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Correspondances en Onco-hématologie - Vol. II - n° 4 - octobre-novembre-décembre 2007
Théorie et pratique des essais thérapeutiques en onco-hématologie
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Figure. Exemple de survie partitionnée pour la méthode Q-TWiST.
REL, TOX, TWiST sont calculés par les différences d’aires sous la courbe de survie globale
(OS), de survie sans maladie (DFS) et de durée de la période de toxicité.
La limite d’intégration (L) est fi xée au suivi médian.
entre 0 et 1 : 1 représente une QDV égale à celle de
la phase TWiST et 0 une dégradation extrême.
Q-TWiST est alors défi ni par la fonction de qualité :
Q-TWiST = μtox. TOX + TWiST + μrel. REL.
Toutes les combinaisons de coefficients sont
possibles, avec deux cas particuliers :
tous les coefficients sont à 1 : Q-TWiST est
l’estimation de la survie globale ;
μrel = 0 et μtox = 1 : Q-TWiST est l’estimation de
la survie sans maladie (DFS).
Il s’agit essentiellement d’études rétrospectives
avec réanalyse, en termes de survie ajustée sur la
QDV, de données issues d’essais thérapeutiques
classiques. La méthode Q-TWiST standard est bien
adaptée aux études rétrospectives, car elle per-
met de traiter facilement les jeux de données pour
lesquels les coeffi cients n’ont pas été observés
mais sont issus d’avis d’experts.
EXTENSION DE LA MÉTHODE Q-TWiST
Par extension, la méthode Q-TWiST renvoie à
toute méthode d’analyse de survie ajustée par
la QDV fondée sur la partition du temps de survie
en plusieurs états de santé distincts. Lorsque
des données de QDV sont recueillies au cours du
temps, l’état TWiST ne correspond pas réellement
•
•
à un état de parfaite santé ; il peut s’agir par exem-
ple d’un état de rémission après un cancer.
Approche par interview
La notion d’utilité employée en économie de la
santé est parfois mal comprise, car elle corres-
pond pour les économistes à un concept précis
et non à un terme général.
Une fois défi nis les différents états de santé plus
ou moins détériorés du fait d’une pathologie, le
problème qui se pose est d’obtenir une classifi -
cation de ces états selon un ordre de préférence
subjectif. Les économistes ont établi un modèle
permettant de rendre compte des préférences
des agents entre différents biens, en défi nissant
une fonction d’utilité (U) qui exprime de façon
numérique l’ordre des préférences entre les biens
A et B de la façon suivante : “A est préféré à B”
est équivalent à “L’utilité de A est supérieure à
l’utilité de B.”
Différentes hypothèses complémentaires doivent
être posées pour rendre compte des conditions de
rationalité d’une telle formalisation. Ce sont sur
ces critères que les problèmes méthodologiques
se manifestent particulièrement. Par ailleurs, dif-
férentes méthodes empiriques d’interrogations
ont été conçues afi n d’estimer en pratique ces
valeurs d’utilité.
Par exemple, il est demandé au sujet de choisir
entre deux situations :
Vivre en parfaite santé pendant une durée
donnée (par exemple pendant 5 ans) ;
Vivre dans un état de santé dégradé pendant
un temps variable (t).
L’interrogation du sujet a pour objectif de déter-
miner la valeur de la durée t pour laquelle le sujet
sera indifférent entre les situations A et B. La
valeur de t sera à nouveau une estimation de
l’utilité associée à l’état de santé B sur une échelle
allant de 0 (décès) à 1 (parfaite santé) ; par exem-
ple : t = 8 utilité = 5/8 = 0,625.
Approches fondées sur les questionnaires
Une solution adaptée à la médecine est d’estimer
les coeffi cients en utilisant des outils qui mesu-
rent l’importance des domaines de QDV affectés
par la maladie et son traitement.
L’approche idiographique cherche à capturer
les différences intra-individuelles en termes de
pondération de chacun des domaines de QDV. Le
patient doit déterminer combien les diffi cultés
rencontrées, dans chaque domaine, limitent sa vie
de tous les jours en répondant à trois questions :
combien de fois pense-t-il à ce domaine de QDV,
✔
A.
B.
✔