Arménie : Lente résorption du déficit budgétaire et courant COFACE / armenews.com - 6/9/2015 Synthèse de la COFACE sur l'Arménie Une croissance en baisse affectée par la situation économique russe La croissance économique arménienne, relativement faible en 2014, chute en 2015 et devrait être négative sur l'année. Cette baisse s'explique surtout par le ralentissement de la croissance russe qui constitue une source importante de revenus pour les Arméniens grâce aux transferts des expatriés et le principal débouché des exportations arméniennes. De plus, l'économie souffre toujours de problèmes structurels qui devront être réglés pour retrouver les niveaux de croissance du début des années 2010. Le niveau d'investissement a ainsi été divisé par deux depuis 2008 (de 46% du PIB à 23 % prévu pour 2015). Le déficit d'infrastructures et de concurrence sur le marché domestique, le fragile tissu institutionnel, le taux de chômage élevé et persistant (autour de 18 %) ainsi que l'environnement des affaires sont parmi les sources de vulnérabilité les plus importantes. Le mécanisme élargi de crédit approuvé par le FMI en 2014 constituera à cet égard un vecteur de soutien à l'économie et à la mise en place des réformes structurelles. Après le ralentissement observé en 2014, l'inflation devrait à nouveau accélérer en 2015 sous l'effet de la dépréciation du dram arménien ainsi que de la hausse des prix de l'électricité. Lente résorption du déficit budgétaire et courant Le déficit budgétaire devrait se creuser en 2015 malgré la poursuite des efforts de collecte de l'impôt, en raison du ralentissement de l'activité. Malgré la volonté de maîtriser le déficit, le financement des dépenses indispensables en infrastructures (notamment pour le réseau routier) ainsi que des réformes structurelles devraient perdurer et maintenir un solde budgétaire nettement négatif. Ce dernier sera également affecté par la faible demande des pays voisins de l'Union Economique Eurasienne qui empêcherait notamment de générer des recettes supplémentaires pour l'Etat via les droits de douane. C'est pourquoi la dette publique devrait continuer à progresser en 2015 et en 2016. Le solde du compte courant devrait rester déficitaire en 2015. La baisse des exportations vers la Russie et l'Allemagne couplée à une baisse des transferts provenant de la Russie devraient avoir un impact important sur le solde. Par ailleurs, l'Union eurasienne peine à offrir de réelles opportunités de commerce et n'aurait qu'un impact faible sur les exportations en 2015. Enfin, la position extérieure de l'Arménie reste très dépendante de la conjoncture mondiale, notamment de la hausse des taux d'intérêt américains et de la réduction des entrées de capitaux russes (importations, crédit, investissement, transferts des migrants). Situation politique devenue instable dans un environnement géopolitique complexe Le second mandat du Président S. Sargsyan réélu en 2013 est marqué par une instabilité politique croissante, à l'image du remplacement du Premier Ministre Tigran Sargsyan sous les menaces de manifestations par les partis d'opposition en avril 2014. Cette instabilité politique se traduira par un ralentissement dans la mise en place des réformes structurelles et risque de perdurer compte tenu du mécontentement de la population face à l'incapacité du gouvernement à répondre aux attentes de la population (chômage, corruption, inégalités), Ainsi, la série de manifestations de 2014 (en avril contre le projet de réforme des retraites, en août contre l'augmentation des prix de l'électricité) s'est poursuivie et intensifiée en 2015. Des milliers de personnes ont ainsi bloqué la capitale Erevan en juin 2015 pour protester contre la hausse de 16 % du prix de l'électricité (25 blessés, 240 mises en détention). Enfin, l'opposition s'organise et réclame des changements à la tête du pays, faisant craindre la persistance de mouvements de contestation et une dégradation de la situation sociale et politique. Sur le plan régional, le différend avec l'Azerbaïdjan sur le territoire du Haut-Karabakh n'a que peu de chances d'évoluer, laissant la situation à l'état de conflit larvé. Toutefois, le risque d'accès de violence transfrontaliers ne peut être exlcu. Par ailleurs, les relations diplomatiques avec la Turquie sont, et devraient rester, au point mort étant donné que la ratification par les dirigeants des protocoles de paix est désormais soumise au retrait des forces armées arméniennes du HautKarabakh. http://www.armenews.com/article.php3?id_article=115060