Une maladie méconnue
I
l existe deux types d’Herpès
simplex (HSV) hominis : celui
aussi lors des affections bacté-
riennes fébriles).
Oser parler
de l’herpès génital
L’ herpès génital (HVS 2) récurrent
est une maladie sexuellement
transmissible. Chez la femme, les
lésions siègent à la vulve et sont
douloureuses. L’herpès vaginal et
celui du col passent inaperçus
ou se manifestent par des leu-
corrhées ou une cervicite volon-
tiers œdémateuse, ulcéreuse. Chez
l’homme, l’herpès est localisé au
fourreau ou au gland, les vésicules
sont rapidement rompues et font
place à des ulcérations doulou-
reuses. L’herpès peut également
être péri-anal, surtout chez l’ho-
mosexuel. Toute suspicion d’her-
pès génital doit faire éliminer une
syphilis, en sachant que l’associa-
tion des maladies sexuellement
transmissibles n’est pas rare.
L’herpès génital concernerait plus
de 2 millions de personnes en
France. Pourtant 8 personnes sur
10 ignorent leur infection avant
de consulter, et risquent donc de
transmettre le virus.
Les complications de la maladie
herpétique peuvent être graves, no-
tamment si les yeux sont contami-
nés ou lors d’une grossesse, où il
existe un risque de transmission de
la maladie de la mère à l’enfant au
moment de l’accouchement, avec
des conséquences graves pour le
nouveau-né. L’herpès génital n’est
pas une maladie honteuse et il est
faussement rassurant de se dire que
l’on connaît bien son partenaire et
que l’on ne risque rien. Lors des
poussées, il est préférable de s’abs-
tenir de relations sexuelles, même
protégées. En effet, le préservatif
ne protège pas si les lésions sont
situées à proximité des organes
sexuels. La contamination peut
donc se faire.
L’ herpès se soigne avec des traite-
ments antiviraux efficaces en cu-
ratif et préventif qui existent sous
forme de comprimés et de crèmes.
Pris suffisamment tôt, ils empê-
chent le virus de se multiplier, ré-
duisant ainsi la douleur, l’intensité
et la durée des crises.
A.-L.P.
De nouveau, cette année, une journée nationale sensibilise au
virus herpès. La communication s’oriente principalement vers les
jeunes. La méconnaissance de la maladie joue un rôle important
dans son extension en France.
Herpès
9
Professions Santé Infirmier Infirmière - No40 - octobre 2002
de type 1 et celui de type 2. Le vi-
rus de type 1 est responsable de
la majorité des herpès situés au-
dessus de la taille. Il peut aussi
se développer sur des parties du
visage, comme les yeux, le nez ou
le menton, et même sur les doigts.
Le virus de type 2 est responsable
le plus souvent de l’herpès géni-
tal, qui touche les organes sexuels.
Il peut également se développer
sur les fesses et les cuisses. C’est
une maladie sexuellement trans-
missible (MST).
La maladie herpétique débute par
une primo-infection qui peut pas-
ser inaperçue ou être méconnue :
angine herpétique d’apparence ba-
nale. L’herpès récurrent est dû à la
réactivation du virus resté dans
l’organisme à l’état latent après la
primo-infection. La primo-infec-
tion, c’est la première invasion par
HSV (1 ou 2) d’un organisme non
immunisé. Précédé de sensation de
brûlures ou de cuisson, l’herpès cu-
tané ou muqueux est constitué de
petites vésicules sur une base éry-
thémateuse bien limitée. Les vési-
cules sont groupées en bouquet.
Elles peuvent confluer. Après 2 à
3jours, le contenu liquide initiale-
ment clair peut devenir puriforme,
sans pour autant que cela témoigne
d’une surinfection. Les vésicules
s’érodent pour laisser place à une
ulcération avec des croûtes. La du-
rée moyenne d’une poussée est de
5 jours. La gingivostomatite her-
pétique, due à HVS 1 survient, elle,
le plus souvent chez l’enfant.
L’herpès récidive chez un même
patient toujours au même endroit
et souvent dans les mêmes cir-
constances déclenchantes (émo-
tion, règles, exposition solaire mais
Un autre virus herpès :
le HHV8
Le virus herpès humain (HHV8),
aussi dénommé virus herpès associé
au sarcome de Kaposi, est un nou-
veau virus humain de la famille des
herpès (de la sous-famille des
Gammaherpesviridæ et du genre
Rhadinovirus), découvert en 1994
dans une lésion cutanée de sarcome
de Kaposi chez un sidéen (Inserm
U550). Alors que de nombreux as-
pects virologiques et moléculaires
du HHV8 sont actuellement bien
établis, son épidémiologie, fondée
principalement sur des données
sérologiques, reste encore mal
connue. Selon les données dispo-
nibles de la littérature (encore par-
tielles), le HHV8 se concentre pour
50 % des cas en Afrique de l’Est et
en Afrique centrale, et pour 10 à
20 % des cas dans les pays du
Bassin méditerranéen. Dans les pays
de faible endémie virale (États-Unis
et Europe du Nord), la majorité des
individus infectés sont des hommes
homosexuels ; au sein de cette po-
pulation, la séroprévalence virale
peut atteindre 70 % des individus
VIH séropositifs. La transmission du
virus se fait durant les contacts
sexuels, et le rôle de la salive comme
réservoir de virus semble important.
D’après La Lettre de l’Infectiologue
2002 ; XVII (6) : 175-80.
1 / 1 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !