WKY, un des sous-QTLs de Mcstm1 pourrait contenir des gènes contrôlant potentiellement la
sensibilité au cancer mammaire qui seraient communs à Mcs5 et se trouveraient dans Msc5b
(Stieber et al., 2007). La région du QTL Mcstm1 se superpose également au QTL Emca1
associé à la sensibilité au cancer mammaire induit par oestrogènes. L’analyse de la structure
haplotypique de la région commune dans les différentes lignées impliquées dans les
croisements a permis de conclure que dans le cas ou ces QTLs sont identiques, les gènes
causaux se trouveraient dans une région distale de celle du QTL Mcs5 (en fait deux régions
ont été mises en évidence) (Stieber et al., 2007). Ce dernier argument appuie l’hypothèse de
l’existence de sous-QTLs dans la région Mcstm1.
Les lignées congéniques C10.Mcsta1 et C18.Mcstm2/Mcsta2 montrent respectivement
une réduction de 18% et 33% de la multiplicité tumorale. De manière remarquable, les QTLs
localisés sur les chromosomes 10 et 18 avaient été associés dans un premier temps au
phénotype de vitesse de croissance tumorale. L’observation d’un phénotype de multiplicité
tumorale de ces lignées congéniques intégrant une région initialement associée au phénotype
de vitesse de croissance peut s’expliquer dans le cas de la lignée congénique C.10.Mcsta1 par
le fait que la réduction, bien que significative de la multiplicité tumorale est modeste et de ce
fait difficile à détecter lors de l’analyse de liaison génétique. Dans le cas de la lignée
congénique C18.Mcstm2/Mcsta2, une explication de ce fait est que la région qui contient le
QTL d’agressivité présente également un QTL de multiplicité mais à un niveau
statistiquement faible qui avait été ignoré en première analyse (Quan et al., 2006; Stieber et
al., 2007). Les résultats de l’analyse phénotypique de la lignée congénique
C.18.Mcstm2/Mcsta2 démontrent que la liaison génétique qui n’était que faiblement
suggestive est bien réelle et nous avons appelé ce QTL Mcstm2. Le QTL Mcstm2 est le
premier locus de sensibilité au cancer mammaire induit chimiquement assigné au
chromosome 18. Il faut toutefois noter qu’un locus associé au cancer mammaire induit par
œstrogènes, Emca2, a été localisé sur le chromosome 18 (Gould et al., 2004) (Figure 17.B).
Plusieurs arguments permettent de soutenir l’hypothèse que les deux QTLs sont distincts,
notamment l’analyse de la structure haplotypique de la région commune aux deux locus qui a
révélé que les lignées étudiées ne partagent pas d’haplotype commun au niveau de la région
d’intérêt (Stieber et al., 2007).
En ce qui concerne le locus 1q.tel, la lignée congénique associée ne montre aucune
réduction de la multiplicité tumorale en comparaison avec la lignée parentale sensible. Nous
n’avons donc pas été en mesure de confirmer les résultats des analyses de liaisons qui
prédisaient que la région du chromosome 1 bordée par les marqueurs D1Rat324 (229.5 Mb) et
D1Rat88 (265.8 Mb) contenait un locus impliqué dans la détermination de la multiplicité
tumorale. Ces observations n’excluent pas la possibilité que le QTL 1q.tel joue un rôle dans la
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