NEURO-ANATOMIE
A
cm
to B
C
tf
Dcgm
cgl
p
4
3
1
2
10
9
9
78
6
5
Vascularisation artérielle du thalamus : face ventrale
170 | La Lettre du Neurologue • Vol. XVIII - no 5 - mai 2014
Vascularisation artérielle du thalamus
L. Tatu*
* Service d’explorations
et de pathologies neuro-
musculaires, CHU de
Besançon, et laboratoire
d’anatomie, université
de Franche-Comté.
L
a vascularisation artérielle du thalamus humain
est de connaissance récente. Les travaux initiaux
de Henri Duret (1874), Otto Heubner (1872) et
Charles E. Beevor (1907) ont montré la multiplicité
des pédicules participant à cette vascularisation. Ce
sont surtout les descriptions de Charles Foix et Pierre
Hillemand, en 1925, qui ont posé les bases de nos
connaissances actuelles en défi nissant les pédicules
artériels nourriciers et en affi rmant la prépondérance
des artères cérébrale postérieure et communicante
postérieure dans cette vascularisation. Les travaux
réalisés dans les années 1970 ont affi né ces descrip-
tions, mais les ont parfois complexifi ées en ce qui
concerne les variations extraparenchymateuses des
artères nourricières. Les travaux les plus récents ont
permis d’asseoir défi nitivement la constitution des
pédicules et de préciser, par exemple, le degré de
participation des artères choroïdiennes antérieure
et postérieure.
En pratique neurovasculaire, la connaissance de cette
vascularisation est fondamentale. Les infarctus isolés
du thalamus posent la question de l’origine caroti-
dienne ou vertébro-basilaire de l’artère en cause. Ce
raisonnement sur les artères porteuses doit également
prendre en compte les variations fréquentes du cercle
artériel de la base du cerveau. ■
Les pédicules artériels nourriciers du thalamus
La vascularisation artérielle du thalamus peut être décrite sur la base
de 6 pédicules nourriciers.
1. L’artère prémamillaire (1), également appelée artère polaire,
constitue la plus volumineuse des branches perforantes de l’artère
communicante postérieure (2). Elle pénètre la substance perforée
latérale (B). Sa portion extraparenchymateuse est peu variable. Elle
vascularise le pôle antérieur du thalamus.
2. Les artères thalamo-perforantes (3) sont issues de la bifurcation
de l’artère basilaire (4) ou de la partie initiale de l’artère cérébrale
postérieure (5). Elles pénètrent la substance perforée postérieure (A)
et vascularisent la partie médiale du thalamus. Une naissance uni-
latérale des artères thalamo-perforantes est fréquente. Une occlusion
de ce tronc commun peut alors entraîner l’apparition d’un infarctus
thalamique bilatéral “en miroir”.
3. Les artères thalamo-géniculées (6) entrent dans le thalamus par
la substance perforée périgéniculée (D). L’origine de ces artères est
multiple : artère cérébrale postérieure (5), artère choroïdienne postéro-
médiale (7), artère choroïdienne postéro-latérale (8) et artère colli-
culaire (9). Les artères thalamo-géniculées vascularisent la partie
latérale du thalamus.
4. L’artère choroïdienne postéro-médiale (7), branche de l’artère
cérébrale postérieure (5), vascularise les plexus choroïdes du ventricule
latéral et du troisième ventricule. Elle donne des rameaux pénétrant
les substances perforées périhabénulaire (E) et pulvinarienne (G).
Ils participent à la vascularisation de la face médiale du thalamus
et du pulvinar.
5. L’artère choroïdienne postéro-latérale (8) est issue de l’artère céré-
brale postérieure (5). Sa branche latérale (8a), qui vascularise la toile
choroïdienne du ventricule latéral, donne des branches perforantes
pénétrant la substance perforée supérieure (F) et participant à la
vascularisation de la face supérieure du thalamus. Sa branche médiale
(8b) contourne le pulvinar et donne également des rameaux thala-
miques qui pénètrent dans la substance perforée pulvinarienne (G).
6. L’artère choroïdienne antérieure (9), branche de l’artère carotide
interne (10), émet des branches perforantes qui entrent dans la partie
postérieure de la substance perforée antérieure (C) et peuvent parfois
gagner la partie latérale du thalamus. Après son entrée dans le ventri-
cule latéral, elle vascularise les plexus choroïdes et, à ce niveau, émet
parfois des perforantes pour la partie latérale du thalamus qui entrent
dans la substance perforée supérieure (F).
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.