêmes rares
dans ce milieu ;
* les espèces sont rares ou assez rares, et beaucoup plus abondantes sur le site qu’à l’échelle nationale ;
* les espèces sont citées comme étant en régression à l’échelle européenne ;
* les espèces sont nouvelles pour la France.
- Intérêt européen – (Code IE)
Les espèces sont très rares dans toute l’Europe et fréquentes sur le site.
Bibliographie initiale :
CARBIENER, R., 1973 - Les stations de Gyrodon (Boletus) lividus en Alsace et en Corse. Liaison de l’espèce
avec Alnus glutinosa et A. incana. Doc. mycol. 2(6), p. 41-48.
CORRIOL, G. 1999 - Deux espèces rares des milieux humides dans une Réserve Biologique Domaniale de la
forêt de Rambouillet. Bull. Soc. mycol. France. 115(2), p. 195-210.
Directive 92/43/CEE du Conseil du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de
la faune et de la flore sauvages. Journal officiel des Communautés européennes du 22 juillet 1992.
Directive 97/62/CEE du Conseil du 27 octobre 1997 portant adaptation au progrès technique et scientifique de
la directive 92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore
sauvages. Journal officiel des Communautés européennes du 8 novembre 1997.
FAVRE, J., 1948 – Les associations fongiques des hauts-marais jurassiens. Beitr. Kryptogamenfl. Schweiz 10
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25
(3), p. 1-228.
GRIESSER, B., 1992 - Mykosoziologie der Grauerlen- und Sanddorn-Auen (Alnetum incanae, Hippophaetum) am Hinterrhein (Domleschg, Graübunden, Schweiz). Veröffentl. Geobot. Inst. Eidg. Tech. Hochschule Zürich 109, p. 1-235.
LAURENT P. 2003 – La liste rouge des champignons menacés en Alsace, in Le livre rouge de la nature menacée en Alsace – ODONAT Strasbourg, p. 274-335.
RAMEAU, J.-C. 1994 – Typologie phytosociologique des habitats forestiers et associés. Nancy. ENGREF (4
tomes), p. 1-1110.
Index des espèces inventoriées (Annexe I)
Annexe I - Fichier EXCEL – Taxons listés comme suit :
Genre, espèce, variété ou forme, auteurs, synonymes, données anciennes (celles-ci regroupent nos propres
données de 1993, ajoutées aux relevés de Paul HERTZOG et celles des prospections de Daniel DOLL), les
données recueillies lors du Congrès SMF du 6-11 octobre 2003, dates des visites 2004 – 2005 – 2006, statut
biologique, espèces déterminantes et valeur patrimoniale. (Liste en annexe I)
Dates de récoltes de la campagne spécifique :
12-mai-04
16-juin-04
20-juil-04
17-août-04
20-sept-04
10-oct-04
14-mai-05
16-juin-05
17-août-05
10-sept-05
25-sept-05
15-oct-05
25-avr-06
24-mai-06
10-juin-06
27-juil-06
17-août-06
15-sept-06
11-oct-06
CONCLUSION
Avec 481 espèces recensées sur les deux placettes des forêts communales d’Elsenheim et d’Ohnenheim, issues de la grande forêt alluviale du Ried Noir alsacien, cette station est remarquable à plus d’un titre. On y trouve une espèce dont c’est l’unique station connue en Europe à ce jour (IE). On y dénombre 22
espèces d’intérêt communautaire au niveau national, 44 d’un intérêt régional et 53 espèces présentant un intérêt local. C’est sans aucun doute, le site possédant le plus d’espèces au m² de toute l’Alsace et
l’un de ceux qui concentrent le plus d’espèces à forte valeur patrimoniale. A l’issue d’une réunion avec un
technicien de l’ONF et les Maires des deux communes concernées (Elsenheim – Ohnenheim) en 2005, les
plans de gestion de ces forêts communales pour les 20 ans à venir ont été modifiés. Dans la FC d’Elsenheim, les coupes à blancs sont interdites, sur la placette (encadrée rouge), les aulnes et les ormes seront préservés. Seules des coupes à caractère de sécurité vis à vis du sentier botanique seront effectuées. Concernant les parcelles 1 & 2 de la FC d’Ohnenheim, aucune coupe ou intervention humaine, sauf celles qui seraient là aussi imposées par la sécurité, ne seront opérées. Ceci en fait un véritable laboratoire à ciel ouvert
pour les mycologues intéressés par les champignons dans cette écologie unique en Europe. Il serait souhaitable, notamment concernant la parcelle située sur le territoire d’Elsenheim, la plus riche en taxons (dont
Gerhardtia piperata), d’envisager la création d’une ZNIEFFF (le dernier F pour la Fonge) ou une protection renforcée par arrêté municipal ou supérieur.
P. LAURENT
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Page 26 : Pluteus aurantiorugosus - Callistosporium elaeodes - Entoloma rhodocylix - Diachea leucopodia - Entoloma euchroum E. sordidulum - Lactarius omphaliformis - Tarzetta cupularis. Page 27 : Gerhardtia piperata - Delicatula integrella - Lactarius obscuratus var. radiatus - Paxillus rubicundulus - Psathyrella olympiana—Mycena rhenana - Xerocomus dryophilus - Peziza succosa.
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