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La Lettre du Cardiologue - n° 409 - novembre 2007
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392 patients ; dysfonction de moyenne impor-
tance de 30 % à 39 % : 241 patients ; dysfonction
sévère < 30 % : 155 patients). Les critères de
jugement comprenaient la mortalité, les hospi-
talisations et les modifications de classes fonc-
tionnelles NYHA. Les analyses ont été menées
en intention de traiter et selon le maintien final
ou non du rythme sinusal ou de la FA.
On ne constate pas de différence significa-
tive en termes de mortalité entre les deux
bras thérapeutiques pour les trois groupes
de patients ainsi définis. Pour les hospita-
lisations, elles sont significativement moins
fréquentes en cas de FEVG comprise entre
40 % et 49 % pour le groupe assigné à un
contrôle de la fréquence cardiaque (p = 0,04).
Cette différence n’est pas retrouvée pour les
autres groupes aux FEVG plus péjoratives.
Pour les classes fonctionnelles NYHA, on note
une tendance vers une évolution plus favo-
rable en cas de contrôle du rythme et en cas de
rythme sinusal effectivement maintenu.
>> Conclusion. Cette nouvelle analyse à partir
d’AFFIRM s’est intéressée aux patients ayant
une FA et présentant une dysfonction ventri-
culaire gauche systolique (FEVG < 50 %). Elle
ne constate pas de différence significative
entre les deux stratégies thérapeutiques
(contrôle du rythme ou de la fréquence) en
termes de mortalité, d’hospitalisations et de
classes fonctionnelles NYHA, quelle que soit
l’altération de la FEVG (modérée, moyenne
ou importante). Il s’agit cependant de l’étude
rétrospective de sous-groupes avec de petits
effectifs. Il faut également noter l’effet poten-
tiellement favorable d’une large utilisation
des bêtabloquants pour le groupe contrôle
de fréquence et, à l’inverse, l’effet potentiel-
lement délétère des antiarythmiques pour
le groupe contrôle du rythme en présence
d’une dysfonction ventriculaire gauche. Enfin,
AFFIRM n’abordait pas les approches non
pharmacologiques de maintien du rythme
sinusal de type ablation.
Il s’agit donc d’une première étape en attendant
les résultats de l’étude AF-CHF (Atrial Fibrilla-
tion and Congestive Heart Failure).
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
>>> Freudenberger RS, Wilson AC, Kostis JB, for the AFFIRM
Investigators and Committees. Comparison of rate versus
rhythm control for atrial brillation in patients with left
ventricular dysfunction (from the AFFIRM Study). Am J Cardiol
2007;100:247-52.
Arrêt des statines après une
chirurgie vasculaire majeure
■
Dans les suites immédiates d’une
chirurgie vasculaire majeure, la prise
des statines per os peut poser des difficultés
pratiques se soldant par l’interruption du
traitement.
Ce travail a évalué le devenir cardiaque post-
opératoire en fonction de l’arrêt des statines.
L’étude a inclus 298 patients consécutifs sous
statines, admis pour une chirurgie vasculaire
majeure (aortique ou membres inférieurs) :
100 patients étaient sous fluvastatine LP, 86 sous
simvastatine, 77 sous atorvastatine, et 35 sous
pravastatine. Pour 70 patients (23 %), le traite-
ment par statines a été interrompu en postopé-
ratoire sur une durée moyenne de 3 jours. Des
dosages de troponine ont été effectués aux jours
1, 3, 7 et 30 après l’intervention. Les critères de
jugement comprenaient les troponines post-
opératoires, les infarctus du myocarde (IDM)
non fatals et la mortalité cardiovasculaire lors
des 30 jours suivant la chirurgie.
L’interruption des statines en postopératoire
s’est associée à une majoration de libération
de troponine (hazard-ratio : 4,6) et à une
augmentation des IDM et décès cardiovas-
culaires (hazard-ratio : 7,5).
En cas d’utilisation de statines à libération
prolongée (fluvastatine LP), on observe moins
de complications cardiaques périopératoires.
La différence est due à de moindres taux de
troponine et d’IDM non fatals après arrêt
transitoire de la fluvastatine LP (pour les
IDM, 4 % sous fluvastatine LP contre 14,3 %
à 16,3 % pour les autres statines). L’incidence
des décès cardiovasculaires est statistiquement
comparable pour les différentes statines : de
2 % à 5,7 %.
>> Conclusion. Après une chirurgie vascu-
laire majeure, près d’un patient sur quatre est
dans l’incapacité de poursuivre son traitement
oral par statines. Cette période ne dépasse pas
habituellement 3 à 4 jours, mais elle expose
les patients à un risque accru d’IDM et de
mortalité cardiovasculaire.
Le choix d’une statine à libération prolongée
pour encadrer l’intervention représente peut-
être la solution la mieux adaptée.
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
>>> Schouten O, Hoeks SE, Welten GMJM et al. Eect of
statin withdrawal on frequency of cardiac events after vascular
surgery. Am J Cardiol 2007;100:316-20.
Clopidogrel et aspirine pour
un sous-groupe à haut risque
de CHARISMA
■
L’étude CHARISMA (Clopidogrel for
High Atherothrombotic Risk and Ischemic
Stabilization, Management, and Avoidance)
avait enrolé une population stable présentant
soit une pathologie athérothrombotique avérée,
soit des facteurs de risque prédisposant à cette
pathologie. Seuls les premiers semblaient béné-
ficier de l’association aspirine-clopidogrel.
Les résultats de CHARISMA sont ici repris en
s’intéressant aux patients ayant des antécédents
d’infarctus du myocarde (IDM), d’accident
vasculaire cérébral (AVC) ou d’artériopa-
thie périphérique symptomatique (patients
correspondant aux critères d’inclusion de l’étude
CAPRIE, qui avait constaté la supériorité du clopi-
dogrel sur l’aspirine pour cette population).
Au total, 9 478 patients répondaient à cette
nouvelle définition. La durée moyenne de suivi
a été de 27,6 mois. Le taux des décès cardio-
vasculaires, des IDM ou des AVC a été signifi-
cativement moindre pour le groupe associant
clopidogrel et aspirine (7,3 % contre 8,8 %
sous aspirine seule ; p = 0,01). De plus, les
hospitalisations pour ischémie sont réduites
sous association antiagrégante : 11,4 % contre
13,2 % sous aspirine seule (p = 0,008).
Concernant les complications hémorragiques, il
n’y a pas de différence significative entre les deux
groupes pour les hémorragies sévères (1,7 % contre
1,5 % ; p = 0,50). Les hémorragies de moyenne
importance sont plus fréquentes sous clopidogrel
et aspirine (2 % contre 1,3 % ; p = 0,004).
>> Conclusion. Pour ce sous-groupe de
CHARISMA intégrant des patients aux
pathologies cardiovasculaires avérées (IDM,
AVC, artériopathie périphérique), l’association
aspirine et clopidogrel est plus efficace pour
réduire les complications cardiovasculaires
que la seule prise d’aspirine, aux dépens d’une
augmentation des hémorragies non sévères.
Cela confirme les résultats initiaux de CHARISMA
où les patients inclus dans le contexte d’une patho-
logie athérothrombotique avérée paraissaient
susceptibles de bénéficier de l’association anti-
agrégante, contrairement aux patients inclus sur
leurs seuls facteurs de risque. À noter cependant
qu’il s’agit d’une analyse a posteriori dans l’attente
de futures confirmations.
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
>>> Bhatt DL, Flather MD, Hacke W et al., for the CHARISMA
Investigators. Patients with prior myocardial infarction, stroke,
or symptomatic peripheral arterial disease in the CHARISMA
trial. J Am Coll Cardiol 2007;49:1982-8.