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tandis que la fréquence et le volume du
courant restent normaux. «L’induction est alors
plus lente, avec davantage d’apnée et de mouvements
involontaires, souligne le spécialiste. Elle nécessite
donc moins la coopération du patient ». La sévoflu-
rane ne permet pas de se passer de morphiniques,
«mais elle permet, rappelle encore le praticien, de
réduire leur concentration plasmatique tout en assu-
rant une stabilité adrénergique aux stimuli chirurgi-
caux, la possibilité de réaliser des effets bolus positif
ou négatif, ainsi qu’un réveil rapide ». L’expérience
montre que, en général, l’induction est très bien
acceptée par les patients. Selon une récente étude,
93 % d’entre eux en gardent un souvenir agréable,
et 87 % acceptent d’être endormis une nouvelle
fois selon la même technique.
Stéphane Henri
Douleur
postopératoire
Référence tant en milieu hospitalier
qu’en ville, le paracétamol n’a cessé
d’évoluer au cours des deux dernières
décennies. Le dernier en date est
particulièrement adapté au traitement
de la douleur en phase aiguë.
Le paracétamol, mis au point au XIXesiècle, est
administré par voie orale depuis une cin-
quantaine d’années. Il est aujourd’hui devenu
l’antalgique le plus utilisé. L’extension de son em-
ploi durant la période péri-opératoire a été ren-
due possible grâce à la mise au point d’une forme
injectable de propacétamol qui n’est disponible
que depuis 1985. «Malheureusement, indique
Étienne Schmitt, pharmacien au Centre hospita-
lier d’Arles (Bouches-du-Rhône), le propacétamol
n’est pas dépourvu d’inconvénients. Outre les
contraintes de préparation pour le personnel soi-
gnant, il peut être allergisant au moment de la solu-
bilisation de la poudre dans le soluté de perfusion. En
outre, la stabilité de la solution obtenue n’excède pas
trente minutes. Enfin, son administration est associée
à des effets locaux (douleur au point d’injection), qui
peuvent s’expliquer par certaines caractéristiques
physicochimiques de la solution de propacétamol. ».
L’ administration du propacétamol nécessite une
reconstitution du produit au lit du malade. «Il
est en effet associé à des effets locaux qui en limitent
le bénéfice et diminuent la satisfaction des patients
par rapport à leur traitement antalgique », ac-
quiesce le Pr Dan Benhamou, du département
d’anesthésie-réanimation au CHU du Kremlin-
Bicêtre (Val-de-Marne).
Une formulation originale
Un nouveau paracétamol injectable n’ayant pas
ces inconvénients associe les qualités analgé-
siques de la voie intraveineuse et la tolérance de
la voie orale. Ce nouveau paracétamol injectable
1 g, réservé au circuit hospitalier, est un antal-
gique dont la formulation originale offre des
avantages en termes de confort, de sécurité et de
commodité d’emploi pour le patient comme
pour le personnel soignant. Ses propriétés sont
en outre particulièrement adaptées au traitement
de la douleur en phase aiguë, ce qui est notam-
ment le cas en postopératoire.
Deux études, française et danoise, ont en effet
montré que le paracétamol après administra-
tion de la prodrogue par voie intraveineuse pro-
curait une analgésie discrètement – mais signifi-
cativement – meilleure et plus précoce que le
paracétamol administré per os. «De plus, ajoute
le Pr Benhamou, alors qu’un effet plafond est
enregistré pour la voie orale, un effet dose-dépendant
est maintenant bien établi pour la voie injectable
chez le volontaire sain ». Les résultats pharmaco-
cinétiques permettent par ailleurs d’envisager
une substitution complète de l’ancien produit
dans l’ensemble de ses indications. Ce nouveau
médicament associe donc les qualités analgé-
siques de la voie intraveineuse et la tolérance de
la voie orale.
De meilleures conditions de travail
Selon une étude pharmaco-économique menée
en juillet 2001 et citée par Étienne Schmitt, il
semblerait que le nouveau médicament soit par-
ticulièrement apprécié par les personnels infir-
miers. La sécurité d’emploi est d’ailleurs claire-
ment repérée par les utilisateurs : pour près de
90 % d’entre eux, en effet, il s’agit d’une forme
ne présentant que peu ou pas de risques d’erreur
de manipulation, permettant en particulier d’évi-
ter d’éventuelles fautes d’asepsie. La suppression
du risque de sensibilisation cutanée a également
été plébiscitée. «Si le gain de temps induit par la
simplicité d’utilisation est apparu comme un élément
clé de la satisfaction infirmière, c’est qu’il influence
leur capacité individuelle de travail et sa durée »,
résume Étienne Schmitt.
Stéphane Henri
D’après les propos tenus lors de la conférence
organisée avec le soutien des laboratoires UPSA.
Spécial RSTI
Professions Santé Infirmier Infirmière - No33-34 - janvier-février 2002
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