La vaccination canine : changement de cap La vaccination annuelle de nos compagnons canins est une tradition qui semble bien ancrée dans nos habitudes. Cependant, elle risque bien de disparaître au cours des prochaines années. Insécurisant ? Rassurant ? Regardons la question de plus près. Tout d’abord, il est intéressant d’apprendre comment nos habitudes sont créées et de prendre conscience des bases sur lesquelles elles reposent. Dans les années 1950, des chercheurs du Cornell University, dont le DrJames A. Baker, ont réalisé une étude sur des chiens qui avaient reçu le vaccin de la maladie de Carré un an auparavant. Les résultats ont démontré que le niveau d’anticorps (titre d’anticorps) pour la maladie de Carré n’était pas suffisant chez le tiers de ces chiens. Le DrBaker a donc recommandé que tous les chiens soient revaccinés annuellement afin d’assurer leur immunité à la maladie. Puis, en 1961,The Veterinary Record publie un article du DrS.E. Piercy. Ce dernier soulève le fait que la question des injections de rappel est toujours un sujet discutable, mais qu’elle demeure l’approche la moins dispendieuse pour le client : En effet, Piercy souligne le fait que l’analyse du sérum (titre d’anticorps) constitue la façon la plus scientifique de juger du besoin de revaccination. Toutefois, cela entraînerait des coûts supplémentaires pour le client s’il advenait que la revaccination soit recommandée une fois l’analyse réalisée (1). C’est ainsi qu’est née la recommandation de vacciner annuellement nos compagnons canins : selon Baker et Piercy, afin que tous les chiens soient immunisés contre la maladie de Carré, il fallait vacciner TOUS les chiens annuellement afin de s’assurer que ceux dont le titre d’anticorps était bas ou nul sont protégés. On s’attardait à une question économique, sans se questionner sur les conséquences fâcheuses que pouvait entraîner une vaccination non nécessaire. Depuis cette époque, de nombreuses recherches ont été réalisées, et elles prouvent que la durée de l’immunité conférée par les vaccins viraux (parvovirose, maladie de Carré, adénovirose et rage) va bien au-delà d’un an. De plus, les principaux fabricants de vaccins canins (Fort Dodge, Intervet, Pfizer, Merial et ScheringPlough) ont publié leurs propres études en 2004 : ces dernières concluent que ces vaccins induisent une immunité d’au-moins 3 ans. (2) (3) (4) (Les fabriquant ne sont pas dans l’obligation d’indiquer sur la fiole du vaccin la durée de l’immunité qu’il confère). Et selon Ronald D. Schultz, professeur et titulaire de la Chaire des sciences pathobiologiques de l’École de médecine vétérinaire de l’Université de Wisconsin-Madison, si un vaccin peut permettre une immunité de trois ans, cette immunité peut se prolonger encore de nombreuses années (par exemple, toute la vie durant). (5) Durée minimale de l’immunité estimée des vaccins canins considérés comme nécessaires et disponibles sur le marché, basée sur des épreuves virulentes et tests sérologiques VACCIN DURÉE DE L’IMMUNITÉ MINIMALE ESTIMÉE (ANNÉES) épreuves virulentes tests sérologiques Souche Rockborn/ Snyder Hill (MLV) >7 >15 Souche Onderstepoort (MLV) >5 >9 Virus recombiné (R) >3 >3 Adénovirus canin de type 2 (MVL) >7 >9 Parvovirus canin de type 2 (MLV) >7 >9 Virus de la rage (K) 3 >7 Virus de la maladie de Carré MLV = vaccin atténué R = vaccin re combiné K = vaccin inactivé Malgré ces résultats, on continue de recommander la vaccination annuelle. Selon Schultz, cette recommandation serait due au fait que de nombreux vétérinaires ne comprennent pas les principes de l’immunité induite par les vaccins, ce qui fait qu’ils sont réticents à apporter des changements à leur protocole de vaccination. De plus, l’administration d’un vaccin est souvent considérée comme un acte médical ne comportant aucun danger. Malheureusement, la pratique et les recherches révèlent de plus en plus les dommages à court, moyen et long termes occasionnés par la vaccination, dont les maladies auto-immunes, celles où le système immunitaire attaque ses propres cellules. Un vaccin ne fait pas que stimuler une réponse immunitaire : il affecte également les systèmes endocriniens et nerveux. (7) Grâce aux connaissances actuelles disponibles, c’est-à-dire les recherches portant sur les dommages potentiels de la vaccination et sur la durée de l’immunité conférée par les vaccins, la décision de revacciner notre compagnon canin ne sera plus un éternel dilemme : une simple analyse des titres d’anticorps assurera notre tranquillité d’esprit et évitera à Fido les dommages potentiels que peut entraîner une vaccination non nécessaire. Manon Bonneau, auteure de Cap : santé et de Viande à chien! www.communicationsholistiques.com [email protected] (1) PIERCY, S.E. An Appraisal of the Value, and Method of Use, of Living Attenuated Canine Distemper Vaccines, The Veterinary Record, Vol. 73, No. 39, 944-949, 1961 (2) MOUZIN DE, LORENZEN MJ, HAWORTH, et al. Duration of serologic response to five viral antigens in dogs, J Am Vet Med Assoc 224 : 55-60, 2004 (3) GILL, M., SRINIVAS, J., MOROZOV, I., SMITH, J., ANDERSON, C., GLOVER, S., Champ, D., CHU, H., Three-year duration of immunity for canine distemper, adenovirus, and parvovirus after vaccination with a multivalent canine vaccine, Intern J Appl Res Vet Med Vol.2, No. 4; 227-234, 2004 (4) ABDELMAGID, O.Y., LARSON, L., PAYNE, L., TUBBS, A., WASMOEN, T., SCHULTZ, R., Evaluation of the efficacy and duration of immunity of a canine combination vaccine against virulent parvovirus, infectious canine hepatitis virus, and distemper virus experimental challenges, Veterinary Therapeutics Vol. 5, No. 3: 173-186, 2004 (5) (SCHULTZ, Ronald D., [Correspondance personnelle], 15 août 2005) Sources : Février 21, 2006 by admin Filed under Coin du vét