Points forts
Deux types de test
peuvent être
recommandés : test
court avec volume
vésical fixe
(la perte ≥ 1 g
déterminant la
positivité du test) ;
test de 24 heures
à domicile pendant
les activités de la vie
quotidienne (une
perte supérieure à 5 g
déterminant la
positivité du test).
II
Correspondances en pelvi-périnéologie - n° 1, vol. I - mars 2001
Le pad-test (littéralement “test de pesée de la
couche”) ou test d’incontinence, permet une
mesure objective, qualitative et quantitative de
la perte d’urines au cours d’une épreuve nor-
malisée. Ce test comporte une limite temporelle
(test de 20 mn, d’une heure, de 24 heures, par
exemple) ; une épreuve normalisée de généra-
tion des fuites (exercices déterminés ou activi-
tés [libres] de la vie quotidienne) ; une caracté-
risation du degré de remplissage vésical (libre
après une ingestion précise en termes de
volume et de délai, ou forcée par remplissage
rétrograde codifié de la vessie – en valeur abso-
lue ou en pourcentage de la capacité maximale
cystomanométrique). La réalisation de ce test
implique de peser des garnitures avant et après
les exercices imposés. La réponse est double :
qualitative avec démonstration d’une inconti-
nence (avec des limites de significativité, par
exemple fuites › 1 gr) ; quantitative avec mesure
des fuites sur une échelle nominale (par
exemple, incontinence modérée quand les
pertes sont comprises entre 11 et 50 gr). Ces
tests, s’ils apportent, a priori, des éléments
objectifs, posent en fait le problème de leur
reproductibilité, cette dernière étant très
dépendante du volume vésical et de l’impor-
tance (et parfois de la répétition) des efforts
fournis.
Test d’incontinence codifié sur une heure
C’est le test habituellement recommandé de
l’International continence society.
Sur le plan purement qualitatif, le pad-test
d’une heure s’avère insuffisant pour démontrer
une incontinence chez près de deux tiers des
patients qui se plaignent spontanément de
fuites, insuffisance qui n’est pas retrouvée pour
le test de 24 heures réalisé à domicile. Ce test
codifié d’une heure permet en fait de mettre en
évidence une incontinence quotidienne chez
seulement 48 % des patientes, chiffre à compa-
rer aux 81 % de la population dépistée lors d’un
pad-test de longue durée (48 heures). En
termes de faisabilité, Jorgensen note que 10 %
des patients n’arrivent pas à assurer les exer-
cices demandés, et que 69 % seulement de la
population expriment le fait que le test réalisé
corrobore les fuites urinaires habituellement
éprouvées dans la vie quotidienne.
Mayne a démontré que le test devient plus sen-
sible lorsque le volume vésical est fixé, avec un
remplissage à 250 ml. Mouritsen et al. ont
démontré que le pad-test d’une heure ne détec-
tait pas les incontinences urinaires à l’effort de
grade 1 dans près de 50 % des cas, celles de
grade 2 dans 30 % des cas et, enfin, les inconti-
nences de grade 3 dans 70 % des cas.
Thind et Gerstenberg, comparant le pad-test
codifié d’une heure et le pad-test de 24 heures
effectué à domicile, démontrent que le premier
a 36 % de faux négatifs en comparaison avec le
deuxième.
Test d’incontinence codifié sur 24 heures
Jorgesen a démontré que le pad-test de
24 heures, effectué pendant les activités de la
vie quotidienne, était beaucoup plus sensible
que le pad-test codifié d’une heure, habituel-
lement utilisé et standardisé par l’ICS. Ce test
a été démontré aussi efficace que le pad-test
de 48 heures pour dépister et quantifier l’in-
continence. Griffiths et al. ne trouvent que
10 % de taux de faux négatifs. Ce pad-test de
24 heures est en fait le standard des tests
d’incontinence, et ce pour plusieurs raisons :
il est le plus reproductible ; il teste les vraies
activités de la vie quotidienne de la femme ; il
est indépendant de la mobilité de la patiente ;
il n’est pas consommateur de temps médical
ou paramédical ; sa durée permet de dépister
des épisodes d’incontinence ne se révélant
que dans des moments particuliers de la jour-
née (par exemple, nombre de femmes perdent
à la fatigue en fin d’après-midi). Il reste, de
plus, indépendant du type d’activité (activités
importantes vs activités modérées ou
faibles), et n’est pas moins sensible ou repro-
ductible que les tests de plus longue durée
(48 ou 72 heures). Ses seuils de significativité
sont bien établis (0-5 g : pas d’inconti-
nence/5-40 g : incontinence légère/40-80 g :
incontinence modérée/› 80 g : incontinence
sévère). Les seuls faux négatifs sont consti-
tués par les événements circonstanciels non
dépistés (comme des épisodes d’éternue-
ment en période d’allergie non présente pen-
dant le test, ou des fuites à des moments par-
ticuliers du cycle menstruel).
Fiche à détacher et à archiver
Points forts
Deux types de test
peuvent être
recommandés : test
court avec volume
vésical fixe
(la perte ≥ 1 g
déterminant la
positivité du test) ;
test de 24 heures
à domicile pendant
les activités de la vie
quotidienne (une
perte supérieure à 5 g
déterminant la
positivité du test).
Le pad test
(test d’incontinence)