Etude épidémiologique et pronostique des accidents d’exposition au sang dans le Service des maladies
infectieuses, CHU du Point G ______________________________________________
Un accident exposant au sang (AES) est défini comme tout contact accidentel avec du sang ou un
liquide biologique potentiellement contaminant, suite à une effraction cutanée (piqure, coupure,
égratignure) ou à une projection sur muqueuse (œil, bouche) ou sur une peau lésée (dermatose,
plaie) [1].
Ces AES constituent un problème de santé publique, en raison de leur survenue fréquente dans
les structures de soins. Ainsi, déjà en 1996, le Center of Disease Control (CDC) of Atlanta
estimait à environ 50 000 le nombre d’expositions annuelles percutanées au sang pouvant
survenir en milieu hospitalier avec 5000 cas en rapport avec le VIH aux USA [2].
Ailleurs en Afrique, les statistiques semblent sous estimées en raison de multiples pesanteurs. Les
accidents d’exposition au sang constituent un problème de santé publique en raison : de leur
fréquence (1 soignant sur 2 en a déjà été victime) à cause du nombre élevé des injections ; de
l’insuffisance des matériels de protection (gants, masques, conteneur, etc.) en milieu de soins ; du
manque d’information et de la faible perception des risques liés aux AES chez les soignants. En
plus, c’est une cause de démobilisation des soignants, d’appréhension et de stigmatisation des
services hospitaliers à haute prévalence VIH [3]. Au CNHU de Cotonou, deux personnes sur cinq
ont été au moins une fois victimes d’AES et les cas d’accidents répétés ont été fréquents [4]. En
Côte d’Ivoire, la prévalence des AES a été de 60% lors d’une enquête hospitalière multicentrique
réalisée par EHOLIE en 1999[5].
Le risque de transmission d’agents infectieux lors d’un AES concerne l’ensemble des germes
(bactéries, virus, parasites et champignons) véhiculés par le sang ou les liquides biologiques.
Mais en pratique, on redoute surtout le VHB, le VHC et le VIH [1]. Il est admis que ce risque
d’AES est fortement lié au type de geste pratiqué.
La transmission possible du VIH aux professionnels de santé lors des accidents exposants au sang
(AES), a constitué dans les années 1990, un élément essentiel de réflexion pour analyser les
facteurs de risque de ces accidents et développer des stratégies de prévention qui ont contribué
de façon importante à améliorer la sécurité des soins.
Dans les pays développés, les études épidémiologiques ont permis d’identifier les facteurs de ces
accidents et d’assurer une meilleure organisation des soins et des actes médicaux. L’application
2
Thèse de médecine : Ouologuem Douro dit Seydou