sociale ; d’autre part, il fait référence à une société fondée sur le contrat social et non pas sur un
ordre traditionnel héréditaire.
Alexis DE TOCQUEVILLE pense le passage des sociétés aristocratiques aux sociétés
démocratiques et leurs conséquences sur les rapports sociaux. Deux principaux ouvrages : de la
démocratie en Amérique (1835) et l’Ancien Régime et la Révolution (1856).
Né en 1805 à Paris, il vient d’une famille d’aristocrates. Critique face au non-respect des droits et
des règles qui encadraient le pouvoir de Charles X, il se retrouve en porte-à-faux vis-à-vis du
monde politique et par en Amérique en 1832. À son retour il publie en 1835 le premier tome de
De la démocratie en Amérique et le deuxième tome en 1839. Il entame alors une carrière politique
et se retrouve le député en 1837. Il se rallie plus tard à à l’opposition de gauche favorable à
l’extension du suffrage. Tocqueville est donc favorable aux réformes progressives des institutions
politiques et à l’amélioration des conditions d’existence des ouvriers. Avec l’arrivée de Napoléon
en 1852, il se retire du jeu politique.
À travers ces ouvrages, il se pose la question de savoir quelles sont les bonnes formes de
gouvernement, quels mouvements permettent la démocratisation de la vie politique et
l’apparition sur la scène politique de la classe ouvrière.
Le point de départ de sa réflexion est centré sur les changements de systèmes politiques,
notamment les sociétés démocratiques. Dans De la démocratie en Amérique, il souligne que «
l’État social démocratique » n’abolit pas à « les classes », mais change la nature des rapports
sociaux ( il définit la notion de classe de manière très lâche au sens de catégories sociales définies
selon des critères variables (juridiques, économiques…) il peut renvoyer à l’opposition entre
« maîtres » et « serviteurs » mais aussi aux ordres, aux castes… Le terme de classe n’est pas
encore autonomisé et fixé). En effet, c’est la nature des divisions sociales qui change : alors que
dans les sociétés aristocratiques, les rapports sociaux sont fixés juridiquement par l’hérédité des
positions, le rapport social est de nature contractuel dans les sociétés démocratiques. Ouvre
illustrer ce raisonnement, il prend l’exemple du maître et du serviteur : dans les sociétés
aristocratiques, le il y a une perpétuité dans la condition de mettre et le serviteur, alors que dans
la société démocratique, l’un est serviteur de l’autre dans les limites du contrat fixé car, en dehors
de ce contrat, ce sont deux citoyens.
Dans son ouvrage de 1856 l’Ancien Régime et la Révolution, il cherche à comprendre l’origine de
la révolution française et, en contrepoint, à critiquer le despotisme de l’ancien régime. Le roi lui,
la révolution s’explique comme un moment d’ajustement entre l’état social et l’état politique de la
société. En effet, la monarchie absolue a encouragé le peuple à s’opposer à l’aristocratie et donc
a favorisé 1+ grande égalité politique alors que, dans le même temps, elle a ruiné les pouvoirs
intermédiaire et donc les mécanismes de démocratisation. Cette dynamique contradictoire a
entraîné un réajustement entre les sculptures sociales et les institutions politiques violent. En
témoignent par exemple la remise en cause du système et les droits féodaux : par exemple, Le
système des droits féodaux est inacceptable pour les paysans alors que les seigneurs ont perdu
leurs pouvoirs politiques et que les paysans sont en situation d’acquérir leurs terres. On voit bien
alors comment les inégalités sociales ne sont plus tolérées alors qu’un mécanisme d’égalisation
des droits politiques se met en place.
La Révolution s’appuie sur des logiques d’opposition et le conflit entre groupes sociaux.
Tocqueville montre par exemple comment l’aristocratie, à qui la monarchie a repris la plupart
des pouvoirs politiques et que la bourgeoisie concurrence dans le domaine économique, devient
une caste perdant ses pouvoirs réels.
Il observe que les oppositions de glace s’adoucissent dans les sociétés démocratiques sur un
temps long. Dans les sociétés aristocratiques, il y a peu de pension tant que le décalage entre
Célestin BOUGLE dans Essai sur le régime des castes (1908) définit les castes à travers trois dimensions : la répulsion (
la société ne tolère pas le mélange de sang) ; la hiérarchie et la spécialisation héréditaire. La notion de caste repose
donc sur une structuration hiérarchique de la société et une reproduction sociale élitaire stricte de groupes sociaux
hermétiques entre eux. De ce point de vue, il considère que les sociétés d’ordres de l’ancien régime ne sont pas des
castes (même s’il peut exister des similitudes) : par exemple, le clergé n’est pas une caste car avec le principe du célibat,
il est contraint de recruter en dehors de son corps.