Avant-propos Éditorial A vant-propos Une Lettre par mois À tous nos lecteurs, nous proposons dès la rentrée un rendez-vous mensuel. La Lettre du Cancérologue répondra ainsi au mieux à vos attentes de formation et d’informations rapides, concises mais aussi régulières. De nos auteurs, nous attendons qu’ils perpétuent la qualité scientifique, rédactionnelle et didactique de leurs articles. Du comité de lecture et des experts invités, qu’ils confortent notre volonté de vous offrir une publication rigoureuse et objective. Qu’ils soient tous ici chaleureusement remerciés. Bonne lecture. Claudie Damour-Terrasson É ditorial Onco code L’ # Jean-François Morère* époque est aux codes ! Plusieurs dizaines de milliers d’experts se sont récemment réunis à l’ASCO afin de poursuivre le décryptage des codes qui verrouillent l’accès au secret de l’immortalisation et de la prolifération des cellules cancéreuses. Dans la dernière décennie déjà, les codes de signalisation cellulaire ont été brisés les uns après les autres, permettant d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques. L’accès à ces cibles et leur manipulation sont maintenant possibles grâce à un nouveau code thérapeutique. MAB (monoclonal antibodies) et INIB (petites molécules) en constituent les éléments essentiels. Une nouvelle accélération est constatée cette année, puisque aucun champ de l’oncologie, quasiment, n’échappe à ces nouveaux codes thérapeutiques. Il devient ainsi très difficile de trouver des travaux de recherche portant sur des thérapeutiques conventionnelles dans les milliers d’abstracts présentés cette année à l’ASCO. La plupart portent en effet sur la combinaison de MAB ou d’INIB avec la chimiothérapie, voire sur la combinaison de MAB et d’INIB entre eux. La réelle révolution vient cependant d’une nouvelle lecture de la thérapeutique grâce à l’identification de facteurs prédictifs utilisables en pratique quotidienne. Dans le cancer du sein, où ces facteurs prédictifs sont déjà classiques, des progrès sont encore réalisés avec le dosage des taux sériques d’HER2. Une diminution du taux sérique d’HER2 de plus 20 % serait associée à une meilleure réponse objective. Une diminution insuffisante de ce taux pourrait conduire à l’utilisation de nouvelles biothérapies. Mieux encore, pour la première fois cette année, ce concept de facteurs prédictifs s’étend à d’autres domaines que celui du cancer du sein. Dans les cancers bronchiques, une étude nord-américaine montre que le profil d’expression génique des tumeurs de stade I pourrait constituer une nouvelle base de sélection de patients à traiter par une chimiothérapie adjuvante. Cette procédure semble devoir être intégrée en routine dans les groupes coopérateurs qui l’ont testée. Une autre piste est celle du dosage de l’ERCC1, protéine intervenant dans le système de réparation de l’ADN nucleotide excision repair (NER). L’expression d’ERCC serait prédictive d’une absence de bénéfice de la chimiothérapie adjuvante. Cette hypothèse est validée dans un essai réalisé sur plus de 761 patients de l’étude internationale de chimiothérapie adjuvante des cancers bronchiques IALT. On le voit, grâce à cette meilleure utilisation des codes biologiques, le concept du traitement personnalisé (“le bon médicament pour le bon patient”) n’est plus seulement une utopie, mais acquiert aujourd’hui quelque matérialité. O * Service d’oncologie, médicale, hôpital Avicenne, Bobigny 162 LETTRE CANCERO*.indd 162 La Lettre du Cancérologue - Vol. XV - n° 4 - septembre 2006 13/09/06 13:00:17