46
Professions Santé Infirmier Infirmière - No29 - septembre 2001
LIBÉRALE
En France, 80 à 90 % des adultes ont des
anticorps contre le virus de l’herpès de
type 1 (HSV1). Le nourrisson est en partie
protégé grâce aux anticorps de sa mère. Mais l’en-
fant est particulièrement vulnérable avant que son
système immunitaire soit suffisamment mature.
Mauvaise rencontre
La première rencontre avec le virus de l’herpès a
le plus souvent lieu entre 6 mois et 5 ans. Situé
sur le pourtour de la bouche ou des narines, le
“bouton de fièvre” contient des milliers de virus.
Des signes avant-coureurs, comme des brûlures
ou des picotements, sont significatifs. Quand
l’adulte présente un bouton, il doit garder ses dis-
tances avec le jeune enfant, éviter les baisers et
procéder à un lavage des mains avant de le tou-
cher. Le virus restant contaminant pendant plu-
sieurs heures, la transmission est facile lors des
gestes de la vie quotidienne.
Le plus souvent, la primo-infection passe inaper-
çue. Dans 5 à 10 % des cas, elle se traduit par
une atteinte de l’intérieur de la bouche appelée
gingivo-stomatite. L’enfant présente alors des
plaies de la muqueuse buccale, de la langue et
des gencives, accompagnées d’une fièvre plus ou
moins élevée, et parfois des vésicules sur le pour-
tour de la bouche, sur le menton, le nez ou la joue.
La douleur est importante et peut entraîner le
refus de s’alimenter ou même de boire. Il lui faut
alors une alimentation semi-liquide. Selon l’âge de
l’enfant, l’altération de son état général, la déshy-
dratation, la fièvre et l’intensité des symptômes
justifient une hospitalisation. Le traitement de la
gingivostomatite repose sur l’application locale
d’un antiseptique, sur un traitement antidouleur et
la prise d’un traitement antiviral herpétique, voire
d’antibiotiques en cas d’infection. Certaines situa-
tions peuvent être inquiétantes. D’une part, l’en-
fant peut contaminer lui-même son œil : il s’agit
de l’herpès oculaire, qui justifie un traitement
urgent afin d’éviter des lésions irréversibles de la
cornée. D’autre part, les enfants qui ont un eczéma
atopique sont particulièrement fragiles face au
virus, qui peut entraîner des lésions cutanées éten-
dues et une fièvre élevée. Les facteurs favorisant les
poussées d’herpès chez l’enfant sont les mêmes
que chez l’adulte (fièvre, exposition au soleil ou au
froid, fatigue, infection banale, etc.).
L.G.
Le petit enfant peut aussi connaître le virus de l’herpès.
Chez lui, il s’agit du virus HSV1, responsable chez
l’adulte du “bouton de fièvre”. On estime qu’à l’âge
de 4 ans, 75 % des enfants ont rencontré ce virus.
Virus herpès HSV1
Éviter la contamination de l’enfant
HSV1 et HSV2
Très contagieux, les virus de l’herpès se soignent à condition d’en parler. On distingue deux virus de l’herpès : HSV1 et HSV2.
Le premier, l’herpès labial, est responsable du “bouton de fièvre”. Le second est l’herpès génital, responsable d’une maladie
sexuellement transmissible (MST). En France, on estime que deux millions de personnes en sont victimes et 8 personnes sur
10 ignorent qu’elles sont porteuses du virus HSV2. Des brûlures et des démangeaisons, parfois très intenses et douloureuses,
constituent le premier motif de consultation. L’adolescence est une période à risques. La première rencontre avec le virus passe
souvent inaperçue (sauf dans 10 % des cas où l’attaque est particulièrement virulente). C’est pourquoi on peut difficilement
dater le moment de la contagion. Après la primo-infection, le virus HSV2 migre le long du nerf sensitif qui innerve le territoire
cutané infecté jusqu’aux ganglions nerveux situés au bas du dos. Il demeure à vie dans ce refuge, d’où il se réactive régulière-
ment, entraînant des poussées d’herpès appelées “crises” ou “récurrences” herpétiques. Une personne contaminée peut être le
vecteur de la maladie sans le savoir. L’infection est chronique. Chez la femme, elle se manifeste par des érosions et ulcérations
génitales très douloureuses de la vulve, du vagin ou même du col de l’utérus. Chez l’homme, les lésions sont le plus souvent
localisées sur le pénis et le prépuce. Les plaies situées sur les testicules sont particulièrement gênantes et difficiles à cicatriser.
Le retentissement de l’herpès génital sur la vie des personnes qui l’ont contracté est important et souvent négatif.
Des guides pratiques sont édités par l’Association herpès. Tél. : 0 803 80 08 08. Site internet : www.herpes.asso.fr