Cours02
Auteur : Jean-Pierre HUGOT
La complexité des causes sous-jacentes aux MICI est inconnue et on ne sait pas aujourd’hui
combien il existe de gènes de susceptibilité ni de facteurs de risque environnementaux. Les récents
développements en génétique suggèrent toutefois que les gènes de susceptibilité aux MICI se
comptent par dizaines ou peut être même par centaines. On ne sait pas non plus comment doivent
interagir ces facteurs génétiques entre eux. Le modèle « multifactoriel » reflète donc en grande partie
notre incompréhension des causes de la maladie.
I AGREGATIONS FAMILIALES DE MICI
Lorsque l’on parle de génétique, l’idée de familles de malades vient immédiatement à l’esprit.
Dès 1934, Crohn faisait effectivement mention d’une forme familiale de la maladie. Dans les années
1950, des études cas-témoins ont ensuite démontré que les agrégations familiales de MICI sont
beaucoup plus fréquentes que ne le veut le hasard. L'ensemble des données disponibles indique
clairement que l'existence d'antécédents familiaux de MICI est le principal facteur de risque de MICI.
Cette prédisposition familiale semble plus importante pour la MC que pour la RCH. Elle est, au moins
en partie, commune aux deux maladies.
I-1 Fréquence
Pour la plupart des auteurs, 8 à 10% des sujets atteints de MC ont un ou plusieurs parents,
tous liens de parenté confondus, atteints de MC. De larges fluctuations (allant de moins de 4% à plus
de 20%) ont été publiées et peuvent être en partie expliquées par des différences méthodologiques. Il
semble toutefois que la proportion de formes familiales soit plus élevée si le cas index est un enfant.
Pour la RCH, les agrégations familiales sont moins fréquentes et dans la plupart des études, environ
6% des sujets atteints de RCH ont un ou plusieurs parents atteints de RCH. Dans une famille, si la
concordance pour la maladie est la règle, les familles mixtes comportant à la fois une RCH et une MC
ne sont pas rares, ce qui suggère des facteurs de risque partagés (génétiques et/ou de l’environnement
familial) entre les deux maladies.
I-2 Risque pour les apparentés
Il est possible en faisant une compilation de la littérature d’établir un risque empirique moyen
pour les apparentés de malades. Il s’agit d’un risque grossier qui ne tient pas compte de la structure des
populations étudiées en termes d’âge et de sexe. Ce risque est cependant indicatif et donne un ordre
de grandeur pour informer les patients. Il est indiqué sur les figures 2 et 3. Pour la MC, le risque pour