LIMITE de la CHUTE de TENSION Vous avez fait une bonne

LIMITE de la CHUTE de TENSION
Vous avez fait une bonne analyse de la réglementation. A part l’industrie (En résumé, les établissements
soumis au code du travail ou uniquement certaines parties de la NFC 15-100 sont applicables) la NFC 15-100
et les guides satellites ont un caractère obligatoire. Dans tous les cas la norme n’est applicable que si cette
dernière est citée dans un texte réglementaire (Décret ou arrêté). Dans ce labyrinthe, n’oublions pas la
réglementation européenne qui elle aussi devient obligatoire lorsqu’elle est passée en droit français.
Je me suis déjà exprimé à de maintes reprises sur les fondements de la réglementation, de son articulation
et son application. Avant d’aborder sur le fond votre question concerne les chutes de tension, je vais
simplement faire un point précis :
1- La normalisation en règle générale est volontariste.
2- Si on regarde de très près la normalisation malgré ce que je viens de dire, est obligatoire. Son
application est sous-entendue dans les textes. C’est un paradoxe de la réglementation française.
En voici l’illustration :
Extrait de l’Art 5 du décret N°88-1056 du 14 novembre 1988
I. - Les installations électriques de toute nature doivent, dans toutes leurs parties, être conçues et établies
en fonction de la tension qui détermine leur domaine.
II. - Les installations doivent être réalisées par un personnel qualifié, avec un matériel électrique
approprié, conformément aux règles de l’art. Les adjonctions, modifications ou réparations doivent être
exécutées dans les mêmes conditions.
…/…
Les mots valent alors leur pesant d’or « Avec un matériel approprié conformément aux règles de l’art »
On peut bien entendu traduire cet extrait de phrase par : La normalisation en vigueur et les us et coutumes
de la profession. On peut considérer lorsqu’une règle n’existe pas (non écrite par exemple) ce sont les
habitudes de la profession qui font foi (droit Séculier) Vous avez donc tout compris, La NFC 15-100 et tous
les autres textes sont applicables !
Tout ceci étant dit. Ce sont les conditions de bon fonctionnement des récepteurs qui ont amené la limitation
des chutes de tension. Les constructeurs des divers équipements que vous êtes susceptibles d’installer
doivent vous indiquer les règles à respecter (Notice d’installation ou de montage). Dès l’origine la distinction
a été faite entre l’éclairage, où les conséquences des chutes de tension étaient visibles et gênantes et la
force motrice.
Le tableau ci-après montre les évolutions successives des chutes de tension. A partir de 1977 (parution de la
nouvelle NFC 15-100 « la grenat ») des valeurs différentes ont été retenues pour les installations alimentées
en basse tension par le distributeur et celles qui le sont à partir d’un poste privé, ce qui paraît logique.
Eclairage
Autres Usages
1927
3%
10%
1930 et 1937
5%
/
1951
3%
5%
1969
3%
5%
1977
3% ou 6% (1)
5% ou 8% (1)
(1) 6 et 8% dans le cas d’une installation alimentée à partir d’un poste de transformation privé.
Jean-Marie BEAUSSY
L:\Forum Résélec\Chute de tension 6.doc
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Si l’on regarde en détail les prescriptions de l’arrêté du 10/10/2000 et en particulier l’annexe 3. Il y est
précisé Les éléments nécessaires à fournir par le chef d'établissement à la réalisation des vérifications :
…/…
3. Cahier des prescriptions techniques ayant permis la réalisation des installations ;
…/…
6. Notes de calcul justifiant du dimensionnement des canalisations et des dispositifs de protection ;
…/…
Au vu de ces éléments, on peut considérer que la vérification des limites de la chute de tension fait partie
du domaine de compétence de l’organisme vérificateur. Les limites de la chute de tension doivent figurer
dans un CCTP correctement rédigé.
Le tour de la question ne serait pas complet si l’aspect économique n’était pas évoqué. Il y a bien entendu un
équilibre à trouver entre l’investissement et les coûts d’exploitation des canalisations. Si vous autorisez des
chutes de tension plus importantes, des densités de courant plus importantes, ceci se traduira par des
pertes en lignes plus importantes. Ces pertes se traduiront par un échauffement excessif des canalisations.
Energie perdue
(kWh)
Résistance d'un conducteur à la
température de fonctionnement
R(Ω) à Θ°C
Temps de fonctionnement
de la canalisation
t(h)
E = n× R× I2 ×t
Nombre de conducteurs
parcourus par le courant
Intensité nominale
parcourant la canalisation
I(A)
Pour en terminer, et ici c’est l’expérience qui parle : Il est prouvé que lorsque les chutes de tension
dépassent certaines limites, les conditions de protection contre les contacts indirects (Schéma TN et IT)
ne sont pas satisfaites. Par exemple : Réglage du magnétique du disjoncteur µ = 10, m = S ph / S PE = 2 . Si la
chute de tension est supérieure à 2,8%, les conditions ne seront pas satisfaites.
Conclusion
Cette note ne cherche pas à mettre en question les distributions à basse tension et vos habitudes, elle à
pour but de vous sensibiliser sur un élément important concernant le fonctionnement correct des
équipements raccordés sur une installation électrique. Sur cette installation électrique vous devez
néanmoins respecter les concepts fondamentaux suivants : le fonctionnement et la conformité vis à vis des
textes en vigueur. « Une installation conforme à la réglementation et qui ne fonctionne pas cela ne sert à
rien. Une installation qui fonctionne et qui n’est pas conforme à la réglementation est une installation
dangereuse »
Jean-Marie BEAUSSY
L:\Forum Résélec\Chute de tension 6.doc
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