Professions Santé Infirmier Infirmière - No23 - janvier-février 2001
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Spécial RSTI
Écouter les revendications
des malades
Le rôle infirmier est tout aussi fondamental dans
la prise en charge d’une autre maladie neurolo-
gique : la sclérose en plaques (SEP). On connaît
son épidémiologie : cette pathologie inflamma-
toire disséminée du système nerveux central
touche le plus souvent l’adulte jeune et la femme
(environ deux femmes pour un homme). Dans
la grande majorité des cas, les premiers troubles
apparaissent entre 30 et 40 ans. Plus fréquente
dans les régions tempérées froides (Europe du
Nord, Amérique du Nord), sa prévalence est,
en France, de 1 cas pour mille habitants. On
compte actuellement 40 000 patients atteints, et
1 200 nouveaux cas par an.
Représentant l’une des affections neurologiques
les plus fréquentes, la SEP est particulière par
son évolution par poussées plus ou moins résolu-
tives, et par le caractère multifocal de ses atteintes,
à l’origine d’une grande variété de symptômes.
« En dix ans, tous les soignants ont changé leur
façon d’aborder le problème, souligne le Dr Marc
Debouverie, neurologue au CHR de Nancy. Avant,
l’objectif primordial était le diagnostic. Aujourd’hui,
il faut prendre en compte la prise en charge globale
des patients, écouter et tenter de répondre à leurs
revendications, suivre l’évolution de la maladie ».
Le suivi des patients est en effet indispensable,
surtout avec l’apparition de nouveaux traitements
qui nécessitent de regrouper toutes les compé-
tences. Dans ces circonstances, le rôle d’écoute,
de confidente, de guide et de conseillère de l’in-
firmière vient s’ajouter à celui de la prise en
charge. Sa position est donc dans l’appréhension
de la maladie et sa fonction est de coordonner et
d’organiser tout le système de soins autour du
malade tout en l’aidant à domicile. Elle doit donc
aussi être reconnue pour son rôle d’éducation et
de prévention. S.H.
D’après les propos tenus lors de la conférence
organisée en collaboration avec Biogen.
Maladie
d’Alzheimer :
une prise
en charge multiple
Pathologie purement cérébrale,
la maladie d’Alzheimer
s’installe peu à peu, insidieusement,
avant de bouleverser la vie des patients
et de leur entourage.
La maladie d’Alzheimer (MA) appartient à la
catégorie des affections dégénératives céré-
brales, maladies dont les causes sont inconnues
mais impliquent l’intervention de facteurs géné-
tiques et environnementaux. « Elle survient ha-
bituellement à partir de 50 ans, rappelle le
Pr Christian Dérouesné, neurologue à la Pitié-
Salpêtrière (AP-HP), mais sa fréquence augmente
régulièrement avec l’âge, surtout après 70 ans. L’élé-
vation de l’espérance de vie en fait un véritable pro-
blème de société. Environ 400 000 cas sont recensés
en France, mais on attend 100 000 nouveaux cas
par an dans les années qui viennent ».
Les manifestations cliniques de la MA sont de
deux ordres : les déficits cognitifs d’abord, parmi
lesquels les troubles de la mémoire, sont les pre-
miers à apparaître et restent dominants ; les ma-
nifestations non cognitives ensuite, dont la na-
ture est par définition complexe. « Certaines sont
la conséquence directe des lésions cérébrales et des
perturbations biochimiques qu’elles entraînent : ce
sont les symptômes primaires, reprend le spécia-
liste. D’autres traduisent les réactions du sujet aux
conséquences des déficits cognitifs, l’atteinte de son
intégrité psychique et de son identité, ainsi que les
modifications relationnelles qu’entraîne la maladie
dans les rapports avec l’entourage. Il s’agit là des
symptômes secondaires ».
Les plus fréquentes sont les comportements
passifs, le désintérêt, la perte de motivation,
l’émoussement affectif, qui peut alterner avec
une symptomatologie d’allure anxieuse, voire dé-
pressive. Les phénomènes psychotiques (idées
délirantes, hallucinations le plus souvent vi-
suelles) sont plus tardifs.
Sous ce vocable sont également décrits des
modifications des comportements alimentaire,
sexuel, sphinctérien et des troubles du sommeil.
La prise en charge de cette maladie doit être
orientée vers différents aspects. Les traitements
Biogen France a créé un site Internet (www.
biogen.fr) répondant aux diverses questions que
l’on peut se poser sur la sclérose en plaques et ses
traitements. Une revue de presse renseigne sur les
informations médicales traitées dans la presse. Le
site permet également d’accéder à des sites créés
par des tiers (santé, médical, presse, pharmacie,
associations...) et un espace infirmier est consacré
aux nombreux domaines qui concernent les infir-
miers sur la SEP.
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