fiche Le pad test (test d’incontinence) F. Richard*, G. Amarenco**

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Le pad test
(test d’incontinence)
F. Richard*, G. Amarenco**
Fiche
à
détacher
et
à
archiver
(*Service d’urologie, hôpital Pitié-Salpêtrière et **Service de rééducation neurologique et d’explorations périnéales, Hôpital Rothschild, Paris.)
Test d’incontinence
codifié sur une
heure (ICS)
Déroulement du test :
le test dure une heure et débute au temps 0
sans que le patient ait uriné
■ temps 0 : mise en place d’un système absorbant préalablement pesé au gramme près
■ pendant les 15 premières minutes, le sujet
boit 500 ml d’eau pure et reste allongé
■ pendant les 30 minutes suivantes, le sujet
marche, monte et descend des étages
■ durant les 15 minutes suivantes, le sujet
doit :
– passer de la position debout à la position
assise 10 fois
– tousser vigoureusement 10 fois
– courir pendant 1 minute
– ramasser 5 petits objets posés au sol
– se laver les mains pendant 1 minute dans
l’eau courante
■ au terme des 60 minutes, le système absorbant est pesé. Il est demandé au patient
d’uriner et le volume recueilli est mesuré.
■
Résultat du test :
‹ 2 g : pas d’incontinence
2-10 g : incontinence modérée
0-50 g : incontinence sévère
› 50 g : incontinence majeure
Correspondances en pelvi-périnéologie - n° 1, vol. I - mars 2001
Test
d’incontinence
normalisé *
– s’abstenir de boire 2 heures avant le test
– remplissage de la vessie à la moitié de la
capacité cystomanométrique maximale
– montée-descente d’une centaine de marches
d’escalier
– tousser vigoureusement
– courir sur place pendant 1 minute
– se laver les mains sous l’eau courante pendant 1 minute
– sauter sur place, pieds joints, pendant une
demi-minute
– sauter sur place, alternativement un pied
l’autre, pendant une demi-minute.
Résultat du test :
1-10 g : incontinence légère
11-50 g : incontinence modérée
51-100 g : incontinence sévère
› 100 g : incontinence très sévère
* Hahn I, Fall M. Objective quantification of stress urinary
incontinence : a short reproductible, provocative pad test.
Neurourology and Urodynamics 1991 ; 10 : 475-81.
I
Le pad test
(test d’incontinence)
Deux types de test
peuvent être
recommandés : test
court avec volume
vésical fixe
(la perte ≥ 1 g
déterminant la
positivité du test) ;
test de 24 heures
à domicile pendant
les activités de la vie
quotidienne (une
perte supérieure à 5 g
déterminant la
positivité du test).
II
Test d’incontinence codifié sur une heure
C’est le test habituellement recommandé de
l’International continence society.
Sur le plan purement qualitatif, le pad-test
d’une heure s’avère insuffisant pour démontrer
une incontinence chez près de deux tiers des
patients qui se plaignent spontanément de
fuites, insuffisance qui n’est pas retrouvée pour
le test de 24 heures réalisé à domicile. Ce test
codifié d’une heure permet en fait de mettre en
évidence une incontinence quotidienne chez
seulement 48 % des patientes, chiffre à comparer aux 81 % de la population dépistée lors d’un
pad-test de longue durée (48 heures). En
termes de faisabilité, Jorgensen note que 10 %
des patients n’arrivent pas à assurer les exercices demandés, et que 69 % seulement de la
population expriment le fait que le test réalisé
corrobore les fuites urinaires habituellement
éprouvées dans la vie quotidienne.
Correspondances en pelvi-périnéologie - n° 1, vol. I - mars 2001
à
et
détacher
à
Test d’incontinence codifié sur 24 heures
Jorgesen a démontré que le pad-test de
24 heures, effectué pendant les activités de la
vie quotidienne, était beaucoup plus sensible
que le pad-test codifié d’une heure, habituellement utilisé et standardisé par l’ICS. Ce test
a été démontré aussi efficace que le pad-test
de 48 heures pour dépister et quantifier l’incontinence. Griffiths et al. ne trouvent que
10 % de taux de faux négatifs. Ce pad-test de
24 heures est en fait le standard des tests
d’incontinence, et ce pour plusieurs raisons :
il est le plus reproductible ; il teste les vraies
activités de la vie quotidienne de la femme ; il
est indépendant de la mobilité de la patiente ;
il n’est pas consommateur de temps médical
ou paramédical ; sa durée permet de dépister
des épisodes d’incontinence ne se révélant
que dans des moments particuliers de la journée (par exemple, nombre de femmes perdent
à la fatigue en fin d’après-midi). Il reste, de
plus, indépendant du type d’activité (activités
importantes vs activités modérées ou
faibles), et n’est pas moins sensible ou reproductible que les tests de plus longue durée
(48 ou 72 heures). Ses seuils de significativité
sont bien établis (0-5 g : pas d’incontinence/5-40 g : incontinence légère/40-80 g :
incontinence modérée/› 80 g : incontinence
sévère). Les seuls faux négatifs sont constitués par les événements circonstanciels non
dépistés (comme des épisodes d’éternuement en période d’allergie non présente pendant le test, ou des fuites à des moments particuliers du cycle menstruel).
archiver
Mayne a démontré que le test devient plus sensible lorsque le volume vésical est fixé, avec un
remplissage à 250 ml. Mouritsen et al. ont
démontré que le pad-test d’une heure ne détectait pas les incontinences urinaires à l’effort de
grade 1 dans près de 50 % des cas, celles de
grade 2 dans 30 % des cas et, enfin, les incontinences de grade 3 dans 70 % des cas.
Thind et Gerstenberg, comparant le pad-test
codifié d’une heure et le pad-test de 24 heures
effectué à domicile, démontrent que le premier
a 36 % de faux négatifs en comparaison avec le
deuxième.
Fiche
Points forts
Le pad-test (littéralement “test de pesée de la
couche”) ou test d’incontinence, permet une
mesure objective, qualitative et quantitative de
la perte d’urines au cours d’une épreuve normalisée. Ce test comporte une limite temporelle
(test de 20 mn, d’une heure, de 24 heures, par
exemple) ; une épreuve normalisée de génération des fuites (exercices déterminés ou activités [libres] de la vie quotidienne) ; une caractérisation du degré de remplissage vésical (libre
après une ingestion précise en termes de
volume et de délai, ou forcée par remplissage
rétrograde codifié de la vessie – en valeur absolue ou en pourcentage de la capacité maximale
cystomanométrique). La réalisation de ce test
implique de peser des garnitures avant et après
les exercices imposés. La réponse est double :
qualitative avec démonstration d’une incontinence (avec des limites de significativité, par
exemple fuites › 1 gr) ; quantitative avec mesure
des fuites sur une échelle nominale (par
exemple, incontinence modérée quand les
pertes sont comprises entre 11 et 50 gr). Ces
tests, s’ils apportent, a priori, des éléments
objectifs, posent en fait le problème de leur
reproductibilité, cette dernière étant très
dépendante du volume vésical et de l’importance (et parfois de la répétition) des efforts
fournis.
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